Situation humanitaire désastreuse à Gaza pour un million d’enfants en survie. Pas d’eau, pas de vie – pas de carburant, pas d’aide humanitaire, alertent les agences des Nations Unies

@liberterradaily

Gaza – Aide humanitaire en détresse – Un million d’enfants en survie

Samedi 21 octobre, le passage de Rafah s’est ouvert pour laisser passer le convoi de 20 camions organisé par le Croissant Rouge égyptien, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

UNICEF, WHO, UNFPA and Red Crescent aid convoys began entering the Gaza Strip through the Rafah crossing border. The twenty trucks cargo consists of life-saving items, including medicines, food supplies and bottled water to the people in the Gaza Strip

L’espérance timide, et une forte inquiétude s’impose car cette aide qui pourrait être une respiration pour 22 000 personnes pendant une journée grâce à la livraison par l’UNICEF de 44 000 bouteilles, se révèle être une tragédie pour plus d’un million d’enfants à Gaza privés d’un accès à l’eau, source de vie.

L’OMS a évalué les besoins journaliers en eau pour une personne entre 50 et 100 litres d’eau pour répondre aussi aux préoccupations d’hygiène. Le niveau minimum d’apport en eau par jour pour une personne doit être de 20 à 25 litres d’eau. Une quantité jugée insuffisante par l’OMS pour répondre aux besoins fondamentaux de consommation et d’hygiène. Un seuil en deçà duquel la santé est mise en jeu et à travers le monde, la moitié des hôpitaux sont en permanence occupés par des patients qui souffrent de maladies véhiculées par l’eau.

La situation à Gaza est extrême pour en priorité des enfants, des femmes enceintes, les mères allaitantes qui ont besoin de plus de 50 à 100 litres d’eau par jour, selon l’OMS.

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L’UNICEF indique que depuis la destruction de la majorité des infrastructures de Gaza après deux semaines de conflit, la capacité de production d’eau se situe à 5% des niveaux habituels. Ce qui signifie que les habitants de Gaza survivent avec 3 litres d’eau par jour.

L’eau, élément vivant, doit être inscrite en bien commun à l’humanité, un droit autonome des droits de l’homme et ne pouvant être utilisée comme une arme de guerre assoiffant les plus vulnérables, des enfants, des bébés, des femmes enceintes, des mères allaitantes. Assoiffer un être humain, c’est mettre en danger sa vie.

L’eau, élément vivant indispensable à la vie, n’est pas expressément reconnu en tant que droit de l’homme au sein des outils internationaux. Les éléments vivants indispensables à la vie et en communion avec l’être humain ne possèdent pas un véritable statut autonome en tant que droit de l’homme. Si, nous incluons l’eau et l’air en éléments majeurs des droits de l’homme, tout le système des guerres en serait touché car il prive l’humain de son droit essentiel à vivre, comprenant que la vie est dépendante du vivant.

Les bombardements touchent tout le vivant, l’humain et la nature. Les guerres impactent directement la biodiversité, mettent en péril le monde animal et végétal, nuit gravement à l’environnement, c’est un système prédateur qui détruit le vivant.

L’eau, source de vie, faisant partie des besoins humains fondamentaux a été pour la première fois évoqué en 1977 lors de la Conférence des Nations Unies sur l’eau, disant que tout être humain a le droit d’avoir accès à une eau potable de qualité et en quantité suffisante pour subvenir à ses besoins essentiels. Un droit confirmé par le programme Action 21, adopté en 1992 lors de la Conférence des Nations Unis sur l’environnement et le développement.

Par ailleurs, en 1994, les États ont confirmé que tout être humain a le droit à un niveau de vie suffisant pour lui-même et sa famille qui comprend l’accès à la nourriture, à des vêtements, à un logement, à un approvisionnement en eau et à un système d’assainissement.

Plus récemment, en 2007, une étude réalisée par le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a établi que le temps était venu de reconnaître l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme.

Différentes Conventions, comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes, adoptée en 1979, ainsi que la Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée en 1989, font état de l’obligation d’un accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Les États ont pour obligation de respecter, de protéger et de mettre en œuvre l’application des droits de l’homme, du droit international humanitaire

UNICEF, WHO, UNFPA and Red Crescent aid convoys began entering the Gaza Strip through the Rafah crossing border. The twenty trucks cargo consists of life-saving items, including medicines, food supplies and bottled water to the people in the Gaza Strip

L’aide humanitaire de l’espoir au désespoir

Aujourd’hui, à Gaza, plus de 2 millions de personnes subissent une grave violation de leurs droits humains. Il est contre eux des armes telles que les bombardements, mais aussi celles interdisant les éléments essentiels à la vie comme l’eau potable. Gaza est devenue pas une prison à ciel ouvert, un environnement transformé en enfer pour plus d’un million d’enfants, dont des nouveau-nés.

