
À l’approche de la COP30, le monde suffoque entre dérèglement climatique et tensions énergétiques. Tandis que la planète franchit le seuil symbolique des +1,5 °C, l’Europe vacille entre ambition écologique et repli souverainiste. Des multinationales aux gouvernements, la guerre froide de l’énergie redessine les alliances et affaiblit la conscience du vivant. L’urgence n’est plus seulement climatique : elle est politique, sociale et morale.
Europe : l’urgence climatique, otage des calculs politiques
À Bruxelles, l’heure est aux reculs sous couvert de réformes : l’Europe redessine ses lois vertes au risque d’effacer ses propres engagements climatiques.
Selon l’ONG BLOOM, à l’origine de cette conférence de presse organisée à Bruxelles, plusieurs régressions sociales et environnementales majeures se jouent actuellement dans les négociations européennes.
L’organisation alerte sur le contenu du paquet législatif Omnibus I, présenté par la Commission européenne comme un texte de « simplification » du droit de l’Union, mais qui, en pratique, affaiblit des dispositifs essentiels tels que le devoir de vigilance.
Alors que la directive européenne, adoptée en juin 2024, devait concerner les entreprises de plus de 1 000 salariés, la version discutée à l’automne 2025 relève ce seuil à 5 000 employés, supprime le régime de responsabilité civile à l’échelle de l’UE et retire l’objectif de neutralité climatique à l’horizon 2050.
BLOOM dénonce également une offensive des lobbies industriels : 37 acteurs économiques consultés, sans qu’aucune ONG n’ait été associée au processus, ainsi qu’un affaiblissement général des ambitions du Green Deal européen.
L’organisation pointe enfin les risques liés à la Directive sur la taxation de l’énergie (ETD) : le maintien jusqu’en 2035 des exonérations fiscales sur le kérosène entraînerait, selon ses calculs, un manque à gagner de 231 milliards d’euros pour les États membres. Rien qu’en 2022, ces exemptions auraient coûté 34,2 milliards d’euros aux finances publiques européennes, dont 4,7 milliards pour la France.
Pour BLOOM, ces reculs successifs compromettent les objectifs environnementaux de l’Union et traduisent une renationalisation inquiétante des politiques européennes.
Tensions européennes avant la COP30 : entre ambitions climatiques et fractures politiques
À quelques jours de l’ouverture de la COP30, l’Union européenne tente de consolider de nouveaux objectifs climatiques ambitieux. Elle s’est déjà fixé un objectif global de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990, dans le cadre du European Climate Law.
Le Green Deal européen, lancé par la présidente Ursula von der Leyen en 2019, répond à l’appel pressant des jeunes citoyens réclamant un engagement plein et entier de l’Union européenne face à l’urgence climatique.
La nécessité d’agir devient vitale, refonder un équilibre entre l’économie, la nature et l’humain, dans une société industrielle encore trop attachée à la compétitivité et à la rentabilité, plus qu’aux valeurs de durabilité et de respect du vivant. Il s’agit de protéger le patrimoine mondial universel : le bien commun, notre maison commune : la Terre.
La course à une industrie dominante est devenue une vision obsolète et injuste de sociétés confrontées à un bouleversement climatique mondial.
Pour remplir les paniers de poisson, il est crucial de préserver la santé de la nature, de respecter son équilibre et sa liberté fondamentale. Les conditions mêmes de sa productivité, de la prospérité des écosystèmes et de la renaissance du vivant, année après année.

Entraver la nature, l’exploiter sans répit, urbaniser massivement les territoires, fabriquer toujours plus de déchets industriels, tout cela nourrit une économie destructrice qui accélère le réchauffement climatique et les injustices sociales.
L’homme utile remplace l’homme libre.

