Journée Internationale des Glaciers – Des glaciers en danger, préserver l’eau, préserver la vie

À l’occasion de la Journée internationale des glaciers, il est crucial de prendre conscience de l’urgence de préserver ces immenses réservoirs d’eau douce, aujourd’hui menacés par le changement climatique. Plus qu’un symbole de la beauté naturelle, les glaciers sont essentiels à la régulation de notre climat et à la survie de milliards d’êtres humains. Cette journée nous invite à regarder, écouter et agir avant qu’il ne soit trop tard.

Regarder la Terre changer : la fonte des glaciers sous nos yeux

Le temps de la Terre, les aiguilles de l’horloge planétaire, le monde suspendu à l’éphémère, l’humain amoureux de la vie éternelle. 

Le temps que l’on ne maîtrise pas, que l’on invente. Une date de naissance de l’humanité flotte dans l’air du temps, reprenant le sens de notre apparition dans le jardin d’Eden. C’est ici au cœur de la nature que s’est réfugié le paradis. On reçoit tout de la vie. Sa générosité illimitée, cette pluie de perles précieuses, translucides, reflètent la lumière. Nos yeux s’ouvrent, le jour nouveau est la promesse, la paix. 

Enfant, on découvre le monde. On s’émerveille. Un regard qui ne nous quitte pas, il enseigne notre âme. La mémoire de ces instants au cœur du jardin, l’eau coule, fraîche et douce. Tout est clair. Tout est fluide. La liberté, nous recevons le sourire de la vie. Avant que tout s’assombrisse. Les guerres, les famines, l’amour vainqueur en détresse, et nous sur le bord du chemin. Le vent efface nos pas. C’est donc ainsi que l’on disparaît. Un point infiniment petit, lumineux, il resplendit dans le ciel se couvrant d’une intense blancheur, c’est l’humanité tout entière depuis son commencement. Nous sommes cette étincelle. Celle que l’on veut voir briller, l’espérance. 

Voir l’immensité du verbe aimer, retenir les larmes de la Terre. Les glaciers fondent. Les Dieux de la Terre meurent sous nos yeux. La beauté pure, l’étendue immaculée, demain ne sera-t-il que la poussière, les géants de glace disparus. 

Ouvrir grand les yeux, boire l’eau pure, garder en mémoire, la vie fascinante, des paysages somptueux. Graver leur existence dans notre esprit. Puis, nous espérons, « ce n’est pas fini ? » Quand reviendra le temps, existe-t-il le passé vivant ?

 

21 mars 2025 – Journée Internationale des glaciers 

L’UNESCO célèbre pour la première fois un patrimoine mondial incomparable et inestimable : les glaciers. Véritables châteaux d’eau naturels, ils sont indispensables à la vie. L’humanité, le monde végétal et animal ont besoin de cette eau précieuse et vitale pour subsister. 

Pas d’eau, pas de vie. Le message est simple et définit la gravité de la problématique du climat par l’accélération du réchauffement climatique. Nous sommes tous concernés. Le globe terrestre conçoit en osmose la vie sur Terre et tous les éléments vivants sont interconnectés et interagissent entre eux dans un mouvement parfait définissant l’équilibre. Nous ressentons la force de la nature, sa perfection, sa capacité à renaître, à s’adapter, à survivre aux cours des millénaires. 

Tout vit, tout meurt. Une règle implacable, difficile à accepter et en prendre conscience peut-être douloureux. 

L’humanité est récente et bien avant son apparition, la Terre a connu au cours de son histoire des épisodes de chaos environnemental modifiant la biodiversité et les conditions de vie sur Terre. 

Le dernier grand bouleversement que la planète ait vécu date de 250 millions d’années. Il est survenu alors une extinction de masse majeure, soit 70 % des espèces terrestres et 96 % des espèces marines. La vie sur Terre aurait pu alors s’éteindre. À la suite de cet épisode critique, il a fallu près de 10 millions d’années à la Terre pour vivre une renaissance. Notre Terre a déjà dépassé 5 extinctions de masse et aujourd’hui, il pourrait se déclencher la sixième extinction de masse sur Terre, appelée aussi « entrée dans l’anthropocène ».

