Maître Don Dieu Nyembo Louis : « Ce sont les droits humains qui gagnent »

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Concours de plaidoiries pour les droits de l’homme 2024 –

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La Justice en paix – ce que les droits de l’ homme tiennent comme promesse pour l’humanité

Le Mémorial de Caen a accueilli dimanche 17 mars des avocats talentueux venus plaider la cause des droits de l’homme qui a besoin de leur engagement, de la force de leurs mots se posant en actes, ravivant les cœurs, et se faisant ce lien de paix des uns aux autres.

La Justice conduit l’humanité vers la paix et les droits humains sont le chemin à réaliser pour arriver à cet épanouissement pour tous. Ne faire qu’un en un cœur, autant qu’il bat en chacun de nous.

Claire Hédon, Défenseure des droits et Présidente du jury souligne  » Il y un lien, une relation étroite entre droit et paix et le concours qui se déroule aujourd’hui en est le témoignage« .

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La paix actuellement menacée, les droits humains affaiblis, les nouvelles dramatiques, le bilan tragique du nombre de morts, les chiffres «  dont nous perdons d’ailleurs progressivement la mesure« , fait remarquer Claire Hédon. Une mesure qui ne peut l’être tend la guerre est cette indéfinissable douleur transperçant l’histoire de l’humanité, notre mémoire collective.

Des efforts de paix considérables ont été réalisés après la seconde guerre mondiale et donnant naissance notamment à la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Mais, il faut aujourd’hui qu’elle soit réalisée partout dans le monde et que chaque être humain puisse bénéficier de sa paix.

L’engagement des gouvernements devrait être total pour ce qui grandit vers la liberté, vers ce qui ne fait pas d’elle une demi-mesure, mais la délivre dans son entièreté en ce moment crucial où se déroule un bouleversement climatique.

Un effondrement climatique qui nous rappelle notre lien indéfectible avec la nature et que sans son équilibre parfait notre coeur ne peut plus battre. Nous pourrions penser alors qu’au fur et à mesure de la perte de la biodiversité, notre cœur ralentit et la paix bascule dans le chaos, la liberté en détresse.

L’ humanité ne peut atteindre l’harmonie sans une alliance avec la Terre et les droits humains hissent l’avenir vers ce possible.

Droits humains et paix, et il est écrit pour définir le concours de plaidoiries pour les droits de l’homme 2024, l’ article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme  – Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.

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Une liberté en danger car les puissants se détachent des anciens ayant lutté pour elle, et la disparition des femmes et hommes de paix d’hier, les anciens partis, le passeur de mémoire semble s’effacer et laisser nos sociétés oublier la paix.

« À mesure que les témoins de la guerre disparaissent nous voyons que les remparts notamment des droits s’érodent » a déclaré Claire Hédon à l’ouverture du Concours de plaidoiries  des avocats.

La paix alors s’éloigne et les déclarations politiques laissent percevoir à l’horizon la venue de la guerre. Pourtant, elle est impossible car la vie a besoin de nous et nous avons besoin de sa paix qui ne vit que par la liberté.

On ne pourra jamais les séparer, elles forment un corps, comme nous formons une humanité. L’ unité est la solution qu’ inspire l’universalité de la paix. Et, même si nous savons que nos sociétés ne l’ont pas encore réalisé, elle est en nous et c’est pour cela que la paix est naturelle et non la guerre.

Le respect des droits humains s’exprime par leur application.  Ils ne sont pas une page qui se lit, mais qui se vit.

 » Les droits et les libertés s’attachent très concrètement à la personne. Ils sont absolument indissociables des liens sociaux qu’ils contribuent à construire mais aussi à consolider » a souligné Claire Hédon.

