Agriculture, le champ des possibles – L’avenir de l’Union Européenne entre protectionnisme et un mondialisme « climato-intelligent »

photo ©️ LiberTerra

SOS – Les agriculteurs exprime l’urgence d’agir pour l’agriculture, survie de l’humanité

L’action symbolique d’agriculteurs en Côte d’Or formant avec des tracteurs un SOS par la lumière des phares dans la nuit, est le sens de la révolte de la paix, de la lumière affirmant que l’obscurité est inexistante, issue du mensonge et que seule la lumière domine sur Terre, comme dans l’univers, qu’elle est cette onde, ce mouvement de la vie circulant tel le sang dans nos veines, tel l’eau en veine de la Terre.

L’humain a un lien indéfectible avec tout le vivant, uni à la nature, l’humanité perdurant par la générosité de la Terre, l’abondance des cultures.

Un SOS qui ne pouvait venir que de la terre, seule capable d’arrêter la folie des hommes inventant l’économie et la politique en un mouvement destructeur, seule capable d’arrêter la frénésie de l’industrie, des finances internationales contrôlant le monde, ruinant la paix et la politique devenant l’ignoble de son expression.

L’intelligence de la terre suprême à tout, appartient à l’immensité de la liberté, une dimension que l’humain ne peut acquérir ayant créer le carcan de la politique, la dictature administrative, l’injuste en force de police, d’État sécuritaire ne servant que l’État aux mains d’oppresseurs, de ceux s’inventant rois, se considérant en Dieux, menant la politique en Olympe surpassant la valeur de vie.

L’homme esclave de ses propres inventions, dans l’impasse face à un bouleversement planétaire climatique, la révolution de la Terre va dominer toutes décisions politiques, financières, l’ordre des choses revenant au monde vivant, redonnant à la liberté son caractère vital, celle donnant vie.

L’humain et la Terre, une histoire agricole

L’agriculture est un art, l’intelligence innée de l’humanité, bien commun à tous. Protéger l’agriculture, c’est protéger notre survie.  

L’homme n’a pas inventé l’agriculture, elle est en lui, fait partie de son corps. Elle exprime la communion parfaite entre l’homme et la nature, sans faille, elle nourrit, permet de vivre, rappelle la nécessité de ce qui est vital à la civilisation.

Les agriculteurs, hommes et femmes, cultivant la terre, à son contact chaque jour, la révolte juste de l’humain contre l’acharnement destructeur du monde de la finance et de la politique, ne pouvait venir que du monde de l’agriculture.

L’humain dans son entièreté, au-delà du politique, sorti de toute récupération politique, manipulation de partis politiques, les agricultrices et les agriculteurs portent la noblesse du message de la Terre, et rappellent la confiance qui doit être établie entre l’homme et la terre. La confiance rompue par les normes, les interdits, la maladie technocratique en arme politique enfermant la liberté. 

L’administration devient ce qui conçoit l’excessif de normes empêchant un développement harmonieux et respectueux des droits humains, comme les normes entravent la prospérité de l’agriculture  

Le premier ministre, Gabriel Attal, répond sur Twitter/X, « À ma demande, partout en France, les préfets simplifient en ce moment même les normes en vigueur », ajoutant, « Au niveau européen, nous mettons fin à la surtransposition : nous ne pouvons plus accepter un empilement de normes dont nous perdons, à chaque nouvelle règle, le sens ». À appliquer dans tous les domaines professionnels, organismes publics assommés et assommant par le poids des normes formant des interdits, un labyrinthe sans porte de sortie.

L’Union européenne a tissé la complexité de la norme, l’incompréhension du système devenant l’absurde, contraignant et manipulant l’art de vivre au sens littéral.  Les agriculteurs en paient le prix fort à travers l’Union Européenne, y compris en France, où un fort mouvement s’est levé.

Il est la politique tenue par l’Union européenne et la politique française conduite par Emmanuel Macron, principal acteur bloquant l’accord UE-Mercosur.

Mais, s’oppose-t-il à celui-ci pour les bonnes raisons, et sera-t-il après son deuxième quinquennat, le dicton, « après moi le déluge ! »

L’art de l’agriculture façonne le visage de la Terre

L’agriculture façonne le paysage de la Terre, lui donne ses couleurs particulières à la lumière du soleil, cette beauté qui nous surprend, nous émerveille. C’est grâce au savoir de l’agriculteur que s’harmonisent les paysages, qu’il existe ce charme particulier des campagnes et vallons, qui donne au travail de la terre ses lettres de noblesse. L’agriculteur nourrit le corps et l’esprit par les récoltes produites et par la beauté que sème son travail à travers la planète.

Le regard de chacun découvre en parcourant les routes la magie de l’agriculture, ce savoir ancestral né de la confiance entre l’homme et la nature. L’agriculture est la première aventure humaine, une des plus fantastiques et importantes de l’histoire de l’humanité. Elle mérite toute la protection nécessaire pour garantir sa prospérité, la continuité de ce bien commun à l’humanité.

Elle devrait bénéficier d’un caractère politique spécial visant à protéger ce qui nourrit l’humain, ce qui protège l’environnement.

Les agriculteurs sont les premiers protecteurs de la nature, de sa vitalité, de sa croissance, de la connaissance du vivant, de la gestion d’une donnée vitale, l’eau.

Enfermer le précieux de leur travail et de leurs possibilités dans un carcan de profits, de rentabilités, de concurrence répondant à un système injuste d’enrichissement par la terre pour ceux qui ne la cultive pas, est profondément immoral. Le drame de telles politiques au niveau international, national et régional, ce sont les agriculteurs qui en paient les graves conséquences, mais aussi chacun d’entre nous, car tout découle de la terre.

Les ressources naturelles ne peuvent pas être soumises aux lois illégitimes du marché, de la finance qui ne reposent que sur la virtualité du pouvoir d’une minorité faisant fortune par les lobbies alimentaires, vendant les récoltes en produit pour en tirer des profits à n’importe quel prix, c’est-à-dire, même au prix de la vie.