Une crise profonde s’est déclarée et menace la biodiversité, « nous réaffirmons le message que la biodiversité qui rend notre monde si fascinant, beau et fonctionnel disparaît à un rythme sans précédent » ont déclaré les scientifiques publiant en 2022, le rapport intitulé, « La sixième extinction de masse : fait, fiction ou spéculation ?

Les hommes réagissent différemment face au changement climatique impliquant des réactions en chaîne sur toute la planète. « Nier la crise, l’accepter simplement et ne rien faire, ou même l’embrasser pour le bénéfice ostensible de l’humanité, ne sont pas des options appropriées et ouvrent la voie à la Terre pour qu’elle continue sur sa triste trajectoire vers une sixième extinction de masse », souligne les auteurs de l’étude de 2022.  

Les recherches scientifiques ont démontré que depuis environ l’an 1500 de 7,5 à 13 % des espèces animales et végétales auraient disparues. Cela représente entre 150 000 et 260 000 espèces éteintes. Une donnée révélant le caractère de gravité du bouleversement actuel, quand avant ces recherches, il était estimé à tort que seulement 0,04 % des espèces s’étaient éteintes à partir de cette date. La Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) détermine le seuil de référence pour établir qu’une espèce a disparu à l’an 1500. 

Nos connaissances nous permettent de savoir ce que l’on ignore encore et la masse de choses qui nous reste à découvrir sur notre planète. Apprendre, nous sommes des apprentis sur Terre, plus que des dominants qui par l’ignorance et l’inconscience génèrent des activités humaines qui pourraient déclencher une sixième extinction de masse. 

La crise de l’eau est la crise climatique, l’élément majeur, indispensable à l’humanité. Que pourrait-il être sauvé sans la ressource de l’eau ? 

Les ressources en eau : l’indispensable à la vie sur Terre 

La Terre, cela implique chaque être humain. « Quel que soit l’endroit où nous vivons, nous dépendons tous d’une manière ou d’une autre des montagnes et des glaciers. Mais ces châteaux d’eau naturels au rôle essentiel font face à un péril imminent », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. 

L’eau des montagnes est un bien universel dont il est crucial de prendre soin.  Le rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources d’eau 2025, intitulé « montagnes et glaciers : des châteaux d’eau » et publié par l’UNESCO, révèle une donnée primordiale : les montagnes produisent 60 % des ressources en eau douce de la planète. 

On comprend alors aisément que des milliards de personnes et d’innombrables écosystèmes dépendent de l’eau douce provenant de cette source naissant d’un environnement aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique.

Le rapport s’attache à informer, à enseigner, à faire prendre conscience et à partager sur les bénéfices de l’eau douce de montagne et des glaciers alpins pour l’ensemble des sociétés, le développement des économies, et l’environnement. Une étude qui oriente vers les solutions pour améliorer la gestion de l’eau des montagnes, les politiques écologiques, pour performer les engagements pour un monde durable et une économie saine et partagée. 

Le rapport d’ONU-Eau veut rassembler les décideurs, gouvernements, citoyens autour d’une cause commune : la justice environnementale. Permettre aux populations dans les pays en voie de développement d’accéder à l’eau potable, de bénéficier d’infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement. 

 

2025 – Année internationale de la préservation des Glaciers – L’eau coule de source 

©Daniel Kordan

Eau potable – un accès inégalitaire 

L’eau pour tous devrait être un engagement réalisé. Pourtant, en 2022, 3,5 milliards de personnes dans le monde n’avaient toujours pas accès à des services d’assainissement gérés de façon sûre. Une inégalité saisissante aux conséquences désastreuses notamment en Afrique subsaharienne, où seulement 24 % de la population bénéficie des services d’eau potable. 

Une division majeure de la population que l’on retrouve dans d’autres régions comme en Amérique latine, aux Caraïbes, en Asie centrale et en Asie du Sud, où la moitié de la population reste sans accès facilité et sécurisé à l’eau potable. 

Une eau potable inaccessible pour quelque 2,2 milliards de personnes, soit 27 % de la population mondiale, dont quatre sur cinq résident en zone rurale, selon l’ONU.

