Vivre
Petite maman sèche tes larmes celles qui ne coulent pas.
Je te rejoins.
Sur une plage en solitude, ton ventre rond est la Terre de ton enfant doucement bercé par ton amour.
Pour toi, petite maman, j’abandonne ce monde, traverse les océans comme un voilier aux nouveaux voyages qui s’en va au loin.
Loin de la violence des hommes se dresse la vie, sa grande voile blanche dans l’invisible de la force.
Fragile, une femme enceinte , fraglie le précieux, l’innocence, et le drame qui veut achever la vie.
Une femme enceinte violée.
S’abattent toutes les ombres, elles tombent des murs.
Une mère qui porte la vie, un prédateur lui impose l’angoisse de la mort.
Si ressusciter est cela : Vivre, aimer, après avoir traversé les vallées de violences.
Petite maman, toi, si calme, qui marche seule portant la douleur. Le silence. Et, l’océan t’accompagne, te montre la réalité de la vie, majestueuse, loin de la folie des hommes.
Petite maman sur ton visage, le froid de l’hiver de ce mois de décembre où ton Noël sera un viol.
Un homme voulant tué ton espérance, ta liberté, tout ton amour, un homme tuant.
Petite maman, cet homme violant ton corps pour tuer la vie.
Mon enfant protégé au coeur de l’amour.
Être vivante, mon bel océan, l’eau de mon corps berce l’enfant, le protège contre la violence, la haine qui s’abat de la main de son père. L’impossible douleur saisit toute vie, tout ressuscite au delà des crimes, au delà de la mort, l’océan est vivant.
Noël en lumière de paix au coeur des ténèbres, l’espérance plus forte que toutes les maltraitances.
Cette autre nuit, il entra dans la chambre où dormait cette petite maman son enfant en elle, le petit lit de son jeune enfant à côté, et cet homme ivre de haines, soulevant , renversant, le lit où une femme enceinte dormait.
Cette nuit où cet homme, il n’est plus un être humain, vient près d’elle et lui tire les cheveux, lui tord le bras, la main. Cet homme, sa haine froide, son regard empli d’une puissance à faire du mal, l’attaque. Il veut la violer encore, encore, les violences ne s’arrêtent pas et ne laissent pas de répit. Le regard désespéré d’une femme profondément blessée, une souffrance intense le transperce, elle le repousse dans un élan de survie, ce soir là, il s’arrêtera là.
Silence, tout tombe, les ombres des murs s’effondrent.
Cet autre soir, il rentrera, soulèvera la table du dîner et tout s’écroule au sol.
Il est cette ombre dominante. Des enfants, une femme enceinte, il est cette ombre sombre qui se dresse au bout de la table. Tout s’écroule, la vaisselle, le repas, tout s’effondre par terre.
Il hurle, il insulte, il menace.
Décembre dans la nuit, Noël, ton étoile qu’il déchire, la nuit, des innocents isolés, abandonnés à un prédateur.
Quel prénom peut-il avoir ? Il n’est plus un être humain.
Une femme enceinte, des enfants, seuls en pleine nuit sur une route de campagne, sans rien que leur corps pour armure, ils fuient un prédateur.
Il les suit, hurle, menace, insulte, son ombre dominante dans la nuit.
Il chasse.
Sauve moi, étoile d’espérance.
Donne moi la force, donne moi la force de vivre.
Il est là, il est l’ombre et les ombres des murs s’effondrent.
Souffle, souffle de vie, il faut reprendre son souffle.
Les blessures se font silence. Donner mes forces à mon enfant. Il est la vie, la lumière. Il est la beauté, un ange.
Nous échapper de ce monde de prédateurs, de leurs crautés, de leur indifférence.
Prendre ce bateau à la voile blanche et partir sur l’océan de la vie.
Quitter cette civilisation qui brise l’espérance.
Sans argent face à leurs fagots d’argent, ils te rendent prisonnière.
Quitter ce monde de prédateurs tissé avec des fils d’argent qui brisent la lumière et détruisent l’océan.
Mon océan, ma vie, toi qui apprend l’immensité, toi qui te repose doucement sur nos plages, toi qui vient vers nous, toi dont tout est issu, toi que les hommes blessent.
Toi qui console des pires peines, toi près de qui mes pas s’apaisent, toi près de qui ma liberté se crée.
Toi reflet de l’univers, toi l’oublié, toi ta source volée.
Les prédateurs tuent la vie, leur monde a mis en souffrance l’humanité.
Et, si je ne faisais qu’un avec ma Terre, mon Univers, mon Océan, et si cet homme violant une femme enceinte n’était que le reflet de cette civilisation de violences.
Je m’échappe, je pars, quitte cette société d’argent, d’ordres, de folies, de cruautés, d’absurdes richesses.
Je rejoins l’espoir, l’étoile de Noël, étoile Yémen, quand un enfant n’aura plus faim, qu’une femme ne sera plus violée, quitter ce monde inventé de nos sociétés, elles ont oublié d’aimer, abandonnent la liberté.
Fermer les ombres, elles se sont effondrées le soir où un prédateur a voulu tuer la vie.
Mon océan, je m’abandonne à ta vie pour porter la mienne et donner naissance .
Mon enfant, ange de paix, innocence pure et entière, le corps de ta mère martyrisée , tu lui as donné naissance par ta vie, elle est vivante.
Je ne renierai jamais ma foi pour plaire à ces cités.
j’ai vu le chaos de la haine. Je sais ce qu’est un homme sans amour.
Je connais les mensonges de cette civilisation, son commerce de tout sans limite, ces pas automates, en boîtes enfermées, prisonnières des mensonges, capables de cruautés.
Cette civilisation ne cède jamais à l’espérance.
Les cathédrales de notre humanité brûlent et nous appellent.
Je lance une bouteille à l’océan, « Vivre », son verbe est aimer , sa source est liberté.
©Fédora Hélène
©LiberTerra 2019
©Les hirondelles chantent en hiver
