Ukraine – La paix à l’hiver

Ukraine

Je regarde la lumière

La terre froide, la plaine enneigée, le blanc, si pur, je marche pieds nus. Je touche le froid. Il enveloppe mon corps en silence. La guerre s’est tue. Plus un canon n’effondre le chant de la feuille qui frissonne. Seule, debout, je regarde l’horizon teint de blancheur, une lumière en brume.

Je laisse mon corps vivre, mes cheveux ondulés, la poudre blanche s’envole, et tournoie le temps. Le long voyage, je traverse les siècles, les champs immuables, les arbres majestueux aux mille ans, l’âge n’est plus que nôtre, l’éphémère passage. J’étais enfant et aujourd’hui, les pétales gelés retiennent les années. Le souffle de la paix emplit l’air de ma respiration. Immobile, seule, mes yeux pensent. J’enfouis mes mains dans la neige. Un corps à corps, échapper soudain à la douleur, la liberté parcourt mes veines. Les hommes ne sont plus. Plus un bruit au loin, ni demain. Je pourrais laisser couler quelques notes, et voir le sel et la chaleur faire renaître le printemps. Une goutte, le petit ruisseau déshabille la fleur de glace vêtue. La vie appartient aux rêves, la fleur de cristal orne ma main. La pierre précieuse brille au soleil levant. Un sourire, mon visage s’illumine, mes lèvres prononcent l’amour. Et s’éteint toujours le ravissant au rouge perçant la blancheur de mon teint. Une balle, la guerre venue troubler le vent froid se glissant contre moi.

Verrais-je, couchée dans la neige, les longs bois noirs en cortège réunis dans la plaine ?

Mon corps en étincelle se joint à la lumière, la vie se compte à l’infini.

Liberté s’inscrit quand chaque année sur la terre gelée apparaît la rose rouge se drapant à l’aurore d’un voile blanc brodé de fines perles, mon sourire et ma paix. Il vient jouer l’ami, un violon l’enveloppe, le son vibre et l’onde. La mémoire et le petit ruisseau. D’autres pas marquent le sol. Mon ami, mon amour, je ferme les yeux dans tes bras. Ma robe blanche en voile du bateau à l’ivresse des songes, ta tristesse en eau sur mon visage, il naît de nouveau le chemin, où tu sèmes dans le fin sillon de tes larmes mon corps vivant et mon cœur battant, légère, je pars. L’adieu en présent de paix, en promesse d’éternité, mon rire que tu entends, quelles notes de vie.

Fédora Hélène

©️ LiberTerra
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