Des agriculteurs appauvris, des exploitations agricoles ruinées par la saisie bancaire, par des décisions opaques, arbitraires signées par des politiques au niveau européen et mondial.

L’immaîtrisable des négociations, compromis, signatures de contrats, et parfois corruptions, les agriculteurs se trouvent exclus, laissés sur le bord de la route, ne participant pas aux décisions, et en subissant tout le toxique émanant d’un système prédateur.

Les pressions exercées par les marchés boursiers sont une histoire qui pèse lourd sur l’agriculture à travers le monde depuis plusieurs générations. Le prix d’achat fixé à la baisse pour les producteurs agricoles, et le taux augmenté des produits par les intermédiaires financiers, systèmes bancaires en liens avec des multinationales, lobbies alimentaires pour vendre le produit.

La différence entre le prix d’achat au producteur et le prix de vente au consommateur forme une forte inégalité pour les agriculteurs injustement rémunérés, et pour les consommateurs payant l’alimentation à une valeur multipliée créant l’insécurité alimentaire. Les marchés financiers créent volontairement un déséquilibre par la pauvreté qu’ils produisent.

Emmanuel Macron exprime que l’on ne peut plus faire la politique des années 90 au fort mondialiste capitaliste et colonialiste, et il semble oublier cet argumentaire, car nous ne sommes plus dans ce contexte géopolitique, de domination de l’Occident. Le monde entre dans une confrontation entre des blocs, Occident-Orient. Ce sont des guerres géopolitiques et géographiques par l’immensité de territoires qui seraient alors unis par des accords commerciaux, et par le système de la dette.

L’enrichissement de quelques-uns, la progression des fortunes se font par l’augmentation de l’appauvrissement de populations soumises aux jeux financiers internationaux détruisant l’équilibre fondamental, et privant de liberté les agriculteurs et consommateurs contraints de consommer un produit de moindre qualité à un prix élevé établi par les marchés internationaux.

Ainsi, à travers l’Europe, comme sur d’autres territoires se propage l’appauvrissement des agriculteurs au profit de l’industrialisation de l’agriculture, de l’exploitation de l’homme et des ressources naturelles mettant en danger la sécurité alimentaire mondiale.

Le système de la grande distribution par l’exploitation d’une agriculture mondialiste risque d’entraîner des conséquences catastrophiques pour l’avenir de la sécurité alimentaire. La loi du plus fort domine et la République devient alors oligarchique et ne joue plus son rôle de protecteur par des lois visant à garantir à tous des moyens de subsistance, et pour ce faire il est nécessaire de protéger l’agriculture.

Les accords de libre-échange remis en cause

La Confédération paysanne demande par ses propositions l’application de règles strictes pour régir le commerce international. La politique pour ce faire doit veiller au respect des droits humains dans leur globalité en alliance avec la protection de la nature, la préservation des sols, de la biodiversité.

La confédération paysanne alerte également sur l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) créée en 1995 pour prendre la suite du GATT, et visant à faciliter le libre-échange, à lutter contre l’unilatéralisme commercial observé par les puissances économiques, la domination des pays industrialisés.

Prise dans les tourments de la géopolitique, des intérêts de ses membres s’opposant les uns aux autres, l’émergence de nouvelles puissances influentes sur les marchés internationaux, telles que la Chine, le Brésil, l’Inde. Elles forment des coalitions de blocage contre des propositions issues de pays occidentaux et notamment dans le domaine de l’agriculture. Il devient difficile alors à l’OMC de rester dans sa dynamique initiale.

La Confédération paysanne souligne que « L’OMC n’a pas de légitimité puisqu’elle ignore les droits fondamentaux reconnus par les Nations Unies ». Le respect des droits humains et de l’environnement, c’est le fondement de nos sociétés pour qu’elles puissent perdurer.

L’agriculture a donné naissance à la politique, à l’économie, puisqu’elle est la première ressource essentielle de l’humanité. C’est sur l’agriculture que repose le socle de la politique. Elle n’est pas secondaire, mais majeure.

La régularité, le point d’équilibre à garantir pour permettre à tous de s’alimenter, c’est le devoir politique, son fondement. La banalisation de l’alimentaire par l’industrialisation des ressources naturelles, par les lobbies alimentaires créant l’alimentation en produit financier, a fait oublier son sens premier, la vie.

De plus, l’alimentation appartenant à des multinationales possédant un pouvoir oligarchique, a fait oublier aux politiques leur conscience, et leur devoir de protéger l’essentiel, la vie.

Les accords de libre-échange s’inscrivent dans un mondialisme complexe par l’intérêt économique recherché par les différentes puissances, les enjeux de rivalité et domination, d’autant plus dans le contexte de conflits majeurs intervenants comme entre l’Ukraine et la Russie, et dans la volonté d’une nouvelle alliance entre la Russie et la Chine. La Chine s’applique à mettre en place les routes de la soie, appelée aussi, les « routes du ventre ».

L’insécurité alimentaire est en augmentation à travers le monde, y compris en Europe, et la sonnette d’alarme tirée n’arrête pas les politiques envoûtées par le capitalisme dans un besoin croissant d’enrichissement dans un contexte de domination des puissances entre elles. Le combat des Titans, mettant à terre des populations vulnérables et des familles d’agriculteurs à travers l’Europe, mais également dans des pays en voie de développement.

Les limites des accords du gouvernement envers les agriculteurs sont aussi fixées par un monde industriel dominant et gérant le monde économique. Le monde agricole est soumis à l’État, à l’Union Européenne et aux intérêts privés dans une sphère mondialiste. Et plus, comme en France, quand la technocratie envahit l’agriculture au niveau national, régional et départemental.

Les agriculteurs ne peuvent pas s’en sortir. Ils sont soumis à des contraintes absurdes, et se trouvent face à une administration dictatoriale de contrôles permanents, de culpabilisation, et contre laquelle les agriculteurs ne peuvent pas se protéger.

Des agriculteurs sont poussés à bout par un système à rendre fou, pliant l’humain et la nature, dans le but de servir des intérêts de puissances s’opposant fortement entre elles.

De plus, les jeux de corruptions, par principe par l’argent, rendent le système opaque, et provoquent une instabilité très importante.