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Indispensables à la paix, il est dangereux de les affaiblir, et Claire Hédon a noté qu’en  » France de nombreuses lois ont érodé les garanties des droits sociaux« . Elle cite notamment l’exemple de la « réécriture de la légitime défense pour les policiers notamment, plus largement il y a un durcissement progressif et permanent de notre droit pénal, en 20 ans ce sont plus de 40 réformes de droit pénal et de procédures pénales qui ont été votées. En parallèle les états d’urgence se sont succédés, ils ont donné lieu progressivement à l’intégration du droit d’exception au droit commun. »

Les droits humains peuvent être faits et défaits. Être et ne pas être appliqués. Les politiques de l’indifférence suspendent  le progrès et la paix fragile se retire et vient alors un tsunami de conflits, une crise civilisationnelle.

Depuis tous ces siècles passés, la guerre a conquis des territoires, dessiné les frontières, a été le mouvement dominant. Nous avions peut-être pensé qu’elle faisait partir du passé et que les progrès scientifiques, technologiques la rendraient impossible. Et, pourtant, voilà qu’elle guette dans l’ombre le moindre faux pas, les droits humains s’évanouissant dans l’épais brouillard de bombardements, et de celui formé par les gouvernements les négligeant, et dressant contre eux de hauts murs constitués de lois les condamnant.

Les discriminations s’en donnent alors à cœur joie, les conflits font la loi, la justice à terre comme l’innocent tué  un matin quand le jour se levant promet la vie.

Maître Don Dieu Nyembo Louis à remporté le  1er prix du Concours de plaidoiries.

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Les grandes souffrances se font silence, la douleur devient le regard, il ne parle pas.

Maître Don de Dieu Nyembo Louis, inscrit au Barreau de Lubumbashi, République démocratique du Congo, a plaidé pour « Repenser et panser le tribalisme », alors que des victimes subissent la violation de leurs droits humains fondamentaux, de leur droit de vivre, souligne-t-il au cœur de sa plaidoirie.

Il est la voix des « sans-voix », ce lien issu de la conscience universelle, de l’Abbé Pierre à Victor Hugo qu’il cite, «  le peuple est un silence, je serai l’immense avocat de ce silence. Je parlerai pour les muets ».

Maître Don de Dieu Nyembo Louis, fidèle aux hommes de paix, a été l’immense avocat des innocents tués, des femmes violées par ces hommes déshumanisant, légitimant leurs crimes en raison de l’intolérance, des discriminations, de la cruauté prenant place.

Les victimes dont le nom est effacé, n’ont pas le droit d’accéder à la justice, au respect de leur dignité. La Déclaration universelle des droits de l’homme disparaît, les gouvernements creusent le fossé entre la justice et le peuple, n’appliquent pas les Conventions internationales, ne protègent pas des vies innocentes, mais laissent entrer la violence, renforcent l’ indifférence, et ainsi les populations vulnérables sont cloîtrées dans le silence, la souffrance.

Les sociétés indifférentes détournent le regard pour échapper à celui de leur conscience.

La voix de Maître Don de Dieu Nyembo a été écoutée, et pour que le discours ne soit pas sans actes, ainsi que sa plaidoirie talentueuse le souligne, pour que la solidarité soit force de réponse contre la barbarie, toute l’assemblée présente a voulu faire partie des témoins ayant entendu l’appel lancé par Maître Don de Dieu Nyembo Louis. 

Nommé lauréat du concours des plaidoiries des avocats au Mémorial de Caen (Calvados) dimanche 17 mars 2024, ainsi que lauréat du Prix du jeune Barreau, Maître Don de Dieu Nyembo Louis a su transmettre un message de paix appelant à l’éveil de la conscience universelle pour protéger les droits humains.

Il a su par sa sensibilité, son engagement faire que le drame du 12 novembre 2023 dans la province du Haut-Lomami ne peut être oublié. Aujourd’hui, cette tragédie fait partie de la mémoire collective pour que tous puissent agir pour le respect et l’application des droits humains.

Les victimes sont aujourd’hui reconnues car leur voix a été portée avec force par Maître Don de Dieu Nyembo Louis.

