Avalanche de Bombardements sur Gaza : Destruction des Hôpitaux et Zones Civiles Dévastées

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Le calvaire de Gaza : un quotidien de souffrance et de résilience

Les traumatismes sans fin, les bombardements en avalanche, plus aucun endroit n’est sûr à Gaza, la souffrance est là, partout, sans répit, la guerre ne laisse plus aucun refuge. 

Épuisée, la population est continuellement déplacée, reçoit des ordres d’évacuation, les tracts lancés par les forces israéliennes depuis le ciel ne déversant plus que le feu, des pluies de poussières brûlantes, les éclats d’obus en étoiles filantes, et l’épaisse fumée en brouillard d’hiver, sans espérance de renaissance. 

Les brûlures, ces blessures dramatiques, MSF a pu recueillir les témoignages de patients et de membres du personnel soignant de Médecins Sans Frontières travaillant dans la bande de Gaza. 

Des soignants au travail essentiel doivent également fuir pour sauver leur vie sous les bombardements israéliens qui font rage sans discontinuer. Sauver des vies, soigner dans des conditions d’urgence extrême, et avec peu de moyens, des civils grièvement blessés, des enfants subissant des brûlures par le feu surgissant d’armes dévastatrices utilisées dans des zones civiles.

Une guerre perdant le temps, il n’est plus de jours ni de mois, il est la terrible violence des bombardements, de l’insécurité permanente, des déplacements forcés, de la faim et de la soif. Il est le temps de survivre, de dépasser les traumatismes faisant trembler de manière incontrôlable, le cœur battant sans plus de contrôle, la pensée résistant à la peur, et s’effondrant devant les blessés, les morts, avant de reprendre le souffle pour avancer à la force de vivre. 

La terre est devenue une poussière ocre, les rues dévastées, les quartiers en ruine, les pierres et les obus, sous ce désert créé par la violence des bombardements, des corps ensevelis, des tombes oubliées, des cris de souffrance sont étouffés. Tous s’activent, survivants, toute vie est recherchée avec un espoir immense, une volonté de sauver, soulevant les lourdes pierres à mains nues, creusant la terre en sable. La douleur et la joie, quelque chose d’inimaginable, une émotion issue de la force de la vie, du choc de la violence extrême, et aucun mot ne peut définir exactement cet indicible courage du peuple Palestinien hissant des décombres un enfant, une femme enceinte, un chat, toute vie. 

Sauver, les médecins agissent dans cette urgence, quelques secondes pour faire naître un enfant au milieu des ruines. La vie a quitté sa mère, il sera un orphelin, et mille autres enfants le sont devenus au hasard d’un tir, d’un mur s’effondrant, du tonnerre éclatant, les bombardements israéliens en rage. 

Médecins Sans Frontières transmet les témoignages – C’est celui de Kalim*, Haider, membres de l’équipe et travaillant à la clinique de MSF pour les grands brûlés, et pour l’hôpital Al-Shifa. Des patients grièvement brûlés y affluent, des blessures de guerre provoquées par des éclats d’obus, des explosions. 

« Les patients que j’ai vus pendant cette guerre sont différents de ceux des conflits précédents. La plupart ont des brûlures profondes, avec des éclats d’obus. Beaucoup ont perdu un membre ou souffrent de plaies infectées. Je n’oublierai jamais l’odeur de l’infection – ça sent comme l’huile rance », a témoigné Kalim, MSF.

Le manque de fournitures médicales, d’eau, de médicaments, de moyens adaptés aux grands brûlés arrivant en grand nombre, des enfants brûlés, défigurés, la souffrance est incommensurable. Les armes dévastatrices que possède Israël, dominent et s’abattent sur les civils, dont des enfants.

L’indifférence des puissants, de populations de pays riches dévastent toujours plus l’humanité assistant à cette destruction cruelle de Gaza. 

« Nous recevions quotidiennement entre 30 ou 40 patients à la clinique, tout en prenant soin de plusieurs dizaines d’autres à l’hôpital Al-Shifa », explique Haider. Durant 40 jours, les soignants ont accompagné les patients, « jusqu’à ce que la situation devienne trop dangereuse. L’armée israélienne a commencé à avancer vers l’hôpital Al-Shifa, se rapprochant de nous ». 

Le 6 avril 2024, une mission de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) démontre que l’hôpital Al-Shifa, dans le nord de Gaza, est en ruine après 6 mois de guerre. Une évaluation faite lors d’une mission très complexe pour la restauration de l’hôpital, en coopération avec le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Service de lutte antimines de l’ONU (UNMAS), le Département de la sureté et de la sécurité de l’ONU (DSS) et avec le Directeur par intérim de l’hôpital. 