L’abbé Pierre alertait déjà sur les risques de la domination de la mathématique au détriment de l’humain, « les hommes politiques ne connaissent la misère que par les statistiques. On ne pleure pas devant des chiffres ». Les règles de la statistique s’imposent et effacent la connaissance de la vie, les visages et noms de ceux travaillant la terre, comme chacun d’entre nous devient un numéro dans la matrice.

La mobilisation paysanne a remis la conscience comme sens de la vie au centre du devoir politique, car cultiver, c’est la première science acquise par l’humanité dès ses premiers pas.

L’homme est uni à la terre, il ne peut se détacher d’elle, il dépend de sa générosité, et nous dépendons tous du savoir ancestral de l’agriculture. Faire confiance aux hommes et aux femmes de l’art, le monde paysan, c’est une question de savoir vivre, une juste reconnaissance.

OMC – Négociations sur l’agriculture

La 13ème Conférence ministérielle (CM13) se tiendra du 26 au 29 février à Abou Dhabi (Émirats arabes unis), où se réuniront des ministres du monde entiers concernant le système commercial multilatéral et élaborer les travaux futurs de l’OMC.

Le 30 janvier dernier s’est tenu une réunion de l’OMC, où le Président, Ambassadeur Alparslan Acorsoy (Turquie) a présenté un projet de texte de négociation sur l’agriculture en préparation de la CM13. Des positions de négociation divergent « largement sur de nombreux sujets » a-t-il indiqué, et le projet vise à établir « un équilibre délicat » entre les différentes parties, qui semblent avoir des difficultés à négocier ensemble un plan de route pour l’agriculture reproduisant fidèlement l’avancement des négociations. Une réunion marquant un point de départ, « un moyen pour vous aider à collaborer les uns avec les autres », a indiqué le Président.

Alors que les agriculteurs à travers l’Europe, et en France, manifestent leurs fortes inquiétudes pour l’avenir de l’agriculture, leurs préoccupantes difficultés à survivre, les négociations sur le commerce agricole ont lieu par l’intervention de l’OMC.

L’Accord sur l’agriculture a débuté en 2000 et dont la Conférence la plus récente a eu lieu en 2022 et convenant sur une Déclaration sur la sécurité alimentaire et d’une décision sur l’aide alimentaire, tout en n’étant pas parvenu à un accord dans plusieurs domaines.

L’OMC, par l’intermédiaire de sa Directrice, Ngozi Okonjo-Iweala, et le 5 décembre 2023, lors du sommet sur le climat (COP 28) à Dubaï, et l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA) ont signé un mémorandum d’accord visant à assurer la mise en place d’un système agricole plus équitable, en s’inscrivant dans une ambition de relever les défis majeurs qui impactent l’agriculture, le domaine de l’alimentation.

Le commerce équitable, durable dans une volonté de protéger la biodiversité, affecté par une loi des marchés axée sur la rentabilité, le profit et pouvant nuire à la santé globale de l’humain et de la Terre.

L’insécurité alimentaire mondiale en constante et inquiétante augmentation

L’agriculture est l’activité qui unit tous les continents, et qui devrait symboliser l’universalité de la paix, la possibilité de réconciliation et de lutter contre la guerre de la faim. Un monde où les crises humanitaires s’aggravent par les guerres, par le désastre de bombardements sur des zones civiles, et dans un contexte de bouleversement climatique, d’augmentation des catastrophes naturelles, d’années de sécheresse sur des territoires.

Loin des tensions géopolitiques, discordes politiques comme autour de l’accord UE-Mercosur, l’ONU estime en 2022, que 2,4 milliards de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire modérée à grave. Une augmentation alarmante de 391 millions de personnes par rapport à 2019.

En 2022, le nombre de personnes souffrant d’une situation de faim chronique s’élevait à 735 millions de personnes, soit 9,2 % de la population mondiale. Un chiffre qui en 2024 pourrait augmenter par la crise humanitaire s’aggravant dans la bande de Gaza, où selon les estimations pour la période du 8 décembre 2023 au 7 février 2024, la totalité des habitants de Gaza, soit environ 2,2 millions de personnes, subira une insécurité alimentaire aiguë de phase 3, « une situation sans précédent depuis la création de l’initiative IPC » indique la Banque mondiale, ainsi que l’ONU.

Si Emmanuel Macron s’oppose à l’accord UE-Mercosur, il devrait en premier s’opposer à l’arrêt brutal de toute possibilité d’agriculture à Gaza subissant un blocus total entraînant une situation d’urgence alimentaire sans précédent plongeant plus de 40 % des habitants dans une phase 4 de l’IPC et 15 % en situation catastrophe (phase 5).

En mai 2022, la Banque mondiale a annoncé s’engager à investir 30 milliards de dollars sur une période de 15 mois pour répondre à la crise alimentaire. Elle tient à mobiliser maintenant 45 milliards de dollars pour lutter contre l’insécurité alimentaire et agir pour renforcer la résilience en renforçant la productivité agricole et l’agriculture « climato-intelligente ».

Concernant la problématique de l’Ukraine, la guerre entre la Russie et l’Ukraine a provoqué une aggravation de la crise humanitaire en Ukraine. La situation de conflit a conduit à des mesures impactant les exportations et importations de denrées. Les calculs et manœuvres boursières, systèmes bancaires et pressions de l’industrie agro-alimentaire, ont aggravé la crise alimentaire mondiale dans une situation de fragilité de populations vivant au cœur de guerres.  

Il a été « l’intensification des restrictions commerciales mises en place par les pays dans le but d’accroître l’offre intérieure et de faire baisser les prix », a alerté la Banque mondiale, indiquant qu’au 17 janvier 2024, 15 pays avaient imposé 21 interdictions d’exportation sur des produits agricoles et 11 pays ont adopté 14 mesures limitant les exportations.

D’autre part, l’inflation des prix alimentaires intérieurs au 22 janvier 2024 demeure élevée, soit une inflation supérieure à 5 % dans 63,2 % des pays à faible revenu, en augmentation de 1,3 % par rapport à décembre 2024. La Banque mondiale a estimé en janvier 2024 que l’inflation des prix alimentaires a dépassé l’inflation globale dans 73 % des 165 pays aux données disponibles.