Les défaillances des politiques de l’eau, une solidarité internationale insuffisante, une absence de partenariat entre pays voisins dont les ressources en eau sont issues de bassins transfrontaliers, ralentit le développement des services pour fournir une eau potable pour tous, ce qui est un droit humain fondamental. Actuellement, sur 153 pays partageant des cours d’eau, lacs et aquifères transfrontaliers, 43 ont conclu un partenariat permettant la gestion de 90 % ou plus des eaux communes et uniquement 26 pays travaillent ensemble pour gérer la totalité de leurs bassins transfrontaliers. 

Développer la gestion de l’eau et de l’assainissement : une question de solidarité 

La population a besoin de solutions concrètes et efficaces pour que soit distribué dans chaque foyer de l’eau potable de haute qualité pour la santé. Une gestion participative de l’eau et de l’assainissement s’est développée au cours de 2021-2022, et plus de 90 % des pays ont mis en place des accords opérationnels. Mais moins d’un tiers des pays ont réalisé une participation active, selon l’OMS. 

L’ODD 6 – Un accès universel et équitable à l’eau, ainsi qu’à l’assainissement est une priorité pour la santé, en accordant une attention accrue aux besoins des femmes et des filles, des enfants et personnes vulnérables qui souffrent du manque d’infrastructures d’hygiène. Ces services sont directement liés à l’eau. 

©️ LiberTerra

Droit à la santé : l’eau en valeur de vie 

Les droits à la santé sont fortement compromis par l’absence d’eau potable sûre, par également la pollution de l’eau. Selon les données de l’ONU 2024, sur 91 000 plans d’eau dans 120 pays, 56 % d’entre eux avaient une bonne qualité de l’eau en 2023. 

L’eau impropre à la consommation et à l’hygiène provoque chaque année, le décès d’1,4 million de personnes, informe l’OMS. Les populations pauvres sont les premières victimes. Une mauvaise qualité de l’eau contribue à la malnutrition.  

Investir dans des infrastructures d’assainissement, l’approvisionnement en eau potable et l’hygiène permettrait d’éviter les décès d’enfants de moins de 5 ans, dont 395 000 en 2019, victime d’une cause majeure de la mortalité infantile, la diarrhée, alerte l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’amélioration de l’assainissement redonne aux populations vulnérables leur dignité humaine et soutient leur sécurité. Le droit de boire de l’eau en toute sécurité est un droit fondamental qui pourtant est entravé.  

L’assainissement apporte une qualité de vie, lutte contre l’exclusion et la détresse. Les enfants n’évoluent plus au milieu des eaux usées, de la boue, ne subissent plus les vagues d’épidémies et la malnutrition. 

Pour relever ces défis majeurs et réaliser les engagements pour l’ODD 6, nous avons besoin d’une ressource indispensable : l’eau.

Eau de vie – Glaciers et montagnes 

Parc national de Huascarán – Montagne enneigée du Huascarán. Cordillère Blanche, Yungay, Ancash.

Les régions montagneuses : mines d’or bleu 

Les montagnes couvrent une superficie de 33 millions de km² et plus de 1,1 milliard de personnes, soit 15 % de la population mondiale vivent dans les régions montagneuses. Mais, les ressources naturelles en eau sont essentielles pour toute l’humanité et le développement de nos sociétés. 

Alpes suisses Jungfrau-Aletsch (Suisse)
© Raphael Schmid

D’elles dépendent les possibilités d’approvisionnement et d’assainissement, la sécurité alimentaire et énergétique pour des milliards de personnes, y compris ceux résidant dans les grandes villes. Nous avons tous besoin de la biodiversité et de la productivité des régions montagneuses.

Elles constituent un patrimoine économique incluant l’agriculture, l’élevage, la sylviculture, le tourisme, l’exploitation minière, la production d’énergie et le commerce transfrontalier. Elles regorgent de richesses pour l’humanité, dont les plantes qu’elles produisent.  Les montagnes possèdent une biodiversité agricole majeure en enregistrant la plus grande partie du patrimoine génétique mondial essentiel à l’agriculture, comme les plantes médicinales. Ainsi, les agriculteurs cultivent dans cet environnement des espèces végétales, ainsi que des plantes médicinales faisant partie des plus rares. 

Alpes suisses Jungfrau-Aletsch (Suisse)
© Raphael Schmid

D’autre part, l’agriculture dépend directement des ressources en eau et les épisodes de sécheresses ont démontré les conséquences tragiques du manque d’eau.

