Préserver l’océan – Green Marine Europe vise l’excellence environnementale pour transformer l’industrie maritime

La préservation de l’océan est désormais une priorité incontournable. Un programme environnemental ambitieux, Green Marine Europe, s’engage à transformer l’industrie maritime en alliant innovation, partage et développement pour protéger les écosystèmes marins, et ainsi assurer l’avenir de tous.

Green Marine Europe : le programme qui vise l’excellence pour préserver l’océan, vital pour la vie sur Terre

Soutenir le monde marin, préserver l’océan, c’est en premier s’unir. Savoir être ensemble pour prendre soin de ce patrimoine fabuleux, qui est une chance unique pour le développement de la vie sur Terre. 

Notre devoir est de reconnaître sa beauté inégalée qui est l’inspiration de la vie, qui donne sens à l’existence. Lorsque nous posons notre regard sur l’océan, la réponse est immédiate et se traduit par un sentiment de paix profonde, d’équilibre. Une énergie qui appelle la nécessité de protéger l’océan, car elle nous livre aussi notre identité, nous sommes issus de ce monde vivant. 

En s’unissant pour protéger cet écosystème essentiel, nous reconnaissons la richesse de ses ressources naturelles et l’opportunité exceptionnelle qu’il nous offre. Cette approche collective est primordiale pour maintenir l’équilibre de la planète et, au-delà de l’environnement, elle touche profondément à notre humanité et à notre capacité à agir ensemble. 

La beauté grandiose de l’océan éveille le sens de la vie, inscrit l’universalité. Nous traduisons par nos mots ce que nous apprend la Terre sur elle-même et sur nous-mêmes. La communication avec la nature est un savoir précieux que transmettent les populations autochtones qui enseignent aux villes industrielles et portuaires à écouter l’océan, à l’observer au-delà de ce qui est scientifique pour retrouver en premier le lien fidèle qui nous unit à notre planète.

La voix de la conscience renforcée par les rapports scientifiques a donné une dimension différente à la COP21 et à l’Accord de Paris. « Un océan de possibles » s’offre à nous, ainsi que le définit Nathalie Van Den Broeck, Présidente de Surfrider Foundation Europe, célébrant à Bruxelles le 15 octobre 2024, les cinq ans du programme de certification environnement Green Marine Europe (GME).

Le rapport de performance du programme Green Marine Europe au service de l’océan

Le rapport de performance de Green Marine Europe 2023 publié lors de cet événement établit un bilan de cinq années de « dialogue, expertise, partage », souligne Nathalie Van Den Broeck. Une réalisation rendue possible par la solidarité européenne et internationale,  la rencontre entre l’industrie marine « pour un océan en meilleure santé », de membres, partenaires, associations, ONG dans un esprit de partage des connaissances, des solutions et de la recherche.

L’élan né de la COP21 et de l’Accord de Paris ne pouvait pas retomber à plat, il était crucial de lui donner un relief, que des initiatives concrètes voient le jour rassemblant différents domaines d’expertises pour établir des données solides, évaluer les possibilités pour avoir au niveau européen et international un « outil de pilotage » sûr et complet pour mettre en place une stratégie environnementale efficace. 

Green Marine Europe symbolise une coopération sans précédent entre 66 membres issus de 10 pays européens. Ainsi la France, l’Allemagne, le Luxembourg, Monaco, les Pays Bas, le Portugal, l’Espagne et la Suède se sont unis pour travailler ensemble sur la préservation de l’océan. Cette coalition de gouvernements, groupes universitaires, associations environnementales, ONG, et acteurs de l’industrie maritime a prouvé en mettant les différentes parties autour de la table que « Green Marine Europe fédère une solide communauté d’acteurs institutionnels, économiques et scientifiques autour d’une ligne de conduite durable », souligne la Présidente. 

Il est de conduire à bon port le programme de certification environnementale visant l’excellence pour soigner et préserver un océan malade à cause de la pollution. Une certification au service de la transition environnementale, qui vise à garantir une industrie maritime nord-américaine et européenne en adéquation avec les enjeux climatiques, soucieuse de l’environnement et s’engageant sur la voie de la protection de la biodiversité.

La tâche est titanesque face à la problématique climatique et environnementale, tout n’est pas si simple à mettre en place, cela demande des efforts, une prise de conscience collective et la volonté de l’ONG Surfrider Foundation Europe et de Green Marine Europe est de réaliser un objectif : la certification environnementale européenne d’excellence pour la préservation de l’océan. 

Personne ne lâche la barre pour y parvenir, et la crise COVID n’a pas affaibli l’engagement de tous. Un programme rendu possible par également « le soutien indéfectible des équipes de l’Alliance verte », précise Nathalie Van Den Broeck. 

