
L’incessant enfer pour les enfants de Gaza – Les bombardements intensifs israéliens, la privation de nourriture, d’eau, de soins de santé
Ce début du mois de février voit la poursuite d’intenses bombardements israéliens aériens, maritimes et terrestres. Ils ont été signalés entre le 3 et le 4 février dans une grande partie de la bande de Gaza. Par ailleurs, des combats terrestres ont lieu entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens.
Il est à déplorer de nouvelles victimes civiles, la destruction de zones d’habitations, d’infrastructures civiles. Au cours des après-midi du 2 au 4 février, au moins 120 Palestiniens ont été tués, et 343 ont été blessés, selon le ministère de la Santé de Gaza. Des chiffres que l’Office de coordination des affaires humanitaires (OCHA) reprend.
Au 31 janvier, l’UNRWA a informé qu’il y avait environ 1,7 million de personnes déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza devant trouver un abri et des moyens de subsistance, alors que l’aide humanitaire se trouve majoritairement bloquée, notamment par les points de contrôle imposés par les forces israéliennes.
Ce sont quelque 17 000 enfants isolés, des enfants seuls au milieu du chaos a alerté l’UNICEF. Des enfants en grande souffrance, parfois orphelins, sans ressources, sans moyens de subsistance, sans refuge, ils marchent parmi les ruines, tremblent au bruit effrayant des bombardements, « chacun d’eux étant une histoire déchirante de perte et de chagrin », a exprimé Jonathan Crickx, chef de la communication de l’UNICEF.

Notre monde regarde impuissant l’effroi qui s’abat sur Gaza. Les appels pour un cessez-le-feu humanitaire immédiat ne sont toujours pas entendus.
Chaque enfant est précieux, et chacun de ces enfants isolés sont traumatisés, une douleur qui marquera toute leur vie, la communauté internationale devrait s’unir pour exiger un cessez-le-feu, ne pas accepter l’inacceptable.
Gaza – 1,2 million d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire de toute urgence

Aujourd’hui, 1,2 million d’enfants à Gaza ont besoin d’un soutien en matière de santé mentale et psychosociale (MHPSS), soit deux fois plus d’enfants qu’avant les hostilités, selon l’UNICEF. Il est impossible d’apporter cette aide aux enfants dans la situation de bombardements israéliens intensifs, et l’UNICEF souligne que la seule façon de prendre en charge les enfants « à grande échelle est un cessez-le-feu ».
En 2022, les services de protection de l’enfance de l’UNICEF ont apporté un soutien MHPS à près de 100 000 enfants. L’UNICEF peut agir, prendre soin des enfants, mais cela est impossible dans les conditions actuelles sécuritaires et humanitaires.
Des enfants orphelins, les bombardements leur ont enlevé une mère, un père, des sœurs et des frères. Des enfants en deuil, dont la violence leur ôte leur droit légitime de faire leur deuil, comme il n’est plus de cimetière, plus de tombes respectant la dignité des disparus. Enterrés rapidement au milieu des pierres, les familles subissent la douleur de perdre un être cher dans des conditions extrêmes, difficiles. Les enfants de personnes disparues n’ont pas le temps de se recueillir que les bombardements font de nouveau trembler la terre.
2 février 2024 – « Je suis revenu de Gaza cette semaine. J’ai rencontré de nombreux enfants, chacun avec sa propre histoire dévastatrice à raconter », a informé Jonathan Crickx, témoignant. « Sur les 12 enfants que j’ai rencontrés ou interviewés, plus de la moitié d’entre eux avaient perdu un membre de leur famille dans cette guerre. Trois avaient perdu un parent, dont deux avaient perdu à la fois leur mère et leur père. Derrière chacune de ces statistiques se cache un enfant ».