La puissance de l’industrie agroalimentaire et la colère paysanne

L’insécurité alimentaire est très préoccupante alors que l’industrie de l’agro-alimentation, les lobbies ont augmenté leurs profits par la production de produits alimentaires. De fin 2021 au début 2023, le taux de marge des industries agroalimentaires est passé 28 % à 48 %.   

Le groupe Lactalis, 1er groupe mondial laitier, ainsi que sur le marché des fromages, et 10ème groupe alimentaire mondial, a enregistré en 2022, un chiffre d’affaires de 28,3 milliards d’euros. Lactalis, ce sont 270 laiteries et fromageries réparties dans 51 pays. Lactalis France a publié son bilan laitier 2023, soulignant acheter le lait de vache plus cher qu’en 2022. Selon Lactalis, le prix payé aux producteurs a augmenté de 9 €, soit un prix annuel 2023 à 444,20 €/1000l.

Lactalis souligne que cette valorisation du prix payé aux producteurs a été par le respect de la loi Egalim mise en place en 2019. Le Groupe met également en valeur la mise en place de son projet « Culture Lait », visant la réalisation des enjeux de transition écologique, dans une démarche pour le bien-être animal et de réduction des émissions de carbone. La société indique qu’en France, 30 % des producteurs ont réalisé l’audit « Culture Lait ».

Par ailleurs, dans un communiqué de presse, Lactalis exprime que « Lactalis milite pour que les produits français soient exclusivement négociés en France ». Le Groupe déclare que « la grande distribution impose à quelques industriels de l’alimentaire de négocier au niveau européen des produits français produits en France », avant de finaliser les négociations en France.

Les centrales d’achat internationales sont mises sur un piédestal pour les négociations des produits français, entravant l’indépendance de l’économie d’un pays par la conception mondialiste des profits et concurrences. Lactalis informe militer pour que « les centrales d’achat internationales soient pleinement soumises au disposition du droit français » notamment les dispositions EGALIM, ainsi que la loi Descrozaille du 30 mars 2023, un texte qui entrera en vigueur en mars 2024.

Une loi qui tente de rééquilibrer les rapports de force entre les fournisseurs et la grande distribution, la guerre des prix, le pouvoir de la finance internationale, dépassant les lois, et arrivant à imposer les leurs. Une loi baptisée « Egalim3 » en prolongation de mesures de la loi Egalim au bénéfice des agriculteurs.

Deux mesures phares de la loi Egalim appliquées depuis 2019 et reconduites jusqu’en avril 2023, vont être prolongées. L’encadrement des promotions sera actif jusqu’au 15 avril 2026 sur les produits alimentaires vendus en grande surface à 34 % de leur valeur.

La vente à perte, la loi prolongée jusqu’au 15 avril 2025 sur le seuil de revente à perte, obligeant les distributeurs à revendre les produits alimentaires au minimum au prix d’achat, majoré de 10 % (SRP+10 %). Cependant les fruits et légumes ne rentrent pas dans cet encadrement des prix.

Des mesures qui visent à maintenir un revenu décent aux agriculteurs, alors que la Confédération paysanne appelle dans un communiqué à bloquer les centrales d’achat qui affaiblissent le revenu des agriculteurs par les rapports de force commerciaux, rentabilité/profits sur l’alimentation.

La Confédération paysanne plaide pour « l’interdiction d’achat en-dessous du prix de revient de nos produits agricoles », précisant que « l’agriculture est le seul secteur où il y a structurellement de la vente à perte et la loi EGALIM ne l’empêche pas ».  La confédération paysanne pose cette question au gouvernement, « l’État va-t-il enfin interdire l’achat de nos produits agricoles en-dessous du prix de revient ou continuer à protéger les profits des dirigeants et actionnaires de l’agro-industrie et de la grande distribution ? », indiquant que « c’est la réponse première attendue pour répondre à la colère paysanne ».

Accord MERCOSUR – 23 ans de négociations

Gabriel Attal assure le refuser pour la France

« Il n’est pas question pour la France d’accepter l’accord du MERCOSUR. C’est clair, net et ferme », assure le premier ministre, Gabriel Attal sur Twitter/X.

Mercosur au cœur des défis mondialistes

MERCOSUR a été fondé en 1991 et réunit des pays d’Amérique du Sud, tels que le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay, le Venezuela et l’Argentine. Accord ayant été confronté aux crises bancaires systémiques durant sa trajectoire dans les années 1990 et 2000.

Des politiques de marché unique mondial, de libre-échange se fondent dans la complexité des intérêts et affinités géopolitiques, l’emportant parfois sur la position géographique, et sur la base de politiques de résilience, appelant l’UE à soutenir l’OMC dans un contexte d’insécurité alimentaire grandissant.

MERCOSUR se positionne dans le cadre d’un futur accord avec l’UE comme formant une des plus grandes zones mondiales de libre-échange, comptant 750 millions d’habitants et représentant 20 % de l’économie mondiale.

Le Bloc formant MERCOSUR dans l’esprit d’un accord avec l’UE dénonce le « double langage » de l’UE sur les points des normes environnementales que l’UE veut imposer et qui sont jugées excessives. Par ailleurs, il est la division des pays de l’UE concernant un potentiel accord à venir, alors que l’Allemagne se positionne pour la diversification, la France préfère la souveraineté agricole européenne, et la réindustrialisation de son territoire.

Par ailleurs, l’UE se trouve confrontée à l’émergence de la Chine dans les accords multilatéraux, et elle se positionne positivement pour les pays du bloc MERCOSUR en dissipant les contraintes normatives imposées par l’UE et jugées excessives et disproportionnées.

Emmanuel Macron, principal acteur du refus de l’accord UE-Mercosur

En décembre 2023, le Sommet MERCOSUR a eu lieu au Brésil, où le président brésilien Lula da Silva a enjoint à avancer sur les négociations, soutenues par le chancelier allemand Olaf Scholz souhaitant également que l’accord soit enfin conclu.

