Libye – Des milliers de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence – « Une situation catastrophique qui échappe à tout contrôle » alerte le PAM

Libye – Urgence humanitaire au cœur du chaos

La Terre en bouillonnement, l’alerte lancée par l’ONU annonçant un effondrement climatique, provoque des catastrophes naturelles en cascade à travers le monde.  

Ces derniers jours ont été particulièrement éprouvants avec le tremblement de terre touchant le Maroc, et la très forte tempête Daniel frappant durement la Libye.

La Libye a subi en 24 heures l’équivalent de 100 fois le volume d’un mois de précipitation, a rappelé le chef de l’ ONU.

« Une vision d’enfer » a déclaré Antonio Guterres.

2023 – Une année marquée par le tremblement de terre de magnitude de 7,8 se déclenchant le 6 février dernier en Turquie et en Syrie tuant plus de 45 000 personnes, les incendies dévastateurs au Canada et en Russie fragilisant les forêts boréales couvrant 11 % de la masse terrestre de la Terre, et représentant un des derniers refuges d’une biodiversité préservée.  Ce sont également les incendies en Grèce, des épisodes d’inondations majeures dans différents pays comme la Grèce et la Turquie subissant aussi le passage de la tempête Daniel.  Une crise climatique entraînant des tempêtes de sable chargées de particules polluantes comme en Chine, et provoquant une canicule faisant de juillet et août 2023, les deux mois les plus chauds jamais enregistrés.

Une crise climatique en valeur accélérée, une fonte irréversible des glaciers millénaires, nous vivons un bouleversement planétaire qui va profondément changer nos sociétés, modifier notre futur. Et, aujourd’hui, les conséquences des promesses écologiques fausses, non-respectées par les dirigeants, et gouvernements s’abattent devant nous tel un arbre foudroyé.

Les politiques n’ont pas su porter la paix et s’éloignent chaque jour un peu plus d’ elle. Les victimes sont des familles, des enfants qui aujourd’hui ont autour d’eux une terre dévastée quand une seconde avant la vie était encore là.

La puissance politique existe par les conflits, l’homme surveillant l’homme, les droits humains à l’arrière plan et tout est au péril.

« En ce moment même des corps s’échouent en méditerranée pendant que des milliardaires prennent le soleil » déclare Antonio Guterres lors de la 78 ème session de l’ Assemblée générale des Nations Unies.

Ce monde des puissants qui est le chaos, qui s’est séparé de la valeur de la vie, qui avance sans conscience, sème la douleur, s’enferme dans une Olympe et regarde la souffrance dévaster des vies.

Quelques milliardaires lâcheront un don pour les plus vulnérables, comme ils joueraient au cerf volant et le perdant pris alors dans une tempête et indifférents, oubliant que les malheureux, leurs corps sont inertes sur la plage.

Les oligarques gouvernent, les politiques se pressant à leurs côtés, élisent une croissance économique mettant en péril la vie. C’est bien la vie qui est menacée. C’est elle qui fait naufrage. Cet enfant disparu ne demandait que la paix pour vivre.

Les conflits, les armes, la violation des droits humains, des femmes subissant la violence terrifiante, les trafics humains, l’extrême pauvreté, et les dirigeants comblant l’incomprehensible, le néant de leurs discours et actes effondrant des familles, des communautés, des paysages – la violence de la tempête montre au grand jour ce qu’ils font, les dégâts de politiques bornées, destructrices.

« Le torrent des inégalités, des injustices » souligne Antonio Guterres. C’est lui qui emporte des milliers de vies chaque jour.

Les populations sont victimes de catastrophes naturelles qui sont la réponse de la catastrophe écologique, économique, politique, géopolitique forgée dans une culture pensant la liberté en ennemie, pensant la paix en pont instable, facile à détruire.

Nos sociétés doivent saisir la chance de créer une ère nouvelle, de vivre en solidarité, de dévaloriser le pouvoir de l’argent, d’ anéantir ce qui détruit, cette guerre contre la nature, l’humanité contre elle-même.

