Le 8 mai, mémoire blessée – Appel vivant à la paix 

Le 8 mai 1945 – La paix dans sa douleur

Le drame colonial occulté

Le drame de la violence coloniale a marqué le 8 mai 1945 en Algérie.

Jusqu’à présent, nos sociétés pensent que la guerre gagne la paix. Pourtant, les armes ne protègeront jamais l’humanité, ne gagneront jamais la paix.

La puissance s’est élue en la cruauté, et la politique y a puisé son pouvoir. Le silence est une violence, et c’est par lui que la politique a cousu les lèvres portant la voix de l’Histoire, et a confisqué le droit de savoir.

La France n’a cessé de refuser de réaliser l’ambition de Nelson Mandela :

« L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde. »

Souffrances liées, mémoires trahies

La souffrance des populations durant la Seconde Guerre mondiale et celle de la guerre d’Algérie ne sont pas désunies.

Lorsque l’on divise les martyrs, on les multiplie à travers le monde.

La paix porte une voix universelle. Elle est une énergie de vie qui circule dans nos veines et permet notre existence par la stabilité. La paix disparue, c’est le chaos qui s’installe.

Si l’équilibre de la paix, appartenant aux fondements mêmes de la Terre, est rompu, la haine surgit tel un volcan colérique, qui dévaste le monde vivant.

L’humain créateur de cruauté

Nous habitons une planète qui est l’expression de la vie, sa matière, son incarnation parfaite, et l’homme y conçoit ce qui détruit : la cruauté.

Qu’il l’appelle guerre, racisme, antisémitisme, violation des droits humains, oppression imposée aux femmes, pauvreté, injustices, guerre contre la nature, exploitation de l’humain et des ressources naturelles – il n’est qu’une même racine : la cruauté.

Ce néant, l’homme le produit. Il n’existe que dans son mental, qu’il emprisonne lui-même dans un système qu’il a inventé.

©️ UNICEF – Enfant palestinien blessé

Le 8 mai, une blessure ouverte

Le 8 mai n’est pas le jour de la paix signée, mais de l’ouverture des blessures.

La mémoire traumatisée. Ce qui rappelle l’injustice.

Nos sociétés sont rattachées à ce XXe siècle dominant par la tragédie de deux guerres mondiales, les guerres coloniales, l’explosion de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki, et les essais nucléaires qui suivront et feront l’expansion des armes nucléaires.

L’industrie destructrice

L’industrie est devenue ce qui ordonne notre civilisation. Le chaos ne peut qu’en résulter, puisqu’elle produit ce qui détruit.

L’industrie de l’armement, l’industrie de la chimie, jusqu’à l’industrie de la musique – tout savoir est réduit à l’expression d’une production commerciale, à une valeur matérialiste, de possessions, de profits et de concurrence.

La guerre économique sortant des rouages industriels, de la machine de l’exploitation, des conflits, de langages de méfiance, des trahisons et méthodes d’espionnage industriel.

La violence en arme légitime des pouvoirs, jusqu’à celui de l’État.

Un appel au vivant

Nous sommes sur une planète de vie, et le sens de notre existence est de respirer cette vie, de s’unir à cette dimension incroyable, majestueuse, d’être sa bonté. C’est cela, la véritable paix.

La paix ne sera jamais par la guerre. Les armes ne seront jamais la solution et ne protègeront pas l’humanité.

Leur production accélérée, comme c’est le cas actuellement, génère un mouvement instable.

La multiplication de la production d’ogives nucléaires, les puissances préparent un monde de conflits, de fortes pressions, de menaces constantes. La vie ne peut en émerger.

Les racines du vivant, les arbres, sont ce témoignage qui traverse les siècles.

©️ LiberTerra

Ne plus être le silence

Nous devons être en conscience de l’Histoire, ne plus être le silence, l’effacement de notre mémoire collective, le reflet de l’humanité disparaissant du miroir.

C’est notre propre visage qui disparaît du miroir.

Plus rien ne s’inscrit quand on se regarde, comme s’il existait des voleurs d’âmes.

L’amour reçu, ils l’éteignent.

L’effacement de l’amour donné, des actes de paix, des artisans humanitaires, les enfants affamés, l’amour qu’ils effondrent.

C’est ce que vit la Palestine.

L’innocence brisée

L’innocence brisée – l’humain est immatériel par son esprit, la force vive de son âme, il fait partie du mystère de la vie, il est membre d’une famille : la vie.

Nous naissons grâce à une planète en vie, nous ne pouvons qu’être sa symbiose.

Revenir aux éléments du monde vivant, protecteurs de l’existence de l’humanité. Vivre.

Nous sommes sur Terre pour vivre. Le seul appel est celui de la vie.

Elle reprend ses droits, sort de Terre, libère de la misère, soulève les pierres, souffle la poussière qui recouvre les corps ensevelis des enfants de Gaza.

La vie vibre en nous, elle est notre cœur qui bat.

C’est elle qui se révèle, celle que nos sociétés ont emprisonnée dans des cités de béton, l’univers des banques, la prison d’or des puissants, décideurs, financiers, aux postes stratégiques du pouvoir.

Un monde trahi par ses dirigeants

La liberté en drapeau blanc déchiré et noirci par les forces israéliennes, par Poutine contre l’Ukraine, par le poids du silence de l’Union européenne face à Netanyahu, par la bipolarité politique d’Emmanuel Macron, par les dictatures comme en Iran.

