Bordeaux, la Belle endormie est décidément bien réveillée !
Il est le mouvement des Gilets jaunes qui avait révélé le réveil de la Belle endormie à la suite des différents mouvements sociaux, dont Nuit Debout qui avait pris place en la révélatrice place de la République à Bordeaux lors de sa première nuit de mobilisation le 9 avril 2016.
Conjointement, il était les manifestations contre la loi travail et à ce qui allait perdurer la convergence des luttes, terme « convergence » repris en élément de langage par des partis qui sont opposés à sa dénomination première, les alliances entre différents courants de gauche, syndicalistes , politiques et manifestations populaires contre un système dominateur et capitaliste.
Aujourd’hui en ce mois de juin 2020, sont les élections municipales dans le contexte particulier d’une pandémie provoquant un état d’urgence sanitaire, une crise économique majeure et un questionnement civilisationnel profond marqué par une autre urgence primordiale, celle pour le climat, pour notre environnement, l’écologie.
Bordeaux – Le paysage politique d’une envie d’écologie forte et d’alternatives solidaires face à une conception d’un capitalisme vert en opposition
Une écologie qui est à la nature et qui selon un de ses pionners, aux États -Unis dans les années 1890, John Muir, se doit d’être profonde , à ce détachement avec l’économie, un système capitaliste, des intérêts politiques pour répondre au plus juste et efficace à la préservation de la nature.
La solidarité, la fraternité viennent en fondement de cette écologie qui rejoint la dimension d’universalité et considère essentielle le socle d’une alliance entre l’humain et la nature pour que naisse l’osmose primordiale à la continuité de la biodiversité et de notre humanité en équilibre avec ses besoins et les ressources de la Terre.
L’Alliance des gardiens de mère nature fondée en 2015 et confirmant sa constitution lors de sa première grande assemblée en octobre 2017 à Brasilia, rejoint cette fondamentalité d’écologie pure qui s’exprime par les peuples autochtones, dégagés d’ambitions de domination économique et politique dans la mouvance de la mondialisation.
Leur mobilisation depuis plus de 40 ans, leur fidélité à leur culture de la préservation de la nature transmise par leurs ancètres les placent en gardien de notre environnement à tous, car le respect de territoires protégés permet la sauvegarde du cœur de notre planète qui est notre essentiel besoin de respirer.
Le poumon, la respiration pour vivre et la pandémie de coronavirus révèle cette évidence qui pourtant s’écroule sous le poids d’une pollution impactant fortement la vie et mettant une harmonie entre la terre mère et nous-mêmes en déséquilibre suicidaire.
Plus qu’un symbole quand près de 48 000 décès sont en France chaque année par la pollution. L’étude réalisée par des chercheurs allemands assomment notre avenir si nous persistons dans la voie de « produire plus » puisqu’elle révèle qu’en 2015, il était dans le monde 8,8 millions de morts par la catastrophe de la pollution.
Ce chiffre glaçant nous révèle également que la notion de la vie a particulièrement changée.
Les progrès de la science ont été déterminant dans notre compréhension de la vie, de notre terre, de notre univers et cela est une révolution forte qui modifie notre mental, ses pensées philosophiques, religieuses, politiques et fait apparaître au cœur du bouleversement cette confrontation de l’humanité avec sa civilistation, son histoire prenant sa source dans le monde de l’Antiquité.
Tout s’entrechoque dans un espace temps immaîtrisable, et qui reste un inconnu majeur.
Les politiques établissent des paramêtres de références, des repères sur ce qu’ils connaissent et qui les rattachent à une maitrîse virtuelle des situations actuelles.
De même, les scientifiques ont démontré par l’évènement de la pandémie leurs fortes rivalités, analyses différentes, et le fait également qu’ils ne savent pas, qu’ils sont eux-mêmes dans une inconnue les dominant alors que le système les avait placés en dominateur des connaissances de notre humanité et en ce qui nous rassure car nous pensons savoir, déterminer et dominer notre environnement , la nature.
La réalité est : nous avons tout à apprendre. Un début sans fin, une connaisance qui peut à tout moment être remise en cause par un événement surgissant, par un bouleversement actif s’accélérant et précipitant nos sociétés dans une course où il nous paraît hors déni difficile de tenir la distance face à un bouleversement planétaire.