L’océan est en danger et la performance, c’est de le préserver 

La Terre mère, c’est le sens de vivre et l’océan est son miracle. Le protéger est crucial, et l’ambition environnementale s’engage dans une démarche collaborative et globale. Le programme Green Marine Europe illustre bien l’engagement collectif des acteurs maritimes, des compagnies aux chantiers navals en passant par les ports, qui travaillent ensemble pour réduire l’empreinte écologique du transport maritime. 

Ouvrir la porte de la transition écologique aux chantiers navals 

Actuellement en Europe, s’engagent pour assurer non seulement la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour la préservation des écosystèmes marins et littoraux, 30 compagnies maritimes et chantiers navals issus de six pays différents, dont Brittany Ferries, CMA CGM, Hovertravel, ainsi que des compagnies espagnoles telles que Balearia et Navantia. 

En 2023, l’aventure accueille six nouveaux certifiés, dont les trois premiers chantiers navals au programme, à l’exemple du chantier naval de Marseille. Parmi eux, figure également Bordeaux Port qui démontre que ce secteur maritime joue un rôle clé dans la transition écologique. 

Le port de Bordeaux s’étend sur 130 000 hectares dont 124 000 hectares de plans d’eau, incluant 7 sites classés Natura 2 000. D’autre part, le port enregistre un trafic de plus de 1 600 navires par an.

L’acquis d’une politique environnementale d’excellence est essentiel pour garantir la protection de la nature au cœur de notre économie et augmenter la valeur écologique du transport maritime qui est 6 fois moins polluant que le transport terrestre à valeur égale de quantité transportée, et qui génère 15 fois moins de gaz à effet de serre.

D’autre part, la valeur environnementale est primordiale, surtout lorsqu’on considère que le port de Bordeaux gère entre 8 à 9 millions de tonnes de marchandises par an, réduisant ainsi le nombre de camions sur les routes, avec environ 400 000 camions en moins. 

Le rapport 2023 établit que les trois chantiers navals participants ont pu atteindre 32 niveaux sur 75 et améliorer ainsi leur performance environnementale. Par exemple, le chantier maritime de Navantia a atteint le niveau 4 de réduction des gaz à effet de serre en appliquant des technologies de pointe et en ayant pour cible la réduction. Le chantier naval de Marseille a atteint, quant à lui,  le niveau 2 dans plusieurs domaines environnementaux ciblés par les indicateurs, ce qui correspond à l’usage de meilleures pratiques. 

Le processus de certification détermine une échelle de niveaux à acquérir de 1 à 5 partant du suivi réglementaire aux meilleures pratiques correspondant au niveau 2. Lequel est nécessaire à maintenir durant une année pour obtenir la certification qui est évolutive dans l’objectif d’une amélioration continue jusqu’à atteindre l’excellence du niveau 4 à 5,  et devenir alors une entreprise leadership. 

Vers la certification des Ports : Un programme ambitieux pour 2026

L’ambition du programme s’étend désormais à la certification des ports d’ici 2026. Cette initiative vise à reconnaître les ports exemplaires en matière de durabilité environnementale. Dès à présent, des ports comme Bordeaux, La Rochelle et Bilbao se sont engagés à expérimenter le programme de certification. Pour ces ports, l’obtention de cette reconnaissance en 2026 pourrait les positionner en tant que leaders européens dans le domaine de la gestion environnementale.

Évaluation pilote et déploiement progressif
En 2024, les participants au projet pilote évalueront la pertinence et l’application des indicateurs de performance environnementale. Cette première phase d’analyse vise à garantir que les critères établis soient non seulement objectivement mesurables, mais également adaptés aux réalités des ports européens.

Mise en place du guide d’autoévaluation pour 2025
En 2025, l’étape clé sera la diffusion d’un guide d’autoévaluation destiné aux ports européens. Ce guide fournira un cadre pour que chaque candidat puisse évaluer son niveau de conformité aux standards environnementaux du programme et identifier les domaines à améliorer.

Jean-Frédéric Laurent, Directeur Général, Port de Bordeaux, a déclaré, « l’amélioration continue des indicateurs de performance environnementale indispensable au maintien de la certification Green Marine Europe est pour nous, au Port de Bordeaux, une nouvelle opportunité de perfectionner nos usages et ainsi mieux limiter l’impact de notre activité, implantée au cœur de notre bel estuaire girondin. Cela constitue une grande fierté de participer à l’adaptation du référentiel européen pour les ports. »

La certification en 2026 : Évoluer vers la transition écologique
Ce processus méthodique et progressif culminera en 2026 avec la certification des premiers ports ayant relevé le défi de la transition écologique. Ce label permettra de valoriser leurs efforts pour réduire l’impact environnemental des activités portuaires, et de promouvoir une économie maritime plus respectueuse de l’environnement.