Une mission précédée par des demandes pour évacuer les patients et les membres du personnel soignant, qui ont été refusées, entravées ou retardées lors de 6 tentatives pour sauver des vies, sécuriser des patients et soignants.

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Hôpital Al-Shifa était avant les bombardements, le plus grand et le plus important hôpital central de Gaza. L’équipe de l’OMS a déclaré que « vu l’ampleur de la dévastation, l’établissement est complètement hors d’usage, ce qui réduit encore l’accès aux soins de santé vitaux à Gaza ». L’OMS souligne que la maternité, le service d’urgence et le service de chirurgie ont été gravement endommagés, ainsi que l’unité de soins intensifs néonatals a été détruite. 

La centrale de production d’oxygène de l’hôpital a été détruite, rapporte l’OMS, ce qui laisse qu’une seule unité de production d’oxygène médicale dans le nord de Gaza, à l’hôpital Kamal Adwan. Par ailleurs, au mois d’avril 2024, il n’était plus de scanner en état de fonctionnement dans le nord de Gaza, et les services de biologies ont été particulièrement réduits, ce qui compromet l’établissement de diagnostics corrects et augmente le risque de décès évitables, d’autant quand il est des personnes grièvement blessées par les bombardements. 

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Des tombes creusées à la hâte, peu profondes se trouvent près du service des urgences de l’hôpital d’Al-Shifa, et l’équipe de l’OMS a pu constater dans cette zone, de nombreux corps partiellement enterrés. L’équipe a signalé l’odeur terrible de corps en décomposition dans tout l’hôpital dévasté, soulignant, « il est indispensable de faire preuve d’humanité en respectant la dignité, même après la mort ».

La mort présente à Gaza, nous ne pouvons pas imaginer l’horreur que l’histoire retranscrira, et qui dès à présent envahit des quartiers entiers à Gaza. Le regard de l’histoire sera sans compassion pour l’indifférence, le soutien aux massacres perpétrés à Gaza par Israël.

Durant le siège de l’hôpital, les patients ont souffert de conditions de survie épouvantables en manquant d’eau, de nourriture, de médicaments, d’accès à l’hygiène, dans la peur, les cris de souffrance des patients, conscients qu’ils étaient abandonnés, autant que le personnel soignant. 

Abandonnés par les restrictions imposées par Israël, l’OMS alerte, entre la mi-octobre et fin mars, plus de la moitié des missions de l’OMS ont été refusées, retardées, entravées ou reportées. 

Puis, tous les efforts faits par les équipes de l’OMS pour assister, approvisionner l’hôpital Al-Shifa, ainsi que le complexe médical Nasser, ont été anéantis, l’année où l’OMS a célébré la Journée mondiale de la Santé sous le thème : « Notre santé, nos droits ». Les droits à la santé des civils à Gaza sont niés, leurs droits humains fondamentaux sont complètement bafoués.

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L’OMS souligne que sur les 36 hôpitaux principaux à Gaza pour servir plus de 2 millions d’habitants, seulement 10 fonctionnent, mais leurs services sont gravement limités. L’OMS demande à ce que le démantèlement systématique des services de santé cesse. L’OMS appelle également à l’ouverture de points de passage terrestre supplémentaires et de pouvoir traverser Gaza de façon sûre et plus directe. 

L’OMS alerte sur la famine qui entre dans Gaza, sur les épidémies qui se propagent et sur l’augmentation du nombre de blessés, sur l’entrave maintenue contre l’aide humanitaire. 

Des femmes, des enfants, des hommes, des familles sont décimées, des vies sacrifiées par l’extrême violence politique, par les ventes d’armes, une responsabilité lourde que portent les puissants, oubliant qu’ils sont des êtres humains, que le sang qui coule dans les veines de chacun d’entre nous, est celui de l’humanité, de la fraternité et qu’aucune bombe, plus dévastatrice qu’elle soit, ne pourra rompre. 