Des avancées infructueuses pour donner naissance à un accord MERCOSUR/ UE du fait notamment de l’opposition de la France et de l’Argentine. Cependant le président Lula a déclaré ne pas abandonner le projet et rester optimiste. Des négociations pour le libre-échange qui perdurent depuis près de 23 ans.

Emmanuel Macron, en faveur d’une position protectionniste, a mis en évidence en réponse au Sommet MERCOSUR les inégalités sur le plan de la concurrence entre les agriculteurs européens soumis à des normes environnementales strictes et les producteurs d’Amérique du Sud n’ayant pas ces contraintes à respecter, et ayant une amplitude commerciale plus importante de ce fait. Une concurrence considérée comme déloyale par la France.

Par ailleurs, l’accord de 2019 ne sera pas mis en application tant demeurent de fortes inquiétudes sur les conséquences de sa mise en application, notamment concernant l’impact sur la biodiversité, ou encore la forêt tropicale.

Les fortes inquiétudes de l’impact de l’accord UE-Mercosur sur le climat et la biodiversité

Sur le plan environnemental, Greenpeace s’oppose à l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, estimant que ce dernier représente un risque majeur pour le climat et pour les forêts tropicales. Un accord qui applique les procédés industriels de l’agriculture mettant en danger les ressources naturelles, sans omettre l’impact que ce dernier aurait sur la forêt amazonienne brésilienne. L’accord mis en place influencerait une baisse des taxes douanières sur les exportations de bœuf. Ce qui pourrait conduire à une augmentation des exportations de bœuf en provenance des pays du Bloc de 63,7 % d’ici 2032. Par ailleurs, la progression des élevages de bœuf sur le territoire de l’Amazonie amplifierait la déforestation.

Mercosur ce serait par l’acceptation de la Commission européenne l’entrée sur le marché européen de 99 000 tonnes de viande bovine et un droit de douane fixé à 7,5 %., ainsi que 180 000 tonnes de volaille, et 25 000 tonnes de viande porcine. Dans le domaine de l’énergie, il serait l’entrée sur le marché de l’UE 600 000 tonnes d’éthanol à usage industriel, notamment.

De plus, Greenpeace souligne que l’exportation renforcée de bœuf ou de poulet nés et nourris en Amérique du Sud serait une mesure climaticide provoquant en cascade une « distorsion de concurrence » avec des élevages européens déjà économiquement fragilisés.

De son côté, l’UE avance que la production alimentaire mondiale doit doubler d’ici 2050 pour répondre à la croissance démographique et au changement des habitudes alimentaires, qui sont en réalité soumises à l’industrie agroalimentaire transformant les produits, et les adaptant à la mondialisation. Puis, il est évoqué par la mondialisation, l’ouverture de l’UE à différents accords de libre-échange, afin d’établir une cohésion de politiques de résilience pour répondre aux défis majeurs du changement climatique, aux conséquences sur la biodiversité, sur la qualité de l’eau, et répondant aux exigences du marché mondial.

L’avenir du monde s’ouvre vers un nouveau mondialiste climato-intelligent, ou vers un renforcement du protectionnisme de l’Union Européenne

L’UE pourrait se trouver distancer dans les chaînes d’approvisionnement par la fragmentation géoéconomique du monde, ce qui pourrait aggraver la crise alimentaire révélée par le COVID et accentuée par la guerre en Ukraine. Les pays divisés entre « fragmentation » de l’économie mondiale pour assurer un protectionnisme, et la mise en retrait des concepts multilatéraux, et « mondialisation renforcée » dans une perspective de croissance inclusive, de coopérations internationales, de politiques de décarbonisation et de lutte contre l’insécurité alimentaire.

L’OMC plaide pour une mondialisation solidaire qui se heurte à des conflits multiples d’intérêts géopolitiques dans un contexte de hautes tensions internationales et de conflits armés.

Une mondialisation choisissant l’angle de l’universalité pour renforcer la paix dans le monde, lutter contre la pauvreté, rééquilibrer l’économie mondiale en luttant contre les inégalités provoquant le chômage, et voulant une fluidité pour l’accès aux ressources naturelles essentielles pour tous.

Libre-échange et protectionnisme s’opposent dans des débats sans fin depuis des décennies, où la mondialisation, faute de paix universelle instaurée en premier statut international, se définit par les règles de domination par la concurrence, le profit, et les interactions opaques entre des pays et des empires industriels, notamment dans le domaine de l’énergie.

Les gouvernements se trouvent dépassés par le monde industriel mondialiste gérant les lois du marché, et dominant l’économie de certains pays par la puissance de leur capital, comme celui de Bernard Arnault. Des multinationales forment un État économique dans l’État, imposent leurs règles. L’agriculture est aussi dépendante du monde industriel exerçant dans différents domaines et interagissant, ainsi que de la géopolitique.

L’UE est également soumise à l’observation de deux blocs s’opposant les États-Unis et la Chine. Laquelle sera évoquée lors de la prochaine Conférence de l’OMC (CM13).

En décembre 2023, le Sommet MERCOSUR a eu lieu au Brésil, où le président brésilien Lula da Silva a enjoint à avancer sur les négociations, soutenues par le chancelier allemand Olaf Scholz souhaitant également que l’accord soit enfin conclu.

Des avancées infructueuses pour donner naissance à un accord MERCOSUR/ UE du fait notamment de l’opposition de la France et de l’Argentine. Cependant le président Lula a déclaré ne pas abandonner le projet et rester optimiste. Des négociations pour le libre-échange qui perdurent depuis près de 23 ans.

Un long processus de négociations évolutives

Les négociations sont relancées en 2016, entre l’UE et Mercosur, et le 28 juin 2019, l’Union européenne et Mercosur aboutissent à un accord politique pour engager un accord commercial qualifié d’« ambitieux, équilibré et global » sur les points de diverses normes comme sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, règles d’origine, sur le développement durable, les petites et moyennes entreprises, marchés publics, entre autre.

En 2019 et 2020, des pays de l’UE comme la France, l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas et l’Irlande s’opposent à cet accord dont l’impact est jugé dangereux sur le plan environnemental, économique, et pour la santé. Le Parlement européen vote contre sa ratification en octobre 2020.  