Maître Don de Dieu Nyembo, âgé de 25 ans, a gagné deux prix récompensant sa plaidoirie affirmant que les droits humains doivent être respectés et appliqués car ils sont vitaux et donnent vie à la paix.

La paix blessée, les discriminations prennent toute leur puissance et renforcent la violence terrible et injuste à l’image de celle s’abattant sur des innocents car « pour le citoyen tribaliste, l’inégalité est devenue la règle« , et par ce système injuste, il choisit « ceux qui mériteraient de vivre et ceux à qui la mort et la misère siéraient le mieux par le fait de leur appartenance tribale », souligne l’avocat.

« Le tribalisme est souvent glorifié comme un retour à nos racines, mais il est en réalité un pas en arrière vers l’ignorance et la division » Maître Don de Dieu Nyembo rappelle les paroles de Desmond Tutu, père de la « nation arc-en-ciel ».

L’unité est la garantie du respect des droits humains pour tous car un pays, c’est un peuple rassemblé, réconcilié définissant au-delà de lui, l’unité de l’humanité.

La division, c’est séparer les droits humains qui ne peuvent l’être. Ils sont le sens de l’universalité et briser un droit, c’est les effondrer tous. Leur effondrement laisse place au chaos, à l’incompréhensible cruauté que sont les violences sexuelles liées aux conflits que subissent les femmes.

Le 12 novembre 2023, une journée ordinaire pour nombreux d’entre nous, mais pas sur le territoire de Malemba Nkulu dans la province du Haut-Lomami, quand au matin après « la découverte du corps sans vie et délaissé d’un jeune conducteur de moto », la journée bascule dans l’horreur, explique l’avocat. « Les natifs du Haut-Lomami se basant sur des suppositions et préjugés, accusèrent des originaires de la province du Kasaï qui résidaient dans la province du Haut-Lomami d’avoir prétendument commis ce meurtre ». Ce verdict posé brutalement décida d’une condamnation à mort sans appel de « toutes personnes d’origine Kasaïenne et résidant dans le Haut-Lomami ».

Maître Don de Dieu Nyembo plaide avec force et expose les faits de violences extrêmes résultant de la haine de l’autre, de divisions profondes sévissant depuis 1990.

Ne pas garder le silence, être la voix de ceux tués, des femmes violées, de vies détruites qui ne peuvent témoigner devant nous, mais qui sont les témoins du chaos, de ce qui est quand l’humanité quitte son sens premier : la solidarité, l’entraide, la réconciliation.

La paix universelle s’éloigne toujours plus de notre monde à cause de ceux mettant en souffrance un être humain, leurs semblables, faisant de l’injustice ce qui domine, ordonne les actes.

Le 12 novembre, l’ombre voilant les rayons de lumière devient le pire par l’obscurité prenant le cœur et la raison des hommes sûrs de leur puissance à détruire une vie, et devenant sans scrupules le visage de la cruauté.

« Des hommes ont violé publiquement et en plein jour une jeune femme âgée d’une vingtaine d’années sur le critère de l’appartenance de celle-ci à cette tribu Kasaïenne qu’ils méprisaient et ce en présence des enfants mineurs de la pauvre femme ». Maître Don de Dieu Nyembo Louis témoigne pour la reconnaissance des victimes de la haine, des discriminations qui tuent, et pour demander l’élimination de la violence. 

Une plaidoirie pour l’unité, pour un arc-en-ciel de paix par la justice véritable clamant qu’« il faut refuser toujours et partout que sous couvert de justice, la mort soit la loi », ainsi que le défendait Robert Badinter, rappelle-t-il.