La machine supplée la nature
La robotique et l’intelligence artificielle deviennent la transition d’une humanité qui entre dans l’ère de la production sans fin, sous la gouvernance de la rentabilité financière.
Le changement climatique exerce une pression immense sur la nature et sur l’humain, qui ne sont qu’un seul et même élément vivant de la planète Terre. Nous ne sommes pas dissociables de la nature : nous faisons partie d’elle, elle nous traverse, elle nous fonde.
L’un des défis majeurs de notre temps est de recréer la résilience de l’humanité à travers de nouveaux schémas de civilisation, où l’universalité reprend tout son sens, où ensemble, nous avançons vers une ère nouvelle. Cette ère a commencé à poser sa première pierre par une prise de conscience collective, nourrie par la recherche scientifique et par l’engagement croissant des gouvernements, qui doivent désormais agir d’une seule voix pour la prospérité du vivant.
Longtemps, la vie a été effacée, soumise au carcan politique, économique et géopolitique. Aujourd’hui, elle revient en force : elle est le centre, le cœur qui bat, celle qu’il faut défendre. Une société prête à sacrifier le monde vivant est une société absurde, qui va à l’encontre du mouvement même de la Terre, ce mouvement qui est la vie.

L’engagement réel sans fausses promesses écologiques
« Certains dirigeants politiques et économiques disent une chose, mais en font une autre. En toute simplicité, ils mentent. » Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU.
Les engagements écologiques constituent une réconciliation entre l’humain et la nature. Ils œuvrent pour la vie, pour son abondance et sa diversité. S’opposer à un engagement écologique fort, c’est renoncer à la résilience, à la survie même de chacun d’entre nous. La multitude du vivant nous rappelle que chaque existence est précieuse. Celle des écosystèmes, de l’eau, de l’air, des êtres humains. Elle détient la promesse d’un avenir en paix.
Au-delà des chiffres et des négociations, la seule raison légitime de soutenir des accords européens forts et unis pour réduire les émissions à effet de serre, c’est la vie elle-même, celle de la planète, des peuples et des générations à venir.
L’Europe vacille sous le poids de l’autoritarisme
Mais au moment où la planète appelle à l’unité, l’Europe, pourtant pionnière dans la lutte contre le réchauffement climatique, se heurte à ses propres divisions. À l’approche de la COP30, les négociations internes révèlent des fractures profondes entre États membres. La Pologne et la Hongrie, notamment, freinent certains engagements, invoquant leurs réalités économiques et énergétiques. Ces désaccords mettent à l’épreuve la cohérence du projet européen face à l’urgence climatique.