L’engagement économique d’un tiers des États membres des Nations Unies

En juillet 2023, lors du Sommet UE-CELAC, l’UE, l’Amérique latine et les Caraïbes, représentant plus d’un tiers des membres des Nations Unies, se sont entendus pour constituer un système multilatéral solide fondé sur des règles. Une volonté d’union pour le respect des droits humains, pour une valorisation commune de la démocratie, pour un monde plus inclusif, une économie plus stable par un partenariat solide entre l’UE et la CELAC.

Dans le secteur du commerce, l’UE-CELAC forment des réseaux commerciaux les plus importants au niveau mondial, et le commerce total des biens et services est évalué à 369 milliards d’euros en 2022.

L’UE se félicite des accords commerciaux en cours avec le Chili, mentionnés par Emmanuel Macron lors de son intervention à Bruxelles, et avec le Mexique. Par ailleurs, les dirigeants présents ont également discuté des négociations en cours entre l’UE et Mercosur. Rien n’est donc finalisé, l’accord entre l’UE et Mercosur est évolutif.

Le Sommet de Mercosur en 2023 au Brésil a ouvert les négociations sans aboutir à un accord, mais le président Lula reste déterminé.

L’UE souligne être le premier partenaire commercial et d’investissement de Mercosur. En 2021, les exportations de l’UE vers le Mercosur ont atteint 45 milliards d’euros de marchandises. D’autre part, en 2020, l’UE s’est distinguée comme étant le plus important investisseur étranger dans le Mercosur à hauteur de 330 milliards d’euros.

Ce sont 4 627 entreprises françaises qui exportent vers le Mercosur, et 79 % sont des petites et moyennes entreprises. Les exportations vers le Mercosur génèrent 97 000 emplois en France. Les exportations françaises vers le Mercosur enregistrent 8,6 milliards d’euros de bénéfices. La valeur des importations françaises en provenance du Mercosur est de 4,1 milliards d’euros.

L’accord de 2019 vise à augmenter le commerce et les investissements bilatéraux sous un angle « gagnant-gagnant » entre l’UE et le Mercosur, en créant des règles plus strictes notamment dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la concurrence. En promouvant des valeurs communes sur le respect des droits humains, comme sur le droit des travailleurs, sur le respect de l’environnement et de lutte contre le changement climatique, l’accord vise une stabilité commerciale et des investissements.

Emmanuel Macron se prononce pour le protectionnisme tout en adhérant au mondialisme

Emmanuel Macron ayant une vision opposée à l’accord UE-Mercosur, et déclarant à Bruxelles, « Nous ne pouvons pas demander aux producteurs européens de respecter plus de règles et dans le même temps de continuer à négocier des accords de libre-échange comme on le faisait dans les années 90 ». Puis, il cite les accords avec le Chili, ou la Nouvelle Zélande, qu’il qualifie de « nouvelles générations » en adéquation avec les « nouvelles politiques agricoles », contrairement au fort déséquilibre que provoquerait selon lui, l’accord UE-Mercosur, qui risque d’imposer au continent européen de ne « plus choisir ce qu’il consomme », par le mouvement des exportations ne respectant pas les mêmes règles environnementales strictes, ainsi que l’investissement établi pour la transition énergétique, pour l’ambition écologique.

Emmanuel Macron défend la souveraineté et veut une UE « intraitable sur le caractère de la concurrence ». Ce qui implique toujours plus d’investissements vers le Mercosur pour assurer une transition énergétique, et une conformité aux réglementations environnementales et de sécurité alimentaire de haut niveau pour la zone des pays du Mercosur.

Emmanuel Macron affirmant, « Moi, je suis pour l’écologie du bon sens et l’Europe du bon sens. » Ne pas perdre les agriculteurs et industriels européens en exerçant sur eux de fortes pressions par les normes et par une concurrence déloyale.

Une concurrence qui risque de se développer fortement par la réalisation des routes de la soie, la Chine ouvrant la porte également à l’ambition de Mercosur.

Une confortation de l’économie mondiale séparée entre Blocs pourrait avoir lieu en ayant pour centre, l’insécurité alimentaire en augmentation, la guerre de la faim pourrait être ce qui demain impactera les pays au niveau mondial.

Par ailleurs, confrontée à la concurrence qui sera avec la Chine et les possessions de territoires agricoles, l’UE pourrait-elle tenir ses positions protectionnistes, alors qu’elle est divisée, qu’il est aussi les pays pauvres au sein de l’UE qui pourraient s’allier avec d’autres partenaires et rompre avec une position européenne refusant Mercosur.

L’Union européenne vers un nouveau mondialisme pour le développement durable –

La guerre en Ukraine exerce également une influence importante et la reconstruction à venir de l’Ukraine, la mise en conformité du pays avec les normes européennes en fera tôt ou tard un sérieux concurrent avec les pays anciens de l’UE, comme la France.

La question qui se pose, c’est pendant combien de temps le position souverainiste peut-elle tenir, en sachant que la montée des extrêmes droites, et un positionnement ultra libéral à l’extrême droite par une volonté protectionnist, pourrait conduire à la fracture de l’UE, qui demeure une force économique pouvant imposer ses choix, mais l’absence d’accord Mercosur appliqué, pourrait laisser circuler une concurrence déloyale par d’autres biais.

Il y a une forte instabilité du monde subissant les pressions géopolitiques dans un contexte de conflits majeurs aggravant les crises humanitaires à travers le monde, et particulièrement sur les territoires en guerre.

La protection de l’agriculture est essentielle pour la santé de l’humanité et de la Terre, et les politiques doivent s’appliquer à veiller sur la stabilité alimentaire à travers le monde, et sur la santé globale favorisant l’ambition  : une santé, une Terre.

Le changement climatique s’invite dans les accords de libre-échange

La montée du niveau des mers, les épisodes de sécheresse, de fortes inondations, l’amplification des catastrophes naturelles vont modifier considérablement les perspectives commerciales, et de protection des territoires agricoles. Le devoir d’adaptation doit être mis en œuvre aujourd’hui par les politiques de l’UE.