L’agriculture dépense 72 % des volumes d’eau douce prélevés au niveau mondial, informe le rapport. À titre de comparaison, 15 % sont retenus pour les besoins industriels et 13 % pour les besoins domestiques. Une exploitation des ressources d’eau qui se modifie en fonction du niveau financier des pays. Dans les pays à revenu élevé, l’eau sert davantage pour l’industrie, tandis que les pays pauvres utilisent 90 % de leurs ressources en eau pour l’irrigation agricole. 

Une nature de plus en plus domestiquée et urbanisée, les prélèvements mondiaux d’eau douce ont augmenté de 14 % de 2000 à 2021, soit un taux moyen d’augmentation de 0,7 % par an. Des besoins liés aux activités humaines et non influencés par la croissance démographique. Par exemple, la consommation d’eau est plus faible en Afrique subsaharienne, alors que la population augmente rapidement, souligne l’étude.

Alors que les pays riches gaspillent l’eau, 25 pays accueillant un quart de la population mondiale subissent chaque année un stress hydrique extrême. Les inégalités amplifient le déséquilibre planétaire, accélérant la fonte des glaciers et la fragilisation des montagnes à cause d’un système économique destructeur.

À cela s’ajoute, la pollution, la dégradation des sols et des écosystèmes. Une réaction en chaîne se produit, puisque la crise de l’eau se répercute indéfiniment, comme une onde touchant tout le vivant, s’harmonisant dans l’espace d’une sphère protectrice que symbolise le globe terrestre. 

©️ LiberTerra

Regarder les paysages – chacun peut constater par lui-même la fonte des glaciers 

Au-delà des études scientifiques, des chiffres, il y a le visage de la Terre. Les paysages reflètent la bonne santé de la nature, ainsi que sa détresse. 

Heidi Sevestre, glaciologue, explique qu’il existe une manière de comprendre le changement climatique qui s’opère actuellement, et « d’ancrer ce rapport dans la réalité », c’est d’aller « à la rencontre des personnes qui sont directement sur la ligne de front du changement climatique ».

Elle nous emmène donc près de l’Himalaya et décrit comment le paysage a changé : un glacier s’est retiré sous la pression de la hausse des températures, créant un bassin naturel par l’eau de fonte. Ce lac, dont le poids augmentait, a fini par céder, provoquant un véritable « tsunami en pleine montagne ».

La gestion des risques, la maîtrise de l’urbanisation des régions montagneuses et de l’exploitation des ressources naturelles, ainsi que la collecte de données scientifiques, permettent de prévenir les catastrophes naturelles telles que les glissements de terrain, les inondations, les avalanches, les coulées de boue et les tremblements de terre.

Sécuriser les populations, c’est aussi prendre soin de l’environnement, et investir dans des mesures d’adaptation, telles que des études de faisabilité de la construction « d’infrastructures de stockage d’urgence et de dérivation comme le contrôle des rejets des lacs glaciaires, la gestion des bassins fluviaux et la planification de leur optimisation », recommande le rapport.

Suivre l’évolution des changements que subissent les glaciers et mettre en place des systèmes pour réduire les risques de vidange brutale des lacs glaciaires, ainsi que des alertes précoces dans les bassins fluviaux glaciaires. 

Suivre les changements chronologiques des glaciers 

Heïdi Sevestre évoque la Mer de Glace, en France, qui fond irrémédiablement, alors qu’au début du XVIII -ème siècle, elle descendait à basse altitude dans la vallée.  

Heïdi Sevestre se souvient de son enfance dans cette région montagneuse, et d’une photo datant de 1916 et montrant l’impressionnant glacier qui dominaient alors. « 100 ans plus tard, je suis retournée voir ce glacier », indique-t-elle, et à sa grande stupéfaction, en reprenant le célèbre petit train du Montenvers, elle a pu constater de ses propres yeux, que le paysage avait radicalement changé. Au lieu de se retrouver face au glacier en descendant du train s’arrêtant à 1913 m d’altitude, elle s’est retrouvée « face à un canyon absolument abyssal avec une toute petite peau de glace en son fond. » La glaciologue constate à quel point « c’est terrible de voir la disparition des glaciers. » Selon Heïdi Sevestre, à ce niveau-là « ce n’est pas juste une question d’eau, c’est une perte de repères, de notre identité, de ce qui nous rend fiers ». 

