
Tous les enfants sont précieux, sont citoyens du monde, sont l’humanité et doivent être protégés par l’ensemble de la communauté internationale.

La vie précieuse et le chaos de la guerre
Les hommes divisés, la barbarie de la guerre, des enfants et des mères tués, le massacre des innocents, le sang coule. La paix toujours rompue par des hommes de pouvoir et les peuples au champs des morts, la bataille en arme illégale, sans répit les bombes en éclat, un volcan au milieu de la rue, les pierres en pluie, les corps effondrés, les douleurs.
Cet ange noir survole tous les continents, la Terre ce paradis au miracle de la vie, et les pleurs des enfants couverts de poussières. Leurs yeux fermés, les corps allongés, les cris de désespoir, l’enfant parti, une mère en douleur, ce père joignant ses mains, puis posant sur son visage cette noble prière.
Un enfant israélien, un enfant palestinien, les tombes, et la voix en écho se heurtant aux murs lance le mot paix. Il file entre les murs, puis mourant, il nous laisse en détresse. Tout s’effondre, la guerre emprisonne le temps, les enfants.
Les heures sombres, un hôpital dans la nuit, la terre tremble, tout s’écroule. Les larmes versées en dernier secours de l’humanité, la terrible nouvelle choque à travers le monde. Un hôpital est un sanctuaire sauf au temps de la guerre.

Une nouvelle très douloureuse est tombée le soir du 17 octobre 2023, l’hôpital anglican Al Ahli à Gaza a été touchée par une « frappe meurtrière » ainsi que le souligne l’ONU, et faisant dans un premier bilan des centaines de morts et de nombreux blessés. Une partie de l’hôpital a été impactée.
Antonio Guterres réagit sur Twitter/X, « Je suis horrifié par la mort de centaines de civils palestiniens lors d’une frappe contre un hôpital à Gaza aujourd’hui, que je condamne fermement. Mon cœur est avec les familles des victimes ».
Le cœur est la raison qui demeure la plus juste et la plus sûre, celle qui n’est pas absorbée par les propagandes de guerre, les belligérants s’accusent mutuellement, alors que le sang des martyrs coule sur le sol sacré d’un hôpital. « Les hôpitaux, les cliniques, le personnel médical et les locaux des Nations Unies sont explicitement protégés par le droit international », a déclaré Antonio Guterres, Chef de l’ONU.
Le droit international est bafoué par la violence extrême de la guerre, et elle ne peut être compatible avec le droit à la vie, qui est celui suprême.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, dans une déclaration presse, exprime « Nous ne connaissons pas encore l’ampleur de ce carnage, mais ce qui est clair, c’est que la violence et les meurtres doivent cesser immédiatement ».
L’OMS condamne fermement l’attaque contre l’hôpital dans le nord de Gaza, et souligne que cet hôpital était en activité et accueillait des personnes déplacées à la suite des ordres d’évacuations de la part des autorités israéliennes.
Un ordre d’évacuation choquant quand il est des malades impossibles à évacuer, et des civils déplacés, des malades ne pouvait quitter l’enceinte de l’hôpital indique l’OMS, « Il était impossible de se plier à cet ordre d’évacuation en raison du climat d’insécurité qui règne actuellement, de l’état de santé critique de nombreux patients, du manque d’ambulances, de personnel et de lits dans le système de santé, ainsi que de l’absence de solutions pour abriter les personnes déplacées ».
L’OMS a appelé le 17 octobre à l’annulation des ordres d’évacuation, soulignant que le droit international humanitaire doit être respecté, et que les services de santé ne doivent jamais être pris pour cibles.
Des hôpitaux en grande vulnérabilité et l’OMS condamne fermement les ordres d’évacuation adressés par Israël à 22 hôpitaux dans le nord de Gaza et qui accueille plus de 2000 patients. Des malades se trouvent en soins intensifs ou sous assistance respiratoire, des nouveaux nés en incubateur, des femmes enceintes ayant une grossesse avec complications, des personnes gravement malades, qui risquent de voir leur état de santé dégradé, ou de décéder s’ils sont déplacés de force dans des conditions extrêmes car coupés de soins vitaux durant l’évacuation.