COP30 : L’urgence du vivant face à un monde à +1,5°C
Au cœur de l’Amazonie, la ville de Belém, au Brésil, accueillera du 10 au 21 novembre 2025 la 30e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30). Cette édition se concentrera principalement sur la limitation de l’augmentation des températures mondiales à 1,5°C, un seuil critique que l’humanité risque désormais de franchir de manière durable.
Selon la World Meteorological Organization (WMO), l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une anomalie moyenne globale atteignant +1,5°C par rapport à la période préindustrielle. Toutefois, dépasser cette valeur sur une seule année ne signifie pas que le seuil fixé par l’Accord de Paris soit officiellement franchi : celui-ci s’évalue sur le long terme, à l’échelle de plusieurs décennies.
La WMO et le GIEC (IPCC) rappellent que si la moyenne mondiale reste au-dessus de +1,5 °C pendant plusieurs années consécutives, cela marquerait un basculement climatique durable.
Pourtant, même si ce seuil n’est pas encore reconnu comme durablement atteint, les signaux sont alarmants. Le budget carbone restant pour maintenir le réchauffement sous 1,5°C est presque épuisé. Chaque fraction de degré supplémentaire intensifie les conséquences : sécheresses, inondations, tempêtes extrêmes, disparition d’écosystèmes et déstabilisation des équilibres vitaux de la planète.
Face à cette réalité, l’urgence s’impose : renforcer les politiques climatiques, accélérer la réduction des émissions, investir dans l’adaptation, encourager l’innovation et bâtir une résilience collective.
Mais cette exigence de transformation se heurte à un contexte politique tendu. En Europe, la droite et l’extrême droite, de plus en plus unies sur des points stratégiques majeurs comme l’énergie ou l’écologie, s’appuient sur la lecture nuancée du seuil des 1,5°C pour minimiser l’urgence climatique. Leur discours, souvent axé sur la souveraineté économique et le refus des contraintes écologiques, sert de levier pour préserver la puissance des énergies fossiles et des lobbies industriels : agroalimentaire, pêche intensive, ou encore industrie textile, illustrée par la montée en puissance du géant Shein, voulant désormais s’implanter physiquement sur le territoire français.
L’ONG BLOOM souligne ce paradoxe : la défense du climat est indissociable d’une lutte pour la justice sociale et la dignité humaine. Dans son combat pour protéger la biodiversité, elle dénonce l’esclavagisme moderne et appelle à une fiscalité qui fasse payer les pollueurs, pas les citoyens. Derrière la complexité des politiques climatiques se cache un principe simple : protéger la nature, c’est protéger les plus vulnérables.
Réchauffement climatique : + 4 °C
La continuité de fortes émissions de gaz à effet de serre mènerait le monde à un chaos climatique, dont les impacts seraient des canicules, sécheresses, élévations du niveau de la mer, pertes d’écosystèmes, de manière drastique.
Selon le GIEC, un scénario d’émissions très élevées (SSP5-8.5) pourrait provoquer une hausse de la température mondiale moyenne d’environ +4,4 °C d’ici 2100 (Chiffres clés du climat – Ministère de la Transition écologique 2024)
Pour éviter ces scénarios extrêmes, il faut une réduction massive des émissions de GES, atteindre la neutralité carbone globalement, et adapter les activités à la réalité de la nature, et non la modifier.
Le document de référence « Trajectoire de réchauffement de référence » du Ministère de la Transition écologique (France) indique que « des niveaux de réchauffement supérieurs à 4 °C peuvent résulter de scénarios d’émissions très élevées, mais ils peuvent également résulter de scénarios d’émissions plus faibles si la sensibilité du climat ou les rétroactions du cycle du carbone se révèlent plus élevées que la meilleure estimation actuelle. »
Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà d’actualité : fonte des glaciers millénaires, relâchement de méthane, sécheresses durables.
Des phénomènes que la NASA et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) relient directement à l’augmentation moyenne des températures, désormais supérieure à +1,3 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Ces conditions climatiques exercent de fortes pressions sur les populations, les moyens de subsistance, et contraignent à des déplacements forcés : selon le GIEC, jusqu’à 216 millions de personnes pourraient être déplacées d’ici 2050 si aucune action forte n’est engagée.
Il sera donc une puissante accélération de ces phénomènes climatiques et une aggravation des injustices sociales.
Une société qui s’enferme dans une logique de profits, dans une dimension capitaliste, risque de s’effondrer brutalement, et d’être en quête de survie dans un monde pré-apocalyptique pour l’humanité.

Plus d’eau
C’est la première réalité que nos sociétés devront affronter si l’industrie ne ralentit pas, quelle que soit l’énergie produite. Le tout-nucléaire ne garantit pas une planète sur laquelle on peut inlassablement consommer.
Le processus du bouleversement climatique a été enclenché. On n’arrête pas le mouvement climatique d’une planète : on peut uniquement agir au mieux, prendre conscience, et changer profondément ce que nous avons inventé : l’économie et l’industrie.
Nous devons apprendre à vivre autrement et mieux, emprunter le chemin de la paix pour éviter le dépassement de + 4 °C.
Le Haut Conseil pour le Climat (France) rappelle d’ailleurs qu’un réchauffement de +4 °C en moyenne annuelle pour la France devient envisageable sous certaines conditions d’émissions et de rétroactions climatiques.

Un devoir : protéger les droits humains et environnementaux
Le devoir de vigilance incarne l’ambition de protéger les droits humains et environnementaux. Il impose aux multinationales une obligation essentielle : prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement résultant de leurs activités, de celles de leurs filiales, de leurs sous-traitants ou de leurs partenaires. Ce principe est né en france en 2017, s’est étendu à l’échelle européenne à travers le projet de directive sur le devoir de vigilance des entreprises. Il consacre une avancée majeure : celle d’une économie responsable, redevable de ses impacts sur le vivant, et non plus uniquement tournée vers le profit.
L’esprit de cette loi repose sur une conviction : les chaînes de valeurs mondiales ne doivent plus être des zones de non-droit. Derrière chaque produit exporté, chaque ressource exploitée, chaque vêtement fabriqué à bas coût, il y a des vies humaines, des paysages détruits, des communautés déplacées, des enfants privés d’école. Le devoir de vigilance érige une digue juridique et morale contre cette indifférence industrielle.
Extrême droite : le mensonge
L’extrême droite instrumentalise les populations les plus précarisées, distillant un langage fidèle à un système d’inversion destructeur : elle présente les politiques écologiques comme l’ennemi des citoyens. L’écologie devient alors le prétexte pour faire croire que limiter les émissions, protéger la nature ou réguler les industries serait un frein à l’entrepreneuriat, à la mobilité et au développement économique. Cette rhétorique détourne l’attention des véritables responsables : les lobbies, les multinationales et les gouvernements qui n’agissent pas et transforme la défense du vivant en bouc émissaire pour des frustrations sociales légitimes.
Pas de pauvreté ? Cap sur les Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Le fascisme, c’est le refus systématique de protéger les droits humains et environnementaux. L’extrême droite, elle, incarne l’assurance d’un autoritarisme brutal, frappant les plus vulnérables au profit de lobbies et d’oligarques milliardaires qui morcellent la Terre en parts d’exploitation.