Le 31 janvier 2024, le Dr Tedros, Chef de l’OMS, a déclaré que « à l’heure actuelle, plus de 100 000 Gazaouis sont morts, blessés ou portés disparus et présumés morts ». Le chaos et l’incertitude douloureuse pour des milliers de familles ne sachant pas si un des leurs a survécu, s’il est blessé, ou mort. Des familles séparées, des familles en deuil, c’est aujourd’hui la longue peine qui poursuit sa route à Gaza.
L’OMS a signalé avoir rencontré de grandes difficultés pour rejoindre les hôpitaux du sud de Gaza. Une difficulté multipliée pour les personnes blessés, pour les malades, personnes handicapées sur un territoire bombardé par les forces israéliennes, et par l’entrave que rencontre l’aide humanitaire. « De violents combats ont été signalés près des hôpitaux de Khan Younis, entravant l’accès aux établissements de santé », a alerté le Dr Tedros.
Aujourd’hui, l’Hôpital Nasser continue de fonctionner avec une capacité réduite, et ne dispose que d’une seule ambulance. Des charrettes tirées par des ânes sont le seul moyen restant pour transporter des patients.
Par ailleurs, lors d’une mission de l’ONU lundi 5 février, l’Organisation mondiale de la santé a pu livrer des fournitures médicales à l’hôpital Nasser et a pu constater que d’autres missions pour les livraisons de carburant et de nourriture ont été refusées.
Des camions transportant des denrées alimentaires sont bloqués, et dans d’autres cas, la foule ayant désespérément faim prend la nourriture avant l’arrivée du camion au point de contrôle. Le manque de produits alimentaires entraîne le risque de famine et les équipes de l’OMS ont pu constater les pénuries alimentaires s’aggravant pour les hôpitaux. Le personnel médical et les patients manquent de nourriture. Un seul et frugal repas par jour est possible pour des soignants épuisés, pour des malades qui ont besoin d’un apport minimum journalier pour leur guérison.
« Chaque personne à qui nos équipes s’adressent demande de la nourriture et de l’eau » informe le Dr Tedros rappelant que la décision de plusieurs pays de suspendre les fonds de l’UNRWA, qui représente la première organisation humanitaire capable d’apporter une aide urgente sur le terrain, ainsi qu’à des personnes déplacées ayant trouvé refuge dans les écoles surpeuplées de l’UNRWA, a des conséquences dramatiques pour la population de Gaza.

Des enfants isolés ont besoin de l’aide humanitaire, elle est vitale. « Dans un centre où sont hébergés et pris en charge des enfants non accompagnés, j’ai également vu deux très jeunes enfants âgés de 6 et 4 ans. Ils sont cousins et toutes leurs familles respectives ont été tuées dans la première quinzaine de décembre. La fillette de 4 ans – notamment – est encore sous le choc », témoigne Jonathan Crickx.
Le 7 février 2024, Martin Griffiths, Secrétaire général de l’OCHA, a déclaré alors que les hostilités à Gaza entre dans leur 5ème mois, que « l’espoir s’amenuise pour des millions de personnes touchées et pour les humanitaires qui s’efforcent de leur venir en aide ».
« Pour le dire simplement : cette guerre doit s’arrêter », a déclaré Martin Griffiths.
2,2 millions de personnes à Gaza ont un besoin urgent d’aide humanitaire
2,2 millions de personnes à Gaza ont un besoin urgent d’aide humanitaire, et plus de la moitié de la population de Gaza a été déplacée de force et se trouve actuellement à Rafah, ville de 250 000 habitants se situant près de l’Egypte, et qui est maintenant surpeuplée et sans moyen de subsistance pour répondre aux besoins essentiels de tous les réfugiés. Le manque d’eau est un cri de désespoir, les conditions de vie sont « épouvantables », alerte Martin Griffiths. Toute une population est traumatisée. Ce sont des femmes enceintes subissant le chaos, la privation de nourriture, d’eau. Une situation profondément inhumaine.

Au 5 février 2024, il est jusqu’à 1,9 million des personnes déplacées de force à l’intérieur de Gaza, et certaines familles subissent plusieurs déplacements pour trouver une sécurité. Des mouvements de population amplifiés ces derniers jours par les bombardements israéliens intenses et par les combats à Khan Younis et dans la zone du Milieu.
Plus d’un million de personnes tentent de trouver un refuge, et vivent dans un abri de fortune, ou parfois à proximité d’un abri et subissent les ordres d’évacuation répétés par les forces israéliennes.