Il est un manque d’ambulance, de matériel médical, de médicaments, dont des anti-douleurs. Comment transporter sans risque des patients, blessés très fragiles ? C’est impossible d’autant que la résolution de l’ONU demandant un cessez-le-feu humanitaire n’a pas été adoptée, les États-Unis usant de leur droit de veto. Projet de résolution pour un cessez-le-feu humanitaire porté par le Brésil au Conseil de sécurité de l’ONU.
Des enfants sont morts, des enfants sacrifiés par la folie politique, et les propagandes de guerres ne cessent pas, les deux parties s’accusent mutuellement, affirment les origines du tir dévastateur, alors que nous savons que seule une enquête faites par des experts internationaux et indépendants pourra établir la vérité, il a été dépêché des enquêteurs en Ukraine.
Notre monde se construit sous l’impulsion de la destruction par la guerre, par ce monde attaché à la Rome antique et poursuivant ce périple de détruire des populations, d’attaquer dans des zones civiles. Sans compassion, sans conscience, et brisant la fraternité. Un frère tue son frère et l’humanité vit le chaos par la guerre de l’humanité contre elle-même qui a déjà tant abattu nos chances de vivre, ce miracle de la vie que la Terre porte, et la guerre faisant de notre naissance un chemin de deuil, le calvaire.
Des soignants, des humanitaires ont vécu la réalité de la politique, de la géopolitique, des enfants évanouis à jamais, des mères, des familles ayant trouvé refuge dans le sanctuaire d’un hôpital ont été tuées par ce que notre monde devrait ne plus vivre, ces guerres, haines redoutables tuant.
Qui est responsable de cet effondrement que nous vivons ?
La communauté internationale politique, les déclarations politiques multiples, les actes terroristes du Hamas, les frappes aériennes, les blocages laissant des populations totalement démunies, des ordres d’évacuation vers le Sud qui sont incompatibles avec le respect des droits humains, du droit à la vie. L’ONU lance un appel, « nous appelons à la protection immédiate des civils et des soins de santé, et à l’annulation des ordres d’évacuation ».
Dès le 14 octobre, l’OMS a déclaré dans un communiqué de presse que les ordres répétés d’évacuation adressés par Israël à des hôpitaux dans le nord de Gaza sont « une condamnation à mort pour les malades et les blessés ».
Rompre avec le droit international humanitaire, c’est la guerre. Les attaques terroristes du Hamas ont provoqué une onde de choc dévastatrice pour les civils de Gaza, et la réponse d’Israël selon la loi du Talion en ordre de justice. L’ombre de la guerre, la vengeance, se fait ordre de justice à travers nos cultures millénaires, et proclame un système « Œil pour œil, dent pour dent ». Anéantir le Hamas, cette course contre le terrorisme prend une dimension de guerre quand les bombardements sont sans répit sur Gaza, en zone urbaine.
La richesse et complexité de l’être humain, de ce qui le fonde, la culture et la religion, se formant en puissance politique, peuvent être dévastateur pour lui-même, et transformer ce qu’il croit être justice en une injustice tuant l’innocent.
La dimension de la religion s’inscrit dans le conflit actuel entre Israël et Gaza, et aujourd’hui, avec la connaissance, le progrès, peut-on accepter la raison religieuse inspirant nos actes, et prenant sa puissance dans la géopolitique, dans un système financier international obsolète et injuste, dans la confrontation des empires, des vengeances éternelles, de l’impossible réconciliation par la lecture de livres religieux imposant la loi en vertu et immuable, « c’est écrit » et par cela rend légitime le fait de posséder des territoires.
Les divisions sont profondes et elles irradient au niveau international. Se pose la question des frontières, de la fondation des peuples, de nos cultures, langues et religions, du droit légitime à posséder un territoire qui se confronte au devenir de notre civilisation allant vers la création de l’identité : citoyen du monde.
Nous sommes au cœur d’un bouleversement entier, ce que l’ONU appelle l’effondrement climatique qui inclut un effondrement civilisationnel. Le bouillonnement de la Terre, fait celui des hommes confrontés au sens de leur existence et capacités à perdurer.
Le temps de l’humanité se confronte avec celui de l’univers, et l’effondrement climatique nous met face à notre survie. Ce temps qui nous reste pour accomplir une destinée humaine, pour progresser pour certaines personnes vers la réalisation fondée par les textes sacrés, et pour d’autres vers celle influencée par le progrès scientifique.
La religion émet une certitude de destin à accomplir, « c’est écrit », alors que le progrès scientifique confronte son évolution avec celle de l’humanité, du progrès social, et se trouve en décalage et avec un autre élément qui est celui de la machine.