L’indifférence des riches, rien ne les touchent et les populations aisées acceptent, laissent faire, passent à autre chose et comptent en valeur d’argent et de loisirs, de discours de haine, manipulant pour ne faire élire que la continuité de leur enrichissement.

La tempête Daniel annonce les conséquences de politiques de violences, ce qui va perdurer si la paix s’éloigne.

Illustration ©️ LiberTerra

Libye – tempête Daniel – Des vies emportées par un déluge

La tempête Daniel a fortement touché l’est de la Libye le 10 septembre 2023, faisant des milliers de morts emportés par des inondations catastrophiques. Les deux barrages de Dema cédant et étant fissurés depuis bien 25 ans. Un lourd traumatisme pour les populations, les familles endeuillées. La douleur de ceux cherchant des proches, l’attente insupportable durant des jours entiers, des personnes démunies de tout.

C’est notre mémoire collective, les dirigeants du monde entier doivent avoir une prise de conscience passant des mots aux actes pour apaiser une crise climatique qui avance à grand pas de manière dramatique.

La solidarité, cet élan pour acheminer en urgence une aide humanitaire

Martin Griffiths, chef de l’humanitaire ONU, a lancé un appel à la solidarité, « L’ampleur des inondations en Libye est choquante. Nous lançons un appel éclair de 71,4 millions de dollars pour aider rapidement 250 000 personnes. Il est essentiel de fournir aux populations des produits vitaux et de prévenir une crise sanitaire. »

Des amas de ferraille, de pierre, de boue, des éboulements de terrain, des quartiers entiers emportés, des vies innocentes succombant sous ce déluge soudain. C’est une vallée de larmes, une immense tristesse qui apparaît en nouveau paysage de désolation.

« Je suis profondément bouleversé par le fait que des milliers de vies ont été brutalement emportées dans l’est de la Libye et que tant d’autres personnes ont perdu leurs proches, leurs maisons, leurs communautés et leur accès aux besoins essentiels » a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme en présentant ses condoléances au peuple libyen.

L’effondrement climatique ne fait pas attendre les douloureuses conséquences de ce mouvement produit par des impérialistes politiques faisant le choix d’acquérir une civilisation puissante par ce qui détruit.

Une économie dévastatrice autant pour l’humain que pour la nature et c’est sous nos yeux que le drame se joue, que les choix issus de siècles de politiques cherchant à dominer le monde ont produit une lente révolution climatique qui aujourd’hui laisse apparaître son ampleur, et elle se présente en un mouvement accéléré.

Plus les politiques font les conflits, érigent une économie absurde appauvrissant les populations, plus la nature sera en détresse car elle subit les maltraitances qui sont également infligées aux plus vulnérables. L’argent, le profit, la puissance économique sont de tristes masques, l’illusion de la croissance économique qui n’a pas de sens et qui écroule l’équilibre de la planète. L’harmonie des éléments est rompue, les désastres climatiques ont ce fil conducteur politique, et la pauvreté oppressante, est un accélérateur dangereux.  

C’est une crise politique sévère qui s’impose en Libye, l’affaiblissement des droits humains, la violence touchant des civils, les plus fragiles et la souffrance jaillit de Terre. L’homme uni à la nature, une population traumatisée, l’injuste nous laissant dans l’incompréhension, le désespoir et l’espérance en dualité, quand tout ce que nous croyons puissants par les systèmes géopolitiques, leur capacité de violences, est balayé en quelques secondes par la puissance de la nature faisant de nous cette paille, faisant des infrastructures, des routes des amas de boue.  

La révolution climatique nous rappelle l’urgence d’établir l’universalité de la paix, de mettre les droits humains au cœur de notre civilisation. Alors que tout nous échappe, les efforts pour un monde en paix doivent redoubler, être le sujet, la conscience politique. Bannir l’appauvrissement des populations, c’est ralentir l’appauvrissement de la biodiversité provoquant une grave instabilité du monde.