« Alors qu’un million d’enfants à Gaza sont actuellement confrontés à une grave crise humanitaire et sont privés de protection, l’acheminement de l’eau est une question de vie ou de mort. Chaque minute compte », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.

Ce sont des vies innocentes qui sont chaque jour menacées,des enfants grièvement blessées, des enfants qui subissent des traumatismes par l’injuste, un état de siège oubliant le droit international humanitaire.

Une vie sauvée et des centaines de milliers d’autres en danger, déplore Catherine Russel, « Cette première livraison d’eau en quantité limitée sauvera des vies, mais les besoins immédiats restent toutefois immenses – pas seulement en matière d’eau, mais également en matière de nourriture, de carburant, de médicaments et de biens et services essentiels. Si nous ne parvenons pas à assurer un approvisionnement humanitaire régulier, nous serons confrontés à la menace très réelle d’épidémies potentiellement mortelles »

Les frappes aériennes ont endommagé les structures WASH dans Gaza, l’assainissement ne peut donc plus être assuré, ce qui augmente le risque d’épidémies. On sait que dans le monde un quart des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dus à l’eau impropre. C’est une vraie menace qui pèse sur le droit à la santé.

D’autant qu’à Gaza, ce sont plus d’un million de personnes qui ont été contraintes de se déplacer et qui ont trouvé refuge dans des abris surpeuplés ne bénéficiant d’un accès à l’eau que très limité. Ces conditions de vie très éprouvantes mettent en danger la santé des jeunes enfants, alerte l’UNICEF.

Le droit à la vie est directement lié au droit d’avoir accès à l’eau. Un droit humain qui fédère plusieurs droits fondamentaux.

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Cessez-le-feu humanitaire immédiat pour sauver des vie innocentes

« Chaque enfant doit être protégé et les organisations humanitaires, telles que l’UNICEF, doivent être en mesure d’apporter une aide en toute sécurité et de manière planifiée aux enfants et aux familles de Gaza qui en ont désespérément besoin », a exprimé Catherine Russell.

C’est bien toute la communauté internationale, ainsi que les parties en conflit, qui doivent respecter le droit à la vie de plus de 2 millions de personnes enfermées dans Gaza.

UNICEF, WHO, UNFPA and Red Crescent aid convoys began entering the Gaza Strip through the Rafah crossing border. The twenty trucks cargo consists of life-saving items, including medicines, food supplies and bottled water to the people in the Gaza Strip

L’aide humanitaire doit arriver à Gaza de manière pérenne et sécurisée – Les besoins humains fondamentaux sont quotidiens

L’UNICEF indique tenir à disposition au point de passage de Rafah de nouvelles fournitures d’urgence pour 250 000 personnes, qui pourraient être livrées à Gaza en quelques heures. D’autres produits humanitaires sont en cours d’acheminement pour assurer une aide humanitaire sur la durée, a annoncé l’UNICEF.

L’UNICEF rappelle que pour répondre à l’extrême urgence humanitaire, pour sauver la vie d’enfants innocents, il est indispensable de respecter les règles de guerre, le droit international humanitaire, de garantir la sécurité des convois humanitaires et du personnel.

L’ONU a annoncé que six employés de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) sont morts dans la bande de Gaza en 24 heures. Ce sont 35 membres du personnel de l’UNRWA qui ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

L’UNRWA a publié sur X/Twitter, « Nous pleurons et nous nous souvenons. Ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont nos amis et collègues. Beaucoup étaient enseignants dans nos écoles. L’UNRWA pleure cette énorme perte ».

L’UNICEF demande expressément pour protéger les enfants vivant une situation désastreuse à Gaza, que tous les points de passage vers Gaza soient ouverts pour l’acheminement de l’aide d’urgence, et pour les travailleurs humanitaires.

Gaza – Les cris de douleur des personnes grièvement blessés – Des enfants, des bébés en détresse Des stocks de médicaments, d’anti-douleur épuisés

Il y a également le souci des personnes grièvement blessées, des grands malades, des nouveau-nés sous incubateur qui ont besoin de soins médicaux vitaux en urgence alors que les hôpitaux de Gaza sont au point de rupture. Ces personnes très fragiles doivent pouvoir sortir de Gaza en toute sécurité et être prises en charge pour recevoir les soins de santé essentiels.

Par ailleurs, l’absence de livraison de carburant met en péril toute l’aide humanitaire apportée. L’énergie est essentielle pour que les hôpitaux puissent fonctionner.

Pas de carburant, pas d’aide humanitaire

22 octobre – Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzaroni, a prévenu dimanche dernier que l’ONU n’aurait plus de carburant disponible d’ici trois jours, et indiquant qu’aucune livraison de carburant n’a été effectuée lors du premier convoi d’aide arrivé samedi.