L’honnêteté politique serait de dire que le mondialisme risque de fortement s’imposer, que la géopolitique impacte considérablement les décisions, que Mercosur n’est pas l’unique problématique, et que les conséquences de l’industrie agroalimentaire sont déjà présentes.

Notre monde a besoin de vie pour vivre, et c’est le seul accord possible pour réaliser un avenir serein. Les enjeux capitalistes ne peuvent s’appliquer à respecter la biodiversité, les territoires comme refuge de population y trouvant les moyens de subsistance dans un équilibre naturel, et une alliance entre l’humain et la nature par la confiance et le savoir.

Le mondialisme par une volonté de profits, d’un monde industriel dominant et manipulant les mesures de protection de l’environnement, établissant ainsi des discours et accords assurant du respect des droits humains en alliance avec la Terre, et respectueux des populations autochtones, pour finalement rester à la loi de la jungle impactant le monde entier.

La pyramide économique est devenue gigantesque et les accords se croisent, s’opposent et s’allient, sont soumis aux pressions des États, des Blocs, et multinationales dans un système financier international se constituant en Hydre difficilement maîtrisable, et continuellement évolutive.

La population peut difficilement suivre l’évolution des différents accords commerciaux, et se trouvent traumatisées par l’impact économique néfaste appauvrissant des populations et par l’amplification de catastrophes naturelles transformant les territoires et emportant des cultures.

La valeur du changement climatique touchant particulièrement l’Amérique latine et la Caraïbes ne peut être occultée et doit être au cœur des réflexions et négociations.

Politiques de résilience – l’acte international primordial pour la survie de l’agriculture

La région Amérique latine et Caraïbes est la deuxième au monde la plus exposées aux catastrophes climatiques. Des populations pauvres exposées aux risques de cyclones, ouragans, fortes inondations, aux risques sismiques, comme exposées aux épisodes de sécheresse, alors que la région contribue à moins de 5 % des émissions mondiales de CO2.

Lors du sommet « finance en commun 2023 » qui s’est tenu à Carthagène, en Colombie, la Banque européenne d’investissement un nouveau document intitulé : Risques climatiques en Amérique latine et dans les Caraïbes. Les banques sont-elles prêtes pour la transition écologique ?

Alors que l’accord Mercosur pourrait mettre à mal l’environnement et être climaticide, la région a enregistré 1 350 catastrophes naturelles dues au changement climatique. Les événements climatiques ont touché dans la région plus de 170 millions de personnes et ont causé près de 30 000 décès au cours des deux dernières décennies. Le coût économique de ces catastrophes climatiques a été estimé à plus de 170 milliards de dollars.

D’autre part, il est nécessaire de prendre en compte les changements climatiques durables impactant la biodiversité, qu’une déforestation due à l’exploitation d’élevages intensifs viendrait fortement aggraver.

Les pays d’Amérique latine et les Caraïbes sont particulièrement vulnérables aux extrêmes météorologiques, et aux changements durables comme la hausse des températures, la raréfaction de l’eau, l’élévation du niveau de la mer, détériorant les conditions pour l’agriculture, et provoquant la baisse de la productivité.

L’analyse faite par la BEI démontre que les risques physiques impactent plus lourdement les secteurs de l’agriculture et l’exploitation minière.

Lors de la Semaine du climat d’Amérique latine et des Caraïbes 2023, le ministre de l’Environnement du Panama, Milciades Concepcion, a déclaré, « En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’action climatique n’a jamais été une option ; c’est la boussole de notre avenir ».

Simon Steill, secrétaire d’ONU Climat, a souligné que « ce qui ressort de cette région, c’est l’immense volonté d’accélérer l’agenda climatique : un engagement puissant et une opportunité d’agir de manière décisive et de créer un avenir durable »

La région possède un fort potentiel de ressources naturelles permettant une transition énergétique pour progresser vers zéro émission nette. En sachant que 60 % de l’électricité est produite par l’hydroélectricité. Les réflexions de développement énergétique s’engagent vers le potentiel de l’énergie éolienne et solaire.

Au cours d’une interview à Abou Dhabi, le président Lula a souligné que « la matrice énergétique du brésil est très propre ; elle a un grand potentiel pour l’énergie éolienne et un potentiel encore plus grand pour l’énergie solaire. »

Lula a évoqué les possibilités de partenariat et le travail effectué par le Brésil pour le « développement de l’hydrogène vert dans plusieurs États du Nord-Est ». Il a indiqué également que « notre biodiesel, notre éthanol et notre biomasse sont également des alternatives brésiliennes à l’énergie solaire. »

Milciades Concepcion a rappelé que, « L’Amérique latine et les Caraïbes, région d’une richesse naturelle et culturelle inégalée, sont également confrontées à d’importants défis liés aux effets du climat. Les incendies, les sécheresses, les inondations et les températures extrêmes montrent clairement qu’il est temps d’agir ».

« L’Amérique latine et les Caraïbes, comme le reste du monde, sont confrontées aux impacts difficiles des changements climatiques, qui affectent le progrès socio-économique et posent des risques pour la sécurité alimentaire et hydrique. Cependant, cette région, avec sa biodiversité remarquable et son profil d’énergie propre, adopte des contributions déterminées au niveau national ambitieuses, ouvrant la voie à un développement durable, à faible émission de carbone et résilient au changement climatique. » a déclaré José Cruz-Orio, responsable du centre régional du Programme des Nations Unies pour le développement pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

L’ONU a choisi le site de l’Amazonie au Brésil pour organiser la COP 30 en 2025 dans la ville de Belem.

Qui du mondialisme, ou du protectionniste va dominer ?  

Pour le moment, Emmanuel Macron ne peut garantir sur l’avenir le maintien du protectionnisme, la mondialisation est prônée par des pays en voie de développement dans un consensus de solidarité internationale, permettant de lutter contre l’insécurité alimentaire. Par ailleurs, la donnée du changement climatique va impacter l’agriculture et les récoltes et pour le moment ce sont des éléments qui ne sont pas encore visionnés pour établir une politique de résilience et durable.