Les Gazaouis « ne disposent pas des produits de première nécessité pour survivre et sont confrontés à la faim, à la maladie et à la mort », alerte le Secrétaire de l’OCHA. Par ailleurs, les combats se rapprochent de Rafah, « je suis profondément préoccupé par la sécurité et le bien-être des familles qui ont enduré l’impensable en quête de sécurité ».
La poursuite des combats, leur augmentation à Rafah risquent de provoquer une situation humanitaire toujours plus catastrophique. Des combats ne feront qu’empirer l’insécurité alimentaire, et risquent d’entraver toujours plus l’aide humanitaire vitale.
Le 5 février 2024, un convoi humanitaire de l’UNRWA attendant de pouvoir entrer dans le nord de Gaza a été directement touché par des tirs navals israéliens. Pourtant, l’UNRWA assure l’envoie des notifications sur tous les convois d’aide et établit la coordination avec les autorités israéliennes. Mais, les convois humanitaires continuent d’être ciblés par des tirs.
Trois membre du Croissant-Rouge palestinien ont été tués
Le 31 janvier 2023, un membre du personnel et un volontaire du Croissant-Rouge palestinien ont été tués, ainsi qu’un membre du personnel le 2 février 2024.
Le 31 janvier, Naeem Hasan Al-Jabali et Khalid Kulad se tenaient tous deux près de la porte de l’hôpital PRCS Al-Amal à Khan Younis quand ils ont été tués. Puis, le 2 février, Hedaya Hamad a été tuée au siège du PRCS se trouvant dans le complexe accueillant l’hôpital Al-Amal.
Plusieurs jours de bombardements et de combats font rage autour de l’hôpital entravant l’accès aux services de soins, et semant la panique, l’angoisse, la détresse parmi les patients et les milliers de personnes déplacées, avant leur décès.
La Fédération internationale des Sociétés de la Croix -Rouge et du Croissant-Rouge se dit « choquée et profondément attristée par le meurtre de trois membres du SCRP » à Gaza. La FICR a présenté ses sincères condoléances aux familles des personnels tués, ainsi qu’à leurs amis, collègues.
Par ailleurs, la Fédération rappelle qu’en « vertu du droit international humanitaire, les hôpitaux, les ambulances, les travailleurs de la santé et leurs patients doivent être respectés et protégés dans toutes les situations », et qualifie toute attaque envers des soignants, des ambulances, des infrastructures de santé, comme étant « inacceptable ».
Depuis le début des hostilités, la Fédération internationale du Croissant-Rouge a perdu 14 membres. Puis, 11 membres du personnel et volontaires du PRCS ont été tués, ainsi que trois membres du Magen David Adom d’Israël.
L’UNRWA a signalé qu’au 5 février 2024, le nombre total de personnels humanitaires de l’UNRWA qui ont été tués s’élevait à 154.
Netanyahu refuse la proposition du Hamas pour un cessez-le-feu
Mercredi 7 février, le Premier ministre Netanyahu a rejeté la proposition de cessez-le-feu du Hamas. Elle prévoyait une trêve de 135 jours et la libération progressive de tous les otages israéliens dont un optique d’échanges de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi que le retrait des forces armées israéliennes de Gaza.
Lors du conférence de presse, Netanyahu a exprimé les objectifs de l’opération « Épée de fer » en disant « Aujourd’hui, j’entends nos héroïques soldats et commandants dire : « Nous ne « Nous ne reviendrons pas – jusqu’à ce que nous gagnions ».
Puis, Netanyahu définit comme tels les civils tués à Gaza lors des hostilités, « les réalisations de Tsahal sont en effet sans précédent : en quatre mois, l’armée israélienne a tué ou blessé environ 20 000 terroristes ».
Selon le ministère de la Santé à Gaza, le bilan des victimes s’alourdit de jour en jour, et il a été estimé le 7 février 2024 à 27 585 personnes tuées, et 66 978 blessés au 123ème jour de guerre.
Par ailleurs, le Premier ministre israélien a indiqué mercredi 7 février la préparation d’une offensive sur Rafah et dans les deux camps centraux, qui selon Netanyahu sont les « derniers bastions du Hamas ». Les craintes exprimées par Martin Griffiths semblent malheureusement se confirmer alors que Rafah accueille près de la moitié de la population déplacées de Gaza.