Une femme victime de la violence déshumanisante – ses bourreaux ont « infligé des coups de fouet à leur victime totalement dénudée » et ils ont poursuivi l’horreur en usant « d’un bâton d’à peine 1 mètre qu’ils enfoncèrent avec grandes difficultés dans l’organe génital de la pauvre femme ». L’humain capable de cruauté marque l’histoire de l’humanité tout entière, et l’endroit où perdure la violence terrifiante n’épargne pas le reste du monde. Tel un poison redoutable, la haine, les discriminations se renforcent à chaque fois que l’indifférence est la réponse apportée.

L’horreur trouve ses complices dans un environnement lui garantissant l’impunité, « Les spectateurs de la scène prenant plaisir aux cris et pleurs de celle-ci », rapporte Maître Don de Dieu Nyembo Louis portant la voix de la victime pour que le silence ne gagne pas, pour que l’indifférence se retire à jamais.

Sauver les droits humains, entendre la souffrance de la victime à travers les mots de son avocat. « Pitié, mais que vous ai-je fait ? »  « interrogeait-elle ses bourreaux en ayant pour seule réponse des insultes, des propos sadiques « .

Au cours de cette journée tragique, il fut d’autres victimes, dont un homme dont « on a tranché la tête comme on le ferait d’une vulgaire bête », exprime Maître Don de Dieu Nyembo Louis, ajoutant « des images répandues sur la toile, montre un quatrième homme âgé d’une trentaine d’années qui se fait abattre publiquement à coup de bâton et de marteau jusqu’à son dernier souffle ».

« Toutes ces personnes ont été privées de dignité humaine pour la seule raison qu’elles avaient été identifiées comme originaires d’une tribu différente de celle de la province dans laquelle elle résidait », déclare la plaidoirie du lauréat.

Les images filmées par les agresseurs défilent sur les réseaux sociaux. Fiers de leurs actes barbares, comment cela est-il possible ? Comment être fiers d’avoir violé, d’avoir tué ? Comment peut-on se penser légitime à donner la mort, à faire souffrir ses semblables ? Car on ne les considère pas comme des êtres humains. Cela ne peut constituer une réponse et il faut alors lutter pour la justice, ainsi que le dit Maître Don de Dieu Nyembo Louis, citant Jacques Verges. « La justice est une lutte  » pour non justifier la cruauté en apportant une réponse à ce « pourquoi » douloureux, car cela est impossible, mais pour mettre en place toutes les mesures possibles pour que ces faits terribles ne se reproduisent pas.

Il ne saurait être d’humanité sans justice, sans paix, de pays pouvant vivre dépourvus de cet essentiel. Maître Don de Dieu Nyembo Louis exprime que « l’État congolais [se fait] le théâtre d’une justice tribale résolue à donner la mort », et rappelle avec force les paroles de Robert Badinter qui doivent parcourir sans cesse le monde, « il faut refuser toujours et partout que sous couvert de justice la mort soit la loi ».

Maître Don de Dieu Nyembo Louis nomme les choses sans détour « les droits fondamentaux de toutes ces personnes ont été violés sous les regards des pouvoirs publics qui n’ont même pas été en mesure d’identifier nommément les victimes ». Les droits humains disparus, c’est l’identité de l’humanité que l’on perd, le droit fondamental de posséder une identité s’efface et les victimes n’ont plus de nom.

Appartenir à une tribu différente fait de la personne l’étranger sans droit sur une terre qui est pourtant la sienne, mais que certains se sont appropriés inventant des frontières rompant avec la fraternité universelle faisant de chacun d’entre nous des citoyens du monde.

« Tout individu a le droit à une nationalité » Article 15 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Tout être humain a le droit d’être reconnu, de ne pas subir de discriminations mettant sa vie en danger. Le droit de vivre est lui-même compromis quand l’identité de la personne est niée. Maître Don de Dieu Nyembo Louis rappelle, au cours de sa plaidoirie, que la barbarie se déroulant le 12 novembre 2023 est « la énième d’une série de dissensions tribales datant des années 90 dans le pays », ajoutant, « à ce jour comme les précédentes fois, l’on tâtonne à établir officiellement les responsabilités ».