Le programme environnemental aborde la relation entre innovation technologique, économies maritimes et enjeux écologiques. 

Le programme évolue en fonction des progrès technologiques et scientifiques, des nouvelles données sur la pollution, des stratégies de résilience s’adaptant à l’accélération du changement climatique, aux potentielles catastrophes naturelles. Un programme environnemental qui après avoir dépassé la crise COVID, doit se réaliser dans un contexte géopolitique et économique sous haute tension. Les enjeux de l’économie maritime entrent également en considération, et évoluent eux-mêmes dans un monde économique en perpétuel mouvement et soumis à une obligation de changement en raison du réchauffement climatique. 

Rien ne peut être figé, et le programme se constitue en un immense puzzle auquel se rajoute au fur et à mesure des défis, des pièces devenant indispensables pour maintenir l’équilibre de l’édifice, la performance de la transition écologique. Le programme observe un caractère d’humilité, et comprend également l’exigence de transparence pour que soient des dialogues de confiance entre tous les partenaires et les citoyens. 

La complexité de l’événement climatique, ses impacts croissants, ses phénomènes extrêmes, effets cumulatifs, interaction avec d’autres crises telles que politiques, économiques et sociales, exige l’urgence d’une solidarité internationale, de soutien des gouvernements, et d’une dynamique populaire encourageant des politiques écologiques innovantes et de justice pour tous. 

Le programme garde l’ambition d’être accessible pour tous et tient pour référence le fait que chaque action compte en s’axant sur les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies visant le bien-être de la planète et de tous. 

Les indications de performance ciblés dans les différents niveaux à atteindre reprennent plusieurs ODD devant être réalisés d’ici 2030 

ODD 3 – Bien-être et santé sont au cœur de la problématique : préserver la santé de l’océan. L’océan est un élément vivant, l’eau, et l’ODD 6 s’engage à préserver l’eau propre, vitale pour vivre. C’est ainsi que le programme prend en compte 11 ODD en alliance les unes avec les autres, établissant les 11 indicateurs du programme Green Marine Europe. 

Pour mener à bien un programme évolutif intervient l’organisation de groupes de travail, un comité consultatif et un comité de pilotage se composant respectivement d’experts de différents secteurs de compétences, de représentants de gouvernements, de l’industrie, de groupes environnementaux dans un esprit démocratique incluant au comité de pilotage 10 membres votants, représentants d’armateurs, de chantiers navals, de Green Marine Europe, de l’Alliance verte et d’institutions publiques. 

Une organisation qui a permis en 2024 au comité de pilotage d’entreprendre une révision complète de l’indicateur concernant les espèces aquatiques envahissantes, afin d’y intégrer les évolutions réglementaires de l’Organisation Maritime Internationale. 

Au-delà de la réglementation, le programme adopte une démarche proactive et consciente, guidée par une véritable volonté d’améliorer notre relation avec l’océan. Cela signifie placer le bien-être des écosystèmes marins et la préservation de la biodiversité au centre des priorités. 

Penser la qualité de l’air et de l’eau 

Chaque élément de notre écosystème est interconnecté. Penser à la qualité de l’air que nous respirons ne peut se faire sans prendre en compte celle de l’eau, car la pollution de l’un affecte invariablement l’autre. Les océans, en tant que régulateurs climatiques, jouent un rôle essentiel dans le cycle de l’oxygène et de la température terrestre, et leur dégradation affecte l’ensemble de la planète. 

Le secteur maritime contribue au niveau mondial pour plus de 2 % aux émissions de gaz à effet de serre, le plaçant au sixième rang parmi les pays émetteurs, selon les statistiques 2015. L’objectif des participants Green Marine Europe est de diminuer leur impact pour atteindre une réduction annuelle des GES de 1 % à 2 %, et pour obtenir le niveau 4 et 5 du programme, soit celui de leadership. 

C’est aussi par exemple, réduire le risque de rejets huileux en abordant des solutions de traitement en amont et en aval pour réduire les quantités d’huile rejetée par les navires.  La gestion d’équipements performants à bord du bateau est primordiale. C’est veiller à l’entretien et bon fonctionnement des moteurs, des pompes, des appareils de chauffage, des filtres, entre autres, ainsi que de tous les équipements utilisant de l’eau. 

