
Le souffle des peuples blessés.
Dans les couloirs du métro de Paris résonnent les larmes de la Palestine, du Soudan, de l’Ukraine, de la pauvreté et de la nature meurtrie.
Ce poème est un cri silencieux, une prière pour la paix universelle, celle que portent les enfants du monde.
En hommage aux enfants de Palestine, du Soudan, d’Ukraine et d’ailleurs.
Demain, enfant, je te verrai sans les larmes de la douleur, juste celles de la joie. L’espérance aura posé la flamme de la bougie qu’on allumait chaque soir dans nos cœurs, chacun à mille pas de l’autre.
Et pourtant, si unis, la fraternité, plus forte que les tirs, que le souffle des bombes, que la poussière recouvrant les innocents. Cette nuit, je sais que tu m’entends. Toi, là-bas. Le sel a la même saveur à nos yeux, aux gouttes d’eau, en nouvelle mer, celle qui nous prendrait dans ses bras.
Ce voilier blanc naviguant dans la tempête, bravant l’orage pour arriver jusqu’à toi. On l’a tant dessiné dans nos rêves, aujourd’hui lointains, tant la terre tremblait déjà. Aujourd’hui, on l’appelle la Freedom Flotilla, mais hier, elle était cette voile blanche que des femmes et des enfants hissaient en liberté. Paix, sauvant la vie.
Le soleil ne se couche plus. La lune éclaire nos pas. Les ténèbres se sont évanouies. Enfant, là-bas, mes mains en prière : la paix sauve la vie. À chaque perle, je récite : la vie.

Poème
Sous terre
Ce matin, j’ai pleuré
En voyant le monde blessé.
À six pieds sous terre,
Je respire dans les couloirs
Du métro de Paris, le cratère.
Quand au-dessus de moi
La ville se noie, et je me noie.
J’ai trop de peine,
Mon corps ne remonte pas
À la surface, tombe mon pas.
Mes yeux, à l’ombre d’une fontaine,
Versent l’eau, et en prière
Je jette la pièce
Des vœux aux rêves,
Sans plus une trêve.
L’enfant au loin, endormi,
Le bruit des peurs
Sous ce ciel d’aujourd’hui,
Aux fumées épaisses, des cris
Le chagrin. Je vacille dans la nuit,
Entends battre le cœur.
Une rame, puis une rame,
À l’abri sous terre.
Mon cœur bat trop vite.
Le brouillard, le drame,
La paix résiste solitaire.
Les armes gravitent
Dans le ciel d’aujourd’hui,
Comme tombe la nuit.
Les étoiles lunaires,
Accrochées aux murs,
Le tunnel sans fin file.
Ici, en bas, la ville ;
Au-dessus, la blessure.
Je n’ai plus de refuge
Que la voix qui accuse
Les prédateurs en rois,
Les lions pour lois.
La Bible en deuil,
Sur le sol brûlé,
Je marche sous terre,
Où la croix couchée
Saigne en dernier recueil.
Fédora Hélène

Palestine, Soudan, Ukraine, les noms changent, la douleur demeure. Chaque guerre porte les cris d’enfants qu’on ne verra pas grandir. Chaque bombe, chaque famine, chaque exil détruit la demeure du vivant.
Et pourtant, dans le souffle de la terre, dans le tremblement du sol, j’entends battre la même humanité.
Celle des femmes qui tiennent la vie entre leurs mains nues, celle des peuples qu’on croit éteints mais qui résistent, celle de la nature meurtrie qui nous pardonne encore.
Le monde blessé appelle la paix, et la paix n’a pas d’autre visage que celui de l’amour.


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