« Notre justice est malade », « c’est le diagnostic fait par le gouvernement congolais sur lui-même », souligne la plaidoirie rappelant que la République démocratique du Congo possède dans son propre arsenal juridique les moyens de lutter contre les discriminations tribales, raciales et ethniques. Le candidat met en exergue l’article 51 de la Constitution de la République démocratique du Congo de février 2006 stipulant que : « l’État a le devoir d’assurer et de promouvoir la coexistence pacifique et harmonieuse de tous les groupes ethniques du pays », « il assure également la protection et la promotion des groupes vulnérables et de toutes les minorités. Il veille à leur épanouissement » conclut-il.

Maître Don de Dieu Nyembo Louis souligne que les violences de novembre 2023 constituent une violation de la Déclaration universelle des droits de l’homme établissant l’article 3 et l’article 5 assurant que « Tout individu a le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne », et que « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. » Le lauréat souligne que cette violation des droits humains a eu lieu « sans que le gouvernement congolais n’ait honoré le devoir constitutionnel que lui prescrit l’article 51 de sa propre Constitution ».

Puis, il cite l’article 2 alinéa 2 de la Convention sur l’élimination de toute forme de discrimination raciale également ratifiée par la RDC depuis le 9 juillet 1976. Il rappelle que celui-ci indique que « les États partie prendront dans les domaines sociales, économiques, culturels et autres des mesures spéciales et concrètes pour assurer comme il convient le développement ou la protection de certains groupes raciaux ou d’individus en vue de leur garantir dans  des conditions d’égalité le plein exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales » et qu’ « aucune mesure spéciale et encore moins concrète n’a été prise par le gouvernement congolais en vue de résorber ce phénomène tribal qui a désormais franchi toutes les limites. »

Puis, il souligne l’article 215 de la Constitution de la RDC exprimant que « les traités et accords internationaux régulièrement conclus ont dès leur publication une autorité supérieure à celle des lois. » Maître Don de Dieu Nyembo Louis dénonce le fait que « la République démocratique du Congo a manqué à l’obligation positive qui lui incombait quant à prendre les mesures concrètes et nécessaires à la sauvegarde de ces droits bafoués ».

Il y a la loi écrite donnant obligation de respecter les droits humains, et la justice délaissée par la politique laissant s’instaurer l’injustice.

Maître Don de Dieu Nyembo Louis nous livre une plaidoirie essentielle qui au-delà du Concours de plaidoiries pour les droits de l’homme, s’invite partout dans le monde où les droits humains sont brisés, et par conséquent des vies innocentes. Il rappelle l’existence de textes fondamentaux tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme que finalement les gouvernements peuvent ne pas respecter, ni promouvoir. Mais en faisant cela, en établissant cette grave négligence, ils prennent la responsabilité que ce soit la barbarie qui remplace leur présence. Un droit humain effondré et c’est l’universalité de l’humanité qui s’effondre.

Le tribalisme est-il une fatalité ?

Maître Don de Dieu Nyembo Louis rappelle qu’en RDC, il y a environ 89 millions d’habitants et plus de 500 tribus.  » L’on ne saurait pas être tribal car plus de 500 tribus ce serait plus de 500 perceptions différentes de la cohabitation avec autrui », précisant la constatation de Pierre Péan, observateur au Congo, « que si officiellement le tribalisme n’existe pas, il imprègne au moins toute la vie publique ».

Cela peut-il justifier les crimes contre des innocents ? Ne peut-on que constater être impuissant ? Maître Don de Dieu Nyembo Louis cite alors Kofi Annan, « l’intolérance est apprise, elle peut être désapprise ». Kofi Annan invitait alors les citoyens à dénoncer l’intolérance « ordinaire », celle qui chaque jour s’impose en ombre devant le soleil, et qui fit le 21 mars 1960 le massacre de Sharpeville.

