Plus de 4 millions de personnes déplacées au Soudan – Une urgence humanitaire absolue, ne faites pas silence.

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Urgence humanitaire – un volcan au bord de l’explosion


4 mois de conflit imposent la douleur au Soudan, la paix se faisant toujours l’absente. Comme si le monde se révoltait, tout ne fait plus qu’un avec la guerre levant les armes d’une crise humanitaire qui impactait déjà la population, une crise climatique touchant les récoltes, affaiblissant les sources d’eau douce et saine, et aujourd’hui la saison des pluies persistant, elle condamne une population en grande vulnérabilité, démunie, exposée au risque grandissant des épidémies de choléra, de paludisme et de rougeole.

Le HCR alerte sur une situation intenable, des conditions de vie épouvantables touchant des enfants avec la violence inouïe d’un monde concevant la guerre. Elle devrait être interdite sous toutes ses formes, qu’elle soit contre la nature ou l’humain, qu’elle soit la guerre de la faim, la pauvreté extrême, elle affaiblit tout le vivant et ce sont des vies innocentes qui meurent dans cet absurde de combattre l’universalité de la paix qui prouve chaque jour son caractère vital.

Au Soudan, la malnutrition s’ajoutant à une épidémie de rougeole ont provoqué entre le 15 mai et le 17 juillet 2023, le décès de plus de 300 enfants de moins de 5 ans. 57 enfants sont morts à Renk, ville au Soudan du Sud, dont 15 d’entre eux sont morts en une semaine fin juillet.

©️ HCR

Services de santé au bord de la rupture

Le financement des programmes vitaux de santé continue d’être retardé, et des facteurs aggravants comme le manque de médicaments, de centre de soins, les attaques sur des établissements de santé, ou dirigées vers le personnel soignant, le manque de clinique mobiles, ne cessent de multiplier les risques pour la santé physique et mentale de réfugiés déplacés de force, d’enfants et de femmes luttant pour leur survie.

4 millions de personnes déplacées au Soudan

Le nombre de réfugiés, de personnes déplacées de force à cause du conflit au Soudan dépasse les 4 millions de personnes, a révélé William Spindler, le porte-parole du HCR, l’’Agence des Nations Unies pour les réfugiés se disant profondément préoccupée par la « détérioration des conditions sanitaires » dans tout le pays, y compris dans les camps de réfugiés, comme aux points stratégiques des frontières et dans les centres de transit des pays voisins.

Ce sont près de 700 000 réfugiés et demandeurs d’asile se trouvant sur les pays voisins, et 195 000 Sud-Soudanais sont contraints de repartir au Soudan du Sud. Au Soudan, ce sont plus de 3,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays et arrivant sur des territoires faisant également face à une crise humanitaire et climatique, et ayant une population vulnérable manquant elle-aussi de ressources vitales.

C’est une situation catastrophique formant un ballet dramatique de réfugiés partant en urgence et revenant sur leur pas pour retrouver l’extrême pauvreté se faisant fidèle, cette mauvaise nouvelle qui tombe chaque matin.

Des femmes épuisées et leurs enfants souffrant de malnutrition sont plus vulnérables face aux épidémies. Les équipes du HCR organisent des campagnes de vaccination contre la rougeole pour les enfants. Elles soutiennent aussi les structures de santé, et en créent de nouvelles. Les personnels humanitaires font tout leur possible, tentent aussi de localiser les nouveaux réfugiés depuis les points d’entrée frontaliers et les centres de transit, de les protéger, d’éviter la surpopulation dans un centre, et l’aggravation des épidémies. Mais, ils ont besoin de donateurs, davantage de soutien pour réussir leur mission : protéger des vies.


©️ UNHCR

Un monde sous haute tension

Le HCR et ses partenaires ont fondé le Plan régional de réponse aux réfugiés (RRRP) pour porter assistance aux pays voisins du Soudan, et sur 566 millions de dollars nécessaires, il n’a été reçu que 29% de la somme. Pour le Soudan, le financement n’est que de 24%.

Un monde sous tension, des situations humanitaires explosives, une crise climatique s’accélérant, des conflits persistants, l’investissement doit être pour l’humain si nous ne voulons pas qu’un volcan au bord de l’implosion ne crée pas un effondrement civilisationnel à travers le monde.

L’économie accélère les crises, met le monde en révolution et les pays dominants comptent en profit et croissance économique absurde, virtuelle et stérile quand les ressources de la biodiversité, et les ressources humaines sont à bout de souffle.

Des populations en souffrance, des enfants meurent de malnutrition, d’épidémies évitables – ils nous lancent par leur désespoir une chance extraordinaire de profondément changer, de voir la fraternité au-delà d’une inscription sur un fronton républicain pour que nous puissions tous la vivre.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi s’est rendu durant 4 jours au Soudan du Sud et il a constaté l’urgence d’agir pour sauver des vies, pour soutenir le retour de la paix, et permettre aux personnes de rentrer chez eux en toute sécurité.

M. Grandi s’est entretenu avec le président Salva Kiir et il a félicité le Soudan du Sud pour avoir gardé ses frontières ouvertes pour soutenir les réfugiés soudanais et il a déclaré, « Il faut un leadership fort du gouvernement et une approbation de la réponse à la nouvelle urgence. Les efforts doivent être intensifiés pour créer des conditions de retour durables».

La situation est très critique tant il manque des abris, l’eau, et les structures d’assainissement pour répondre aux besoins de la population hôte, des réfugiés et des rapatriés.

« Les gens vont avoir besoin de soutien pour reconstruire leur vie. Nous ne pouvons pas nous permettre de les laisser tomber« , a déclaré M. Grandi.

Le Soudan du Sud traverse une grave crise humanitaire depuis plusieurs années, le pays a besoin de soutien. La géopolitique doit être avant tout un fort leadership pour la paix, pour l’humanitaire, pour garantir la sécurité des plus vulnérables, de femmes et d’enfants. La communauté internationale ne peut pas laisser tomber plus de 4 millions de personnes déplacées au Soudan.

Le monde, aujourd’hui, c’est 108,4 millions de personnes déplacées.

La crise climatique va modifier les structures des villes, de l’économie et il sera la multiplication des personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur de leur pays.

Aucun continent ne sera épargné et les décideurs politiques ne peuvent faire des programmes écologiques pour la biodiversité, la protection de la nature et ignorer ce qui est en train de se passer sous nos yeux. Les réfugiés dus aux conflits, à la crise climatique, à la guerre de la faim qui se joue cruellement, c‘est maintenant. On ne se protègera pas en garantissant uniquement les populations riches, en travaillant uniquement de manière nationale. C’est un problème international qui regarde chacun d’entre nous.

Les décideurs politiques, gouvernements ont pris énormément de retard et ils ne pourront pas protéger si une main leur ferme les yeux, pendant que de l’autre, ils signent des promesses écologiques en même temps que les programmes d’un système économique dévastateur.

Fédora Hélène

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