Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation est venu ce jeudi 12 Steptembre à Granville, à quelques jours, de la Fête de la pépite Normande, la coquille St Jacques, rassurer les pêcheurs quant au Brexit et la possibilité de continuer à pêcher dans les eaux britanniques et sur les défenseurs de l’environnement marin, critiques envers la pêche et la pollution des mers.
Brexit « c’est flou, on se sait pas vraiment où on va » selon Didier Guillaume
Mais le gouvernement tient à convaincre , à Granville – qui fut le premier port morutier de France sous Louis XIV, d’où les Terre-neuvas partirent jusqu’en 1935, et qui est aujourd’hui le premier port coquailler français – que le monde de la pêche n’a pas à craindre d’être oublié par le gouvernement dans la changement fondamental qui va s’opérer avec le Brexit. Les pêcheurs sont aujourd’hui assurés du soutien du gouvernement, selon Didier Guillaume, qui appuie par le discours cette volonté de satisfaire les pêcheurs.
Un gouvernement qui ne tient pas à devoir affronter un mouvement de protestations émanant des pêcheurs dans un contexte complexe pour la pérénité de notre économie. Et, surtout dans le contexte social fortement troublé par le mouvement des Gilets jaunes, police, pompiers, urgentistes et autres qui tenaillent depuis de nombreux mois le gouvernement.
Deuxième obstacle pour le gouvernement, une politique de réformes qui coûte très chère, une opposition, comme celle des Centristes de droite, qui expose qu’il n’y a plus de moyens financiers pour assumer les réformes et tenir des engagements qui n’ont pas encore tenu leurs promesses comme le soulignait François Baroin, qui se positionna en soutien d’Hervé Morin lors de sa rentrée politique, lequel président de la région Normandie et président de l’association des Régions de France présidait et accueillait à Granville ce séminaire du monde maritime.
Alors, oui, l’inquiètude est majeure quant au Brexit, comme le souligne le Ministre de l’Agriculture, non seulement pour l’économie française mais aussi directement pour le gouvernement dont les opposants , même si l’intérêt général est de bon ton, ne manqueront pas de juger Emmanuel Macron.
Nous comprenons donc la venue du ministre de l’Agriculture pour apaiser les lourdes inquiètudes pour l’économie de la pêche en cette année du Brexit et ses propos insistants sur le fait que « Le gouvernement français est vraiment, vraiment complètement à vos côtés » martelle le ministre en empruntant des superlatifs pour convaincre « devant vous, derrière vous, pour vous pousser, pour vous entraîner » … Et, les politiques se souviennent du conflit musclé qui opposait les pêcheurs à la politique de Sarkozy.
Brexit, les pêcheurs vont pouvoir continuer à pêcher dans les eaux britanniques affirme Guillaume Didier.
Le ministre de l’Agriculture considère que la gestion et le devenir du Brexit est « flou » et il n’hésite pas à critiquer « le choix un peu fou de quitter l’UE qu’ont décidé les anglais« . Il souligne la position difficile du premier ministre anglais qui selon lui est « un peu bousculé dans son pays. »
Et affirme au monde de la pêche la position du gouvernement et du président Macron qui a « haut et fort » dit-il, rappelé que « la pêche ne sera pas la variable d’ajustements » et que « l’accord sera global ou il n’y aura pas d’accord ».
Le gouvernement français se veut ferme vis à vis de la politique anglaise et il estime que seule « une raison politique » et « sectaire » de la part des anglais, empêcherait la réalisation d’un accord entre la France et le Royaume-Uni.
Le ministre encourage les investissements et non d’attendre pour voir ce que donne le Brexit, à savoir s’il est avec des positions d’un durcissement des échanges ou s’il est souple avec les ambitions de l’économie française.
En effet, le gouvernement craint une baisse significative des valeurs économiques engagées, des porteurs d’affaires et donc d’argent pour l’économie française notamment dans le domaine marchand qui est l’essentiel de nos structures économiques. Le gouvernement français veut aussi que les États membres ainsi que les pêcheurs français soient unis pour affronter les éventuelles conséquences du Brexit.