Des enfants en grande vulnérabilité, dont la santé physique et morale est déjà très fragilisée. Une telle offensive pourrait entraîner des conséquences catastrophiques pour les civils qui se trouvent dans une situation très difficile et sans abri sécurisé, sans moyen de subsistance, et nombreux se déplace en devant marcher durant de longues heures dans des conditions de guerre.
De son côté, Netanyahu assure que « Tsahal agira conformément au droit international et permettra à la population de sortir en toute sécurité des zones de combat ». Cependant la plainte portée par l’Afrique du Sud auprès de la CIJ, et les Déclarations de l’ONU, comme celle de Martin Griffiths, alerte sur le fait que le droit international humanitaire est déjà bafoué, et que la population de Gaza souffre de l’absence du respect des droits humains fondamentaux comme s’alimenter, et accéder à l’eau portable.
L’UNICEF alerte sur les conditions de vie très difficiles que subissent des enfants, dont des enfants isolés, ou orphelins et particulièrement traumatisés. Par ailleurs, le déplacement massif de la population demande une organisation humanitaire importante pour garantir la sécurité des personnes. Or, des familles, des personnes handicapées sont lancées sans accompagnement humanitaire sur les routes dévastées.
Il est de réitérer la demande d’un cessez-le-feu immédiat pour la protection des civils vivant déjà un état traumatique, et d’appeler à la protection immédiate des enfants de Gaza. La communauté internationale devrait se mobiliser pour freiner toute offensive israélienne à Rafah. C’est une question fondamentale de conscience universelle que de poser les limites de cette guerre et de réaliser la seule solution possible pour protéger des vies, mettre fin à la guerre.
Netanyahu reste dans une logique de guerre totale à Gaza
Netanyahu reste dans une logique de guerre totale, et il a confirmé le 7 février « je tiens à le souligner encore une fois : il n’y a pas d’autre solution que la victoire totale », ajoutant, « je dis franchement ce en quoi je crois : la poursuite de la pression militaire est une condition nécessaire à la libération des personnes enlevées. »
À la proposition du Hamas, Netanyahu répond, « Céder aux exigences illusoires du Hamas, non seulement ne mènera pas à la libération des personnes enlevées, mais cela ne fera qu’inviter un autre massacre ».
Par ailleurs, Netanyahu se pose en « sauveur » du monde par sa politique militaire sur Gaza et il a souligné sa vision politique lors de la conférence de presse son entretien avec le secrétaire d’État américain à Lincoln, « nous sommes à deux doigts d’une victoire » complète, qui sera aussi la victoire du monde libre tout entier. »
Puis, dans un projet à venir de contrôle de Gaza, Netanyahu a confirmé au secrétaire d’État américain, « nous veillerons à ce que Gaza soit définitivement démilitarisée ». Il prévient qu ‘ « Israël sera présent et opérera à Gaza partout et à chaque fois que cela sera nécessaire ». Justifiant un combat permanent contre le terrorisme en considérant que Gaza est terroriste dans sa globalité, il a indiqué que « l’administration civile de gaza ne peut être assurée par ceux qui soutiennent le terrorisme, fiancent le terrorisme et éduquent leurs enfants au terrorisme ». Il semble signifier ainsi un futur où le contrôle total de Gaza sera exercé par Israël.
Gaza – le lourd silence des quartiers détruits
Gaza détruite par les bombardements massifs, des quartiers entiers réduits en poussière, la reconstruction de Gaza semble alors se diriger vers une reconstruction sous le commandement d’Israël. Cela interviendrait alors que les Gazaouis sont traumatisés par la guerre, que Gaza est devenue un enfer pour les enfants palestiniens, que des quartiers autrefois vivants, sont aujourd’hui des cimetières. Le lourd silence angoissant envahit les lieux qui hier étaient animés par les rires et jeux des enfants. Le bruit de la ville, son mouvement quotidien, tout a disparu.