L’unité est force de paix et l’intolérance laisse entrer toutes les injustices, ainsi Maître Don de Dieu Nyembo Louis affirme dans sa plaidoirie, « Comment une République parviendrait-elle à mettre fin au pillage de ses ressources naturelles et à l’agression armée qu’elle subit depuis près de 30 ans, si elle demeure dispersée dans les intérêts tribaux au détriment de l’intérêt collectif ? »

« Je vous parle d’une nation déchirée par la crise identitaire », exprime-t-il lors de sa plaidoirie, affirmant que « la vérité à ce sujet est que l’État est passif vis-à-vis du tribalisme et les atrocités se multiplient impunément. »

Lutter ensemble pour la justice et Maître Don de Dieu Nyembo lance cet appel, « Il est plus que temps de pousser la conscience universelle à repenser au tribalisme, y réfléchir plus profondément car certains en ont perdu de leur vie et d’autres courent le même risque ».

Supprimer les causes du tribalisme, c’est « panser le tribalisme », « c’est donc avant tout garantir une jouissance équitable des droits fondamentaux à tous, c’est s’assurer de répartir équitablement les richesses du pays et résorber les facteurs de l’exode rurale. C’est prôner l’égalité de chance dans les milieux socio-professionnels, c’est établir officiellement les responsabilités des tueries récentes, c’est redonner de la dignité à ces personnes ayant perdu la vie parce qu’elles étaient prétendument différentes. »

« On ne fera pas un monde différent avec des gens indifférents » affirme Maître Don de Dieu Nyembo en citant Arundhati, et mettant en avant que les discours ne sont pas les actes capables de « rendre juste » disait Nelson Mandela, et le lauréat du Concours de plaidoiries invite chacun à poursuivre sa plaidoirie en la mettant en mouvement, en lui donnant la possibilité de lutter contre l’indifférence car « la justice n’est pas dans les discours, mais dans le respect des droits ».

Les droits humains sont affaiblis à travers le monde par l’augmentation des conflits armés, le risque de la progression des guerres vers d’autres territoires, les fortes inégalités faisant basculer des populations dans la pauvreté à l’extrême pauvreté, et les femmes en sont les premières victimes, subissant la plus grande oppression à travers les siècles.

Ce sont les droits humains qui gagnent

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Maître Don de Dieu Nyembo Louis a déclaré en tant que gagnant du Concours de plaidoiries, « Ce sont les droits de l’homme qui gagnent, c’est les droits fondamentaux qui gagnent et c’est le plus important ». La Défenseure des droits, Claire Hédon a déclaré ensuite, « Il ne faudrait pas laisser à penser que le respect des droits en France ne pose pas de problème parce que là effectivement vous le voyez bien nous récompensons plutôt des situations d’atteinte aux droits de l’Homme à l’étranger, en France il y a aussi un écart entre le droit tel qu’il est annoncé et sa réelle application ».

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Si les droits de l’Homme étaient véritablement respectés car appliqués dans les pays dits développés et les respectant également à l’extérieur de leurs frontières, il serait bien plus la solidarité internationale, ce mouvement de la justice pour la paix fortement engagé dans le monde, et conçu en bien commun de l’humanité. Les droits humains ne sont pas optionnels, ils sont vitaux. Ils sont issus de la conscience universelle, et si celle-ci est annihilée, comment parviendrons-nous à perdurer sur cette Terre qui elle-même nous montre la vérité par son unité en harmonie avec tous les éléments du monde vivant.

Les droits humains fondamentaux garantissent la possibilité de vivre en harmonie ensemble, et d’éteindre ce feu de la destruction ne laissant que le silence de la mort après son passage.

Le réchauffement climatique nous appelle lui aussi à faire l’unité sans laquelle les futurs possibles en paix pour le développement et l’épanouissement de l’humanité risquent d’être dévastés.

Il est plus que temps pour tous de faire triompher les droits de l’Homme, de fonder notre chemin par la réalisation de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Fédora Hélène

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