Nous pressentons cela, nous le vivons par la pandémie, une crise économique majeure, sociale, écologique, philosophique, scientifique, toutes les arcanes qui forment l’architecture de notre civilisation sont ébranlées.
Face à un tel choc que nous ne pouvons réellement mesuré tant il est fondamental et immense, nous sommes contraints à poursuivre avec des données que nous avons inventées comme l’argent et donc nous peinons à nous libérer.
Un endoctrinement, des siècles d’économie marchande et guerrière, la conviction qu’aucun autre système n’est possible, enferme d’autant notre mental et le confronte à une réalité dont on ne peut pas s’échapper. Le capitalisme devient le modèle incontournable, qu’aucune force ne pourra arrêter.
Nous sommes alors entre l’ancien monde, un conservatisme qui semble être salvateur car il a fait ses preuves, et le nouveau monde qui peine à éclore en douceur et qui pourrait décider de se précipiter dans notre présent par d’autres évènements majeurs tel que celui que nous vivons avec le coronavirus.
Les élections municipales à Bordeaux ont cette singularité de mettre sur la place publique ces révalités de système qui s’opposent et la nécessité de s’éveiller à une autre conception politique, à se détacher de l’emprise de l’histoire pour qu’apparaisse une respiration, cet essentiel de respirer.
C’est alors les écologies qui s’affrontent puisque chaque candidat met l’écologie en son programme politique.
Bordeaux – Un deuxième tour en affrontement fort
Certainement que les trois candidats qui sont pour le 2 ème tour aux élections municipales de Bordeaux ont de bonnes propositions pour l’écologie mais il est une imposssiblité de les mettre en commun, de les unir car il y a cet affrontement culturel de la politique, de l’élection, de celui qui dirige, qui est le chef, et qui veut revendiquer une légitimité.
Une légitimité qui se place presque sur le même podium lors du 1 er tour entre Nicolas Florian, maire sortant LR et Pierre Hurmic, candidat pour la liste à dominante écologique et de gauche « Bordeaux Respire ».
Il est au 1er tour : Nicolas Florian → 34,56 % – Pierre Hurmic → 34,38 % – Thomas Cazenave → 12,69 % – Philippe Poutou → 11 %
Un 2ème tour le 28 juin, et il est le sondage Ipsos Storia réalisé pour Sud Ouest, France 3, France Bleu Gironde, TV7 et publié dans la presse qui affiche Nicolas Florian, uni par un accord signé le 3 juin avec Thomas Cazenave LREM, en tête avec 49 % des intentions de vote, 40 % pour Pierre Hurmic creusant ainsi l’écart entre eux par rapport au premier tour et 11 % pour la liste de Bordeaux en Luttes qui maintient son résultat du 1 er tour, démontrant un électorat qui compte être présent à Bordeaux, qui compte faire entendre sa voix.
Un 2 ème tour sous la pression du déconfinement, des conditions d’une campagne électorale régie par les mesures sanitaires strictes, peu de temps pour réaliser des actions permettant une visibilté des candidats, une pandémie qui dans sa continuité de révélatrice marque plus fortement les inégalités entre les candidats, leurs moyens financiers, leur position aux sein des réseaux économiques, politiques, associatifs qui sont instaurés dans une ville, dans l’histoire de celle-ci. Il est également à Bordeaux l’image d’une personnalité forte tenue par Jacques Chaban-Delmas qui fut maire de Bordeaux de 1947 à 1995 et qui imprègne la mémoire collective.
L’histoire qui vient ancrer la politique actuelle, l’alliance de ce qu’on maîtrise, conserve la puissance de familles, réseaux et l’idée de nouveauté, d’innovation dans les éléments de langage. C’est ainsi qu’apparait sur la liste de Nicolas Florian, Guillaume Chaban-Delmas, petit-fils du maire historique de Bordeaux.
Un rappel à ce qui rassure, pense fortifier par un édifice ancien, tenir ses promesses avant même que les engagements présents soient tenus, prouvés par des actes, car il est cette mémoire collective d’une personnalité ayant marqué l’histoire d’une ville, son expantion , ses modifications tel que le quartier Mériadeck restructuré et devenant celui des affaires , d’un modernisme qui promet une prospérité économique.
