Le cri des civils de Gaza et du Liban : Urgence humanitaire et nécessité de paix

©️UNICEF Liban

Faire fraternité, c’est faire humanité

S’unir, être ensemble, devenir citoyens du monde, une nouvelle ère doit naître, l’espoir se réaliser par les efforts, la volonté politique d’interpréter le monde par le regard de fraternité. 

Les événements tragiques blessant gravement la Palestine appellent à changer profondément, à prendre conscience collectivement de la nécessité d’accéder à une nouvelle conception de nos sociétés par l’expression de la liberté, du respect absolu des droits humains, de faire de la politique non un pouvoir destructeur, mais un lien diplomatique fort entre les nations, un pouvoir protecteur de la paix, un moyen de communication international pour établir une symbiose par un projet commun : l’universalité de la paix. 

Nous ne pouvons pas parler de la France, du bien qui doit la protéger, sans impliquer notre pays dans la cause internationale qui subit actuellement de lourds conflits armés, des crises humanitaires s’implantant sur tous les continents, une géopolitique toxique entraînant un réarmement au niveau mondial. 

Le conflit au Liban et à Gaza : Appel à la conscience collective

La tragédie des civils pris dans des bombardements israéliens, impose l’urgence d’une solution diplomatique. 

Aujourd’hui, je vais écrire le nombre de civils tués ou blessés, y compris des enfants, au Liban par les frappes israéliennes. 

Aujourd’hui, je vais écrire le nombre de civils tués ou blessés, y compris des enfants, à Gaza par les frappes israéliennes. 

©️UNICEF

Hier, au Liban, deux membres du personnel de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont été tués lors des frappes israéliennes, a annoncé Filippo Grandi, Haut-Commissaire pour les réfugiés, « Je suis très triste de confirmer que deux collègues du HCR ont également été tués hier. »  Il déclare également sur X : « Les frappes aériennes israéliennes au Liban font désormais sans relâche des centaines de morts parmi les civils. » 

Catastrophe humanitaire : Des enfants pris au piège des bombes 

©️ UNICEF

Des enfants périssent sous les bombardements sans pitié sur des zones peuplées, détruisant aussi les maisons, villages. « L’escalade de la crise au Liban est effrayante », a souligné Filippo Grandi. Au drame des civils tués, s’ajoutent les déplacements forcés que subit la population tentant de fuir les bombes. « Des milliers de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer aujourd’hui, dans une région déjà dévastée par la guerre. » Au 25 septembre, ce sont plus de 25 000 personnes qui ont fui dans 130 refuges collectifs qui ont ouvert, selon les chiffres du gouvernement libanais. Un nombre de personnes réfugiées qui s’ajoute aux 110 000 personnes déjà déplacées depuis octobre 2023. 

M. Filippo Grandi déclare que « le bilan des victimes civiles est inacceptable ».

Selon les autorités libanaises, en une journée, le bilan a atteint 600 morts et il continue de s’aggraver. L’OCHA alerte que des dizaines de femmes et d’enfants font partie des victimes. 

Les hôpitaux sont confrontés à de graves pénuries de fournitures médicales, a un manque également de nourriture et d’eau, ainsi que de moyens essentiels comme des matelas, des kits d’hygiène. L’UNICEF a annoncé avoir acheté et livré 100 tonnes de fournitures médicales d’urgence. 

©️ UNICEF

Les enfants sont les premières victimes de ce déchaînement de violence par la rage de bombardements israéliens. « Rien que lundi, au moins 50 enfants auraient été au Liban, c’est plus que le nombre d’enfants tués au Liban au cours des 11 derniers mois », a déclaré Ettie Higgins, représente UNICEF au Liban, lors du point presse du 24 septembre.

©️ ONU

Le 23 septembre, 50 enfants et 94 femmes ont été tués en une seule journée, parmi 558 autres victimes civiles. Ce sont également, plus de 1 835 blessés, y compris des femmes et des enfants, selon le ministère libanais de la Santé. 