L’armement actuel, c’est le progrès technologique, des armes qui peuvent être dévastatrices, nucléaires et autonomes, et leur puissance est utilisée dans un temps humain différent de celui du progrès technologique.
Il aurait fallu instaurer l’universalité de la paix, une civilisation fondée par les droits humains, l’interdiction de la guerre, le désarmement pour inscrire le progrès technologique en valeur de soutien, et non en valeur de domination et donc de destruction.
Aujourd’hui, l’OMS écrit ces lignes angoissantes, « les soignants font face à un choix terrible : abandonner des patients gravement malades au cœur d’une campagne de bombardements, mettre leur propre vie en danger en restant sur place pour traiter les patients, ou mettre la vie de leurs patients en danger en cherchant à les transporter ».
Transférer de force plus de 2000 patients, des blessés dont le nombre augmente chaque jour, dans un environnement très insécurisant du fait de bombardements, c’est une impossibilité, car c’est accepter ce qui est inhumain.
L’OMS indique que « l’immense majorité des soignants a choisi de rester et d’honorer le serment qu’ils ont pris, en tant que professionnel de santé, de « surtout ne pas nuire », plutôt que de prendre le risque d’évacuer leurs patients déjà en état grave ».
Par ailleurs, les hôpitaux sont aussi des refuges pour les dizaines de milliers de personnes déplacées de force, et les alentours proches de l’hôpital deviennent également des zones de protection pour les civils qui se protègent de la violence et qui empêchent aussi que les hôpitaux soient attaqués, souligne l’OMS.
D’autre part, selon des informations vérifiées, l’OMS alerte concernant la destruction de centres de santé et le décès de soignants. Ce qui pour l’OMS revient à priver les malades de soins vitaux, d’accéder à des structures de santé, au droit à la santé qui est un droit humain fondamental. C’est aussi ne pas respecter le droit international humanitaire.
Des hôpitaux démunis de tout, ainsi que la population
L’OMS demande que puisse être livré de toute urgence des fournitures médicales, du carburant, de l’eau potable, de la nourriture. Ce sont aussi les autres formes d’aide humanitaire qui doivent être mises en place, comme l’aide psychologique alors que des enfants subissent des traumatismes qui pourraient perdurer toute leur vie.
Une situation humanitaire catastrophique et toutes difficultés pour faire parvenir l’aide humanitaire depuis le point de passage Rafah au sud de Gaza pourraient avoir pour conséquences l’aggravation de l’état de santé, voir le décès de malades, de personnes grièvement blessées, dont ceux subissant des souffrances incommensurables du fait de manque d’anti-douleurs.
L’OMS alerte sur le fait que des patients sont soignés dans les couloirs, dans la rue dans des conditions très éprouvantes.
Le Croissant-Rouge palestinien publie le 20 octobre sur X/Twitter que « 12 000 personnes, dont 70 % d’enfants et de femmes, sont en danger imminent après que les forces israéliennes ont menacé de bombarder l’hôpital de Al-Quds et ont exigé l’évacuation ». Des ordres répétés d’évacuation ne tenant pas compte des recommandations de l’OMS demandant leur annulation.
Les équipes de soignants continuent de travailler malgré les grandes difficultés et l’insécurité du fait des tirs israéliens dans la bande de Gaza. Des équipes restreintes car il y a un manque d’effectifs, et les soignants présents sont épuisés. Ils poursuivent dans des conditions très difficiles leur mission de soigner, de sauver des vies.
L’hôpital-refuge, et le Croissant-Rouge palestinien publie ce post, « Existe-t-il une puissance mondiale capable de mettre un terme aux menaces de l’armée d’occupation israélienne de bombarder les hôpitaux abritant des civils innocents ? »
Les différentes photos publiées aussi par l’UNICEF montre le regard de détresse d’enfants, de bébés. Des regards saisissant appelant toute la communauté internationale à demander un cessez-le-feu humanitaire immédiat.
Des jeunes enfants, des bébés en état de choc, blessés, des images difficiles qui marqueront la mémoire collective et les dirigeants politiques selon leurs actes pour la paix. La seule parole politique vertueuse est de soutenir la demande d’annulation des ordres d’évacuation répétés par Israël, et de se prononcer pour un cessez-le-feu humanitaire.