Il a déclaré, « Sans carburant, les enfants, les femmes et les habitants de Gaza seront toujours plus étranglés ».  D’autant que l’agence des Nations Unies accueille actuellement plus d’un demi-million de personnes déplacées dans la bande de Gaza.

« Sans carburant, nous manquerons à nos obligations envers la population de Gaza dont les besoins augmentent d’heure en heure, sous notre surveillance », a informé Philippe Lazzarini.

« Sans carburant, il n’y aura pas d’aide humanitaire », a-t-il indiqué.  Des enfants meurent tous les jours depuis le début de la guerre. Leur chez eux est devenu leur cimetière. Il est urgent que les dirigeants agissent pour que soit un cessez-le-feu humanitaire immédiat et que l’aide humanitaire puisse arriver dans son intégralité et en toute sécurité. Les frappes israéliennes sur Gaza se sont intensifiées ces derniers jours.

24 octobre – L’OMS alerte sur le fait que l’Organisation mondiale de la Santé n’est pas en mesure de distribuer du carburant et du matériel médical essentiels pour sauver des vies auprès des hôpitaux du nord de Gaza en raison de l’absence de garanties pour la sécurité.

De nouveaux blessés affluent chaque jour vers les hôpitaux et à l’exemple de l’hôpital d’Al-Shifa, où le taux d’occupation des lits a atteint près de 150 %, différents services essentiels ont dû fermer en raison du manque de carburant. Actuellement les hôpitaux du nord de Gaza fonctionnent de manière limitée.

L’OMS informe que l’hôpital turc de l’amitié, seul hôpital d’oncologie de la bande de Gaza, ne peut fonctionner que partiellement en raison du manque de carburant. Ce sont environ 2 000 patients souffrant de cancer dont la santé est en danger.

L’OMS et l’UNRWA maintiennent tous leurs efforts pour livrer le carburant restant, et ce sont 34 000 litres qui ont pu être distribués à quatre grands hôpitaux du sud de Gaza, ainsi qu’au Croissant-Rouge palestinien pour soutenir le service d’ambulances. Mais cette livraison ne pourra couvrir les besoins des fonctions hospitalières que pendant un peu plus de 24 heures.

Des médicaments essentiels ont pu être livrés par l’OMS dans les quatre hôpitaux essentiels du sud de Gaza, et auprès du Croissant-Rouge palestinien. L’urgence était à son paroxysme car des opérations ont dû avoir lieu sans anesthésie, ni matériel autre matériel chirurgical de base, indique l’OMS.

Les dirigeants politiques, la communauté internationale doit prendre en urgence conscience de la gravité de la situation que subissent plus de 2 millions de personnes dans la bande de Gaza, et l’urgence d’un cessez-le feu-humanitaire immédiat tant est la souffrance des habitants de gaza, de personnes grièvement blessés, dont des enfants, des bébés qui souffrent injustement, et les médecins témoignent des cris de douleur des malades, des blessés.

L’OMS alerte sur le fait que la situation catastrophique va empirer si le carburant, les fournitures médicales essentielles, l’eau, la nourriture ne parviennent pas de manière continue et sûre auprès des hôpitaux et des habitants.

L’OMS réitère son appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat

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Des dirigeants politiques, comme Joe Biden, ne peuvent faire du cessez-le-feu, un rapport de force extrême. La libération des otages enlevés par le Hamas est prioritaire, mais des vies innocentes ne peuvent être mises en danger, le droit à la vie est pour tout être humain. Il est précieux pour tout enfant où qu’il soit et qui qu’il soit.

Aujourd’hui, c’est notre monde qui compte les enfants victimes de guerre, l’humanité, qui après avoir traversé une pandémie de Covid 19, et subissant une grave inflation, une augmentation de la pauvreté à l’extrême pauvreté sur tous les continents, un effondrement climatique, qui vit un effondrement civilisationnel quand des enfants survivent dans le chaos de la guerre, quand des bébés sont grièvement blessés et tremblent de douleur, que des nouveau-nés prématurés sont en danger.

Un enfant, le plus précieux, le plus fragile nous donnant toute sa confiance pour grandir a aujourd’hui sa vie en danger par son premier ennemi : la guerre par la violence inouïe de la politique, le toxique de la géopolitique.

Ce que subisse des enfants à gaza fait trembler notre monde, et ne laissera pas intact notre futur. En seulement quinze jours de guerre entre Israël et le Hamas, le déséquilibre civilisationnel s’est profondément aggravé. Et, tout prouve combien notre humanité est en communion, quand au Soudan des dizaines de milliers d’enfants risquent de mourir avant la fin de l’année.

Chaque seconde compte pour la paix, un cessez-le-feu humanitaire immédiat doit être pour les enfants de Gaza.

Chacun de nous peut agir, être une voix pour la paix.

Fédora Hélène

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