Une opération militaire et plus civilisationnelle, « Épées de fer » revêt un caractère religieux, et Netanyahu veut en être le prophète et déclare le 7 février dernier, « du sang des martyrs, du lait des héros, l’arc de Jonathan ne reculera pas et l’épée de Saül ne reviendra pas vide », ajoutant, « avec l’aide de Dieu, ensemble nous combattrons et ensemble nous gagnerons ». Il s’inscrit dans une conquête biblique interprétée selon des stratégies géopolitiques et d’une domination géographique, notamment par le contrôle portuaire de toute la bande de Gaza.
Les enfants de Gaza sont sacrifiés
Les enfants de Gaza sont sacrifiés, et les survivants sont appelés à vivre l’assimilation par la dominante politique ordonnée par Israël. La culture palestinienne à Gaza serait alors anéantie sous les yeux du monde qui considère pourtant la culture d’un peuple comme faisant partie du patrimoine mondial immatériel protégé.
L’extrême droite au pouvoir en Israël s’exprime par la voix de Netanyahu, et elle est déterminée pour réaliser durant cette guerre trois actions à Gaza, « écraser les bataillons, purger le reste des terroristes et détruire la clandestinité – nous continuerons jusqu’au bout ». Une phrase lourde de sens dans la bouche de Netanyahu, qui pourrait impliquer un embrasement régional à venir au Proche-Orient, notamment avec l’Iran et ses affiliés, qualifiés par Netanyahu d’ « axe maléfique » mais aussi des paroles dirigées à l’encontre du Qatar.
Une géopolitique interagissant avec la Chine, dans une alliance avec la Russie, et les États-Unis, dans un contrôle du Moyen-Orient, et de territoires maritimes comme la problématique au Yémen avec les Houthis, et le contrôle des navires marchands en mer rouge. Des combats actifs – mardi 6 février, 6 missiles ont été lancés par les rebelles Houthis au Yémen, en direction de deux navires marchands, tandis que des frappes américaines ont lieu à l’encontre des Houthis.
Dans un communiqué de presse, le Commandement Central Américain, indique ce 8 février que les forces américaines CENTCOM ont mené mercredi 7 février des frappes contre deux missiles prêts à être lancés par les Houthis contre des navires dans la mer rouge.
Les missiles identifiés par le CENTCOM comme émanant des zones du Yémen contrôlées par les Houthis, ceux-ci sont considérés comme représentant une menace imminente pour les navires marchands dans la région. Le CENTCOM indique que ses actions protègeront les navires marchands et de la marine américaine, ainsi que la liberté de navigation en sécurité dans les eaux internationales.
7 février 2024 – Gaza – Un jour de plus, un jour passé, celui où des enfants ont été tués, blessés