Des bébés meurent dans les bras de soignants, de bénévoles – l’ONU annonce un bilan dramatique après 13 jours d’hostilités, soit au moins 1 524 enfants tués, et de nombreux enfants blessés.
20 octobre – Antonio Guterres s’est rendu au terminal de Rafah pour débloquer les livraisons d’aide humanitaire à la frontière de l’Egypte.
Le Chef de l’Onu rappelle que ce sont plus de 2 millions de personnes enfermées dans Gaza sans moyen de subsistance. « Nous sommes témoins d’un paradoxe : derrière ces murs, nous avons 2 millions de personnes qui souffrent énormément, qui n’ont ni eau, ni nourriture, ni médicaments, ni carburant, qui sont sous le feu, qui ont besoin de tout pour survivre », a-t-il prononcé.
Le convoi humanitaire est bloqué à la frontière et le Chef de l’ONU souligne « nous avons vu tellement de camions chargés d’eau, de nourriture, de médicaments … C’est une bouée de sauvetage. Cela fait la différence entre la vie et la mort pour beaucoup de personnes à Gaza ». Il a ajouté, « Ce dont nous avons besoin, c’est de les faire bouger, de les faire passer de l’autre côté du mur ». M. Guterres déclarant que l’ONU « était impliquée désormais activement avec tous les acteurs concernés ».
Des conditions de livraisons d’aide transfrontalière ont été fixées par un accord Égypte-Israël et une annonce israélo-américaine.
Des blocages persistent, et le Chef de l’ONU souligne « Nous devons absolument faire circuler ces camions le plus rapidement possible et autant que nécessaire », ajoutant « Nous souhaitons que les convois soient autorisés en nombre significatif ». Ce sont plus de 2 millions de civils qui ont besoin d’avoir chaque jour de l’eau propre, de la nourriture.
« Il est impossible d’être ici sans avoir le cœur brisé » a déclaré Antonio Guterres, lançant un message d’espérance et de paix, « Un jour, il y aura la paix avec la solution à deux États, avec des Palestiniens et des Israéliens vivant en paix ».
Selon, le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, Jens Laerke, concernant les livraisons de l’aide humanitaire, un accord entre les parties devrait aboutir prochainement, « nous sommes encouragés par les informations selon lesquelles les différentes parties sont sur le point de parvenir à un accord sur les modalités et que la première livraison devrait commencer dans les prochains jours ».
21 ocotbre – Les premiers camions d’aide humanitaire sont entrés dans Gaza. Le Croissant-Rouge Palestine indique sur X/Twitter que , « 20 camions transportant de l’aide humanitaire, comme de la nourriture, de l’eau et des fournitures médicales, sont arrivés via le poste frontière de Rafah. Ces fournitures seront distribuées selon les listes fournies par le Comité d’urgence« .
Une crise humanitaire sans précédent touche Gaza, il manque de tout, jusqu’au vital de l’eau. Les hôpitaux en dernier refuge sont « au bord de l’effondrement », subissent des coupures d’électricité, le carburant vient à manquer.
Des femmes enceintes sont en détresse, piégées au milieu du conflit et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) évalue à 50 000 femmes enceintes dans Gaza, et alerte sur le fait que chaque jour, 160 femmes mettent au monde leur enfant au cœur du chaos de la guerre.
Les hôpitaux sont débordés, sans médicaments, à l’extérieur des frappes aériennes, des femmes accouchent dans des conditions extrêmes et il est très difficile d’accéder à un service d’urgence obstétricale.
Par ailleurs, le conflit risque de s’étendre à la Cisjordanie, alors qu’environ 73 000 femmes sont enceintes dans cette région, et que plus de 8120 d’entre elles devraient accoucher au cours du prochain mois, souligne l’UNFPA.
À Gaza, les femmes subissent de plein fouet toutes les violences, sans refuges, cherchant un abri, elles peuvent être victimes de violences sexuelles, alerte l’UNFPA qui constate une augmentation des violences à l’égard des femmes et des filles.
Le 16 octobre, Antonio Guterres a déclaré « La situation à Gaza a franchi un nouveau seuil dangereux », rappelant, « même les guerres ont des règles », « Le droit humanitaire international et les droits de l’homme doivent être respectés et appliqués ; il faut protéger les civils et ne jamais les utiliser comme boucliers ».