La complexité de la finance internationale va continuer à jouer sur les deux plans, avant de donner à l’un ou l’autre, la préférence. Par ailleurs, l’UE sait que la Chine va jouer un rôle de plus en plus important dans les enjeux de négociations, ce qui pourrait conduire des pays à revoir leurs positions.

Le président brésilien Lula a rencontré à plusieurs reprises le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, en vue de la préparation d’une visite d’État du président chinois, Xi Jinping, au Brésil en marge de la réunion des dirigeants du G20, à Rio, en novembre.

Le Brésil et la Chine opèrent un rapprochement dans l’objectif de partenariats et d’investissements dans divers domaines, dont les énergies renouvelables. La Chine et le Brésil effectuent également des discussions sur des projets communs en Afrique.

Une entente de développement économique dans l’esprit d’une « nouvelle ère » souhaitée par la Chine pouvant donner naissance à des accords, dont celui de la Chine et le Mercosur.

Le 20 janvier 2024, lors d’une audience entre le président Lula et le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, Lula a affirmé la reconnaissance par le Brésil d’une « Chine unique », rappelant les ambitions de la Chine sur Taïwan. De son côté, Wang Yi, a déclaré que le Brésil était une priorité pour la diplomatie chinoise.

L’impact d’un accord Chine-Mercosur pourrait fragiliser l’UE qui n’aurait que peu de maîtrise sur ce nouveau mondialisme. D’autre part, des pays pourraient d’autant plus être sous la coupe d’oligarques par les multinationales, les pressions qu’ils exercent sur le commerce international pour en premier leurs intérêts. Ce qui reviendrait à renforcer la «loi de la jungle » qu’Emmanuel Macron dit refuser.

Les politiques à double langage entre mondialisme et protectionniste provoque l’appauvrissement de populations

La politique d’Emmanuel Macron provoque un appauvrissement des Français, et ce sont près de 10 millions de personnes en France qui souffrent d’insécurité alimentaire, et ce fait rend la position d’Emmanuel Macron ambivalente. Sa position envers Mercosur pourrait aussi correspondre à l’appel des sirènes électoralistes quand se profilent les élections européennes, et qu’il est de ralentir la progression de Marine Le Pen.

Emmanuel Macron le dit, ne pas risquer de voir les extrêmes prendre des sièges à l’UE, et pour ce faire adapter les politiques en penchant vers un ultra libéralisme jouant de toutes les fortunes, de la souveraineté au mondialisme dont Emmanuel Macron ne peut se détacher.

Puis, Emmanuel Macron évoque le fait qu’il faut poursuivre les investissements, qu’il faut « aider » dans le but d’acquérir des richesses et pas forcément dans une volonté, « gagnant-gagnant », ce que la Chine propose dans un système industriel de l’alimentation qui est une crainte pour la protection de la biodiversité, la protection de l’eau potable, la maîtrise de l’utilisation des pesticides, et pour l’équilibre économique de l’UE.

L’UE se trouve dans une impasse et servir des promesses à court terme risque de revenir à dire, « après moi le déluge ». La population du monde agricole est vieillissante, comme elle l’est en France et dans d’autres pays de l’UE comme l’Allemagne, qui mise sur le nouveau mondialisme.  

L’accord UE-Mercosur serait-il pour pallier les faiblesses à venir de l’UE ?

Un accord Chine-Mercosur placerait l’Union européenne face à une forte concurrence. D’une part, il serait une dimension géographique impressionnante unissant l’Amérique latine et la Chine, et d’autre part le nombre d’habitants s’y rattachant, si naissait un accord Chine-Mercosur, qui serait également par la nouvelle alliance se profilant, Chine-Russie.

Une donnée dont on ne peut exclure la croissance des pays en voie de développement en Afrique, et les intérêts de la Chine se positionnant.

Mercosur représente une population jeune de plus de 10,5 millions de 15 à 17 ans. Si une vision se dessine sur une décennie, on arrive à un seuil de non-renouvellement des agriculteurs en France et dans d’autres pays européens, face à des pays en voie de développement du Mercosur qui possèdent une population majoritaire de moins de 18 ans et possédant actuellement une population totale de plus de 295 millions d’habitants.

Donc, effectivement non ne sommes plus dans une configuration des années 90, et Emmanuel Macron observe une gymnastique politique assez particulière qui consiste à ne plus appliquer un capitalisme des années 90, ce qu’il fait pourtant par ses réformes, mais en ne prenant pas conscience que la géographie économique a profondément changé, que les pôles de pouvoir internationaux se sont modifiés et accélèrent leur progression, comme le souhaite le président brésilien, Lula.

Emmanuel Macron se positionne politiquement sur une ligne de droite conservatrice et tente de rallier à lui les voix LR, comme celles de l’extrême droite qui finissent par se rejoindre.

Des futurs incertains soumis aux pressions géopolitiques

L’Union européenne risque de rentrer dans une période de confrontations internationales avec l’émergence de la « nouvelle ère » voulue par la Chine. Est-ce que la position protectionniste va protéger l’Union européenne, en comprenant que l’appauvrissement de populations européennes ne jouera pas en faveur de ses dirigeants. La menace de politiques d’extrême droite n’est pas à négliger.

Quand la politique mondiale fait des droits humains, l’utopie, elle fait également de la liberté et par elle, la prospérité, l’utopie.

Les tensions géopolitiques, la continuité de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, le positionnement de l’OTAN face aux fortes pressions et menaces d’embrasement de la guerre sur d’autres régions, comme cela menace le Moyen -Orient, exerceront une forte influence sur la sécurité alimentaire, le devenir d’accord comme le Mercosur, dans un contexte de changement climatique.

L’agriculture mondiale entre dans le temps du choix très difficile entre une souveraineté qui pourrait provoquer une instabilité et une fragilisation sur une vision à long terme, ou un mondialiste nouveau se voulant climato-intelligent, ne réunissant pas l’unanimité, opposant des démocraties à des empires tels que la Chine qui pourrait emporter des accords internationaux majeurs. 

Fédora Hélène

@liberterradaily

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