« D’innombrables autres enfants sont en danger au moment où je parle, exposés à des attaques en cours, déplacés de chez eux et incapables de compter sur un système de santé surchargé et sous-approvisionné », alerte Ettie Higgins. Les écoles du pays ont fermé le 24 septembre par sécurité, conséquence des bombardements, ce qui isole toujours plus les enfants dans la peur du conflit, les séparant de leurs amis, de leur droit à l’éducation. Leurs familles et enseignants vivent également dans la peur, l’insécurité et l’incertitude de la situation. Une peur légitime alors que l’intensité des bombardements augmente chaque jour, souligne la représentante de l’UNICEF. 

©️ UNICEF

Crise humanitaire au Liban et à Gaza : Pénurie de ressources, déplacements massifs 

Le Liban subit une grave crise économique et politique durable, les conséquences de l’explosion dramatique du port de Beyrouth, l’impact de la crise COVID. C’est pour le Liban, la 5ème année de ralentissement économique provoquant une augmentation constante de la pauvreté, les difficultés d’accès aux besoins essentiels, comme l’alimentation, la santé. 

L’UNICEF annonce se préparer à livrer de la nourriture et de l’eau, en plus de fournitures essentielles. 

Le Programme alimentaire mondial est prêt à fournir des repas quotidiens pour 100 000 personnes se trouvant dans des refuges collectifs. 

Ces efforts humanitaires ont besoin de dons et les organisations humanitaires appellent à les soutenir en indiquant que 170 millions de dollars sont nécessaires pour aider en urgence les civils au Liban. 

Les Nations Unies appellent toutes les parties impliquées dans le conflit à respecter la protection des civils et des infrastructures civiles, et d’assurer la sécurité du personnel de l’ONU et des humanitaires. 

Gaza dévastée par les bombardements israéliens

À Gaza, des bombardements israéliens continuent d’être signalés, ainsi que de violents combats, notamment à Beit Hanoun, au sud-ouest de la ville de Gaza, à l’est de Khan Younis et Deir al Balah, et à l’est et au sud de Rafah. 

Entre le 18 et le 22 septembre, selon le ministère de la Santé à Gaza, 158 Palestiniens ont été tués et 267 blessés. Entre le 7 octobre 2023 et le 22 septembre 2024, au moins 41 431 Palestiniens ont été tués et 95 818 blessés, selon le MoH à Gaza. 

©️ONU Gaza

Les centres de soins de santé sous haute pression à Gaza et au Liban 

La situation des hôpitaux reste très préoccupante et selon Health Cluster, trois infrastructures de santé dont l’hôpital indonésien et deux centres de soins se trouvent dans la zone d’évacuation ordonnée par l’armée israélienne le 14 septembre, touchant le nord de Gaza. Les hôpitaux Al-Awda et Kamal Adwan se trouvant à proximité, soit moins de 500 m, sont aussi impactés. Malgré les ordres d’évacuation, aucun établissement n’a cessé de servir la population très vulnérable du nord de Gaza. 86 % des territoires de la bande de Gaza sont touchés par les évacuations, et ont subi des bombardements.

Le 18 septembre, Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé l’ouverture d’un hôpital de campagne à Deir al Balah. Cependant, à l’heure actuelle, il ne pourra que faire des consultations ambulatoires. MSF prévient que « l’expansion d’autres services dépend des autorités israéliennes, qui ont retardé les approvisionnements à l’entrée de Gaza ». 

La situation à Gaza est particulièrement critique en ce moment, avec une pénurie alarmante de médicaments, de fournitures médicales, et une pénurie de sang qui pourrait devenir grave. Le Health Cluster, une organisation coordonnant les acteurs de la santé dans les crises humanitaires, a émis des alertes à ce sujet. Actuellement, il est signalé une pénurie de plus de 70 % de ressources médicales essentielles. 

Les conflits récents et les restrictions sur l’approvisionnement ont aggravé la situation, limitant l’accès aux ressources médicales essentielles, comme les médicaments pour les maladies chroniques, les produits sanguins et les équipements chirurgicaux. Les hôpitaux sont débordés, et la capacité à fournir des soins d’urgence est fortement compromise. Cette pénurie affecte non seulement les patients nécessitant des soins urgents, mais aussi ceux souffrant de maladies chroniques, rendant la situation de santé publique particulièrement critique.