Harmonisation de l’urbanisation : 

Les villes portuaires sont spécifiquement touchées par la pollution liée aux activités maritimes. Celles-ci incluent non seulement les émissions de gaz et de particules provenant des navires, mais aussi la pollution sonore et lumineuse qui affecte non seulement les humains mais aussi la faune locale. Pour répondre à ces défis, l’investissement dans des solutions technologiques innovantes est crucial. Cela inclut des systèmes de gestion intelligents qui permettent de réduire les bruits, la lumière excessive, les poussières, et les émissions d’odeurs générées par les activités industrielles portuaires. Ces innovations permettent non seulement d’atténuer les nuisances pour les habitants, mais aussi de préserver les écosystèmes riverains. 

Par ailleurs, l’urbanisation s’intensifie notamment dans les zones portuaires par les besoins répondant à l’augmentation de la population dans les centres-villes et le développement industriel. Les 11 indicateurs de performance incluent chacun une harmonisation des usages afin de réduire les nuisances générées par les activités humaines. Ces indicateurs visent à limiter les impacts négatifs sur la qualité de vie des résidents tout en répondant aux besoins croissants d’une population urbaine en expansion. 

Green Marine Europe encourage les nouvelles initiatives pour le bien-être des habitants pour l’amélioration de la santé environnementale en promouvant un programme pour mettre en œuvre des pratiques durables. L’objectif est de créer des environnements urbains où les habitants et les travailleurs du monde maritime peuvent évoluer dans des espaces agréables, respectueux de leur bien-être de l’environnement.

Le programme environnemental améliore les progrès des entreprises 

Le programme Green Maritime Europe constitue une référence de haute qualité et il se positionne comme un phare où convergent les actions des différents acteurs maritimes. Les premiers résultats de l’étude d’impact réalisée en 2024 auprès des participants évalue à 90 % que le référentiel Green Marine Europe leur a permis d’améliorer le pilotage du plan de transition écologique de leur entreprise. Une amélioration significative dans la montée en compétence et au niveau de la cohésion d’équipe est tangible pour plus de 70 % des participants. Les chefs d’entreprise estiment à plus de 65 % que la création du programme a facilité l’organisation des stratégies de transition écologique. 

Les acteurs maritimes ne sont pas laissés dans le brouillard et le programme Green Maritime Europe est bien un phare au milieu de l’immense enjeu écologique qui peut vite nous donner la sensation d’être submergé par l’ampleur de la tâche. 

La France possède un patrimoine maritime exceptionnel qu’il est crucial de préserver

La France possède un patrimoine maritime exceptionnel, se positionnant comme le deuxième espace maritime au monde avec 20 000 km de côtes et les immenses territoires océaniques situés en outre-mer. Les grandes villes françaises, dont Paris et son fleuve, la Seine, célèbres dans le monde entier, ont bâti leur patrimoine économique et historique en lien étroit avec la mer et ses fleuves. L’histoire industrielle est liée au transport maritime, à l’expansion des ports. Le patrimoine architectural et archéologique témoigne de ce bien commun qui unit la France à la mer. 

Le symbole de la France pourrait être ce phare de la paix éclairant ses côtes, cette lumière transperçant la nuit et la rendant si subtilement exceptionnelle en faisant d’elle une Terre d’accueil. Œuvrer pour la préservation de l’océan, la performance environnementale de l’industrie maritime et faire de ses ports l’excellence, c’est offrir à la France toute sa force par une identité unique de pays de la mer, d’écrin protecteur de la nature. Cette ambition ouvre la porte donnant sur les possibilités d’équilibre entre les activités humaines et la préservation de l’environnement et invite à créer des initiatives économiques respectueuses des valeurs d’équité et de durabilité. 

Une perspective qui ne limite pas nos sociétés à une ambition uniquement économique. Elle est celle d’une aventure humaine sur une planète unique pour notre survie, la Terre nourricière. La France inscrite au cœur de l’Union européenne ne peut que s’engager pour une Europe de la paix, qui ne pourra être que par l’équilibre entre l’humain et la nature, par la durabilité contre l’éphémère de l’exploitation aveugle des ressources naturelles, mettant en péril la biodiversité, mais aussi la qualité de l’air et de l’eau, éléments essentiels à la vie. 

La France par son territoire maritime a une responsabilité accrue envers toute la jeunesse et les générations futures. Le programme Green Marine Europe pour guider l’industrie maritime vers l’excellence environnementale ne se limite pas à produire une économie équitable et durable, il projette une ambition humaniste qui donne sens aux actions européennes s’inscrivant dans une philosophie de vie garantissant le bien-être et la santé globale de l’humain et de la Terre. 

Soigner l’océan, c’est prendre soin de l’humanité.

Fédora Hélène

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