Les lignes de l’aurore – Un drapeau de la Palestine au fronton des mairies de la liberté

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, interdit les drapeaux palestiniens sur les mairies françaises.

Le 19 septembre 2025, il a adressé un télégramme aux préfets, invoquant le « principe de neutralité du service public » pour interdire l’affichage du drapeau palestinien sur les façades des mairies le 22 septembre, jour de la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par la France.

Bruno Retailleau, ministre illégitime.

©️ UNRWA

Mais que dit vraiment la loi ?

La loi française n’interdit pas explicitement l’affichage de drapeaux étrangers sur les bâtiments publics. En mai 2023, l’Assemblée nationale avait adopté l’obligation d’afficher le drapeau européen sur les mairies de plus de 1 500 habitants. Le Sénat n’a pas donné suite à cette proposition.

Un geste de solidarité ou une provocation ?

Pour Bruno Retailleau, l’affichage du drapeau palestinien serait une prise de position politique inacceptable. Mais pour beaucoup d’élus et de citoyens, c’est un acte de solidarité envers les enfants palestiniens qui souffrent quotidiennement de la violence et de la guerre. Comme le souligne Bruno Piriou, maire de la commune de Saint-Germain-sur-Moine : « Nous avons hissé ce drapeau en avril 2024, après l’avoir fait avec le drapeau ukrainien. Il n’y a eu aucun incident depuis ».

La France, terre de liberté et de fraternité ?

Alors que des milliers d’enfants palestiniens vivent dans des conditions dramatiques, l’interdiction du drapeau palestinien sur les mairies françaises soulève des questions sur l’engagement de la France en faveur des droits humains et de la solidarité internationale. Est-ce là l’image que nous voulons donner de notre pays ?

Gaza en 2025 – © UNRWA

France – Phare de la paix universaliste

La France doit porter les couleurs de la liberté et de la solidarité, devenir une terre véritablement d’accueil pour la paix universaliste, un refuge pour la solidarité et l’humanité.

Ne faisons pas cela seulement pour survivre, pour résister dans un monde politique guidé par la stratégie de la guerre, mais pour incarner la réalité d’une humanité réconciliée, vivante par l’amour, le respect de l’humain et de la nature, aujourd’hui dévastée à Gaza par les bombardements horribles de l’armée israélienne.

Soyons la paix et hissons les drapeaux de la Palestine le 22 septembre prochain.

Gaza 2025 – © UNRWA

La France bâillonne le drapeau palestinien : quand la justice devient politique

La décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, obligeant la mairie de Malakoff (Hauts-de-Seine) à retirer le drapeau palestinien de son fronton, n’est pas un simple détail juridique. Elle s’inscrit dans une stratégie politique claire : invisibiliser la solidarité avec la Palestine dans l’espace public français.

Une justice instrumentalisée

L’Agence France-Presse précise qu’il s’agit de la première décision prise depuis que le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets de s’opposer à la pose de drapeaux palestiniens en saisissant la justice administrative. Autrement dit, la justice n’agit pas de manière indépendante mais sur injonction politique. Cette instrumentalisation judiciaire rappelle combien les institutions peuvent être dévoyées pour servir des objectifs idéologiques.

Liberté d’expression menacée

Brandir un drapeau, surtout sur une mairie, relève d’un acte symbolique et politique protégé par la liberté d’expression et le rôle des collectivités locales. Interdire un tel geste revient à limiter la capacité d’élus à exprimer une solidarité internationale, en contradiction avec l’image de la France comme terre des droits humains.

Le double discours de l’État français

Le paradoxe est frappant : d’un côté, Emmanuel Macron et le gouvernement évoquent la reconnaissance d’un État palestinien, de l’autre, ils font interdire le simple symbole de ce peuple dans l’espace public. C’est un double langage révélateur de la peur d’assumer politiquement la solidarité envers une nation écrasée par la guerre et la famine.

Une répression des symboles

Interdire un drapeau, c’est aussi tenter d’effacer une cause. Le message envoyé aux mairies, associations et citoyens est clair : la solidarité avec la Palestine sera encadrée, contrôlée, réprimée. Cela traduit une volonté d’imposer le silence, au moment même où les populations civiles palestiniennes subissent l’horreur quotidienne.

Cette décision ne dit pas seulement quelque chose de la Palestine, mais aussi de la France elle-même : un pays qui se réclame des droits humains, mais qui craint le pouvoir des symboles de liberté et de résistance.

Gaza ©️ UNICEF

Retailleau est l’antithèse des valeurs humanistes et de la démocratie

Aujourd’hui, Bruno Retailleau veut interdire que des drapeaux palestiniens soient hissés au fronton des mairies, à l’appel d’Olivier Faure, pour soutenir la reconnaissance de la Palestine le 22 septembre.

Gaza © WFP/Jonathan Dumont

Aucune loi ne pourrait justifier une telle interdiction, car l’humanité prime. Des milliers d’enfants palestiniens souffrent, subissent la cruauté, et notre devoir est de soutenir tout ce qui reconnaît leur droit de vivre, leur droit à la paix et à la sécurité sur leur terre, dans leurs maisons.

Bruno Retailleau est membre des Républicains, un parti qui s’impose de manière illégitime au gouvernement par la complicité d’Emmanuel Macron. Ce parti, aux côtés de Meyer Habib, soutien inconditionnel de Netanyahu, incarne aujourd’hui la honte de la France. Rien de ce qu’ils décident ne doit prévaloir sur l’humanité et la justice.

©️ UNICEF

Comment Emmanuel Macron pourrait-il œuvrer pour une paix universaliste aux côtés de ceux qui la détruisent ? Comment pourrait-il défendre les droits humains et la solidarité mondiale en s’alliant avec des acteurs qui fomentent la guerre, l’injustice et la violence ?

Une question pertinente se pose : pourquoi Emmanuel Macron reste-t-il sous l’influence des Républicains, force politique qui incarne l’antithèse des valeurs humanistes, à l’image de Bruno Retailleau ?

La paix véritable exige cohérence, courage et volonté d’agir pour le bien commun, et non des alliances opportunistes avec ceux qui piétinent l’humanité. Tant qu’il continue de renforcer des forces qui oppriment, humilient ou détruisent, il se place lui-même en contradiction avec tout projet de réconciliation universelle.

C’est à lui de montrer l’exemple, de reconnaître et de féliciter l’initiative de hisser les drapeaux de la Palestine aux côtés de ceux de la France et de l’Europe.

Fédora Hélène

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