L’identité universelle de l’humanité s’inscrit en osmose avec celle de la nature.

Si nous subissons une perte d’identité avec la disparition d’éléments vivants, tels que les glaciers, la Terre, elle-même, vit ce deuil quand un des éléments qui la constitue meurt. 

Les populations autochtones possèdent ce savoir précieux qui révèle l’âme de la Terre unie à la nôtre, ainsi qu’au monde végétal et animal, autant que chaque élément s’unisse. L’eau est un symbole fort de ce mouvement de la vie, des liens invisibles reliant notre vie à celle de la nature. Et, même si nous savons que l’humanité n’est apparue que récemment, et que la planète peut vivre sans nous, nous vivons ce lien fidèle à chacune de nos respirations, à chaque goutte d’eau que nous buvons, et par cette eau qui compose notre corps. 

Tout projet que l’on peut concevoir, aussi ingénieux soit-il, ne pourra pas exister sans l’existence de l’eau. Les centrales nucléaires ont besoin d’eau pour être refroidies, tout élément de l’industrialisation, de l’économie agricole, de la vie quotidienne exige des ressources en eau. 

Plus qu’humain, nous revenons à cette plante plongeant ses racines dans le sol, ce corps ancré sur Terre, nous sommes ce « tout » du monde vivant, terrestre et maritime, ce corps fragile qui possède une force de vivre extraordinaire. C’est ce savoir qui engendre les autres, construit nos connaissances. Nous sommes partis de rien aux temps préhistoriques pour arriver aujourd’hui à être les protecteurs du monde vivant. Nous avons réussi à perdurer, et c’est cette logique d’existence, ce sens d’attachement à la nature, qui peut être le moteur conduisant au-delà de la résilience, à ce qui réussit à renouveler la vie, à préserver l’eau et à travers cette volonté, à protéger l’équilibre global de la planète.

Une économie saine et partagée est possible par notre identité, ce que nous sommes, des êtres humains.

©️ LiberTerra

Apprendre, comprendre, partager : renforcer les savoirs 

Le rapport affirme que « si l’on veut comprendre les changements cryosphériques et rendre plus durables les méthodes d’atténuation et d’adaptation, il est nécessaire de renforcer les infrastructures d’observation en zones de haute montagne. »

Les glaciers de haute montagne disparaissent à un rythme alarmant, affirme le rapport.  Nos sociétés semblent se diriger vers une pente glissante, où la réduction des flux d’eau et l’augmentation des périodes de sécheresse pourraient compromettre la sécurité alimentaire, hydrique et énergétique. Une situation préoccupante pour la région himalayenne de l’Hindou Kouch. 

© AFP/Archives/Prakash MATHEMA

La cryosphère de montagne est un élément du système terrestre faisant partie des plus sensibles au changement climatique. Plus de précipitations, moins de couverture neigeuse, alors que le manteau neigeux saisonnier constitue la majeure partie des réserves d’eau douce, l’effet du réchauffement climatique menace la plupart des glaciers mondiaux, qui fondent de manière rapide. 

Le changement climatique subit une accélération et la fonte des glaciers n’échappe pas à la règle. Le dégel du pergélisol s’intensifie, les effets des sécheresses successives multiplient les risques naturels extrêmes. Les tempêtes de poussière, les incendies de forêt, les dépôts de suie qui suivent, notamment les dépôts de carbone noir, et la pollution atmosphérique jouent également un rôle préjudiciable à la sauvegarde des glaciers et à la préservation de la qualité de l’eau. 

Les conséquences de ce changement ont la capacité de provoquer un effondrement de nos sociétés et des écosystèmes. Il est urgent d’agir. La gouvernance de l’eau doit unir les politiques écologiques et de résilience. 

Parc national de Huascarán – Coucher de soleil dans la partie supérieure de Yanama
© Wilfredo Espinoza

 

Investir dans des politiques d’engagements pour la préservations des ressources en eau, c’est œuvrer pour la paix

Les populations autochtones qui vivent dans les montagnes ont développé des savoirs ancestraux sur la nature pour pratiquer une agriculture durable. Elles possèdent une culture unique et un savoir-faire précieux qui leur ont permis de prospérer en harmonie avec la nature. La durabilité s’inscrit au cœur de cette économie favorisant la sécurité alimentaire par une gestion saine des ressources naturelles, la préservation de la biodiversité.  On retrouve les cultures en terrasse des régions montagneuses. Tout s’adapte à l’environnement, plus que de le modifier et de l’urbaniser. Le rapport indique les bienfaits de ce procédé s’accordant avec les reliefs des montagnes. 