Ce sont des massacres qui se déroulent à Gaza, des actes torturants la santé sociale, physique et mentale. Haider, membre de MSF, témoigne des nouvelles dramatiques qu’il a reçu, « À ce moment-là, une autre forme de torture a commencé. J’ai appris que ma sœur et ses enfants avaient été tués à Gaza ? Je suis tombé en dépression. Puis, l’une de mes nièces et ses enfants ont été tués. Ensuite, dans le sud, mon neveu, sa femme et leurs enfants ont tous trouvé la mort lorsqu’un bulldozer a percuté leur maison. Cette semaine-là, vingt membres de ma famille ont été tués. Ma grand-mère, accablée de chagrin est morte peu de temps après. Quand tout cela est arrivé, j’étais vraiment dans un état de désespoir profond, mais j’essayais de continuer à travailler. » MSF a transmis son témoignage fort, bouleversant. 

« Ça suffit. Assez de tueries, assez de bombardements, assez de tirs. On peut reconstruire une maison, on peut reconstruire n’importe quoi. Mais ce qu’on ne peut pas faire, c’est ramener les personnes disparues. Elles ne reviendront jamais. » Haider, MSF.

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Le terme « victimes collatérales » est d’une violence crue. MSF témoigne de la situation début novembre dans les alentours de la clinique et des logements du personnel, où se réfugient 75 personnes, membres du personnel MSF et leurs familles, alors que les combats font rage dans les rues, « la situation était vraiment critique et nous avions tous peur. Si nous ouvrions la porte, il y avait des tirs et des coups de feu. Ils tiraient sur les gens dans la rue », témoigne Haider.

Des semaines très éprouvants, et s’ajoute aux tirs et bombardements, le manque de nourriture et d’eau, « nous n’avions pas assez d’eau pour nous laver ou pour boire. Nous manquions de nourriture. Deux semaines plus tard, nous étions complètement à court d’eau », explique-t-il. 

18 novembre, un convoi de MSF reçoit l’autorisation d’évacuer, et il se dirige vers le sud de Gaza, mais se trouve bloquer à un poste de contrôle israélien et doit faire demi-tour. 

Dans une des voitures se trouvent Kamil et Alaa Al-Shawaa, infirmier de MSF, ainsi que leurs familles. Roulant en direction de la clinique, à 500 mètres de celle-ci, sont positionnés deux tanks israéliens devant l’hôpital Al-Shifa, et plusieurs snipers sur les toits des bâtiments des environs. Le feu est ouvert sur la voiture, Kamil témoigne, « Les balles sont passées près de ma tête et une balle a transpercé celle d’Alaa. Il était penché, et sa tête s’appuyait sur le volant, près de mes bras, il m’était difficile de continuer à conduire, il y avait du sang partout. Je faisais de mon mieux pour tourner à droite vers les bureaux et suivre les trois premières voitures, qui avaient réussi à tourner avant qu’ils commencent à tirer ». 

Des témoignages très importants, douloureux, qu’il est primordial de prendre en compte, de transmettre pour que la nécessité de l’universalité de la paix soit toujours plus une urgence à accomplir. 

La violence que subissent les Gazaouis, déchire le monde tout entier. Quand l’un de nous est effondré, c’est le monde qui est blessé. 

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Juillet sous les Bombes : Gaza en Proie à des Bombardements Continus et des Conditions de Vie Déchirantes

Au mois de juillet 2024, les civils à Gaza continuent à subir des épreuves déchirantes, à subir des ordres d’évacuation d’Israël, alerte l’OCHA. 

Le 12 juillet, l’équipe de l’OCHA a participé à une mission sur trois sites de la ville de Gaza pour constater les conditions de vie des civils et pour évaluer les besoins des personnes déplacées de force suite aux derniers ordres d’Israël. 

Les civils manquent de nourriture, d’eau, de soins de santé et de protection, assure la mission dirigée par le coordinateur humanitaire adjoint pour le territoire palestinien, Scott Anderson en partenariat avec l’UNICEF, différents services des Nations Unies et l’ONG ACTED. 

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Les femmes ont témoigné des difficultés très importantes auxquelles elles sont confrontées. Le manque de vie privée, d’accès à l’hygiène, de produits d’hygiène, ainsi que les problématiques rencontrées par les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les difficultés à nourrir leurs nourrissons. Des mères vivent avec la peur, peur pour leurs enfants, et l’immense peine de voir leurs enfants souffrir de la faim. 

Le manque de carburant entrave gravement l’aide humanitaire, les efforts faits par les organisations pour fournir des services essentiels aux familles déplacées. 

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Seulement 25 % du carburant quotidien nécessaire aux actions humanitaires est entré dans Gaza jusqu’à ce jour du mois de juillet. Ce déficit en carburant provoque une baisse de près de 40 % de la distribution publique de l’eau, selon les aidants humanitaires. 