Cette alerte met en lumière l’urgence d’une action humanitaire renforcée pour pallier ces déficits, mais les obstacles logistiques et politiques rendent les interventions internationales difficiles. 

Une nouvelle positive : la clinique dentale d’un centre de santé de l’UNRWA a ouvert à Khan Younis. La population vulnérable ayant des difficultés d’accéder à des soins dentaires coûteux à Gaza dans des centres privés, et étant donné le manque d’infrastructures de soins dentaires, « comptent sur l’UNRWA pour les traitements dentaires essentiels », annonce l’organisme humanitaire. 

Une crise alimentaire aggravée par le blocages de l’aide humanitaire et l’insécurité met en danger la vie de jeunes enfants 

La crise nutritionnelle continue de progresser à Gaza. Depuis janvier 2024, 290 961 enfants de 6 à 5 ans souffrent de malnutrition dans le nord. Parmi ces enfants fragiles, 19 352 subissent une malnutrition aiguë et 4 177 de malnutrition sévère, dont 145 avec des complications médicales. A Gaza, la situation alimentaire est catastrophique et des enfants meurent de faim, devant leurs parents ne pouvant les secourir et dévastés par le chagrin. 

Les pénuries de carburant limitent les opérations humanitaires pour fournir des boulangeries reprenant un fonctionnement partiel. Mais des boulangeries, dont cinq à Rafah, sont contraintes de fermer du fait des bombardements et de violents combats en cours.  

Les déplacements forcés de personnes à l’intérieur de la bande de Gaza, la destruction de routes, l’insécurité, complexifient l’accès à l’aide humanitaire et nutritionnelle et augmentent la dégradation des produits   alimentaires dont la livraison a échoué. 

Conflits et crises humanitaires : quand la politique doit devenir diplomatie

©️ONU

La fraternité est vitale, l’humanité ne peut vivre sans cet essentiel, sens de son existence.

Faire communauté, ne pas concevoir l’autre comme l’ennemi, et par un pouvoir destructeur légitimer le massacre de populations, des actes génocidaires.  Aucune justification ne peut effacer les souffrances infligées à des femmes et des enfants. 

Actuellement, l’ONU est face à ses limites. Les Nations Unies affrontent l’évidence des besoins financiers pour assurer une aide humanitaire, l’influence des systèmes de financements, la puissance des États-Unis ne renonçant pas au droit de véto, la poursuite de politiques de guerre. L’ONU vit des failles profondes mettant ses capacités à promouvoir la paix en danger. 

L’humanité face aux génocides : Pour une ONU renouvelée et indépendante

Nous pourrions penser l’évolution de l’ONU vers plus d’indépendance, vers un avenir où les Nations Unies pourront créer la possibilité de fonder des gouvernements neutres, de transitions pour garantir la démocratie, et la fin de politiques génocidaires et offrant une médiation internationale pour établir un cessez-le-feu durable et des accords de paix. 

Un gouvernement de la paix aurait pu ainsi s’imposer en Israël et destituer Netanyahu de ses fonctions. Les Nations Unies par un pouvoir de paix renforcé pourraient alors établir un cessez-le-feu durable, en garantissant à la Palestine une aide humanitaire et une assistance gouvernementale pour protéger la liberté fondamentale, mettre en place une politique de résilience, et viser entre les deux pays les possibilités de réconciliation, accords de paix dans le respect des droits humains et du droit international humanitaire. 

L’humanité doit se libérer des politique de guerre et destructrices, déclarer la guerre interdite, et cesser de considérer les conflits armés comme un droit, comme ce qui pourrait respecter les civils, ne pas tuer des femmes et des enfants, ne pas imposer des traumatismes éprouvant toute une vie. La guerre propre n’existe pas, elle ne peut jamais être respectueuse de la vie humaine. La violence de la guerre constitue un obstacle majeur à la liberté et à la dignité humaine. 

C’est un appel à une humanité qui se libère des politiques de guerre, pour embrasser des politiques de paix, de réconciliation et de résilience.

 Fédora Hélène

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