Les bombardements intenses israéliens se poursuivent dans une grande partie de la bande de Gaza, en particulier autour et dans Khan Younis, et faisant de nouvelles victimes civiles. Les bombardements ont entraîné des déplacements de personnes, et des infrastructures civiles ont été détruites.
Les affrontements entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens continuent également dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, les forces israéliennes ont annoncé une suspension temporaire et tactique des actions militaires dans le quartier ouest de Rafah durant deux heures dans la matinée, à des fins humanitaires.
Le bilan tragique du nombre de victimes durant les frappes et combats de l’après-midi du 6 février et du 7 février, s’élève à 123 Palestiniens tués et 169 blessés, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Dans la soirée du 6 au 7 février, l’armée israélienne a annoncé le décès d’un soldat israélien par suite de ces blessures durant les combats à Gaza. Les forces israéliennes ont indiqué qu’au 7 février, 255 soldats ont été tués et 1 304 blessés à Gaza durant l’opération terrestre.
Gaza – le risque de famine augmente de jour en jour

L’UNICEF alerte que désormais 90 % de la population de Gaza connaît une situation de famine.
Les hôpitaux ne peuvent soigner les personnes sous-alimentées par manque de fournitures médicales, et étant la « cible quotidienne des bombardements« , prévient l’UNICEF.
« Tout est détruit ; l’eau manque et il n’y a plus d’électricité« , informe l’UNICEF. Les hôpitaux vivent une situation de désolation. Leur vocation première de soigner, de sauver des vies est mise en péril par les bombardements israéliens, par les entraves retenant l’aide humanitaire, par l’absence d’un cessez-le-feu.
Le Programme mondial alimentaire, alerte sur le fait que l’aide humanitaire parvenant à Gaza « n’est pas suffisante pour prévenir la famine », et demande que soit mis en place de toute urgence un « accès plus rapide et durable » pour faire rentrer dans Gaza l’aide alimentaire vitale, ainsi que les fournitures essentielles pour répondre aux besoins de la population.
« La situation humanitaire à Gaza ne cesse de se détériorer. La population entière a besoin d’une aide alimentaire et la famine menace plus d’un demi-million de personnes », alerte le PAM.
Des enfants traumatisés dont la vie est mise en danger par le manque de nourriture et du vital de l’eau. Des enfants blessés ou mutilés manquent de tout, et leur guérison est compromise par une alimentation pauvre, l’absence de produits reconstituants, de médicaments adaptés.
« Nous assistons à un effondrement rapide de l’ordre civil sur le terrain, créant des obstacles sérieux et croissants à tous les acteurs humanitaires pour distribuer l’aide de manière ordonnée et contrôlée ».
Les Gazaouis souffrent de la faim, et c’est une guerre de la faim qui sévit à Gaza. Ce bombardement silencieux détruit des vies par l’insécurité alimentaire grave.
Dans une Déclaration commune avec les dirigeants du Comité permanent inter-agences (IASC), le PAM met en garde contre une suspension du financement de l’UNRWA, qui entraînerait des conséquences catastrophiques pour la population de Gaza, et d’autant plus pour les enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes et des nouveau-nés.

Actuellement, le PAM déclare avoir besoin d’un minimum de 314 millions de dollars pour soutenir une intervention d’urgence en direction de 1,1 million de personnes jusqu’en avril 2024.
De plus, le PAM demande que soit un « changement radical » pour pouvoir organiser des opérations humanitaires en toute sécurité, pour intensifier l’aide alimentaire. Il est nécessaire que les forces israéliennes puissent garantir la sécurité des humanitaires, l’accès sans entrave à toutes les zones de Gaza et une capacité améliorée à se déplacer en sécurité à l’intérieur de Gaza. Le PAM demande également la possibilité d’utiliser le port d’Ashdod, contrôlé par l’armée israélienne, ainsi que davantage de points d’entrée et de routes d’approvisionnement vers Gaza.
Aide alimentaire parachutée sur Gaza
Le 4 février dernier, la World Central Kitchen, avec le soutien de la Royal Jordanian Air Force, a pu larguer à l’aide de parachutes guidés par GPS une aide humanitaire à l’hôpital de campagne jordanien au nord de Gaza.
Ce sont 500 palettes de nourritures qui ont pu par un largage aérien atteindre le nord de Gaza et être livrées à un hôpital de campagne jordanien. C’est la première livraison de ce genre, et José Andrès, fondateur et chef alimentation de WCK a en partenariat avec la Royal Air Force jordanienne et la Royal Dutch Air Force réaliser cette opération humanitaire inédite.
Les colis contenaient du riz, des dattes, de l’huile, des fèves, ainsi que d’autres aliments dont « les familles au bord de la famine avaient désespérément besoin », souligne WCK.
« Cela pourrait être un excellent moyen d’acheminer de la nourriture dans la partie nord de Gaza », a déclaré José Andrès.
Les équipes de WCK ont fourni plus de 32 millions de repas à Gaza depuis leur première action pour répondre aux besoins de la population depuis le début du conflit.
Une urgence vitale
« Pour le dire simplement : cette guerre doit s’arrêter », a déclaré Martin Griffiths.
Fédora Hélène

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