Le monde politique a trahi les promesses de paix.

Un tournant spirituel

Hier, le 8 mai 1945.

Aujourd’hui, le 8 mai 2025.

Le conclave 2025 – élevé aux symboles forts de Pâques et de mai, mois de Marie.

Le monde a besoin du souffle de la paix.

Un pape pour la paix. Le nom de Marie y apparaît dans toute sa plénitude.

La Palestine s’y lit aussi, Terre Sainte bénie.

Il nous faut, aujourd’hui, conquérir la liberté, consoler les douleurs.

Matteo Maria Zuppi.

Un cardinal qui porte en lui le souffle de l’Évangile, l’expérience du terrain, et ce nom : Maria.

Celui de toutes les mères qui pleurent leurs enfants, de toutes les femmes qui tiennent l’humanité debout, de Marie qui veille encore sur Jérusalem, et sur chaque enfant de Gaza.

Marie, universelle.

Un pape peut être un tournant. Non politique, mais spirituel.

Non dogmatique, mais fraternel. Un nom qui réunit. Un chemin vers la paix. L’ambition de Rome a été le pouvoir. Qu’elle soit aujourd’hui celle de la bonté, de la réconciliation, d’une humanité spirituelle.

La paix, sa lumière, a été révélée par les souffrances de la Palestine, Terre Sainte.

©️ LiberTerra

Imaginer la paix

Lors de la messe pour la paix, le cardinal Matteo Maria Zuppi a rappelé :

« Imaginer la paix. »

Un travail qui exige l’éveil de l’esprit, de la conscience, de la mémoire des douleurs, éclairée par la lumière de l’espérance, enseignée par la paix sauvant la vie.

Tout est uni, et nous sommes nous-mêmes instruits par cet amour que l’on reçoit, ce souffle de la vie qui porte la paix franchissant toutes les souffrances.

La paix demande des efforts, un travail de chaque jour, et l’engagement.

« Imaginer la paix. Et imaginer signifie beaucoup de travail. » a souligné le cardinal Zuppi.

Il évoque le travail effectué par Sant’Egidio pour la paix.

Bâtir des futurs sereins, c’est le travail de Sant’Egidio et des enfants de la paix, pour élaborer le livre « Faire la paix ? »

La voix des enfants à propos de la guerre, livre présenté à Rome, le 11 avril 2025.

« Paix dans les pays » : les enfants veulent vivre un autre monde, une humanité réconciliée, une Terre où la guerre a disparu, où plus aucun enfant ne subit les bombardements, ni les famines, les crises humanitaires créées par l’homme, comme à Gaza.

La famine comme arme de guerre

Affamer des enfants – une arme de guerre qui démontre l’inhumanité, l’injustice.

Ce que subit Gaza, c’est une promesse de destruction faite par le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, s’est adressé à la population de Gaza mercredi dernier, en les menaçant de destruction complète si les otages ne sont pas libérés.

Une menace soutenue par Trump, qui légitime l’offensive contre Gaza, où plus de 2,1 millions de personnes sont affamées, alerte l’ONU.

Bien évidemment que la libération de tous les otages devrait être.

Mais en aucun cas, la vie des otages ne peut servir de justification pour tuer des innocents, dont des enfants palestiniens qui vivent l’enfer.

Israël commet des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité.

Le travail pour la paix dans le monde représente un travail immense.

January 9, 2024. Gaza. OPT.
Palestinian children line up for free food provided by a Palestinian youth group to displaced people in Khan Younis refugee camp. Ismael Abu Dayyah for UNOCHA (January 9, 2024. Gaza. OPT.

Un monde en crise profonde

La menace de Troisième Guerre mondiale est déjà là :

par la guerre contre la nature, par les crises humanitaires qui s’aggravent, par l’appauvrissement des populations. Les femmes sont les premières à basculer dans l’extrême pauvreté. Une pauvreté qui touche tous les continents, y compris l’Europe.

Une crise alimentaire s’installe également en France, où plus de 7 millions de personnes n’ont plus les moyens financiers de s’alimenter, selon la Croix-Rouge.

Les enfants vivent au cœur du chaos, dans des sociétés qui les divisent en riches et en pauvres, et qui ne respectent pas leurs droits.

Une crise politique profonde traverse le monde.

Une crise existentielle qui subit également les pressions du bouleversement climatique.

La paix, urgence vitale

Le pape est une figure spirituelle, mais aussi politique et diplomatique.

Il doit, dès les premiers jours suivant son élection, agir pour la paix.

Le monde brûle. Son cœur est en souffrance. Son corps est blessé. La paix est une urgence vitale.

©️ LiberTerra

Vatican – Fumée blanche le 8 mai 2025

Le nouveau pape a pris le nom de Léon XIV. L’américain, Robert Francis Prévost – proche de François – et ayant œuvré en Amérique latine au Pérou.

«  Que la paix soit avec vous tous » a déclaré Léon XIV. Assurant, « le mal ne gagnera pas. » L’amour vaincra.

Ceux qui font le mal sont déjà jugés par l’amour que l’on accomplit.

Fédora Hélène

©️ LiberTerra

Copyright ©️ LiberTerra 2025 – Tous droits réservés – Tous droits de production et diffusion réservés

Laisser un commentaire