Entre populisme, multinationales et fractures internationales
Le discours populiste de l’extrême droite ne reste pas confiné aux frontières nationales. Il trouve un écho direct dans les débats européens, où certains États freinent ou affaiblissent les normes environnementales et le devoir de vigilance des multinationales. La Pologne et la Hongrie, par exemple, réclament des dérogations face aux ambitions climatiques de l’Union, invoquant la préservation de leur souveraineté économique et énergétique. Leur position critique la rapidité imposée par Bruxelles pour la transition énergétique et sert d’argument aux industriels qui souhaitent limiter leurs responsabilités.

La Hongrie, l’Europe et la conscience du vivant
Le positionnement de la Hongrie est complexe, car il s’enracine profondément dans l’histoire et la géopolitique. Sur le plan historique, ce pays semblait prédestiné à maintenir une posture modérée à l’égard de la Russie. Après la Seconde Guerre mondiale, il a subi l’autoritarisme de l’Union soviétique, avant de désirer, dès les années 1970, une ouverture vers l’Europe. Un retour à son histoire commune avec l’empire austro-hongrois.
Les guerres européennes, puis la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, auraient pu laisser derrière elles un champ de ruines ; elles ont au contraire fait naître l’espérance d’une réconciliation : celle d’une Europe de la paix. C’est cette ambition que partagent encore aujourd’hui la Hongrie et la Roumanie voisine, malgré les différends persistants entre ces deux pays liés par un passé dominé par l’ombre soviétique et des frontières convoitées par la Russie.
Un élément essentiel rapproche pourtant ces deux nations : leur indépendance. Elles n’ont pas été membre de l’Union soviétique. De ce fait, malgré la tutelle communiste, cela les a conduites à préserver une identité propre, refusant l’effacement. Cette volonté d’affirmation a ouvert la voie à un rapprochement avec l’Europe, scellant aujourd’hui leur ancrage européen, fragile mais réel.
La diplomatie et la culture européenne sont des leviers puissants pour rapprocher les peuples. La connaissance des uns et des autres, le dialogue, l’échange intellectuel et artistique peuvent affaiblir durablement l’influence russe sur la politique de l’Europe de l’Est. La jeunesse hongroise et roumaine incarne cette aspiration à un changement profond : elle veut vivre dans une Europe de la paix, ouverte, universaliste et écologique, consciente de ses responsabilités, et elle s’inquiète de la montée de l’extrême droite en Europe, notamment en France.
La France, considérée comme le pilier de l’Europe, porte sur elle le regard des autres nations. Elle a un devoir : maintenir vivante sa vision universaliste, demeurer le moteur de la réconciliation, au-delà des seuls contrats politiques, et considérer avant tout l’avenir des populations, leurs besoins essentiels pour prospérer. C’est par ses actions concrètes qu’elle peut faire grandir l’Europe dans un monde où sévissent des prédateurs, selon le terme utilisé par Emmanuel Macron à La Rochelle.
Ce système prédateur, visible ou dissimulé, exerce une influence profonde sur les dirigeants. Beaucoup se trouvent pris au piège d’un monde économique fondé sur une concurrence absurde, tiraillés entre la raison du cœur, celle qui appelle à défendre l’humain et la nature, et la pression d’une logique marchande qui les éloigne du sens. Pourtant, l’humain et la nature sont indissociables, et toute politique qui oublie cette unité menace l’avenir même de la planète.
L’homme pressent qu’il est le protecteur du vivant, mais aussi qu’il porte en lui cette part de prédation capable de détruire. Reconnaître cette vulnérabilité est essentiel. Car c’est dans cette conscience fragile, lucide, que peut s’enraciner la volonté d’agir ensemble pour le bien commun, en s’opposant à la cruauté des crises humanitaires à Gaza, au Soudan, et ailleurs, qui assombrissent notre temps.
Le chemin de la réconciliation et de l’espérance universelle passe par la liberté du vivant. Il faut comprendre que la nature n’a pas besoin de l’humain : elle renaît d’elle-même, portée par son énergie vitale : l’air, l’eau et la lumière.
Préserver cette énergie vitale est un devoir absolu. Toutes les énergies conçues par l’homme, qu’elles soient fossiles, nucléaires ou renouvelables, dépendent du vivant. Et le réchauffement climatique, en provoquant la crise de l’eau, menace même ces sources que nous croyons salvatrices.