Cette pratique agricole présente plusieurs avantages : elle réduit le ruissellement des eaux de surface, conserve les ressources en eau, limite l’érosion des sols, stabilise les pentes et améliore l’habitat et la biodiversité. Elle contribue également à préserver le patrimoine culturel transmis de génération en génération.

On ne perd pas un savoir qui garantit la productivité des ressources naturelles et préserve ainsi une alimentation durable, tout en protégeant la santé de la nature et de l’humain.

Une gestion d’excellence, qui préserve la santé et le bien-être de tous, garantit la paix, surtout lorsque les épisodes de sécheresse appauvrissent les récoltes et contraignent des populations vulnérables à des déplacements forcés. Des situations similaires sont également imposées par des inondations dévastatrices. La perte de récoltes et de petites exploitations agricoles prive les communautés de ressources essentielles pour leur survie.

La changement climatique provoque des conflits, place sous haute tension des populations déplacées à l’intérieur de leur pays, où chez les pays voisins.

L’augmentation soudaine de la population dans des régions où l’insécurité alimentaire persiste, couplée à l’accès limité à l’eau potable, exerce une pression considérable sur les communautés locales. Cette situation engendre de graves problèmes, notamment le manque de ressources essentielles telles que les moyens de subsistance, les infrastructures de santé, de logements et d’autres services vitaux. Les réfugiés climatiques, souvent démunis, se retrouvent sans abri et sans ressources pour faire face à cette crise.

Ces conditions mettent en danger la santé des enfants, ainsi que des femmes et des enfants qui, souvent, marchent pendant des heures sans nourriture ni eau. L’accès à l’eau potable est un défi majeur, et dans bien des cas, les seules sources disponibles sont des eaux insalubres provenant de rivières ou de lacs. Trouver de l’eau potable peut alors nécessiter des heures de marche, accentuant la précarité et les risques pour la santé.

©️ LiberTerra

La solidarité internationale et les partenariats transfrontaliers doivent favoriser la multiplication d’accords durables pour garantir l’accès à l’eau potable, promouvoir la gestion responsable des ressources en eau et lutter contre les polluants, afin de préserver une eau de qualité, essentielle à la santé.

Le rapport indique que plusieurs fleuves prennent leur source dans des régions montagneuses avant de traverser la frontière de plusieurs pays. La coopération internationale doit être renforcée et ne doit plus être freinée par les intérêts nationaux des uns et des autres. Faire progresser l’adaptation et la résilience doit être la boussole des décideurs. 

Les solutions de financement se trouvent au niveau des secteurs privés par la participation et la contribution à la préservation des ressources en eau qui sont essentielles pour le développement économique de tous. Investir dans la valeur précieuse de l’eau ne sera jamais une perte, ni inutile. 

Le rapport recommande de renforcer l’accès aux programmes d’aide pour le développement durable, et de mobiliser des fonds au niveau local, régional, national et international pour une vision universelle à la hauteur d’un enjeu mondial. Investir pour la survie des montagnes et des glaciers, c’est investir pour l’humanité. 

Conclusion 

« Si l’on veut mieux comprendre et protéger ces environnements fragiles, de plus en plus menacés par le changement climatique et les activités humaines non durables, il nous faut agir. Car rien de ce qui a lieu dans les montagnes ne reste dans les montagnes. » conclut le rapport.

Nous buvons tous l’eau des glaciers et des montagnes de manière physique, culturelle, économique, vitale. 

Protéger l’eau, c’est protéger la vie. Investir dans des politiques durables, c’est garantir un avenir en paix. Il appartient aux citoyens, aux gouvernements et aux entreprises de prendre leurs responsabilités. L’eau ne peut plus être une ressource que l’on exploite sans conscience. Il est temps de la considérer comme un bien commun, essentiel à notre survie et à celle des générations futures.

Fédora Hélène

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