Les bombardements terrestres, maritimes et aériens continuent d’être signalés et selon le ministère de la Santé à Gaza, entre le 7 octobre 2023 et le 11 juillet 2024, au moins 38 435 Palestiniens ont été tués et 88 295 ont été blessés. 

Parmi les journées les plus dramatiques, on compte le 9 juillet, lors de la frappe aérienne touchant la zone près de l’entrée de l’école Al Mutanabi, dans la ville d’Abasan al Kabira à l’est de la ville de Khan Younis, 27 Palestiniens ont été tués et plus de 53 personnes ont été blessées. 

Le 9 juillet, 17 Palestiniens dont trois femmes, sept filles, cinq garçons et un homme âgé, ont été tués lors d’une frappe touchant une maison dans le nouveau camp d’An Nuseirat, à Deir al Balah. 

Le 9juillet, vers 12h10, 9 Palestiniens, dont une femme et quatre enfants, ont été tuées dans le bloc 4 du camp de réfugiés central d’Al Bureij, à Deir al Balah. 

Le 13 juillet, l’OCHA condamne l’utilisation par Israël d’armes sur les zones peuplées de Gaza, y compris dans les zones humanitaires, nommées par Tsahal, où de nombreux civils sont tués.

Le 13 juillet, Tsahal aurait tiré depuis les airs dans la région Al Mawasi à Khan Younis, où se trouve un camp rudimentaire accueillant plus d’une centaine de personnes déplacées.

Les munitions tirées ont touché des tentes de personnes déplacées, une cuisine alimentaire pour les réfugiés, et une usine de salinisation de l’eau, auprès de laquelle les réfugiés se rassemblent pour se procurer de l’eau, ce qui a provoqué la mort de dizaines de personnes.

De plus, les quadricoptères de Tsahal auraient ciblés des travailleurs d’ urgence, tuant au moins un travailleur de la défense civile et blessant plusieurs autres.

Selon le ministère de la Santé, au moins 71 personnes ont été tuées et plus de 280 ont été blessées.

Pas de Répit pour les Civils de Gaza : Leur Courage et Leur Espoir de Paix

Une seule journée à Gaza, et le soir se couche sur des femmes et des enfants disparus à jamais. 

Le 10 juillet, l’armée israéliennes a lancé des tracs depuis les airs pour informer les habitants de la ville de Gaza que deux « routes humanitaires » étaient ouvertes pour qu’ils puissent évacuer vers le sud. Une annonce faisant suite à deux autres similaires les 7 et 8 juillet, demandant à des dizaines de milliers de réfugiés d’évacuer immédiatement 19 blocs dans le centre de la ville de Gaza. 

Pas un jour de répit, les civils sont épuisés, traumatisés, et les enfants doivent tenir sans manger ces évacuations forcées. 

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Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric s’est adressé à la presse en déclarant que les combats et la destruction de Gaza de ces derniers jours étaient « vraiment choquants ». Il souligne que « les civils doivent être protégés et leurs besoins essentiels doivent être satisfaits, qu’ils fuient ou qu’ils restent ». 

L’Office des droits de l’homme de l’ONU dans le territoire palestinien occupé (OPT) se dit « consterné » par le fait que l’armée israélienne continue d’ordonner des déplacements vers des zones où « les opérations militaires sont en cours et où des civils continuent d’être tués et blessés ». 

Les établissements de soins continuent d’être détruits, à l’exemple de la clinique médicale SabhaAl Harazeen à As Shuja’iyeh, laissant plus de 150 000 personnes sans accès aux soins de santé. 

Actuellement, plus de 1,9 million de personnes déplacées dans la bande de Gaza subissent chaque jour des conditions de vie très éprouvantes, et la peur de mourir. Chaque jour, il est l’urgence de survivre, la peine pour ceux partis, et l’espoir de la paix. 

Fédéra Hélène

*les prénoms ont été modifiés pour la sécurité des personnes.

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2 réflexions sur “Avalanche de Bombardements sur Gaza : Destruction des Hôpitaux et Zones Civiles Dévastées

  1. Veules proxy, réfraction basées aux commodités d’habitus,

    Tares frappées au sceau de douteuses salonardes.

    « Every human being needs to have multiple roots. He needs to receive almost the whole of his moral, intellectual, and spiritual life through the intermediary of the circles of which he is naturally a part. »

    « Chaque être humain a besoin d’avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l’intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. » https://lamarante-des-artisans-francais.com/2024/07/14/au-bord-du-lit-des-tyrans/

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