Les enfants sacrifiés, des enfants d’Israël, des enfants de Palestine, c’est la guerre qui n’est pas humaine, qui ne devrait plus être et l’indifférence masquée par les beaux discours politiques de dirigeants politiques, et à la dernière rose sur Terre, ils ne verront toujours pas vivre en leur cœur l’envie de paix véritable.
Le 21 octobre les civils dans la bande de Gaza sont toujours en danger, leurs droits humains bafoués. La force des soignants restant aux côtés des malades, et la question est : Où est la Déclaration commune de soutien des médecins à travers le monde, où est leur appel à un cessez-le-feu humanitaire ?
Les puissants n’ont pas à tout contrôler. Ce sont bien des enfants blessés et tués, c’est à chacun d’entre nous de dire combien la vie est précieuse, combien un enfant est citoyen du monde, et qu’il serait de fonder ce statut d’universalité pour protéger tous les enfants.
Des enfants qui peuvent grandir dans les discours de haine, d’endoctrinement politique et religieux, leur liberté traumatisée, et aujourd’hui leur corps tremblant, leur regard si triste, choqué, parlant de la terrible violence des hommes. Des enfants impuissants qui espèrent, croient qu’à travers le monde des adultes vont les protéger, élever leur voix pour appeler à l’annulation des ordres d’évacuation, à la circulation en toute sécurité de l’aide alimentaire jusqu’à ceux qui en ont le plus besoin.
Gaza : « Tous les blessés sont en danger de mort dans les heures à venir », alerte le 17 octobre Médecins sans frontières.
« Les bombardements israéliens sont incessants et les soignants restant doivent composer avec un accès restreint à l’électricité, à l’eau, dans un contexte de siège », explique Guillemette Thomas, coordinatrice médicale de MSF pour la Palestine à Jérusalem.
Elle témoigne pour MSF, « nous avons été informés par nos collègues que de nombreux médecins et soignants sont morts depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza ».
Les hôpitaux subissent une situation dévastatrice, « l’effondrement des capacités de traitement », « il y a un flux continu de patients et de blessés graves, avec des traumatismes complexes, des brûlures, des fractures ou des écrasements ». Des blessés ne pouvant bénéficier des anti-douleurs nécessaires du fait du manque de médicaments.
Guillemette Thomas alerte également sur la grave pénurie de carburant touchant également l’hôpital d’ Al-Shifa, le plus important de Gaza, étant « un des seuls endroits qui dispose encore d’électricité, mais pour encore 24 heures maximum, car les stocks s’épuisent. Concrètement, quand il n’y aura plus d’électricité du tout, de nombreux patients vont mourir, notamment ceux qui sont dans des services de réanimation, de néonatologie et sous assistance respiratoire ».
Des nouveau-nés prématurés en grande vulnérabilité ont leur droit à la vie menacé. L’injustice de la guerre, de l’état de siège à Gaza marquera l’histoire, nos mémoires, et notre futur qui se construit aujourd’hui par l’extrême violence, le chaos en conséquence de la rupture de la fraternité.
« Aujourd’hui, on estime à 60 % de la population de Gaza, soit plus d’un million de personnes, vit dehors et n’a accès à rien. Ils manquent d’eau et d’accès aux soins, plus aucun soin de santé primaire n’est disponible, car les cliniques sont fermées. Les conditions d’hygiène sont très mauvaises », témoigne Guillemette Thomas.
Une eau impropre, les structures d’assainissement rompues, c’est le risque de voir apparaître des maladies infectieuses, des épidémies. « Dans les jours qui viennent, en plus des blessés de guerre, on risque de voir une vague de malades, des personnes qui vont développer des maladies liées à ces conditions de vie : diarrhée, infections respiratoires et cutanés, déshydratation peuvent se développer rapidement et gravement ».
À Gaza, la moitié de la population à moins de 18 ans, ce sont des enfants, des femmes, des femmes enceintes qui seront les plus touchés. Une population vulnérable et « il n’existe plus aucun système de santé pour les prendre en charge ».
« Il faut un soutien humanitaire immédiat pour des centaines de milliers de personnes déplacées. Il faut leur assurer l’accès à l’eau et à des sanitaires, ainsi qu’à des soins de santé primaire avant que leur état de santé ne se dégrade de façon dramatique ».
Les enfants couverts de poussière, le regard traumatisé, les enfants de Gaza, sans eau, que celle de leurs larmes innocentes.
Fédora Hélène

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