Le phénomène de violentes tempêtes se multiplie et la tempête Daniel « est un nouveau rappel mortel de l’impact catastrophique que le changement climatique peut avoir sur notre monde ».

Pourtant, les plans gouvernementaux dans le domaine de l’écologie marquent toujours des failles importantes car ils sont dépendants d’une économie en mouvement contraire et imposant une puissance par ce qui détruit. La dualité persiste et ce qui est considéré comme une avancée devient un piège, ce qui est stabilisé à un endroit, se déstabilise à un autre et des territoires, populations sont toujours plus en danger.

Placer les droits humains et les droits de la Terre comme sens donné à la civilisation, comme étant son existence première. Les systèmes sont créés par des hommes, à eux de les défaire, et de laisser libre l’esprit, la création. Créer notre société, c’est la nature qui revient à sa dominance et demande à l’être humain de s’adapter et non de modifier son environnement jusqu’à perdre le sens de son existence, jusqu’à annihiler le droit à la vie.

« Toutes les personnes touchées doivent recevoir une aide, sans distinction » a déclaré l’ONU

Le 15 et 16 septembre, l’équipe inter-agence de l’ONU s’est rendue à Derna, Shahat, Soussa et al Bayda pour évaluer les besoins humanitaires et leur acheminement. Le 18 septembre, l’ONU a annoncé que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a livré des kits médicaux d’urgence pour secourir 15 000 personnes et a aidé à l’envoi de 32 000 kits de purification de l’eau au chlore pour éviter des épidémies.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a distribué à 6 200 familles à Derna et à Benghazi, du matériel de première nécessité comme des couvertures, des bâches en plastique, des ustensiles de cuisine.

« Derna est la ville la plus touchée par la tempête Daniel, qui a provoqué la rupture de barrages et l’inondation de vastes zones de la ville », a souligné l’ONU dans son rapport de situation. L’OIM a évalué à 30 000 personnes touchées à Derna, dont 3 000 déplacés à El-Beïda et plus de 2 000 à Benghazi, ainsi que vers d’autres villes situées à l’ouest.

Les équipes de l’ONU sont sur le terrain auprès des populations traumatisées, démunies et travaillent avec l’ensemble des intervenants locaux, nationaux et internationaux pour assurer l’acheminement de l’aide humanitaire dans une situation très difficile souligne le PAM qui décrit « une situation catastrophique qui échappe à tout contrôle ». Derna étant accessible que par deux entrées au sud quand habituellement il en existe sept, a informé l’OIM.

« Les routes obstruées, détruites et inondées compromettent gravement l’accès des acteurs humanitaires » a expliqué l’OIM. Les infrastructures ont également été touchées et ce sont des pannes d’électricité, des perturbations sur les réseaux de télécommunications qui compliquent toujours plus la situation et limitent les possibilités de communication.

Des besoins alimentaires d’urgence sont également à faire parvenir aux populations affectées et le Programme Alimentaire Mondial a déjà envoyé des produits alimentaire en Libye et aide sur le plan alimentaire plus de 52 000 personnes en Libye, dont les personnes déplacées à l’intérieur du pays, des rapatriés et des migrants, comme elle leur verse des dons en espèces

L’Organisation va poursuivre ses actions pour venir en aide à plus de 5 000 familles dans les jours à venir.

Une catastrophe naturelle meurtrière

Les fortes et abondantes pluies, vents violents touchant plusieurs régions du nord-est de la Libye, dévastant de nombreuses villes, ont été meurtrière et un bilan effectué par la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) fait état d’environ 3 000 personnes décédées, et jusqu’à 10 000 personnes portées disparues lors des inondations très importantes dues à la tempête Daniel provoquant la rupture de deux barrages.

La force de la solidarité, le courage des personnes portant secours, recherchant sans relâche des survivants, des personnes disparues, dépassant le désespoir au coeur de la désolation.

Fédora Hélène

@liberterradaily

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