La Hongrie, entre réalisme énergétique et ambitions vertes
La Hongrie demeure l’un des États européens les plus dépendants des ressources énergétiques russes. Pourtant, elle cherche aujourd’hui à réécrire son récit dans le domaine de l’écologie. Derrière une politique nationaliste se revendiquant d’un « réalisme économique », Budapest affiche une ambition européenne : accélérer la transition verte sans renoncer à sa ligne souverainiste et à ses relations conciliantes avec Moscou.
Selon le ministère hongrois de l’Énergie, « les investissements dans les énergies vertes à l’échelle industrielle ont placé la Hongrie au premier rang européen en matière de production solaire ». Dans un communiqué officiel, le gouvernement annonce la réforme du principal mécanisme de soutien aux énergies renouvelables, le KAT, instauré pour garantir le rachat de l’électricité solaire. Cette réforme vise à adapter le pays au « nouveau contexte de marché ».
Les tarifs d’achat indexés sur l’inflation seront ainsi suspendus pendant cinq ans pour les industriels, tandis que les producteurs photovoltaïques conserveront leur exonération de la « Robin Hood tax ».
En 2025, la capacité solaire hongroise atteint 4 100 MW, contre 3 110 MW en 2016, fournissant désormais un quart de l’électricité nationale. Une progression notable qui place la Hongrie parmi les pays les plus dynamiques d’Europe dans le domaine du solaire, devant la Grèce.
Un atout dont Viktor Orbán se sert comme levier politique face à Bruxelles. Il met en avant ces succès pour peser sur les négociations climatiques, tout en préservant sa dépendance au gaz et au pétrole russes.
La Hongrie s’impose ainsi comme un pont diplomatique fragile entre l’Europe et la Russie, un rôle doublement stratégique à l’heure où les équilibres et fortes tensions géopolitiques continuent de dicter, dans l’ombre, le rythme des politiques climatiques.
L’Europe face à sa fragilité
Si l’union fait la force, l’Europe peine aujourd’hui à l’incarner. Son unité demeure fragile, tiraillée entre des intérêts nationaux parfois divergents, particulièrement à l’Est.
Les fractures s’accentuent sous la pression du conflit en Ukraine, où les tensions géopolitiques, énergétiques et identitaires se mêlent. Cette Europe de l’Est, réactive et marquée par son histoire, oscille entre fidélité à l’Union et tentation du repli nationaliste.
Cette fragilité menace l’ensemble du projet européen. Une division durable affaiblirait considérablement la défense économique, politique et militaire du continent à un moment où Vladimir Poutine observe et entretient le déséquilibre européen.
Les puissances mondiales, dans ce contexte, semblent renouer avec une logique de blocs, cherchant à recomposer d’anciens empires dans un monde où chaque alliance dépend désormais des ressources des autres.
La Russie, malgré les sanctions et son isolement diplomatique, ne peut être totalement exclue du jeu mondial, notamment dans le domaine nucléaire.
L’avènement d’une Russie démocratique, libérée de l’oppression poutinienne, pourrait un jour redéfinir les équilibres énergétiques et sécuritaires du continent. Mais pour l’heure, la séparation s’impose, dans une guerre d’usure où la peur s’installe : celle de voir se rompre la digue fragile maintenant l’Europe et la Russie à distance.
Un choc suffirait pour que le tsunami géopolitique menace à nouveau la stabilité du continent.