« On aura beaucoup du mal à s’en sortir » (sic) dit-il « si l’ union est absente« , en d’autres termes si certains membres de l’UE jouent perso !
Un accord, la base d’un conflit
Un flou, une politique ferme où on évoque même des mesures de sanctions vis à vis de l’Angleterre si le gouvernement britannique n’accédait pas à un accord favorisant le commerce, la pêche française. Le ministre définit cette possibilité d’embargo. « Si on interdit aux bateaux français d’aller pêcher dans les eaux britanniques, peut-être que la France peut interdire un certain nombre de choses. » Puis, sur les îles anglo-normandes, en se perdant un peu dans son propos, le ministre rappelle que Édouard Philippe est normand et que le gouvernement suit « ce dossier de près » pour la Normandie.
Un flou, des négociations qui s’avèrent complexes et la menace sous entendue de la part de la France si les accords n’aboutissent pas favorablement.
Le Brexit reste « une inquiétude majeure », selon le ministre.
Le président Macron se veut être en position de dominant pour le Brexit à venir et l’accord qui sera signé entre nos pays.
Hervé Morin, Président de la Région Normandie rappelle que sont en jeu « plus de 20 milliers d’emplois dans le secteur de la pêche et induits« .
Une note d’ écologie
Le ministre Didier Guillaume assure que la pêche française est sûre pour l’environnement marin et répète que « la pêche française est sûre et durable« .
Il n’adhère pas aux constats et exigences des mouvements écologi(que, ist)es et dit que le gouvernement est aux côtés des pêcheurs contre ce qui pourrait être un « pêche bashing » dit-il comme cela est pour l’agriculture.
Didier Guillaume a peut être en tête la question du Glyphosate. À ce propos l’Autriche vient très récemment d’interdire totalement le Glyphosate sur son territoire, sans moratoire. Un des premiers pays de l’UE à le faire. Où en est le gouvernement français sur l’interdiction du Glyphosate ? Le ministre n’en a pas eu un mot.
Il s’est axé sur le positif de l’environnement marin qui, pour lui, se porte bien et qu’il n’y a pas lieu de s’ inquiéter quant au fait que les fonds marins seraient « raclés. »
FEAMP, QUID ?
Concernant les fonds européens comme le FEAMP, pas un mot a été dit.
Hervé Morin quant à lui souligne la création par la région Normandie « d’un fond d’économie bleue« , explique t’il, avec un partenariat avec « la Caisse d’Épargne et du Crédit Maritime« , cite t’il, pour permettre aux pêcheurs d’investir dans des bateaux neufs. Le projet compte sortir entre 4 à 6 bateaux neufs par an en Normandie.
Dans le domaine de l’écologie, Hervé Morin indique avec le partenariat de Efinor et la Région Normandie, la conception d’un bateau à hydrogène.
La Région Normandie serait la première de France à tenter cette évolution scientifique.
Conclusion
Un séminaire sous fond de lourdes inquiétudes sur le Brexit. Son économie et politique non définies clairement inquiète fortement l’investissement marchant pour l’année 2020. Elle pourrait voir alors apparaître une crise économique en France mais aussi en Europe. Union pour faire bloc contre les décisions britanniques est le moteur appelé en cas d’accord défavorable. Tout en étant conscient que la division pourra être et que chaque pays pourra décider selon son propre arbitre et intérêts. Une année difficile à venir. Le pragmatisme britannique régnera t-il en dominant, fier et indépendant sur son île qui était sur des guerres désormais ancestrales de conquêtes et de colonisations aux enrichissements économiques, où sera t’il cet effondrement prédit de notre économie capitaliste dans des enjeux politiques troubles ?
Les dominants se positionnent et la paix est celle qui se fragilise.
©Fédora Hélène