Trump, la logique d’un capitalisme autoritaire
Sous l’ère Trump, les équilibres énergétiques mondiaux se recomposent autour d’intérêts stratégiques où le pétrole, le gaz et le pouvoir demeurent intimement liés. Le président américain, fidèle à une politique d’« energy dominance », encourage la relance des hydrocarbures et s’oppose aux régulations climatiques jugées contraires à la liberté d’entreprendre.
Dans ce jeu, le Qatar et les grandes multinationales comme TotalEnergies deviennent des acteurs-clés. Le Qatar, principal exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, consolide son partenariat avec Washington tout en diversifiant ses alliances en Europe. Quant à TotalEnergies, elle navigue entre engagement climatique affiché et impératifs économiques, investissant massivement dans le gaz qatari tout en poursuivant ses projets d’énergies renouvelables.

Cette triangulation entre Trump, le Qatar et les majors pétrolières illustre une vérité dérangeante : derrière les discours de transition écologique, la dépendance énergétique mondiale reste structurée par les hydrocarbures. L’Europe, affaiblie par ses divisions internes et la guerre en Ukraine, peine à s’affirmer comme puissance indépendante. Elle demeure à la croisée des intérêts de ceux qui façonnent encore le marché mondial de l’énergie entre pragmatisme politique, puissance financière et diplomatie du baril.

La jeunesse contre l’autoritarisme : la voie de la liberté
Le démocrate Zorhan Mamdani, élu maire de New York, ouvre la voie d’un changement porté par un souffle nouveau : celui de la jeunesse. Cette génération veut bâtir une société affranchie de l’oligarchie et de l’autoritarisme, rappelle Mamdani. Elle choisit le courage plutôt que le déni, la lucidité plutôt que le renoncement. Elle ose affronter les ennemis de la liberté. Ceux qui affaiblissent les droits humains et rejettent les politiques écologiques justes et durables.
« Que Trump monte le son ! », lance le nouveau maire, avec la fougue d’une jeunesse déterminée à se faire entendre. À quelques jours de la COP30, ce moment décisif résonne comme un avertissement : le déséquilibre menace de dominer, faisant reculer les progrès d’une écologie alliée aux droits humains.
Car Trump s’inscrit dans une logique obsolète et injuste, celle d’une exploitation sans fin du pouvoir pétrolier, une guerre géologique qui légitime la destruction, jusqu’à Gaza. Ce paradigme des prédateurs s’impose sur la scène politique, tandis que les premières victimes de ce cynisme énergétique sont des enfants et des femmes, pris dans le chaos des conflits armés.
L’homme, encore trop souvent, reste un barbare dessinant son pouvoir par la guerre, par le massacre des civils, par cette politique de la terre brûlée qui a traversé l’histoire de l’humanité. Mais elle ne doit plus être notre présent.
Si nous voulons vivre la paix, il faut oser la réconciliation humaine, à la hauteur du sens de notre existence.
La continuité de la guerre et de la pauvreté doit cesser.
Agir, c’est choisir la vie. La vie n’est pas une utopie. Ce matin, elle est là, réelle, coule dans nos veines.

Pourquoi les prédateurs domineraient-ils ?
Leur pouvoir repose sur la peur, la manipulation, la dépossession des peuples de la vérité et du droit de penser. L’autoritarisme transforme le désespoir en loi du plus fort. Il suffit pourtant de ne plus croire à l’illusion capitaliste, de se libérer des marchandises pour se défaire des marchands, de retrouver la liberté pour affronter la domination.
C’est un temps de résistance et d’existence.
Car la force de l’océan n’abandonne jamais : elle nous appelle à préserver l’extraordinaire : une planète de vie.
Les accords capitalistes de Trump avec le Qatar, fuyant la réalité du bouleversement climatique, ne sont qu’un mirage d’un monde à bout de souffle.
Pendant que les puissants contemplent, isolés dans leurs tours de verre, la tragédie du Soudan ou l’effondrement de Gaza, le véritable pouvoir s’élève : celui de ceux qui marchent pour la paix, pour la justice, pour le vivant.
Fédora Hélène

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