On fidélise, on revient à ce qui scelle et conforte l’avenir dans cette progression en mouvement continu d’une hiérarchie de pouvoirs établis depuis des décennies.
Si nous revenons sur les émotions, il était le tragique, le drame de la seconde guerre mondiale, la reconstruction. Et il est aujourd’hui, une pandémie imprégnant notre présent et notre histoire par cette identité de première fois qu’un tel évènement intervient dans notre société ; et par ailleurs, il est une crise économique que les politiques annoncent comme particulièrement redoutable et dépassant en gravité les précédentes.
À partir de cet instant la présence du petit-fils de Chaban-Delmas apparaît d’autant plus forte . Il est en symbolique comme le pont entre l’histoire et l’avenir, ce qui rassure, permet de traverser en toute tranquilité d’une rive à l’autre. Il peut être celui qui incarne l’esprit de confiance, de bienveillance face à la crise car il représente les convictions de reconstruction en parallèle de l’après guerre, de la référence à de Gaulle, à l’élan gaullien qui a porté l’économie de la France vers les jours heureux.
L’idée d’union, de rassembler, tous les vecteurs émotionnels sont rapportés et l’accord avec le candidat LREM, renforce ce sentiment d’appartenance, de fidélité tout en ayant la dimension de l’écologie, de conditions économiques nouvelles par les réformes emprises par le gouvernement.
L’illusion est prégnante et ne peut que porter Nicolas Florian en tête des sondages et par cette garantie pour les familles qui comptent à Bordeaux que tout demeure à l’identique sans basculement majeur qu’un autre candidat détaché de cette emprise n’observerait pas.
Le système des verrous, garder le pouvoir, à une place forte d’autant en tant de crise grave.
Mais l’illusion s’arrêterait-elle à cette confiance d’être élue ou se ressentirait-elle fragilisée et voulant garantir à tout prix sa position de gagnante ?
Pierre Hurmic candidat de la liste « Bordeaux Respire » a fait part dans un communiqué de sa volonté à recourir à une procédure urgente à l’encontre de Nicolas Florian.
Que se passe t-il dans la campagne pour les élections municipales à Bordeaux ?
Rien ne va plus dans la campagne électorale bordelaise suite à des mails envoyés à des habitants et électeurs bordelais et LiberTerra a eu accès à un de ces mails.
Il est sous l’intitulé Nicolas Florian , maire de Bordeaux, Thomas Cazenave, avec le logo de « Union pour Bordeaux » et en petit , la mention « Municipales – 28 juin » indiqué que « les mesures seront prises pour permettre au scrutin de se dérouler dans les meilleures conditions sanitaires. C’est mon devoir de maire d’y veiller » y déclare Nicolas Florian qui signe ce mail . Puis , il est précisé qu’il est la possibilité de « donner votre procuration », « si vous ne pouvez être présent le jour du vote » et qu’il est donc dans ce cas de pouvoir « vous inscrire ci-dessous pour que mes équipes prennent contact avec vous et vous mettent en relation avec un porteur » À la suite de cela, il est un encadré avec la mention « Je souhaite établir une procuration » et c’est là que la problématique est soulevée car ce lien aboutit à une fiche de renseignements à remplir et figure un encadré mentionnant « j’ai besoin d’une procuration pour Nicolas Florian le 28 juin ».


Selon le communiqué, le Directeur de campagne de Pierre Hurmic déclare que Nicolas Florian est à travers ce mail « soucieux d’assurer les meilleures conditions sanitaires de l’élection, tout en sollicitant, […] que contact soit pris avec son équipe en vue d’obtenir des procurations au profit du candidat Florian ».
« Bordeaux Respire » considère que par cette visibilité par mail, ce style de communication mélange « informations institutionnelles et propagande électorale, de nature à créer une confusion dans l’esprit des électeurs ».
De ce fait, il a été rédigé une procédure urgente demandant qu’il soit fait « interdiction sans délai, à Nicolas Florian, maire de Bordeaux et candidat à sa réélection, d’envoyer tout courrier, tout mail et de cesser toute communication « entretenant la confusion », déclare le communiqué.
Une vive polémique et Nicolas Florian contacté par LiberTerra concernant cette procédure urgente n’a pas souhaité communiquer sur ce sujet .
De son côté le Directeur de campagne de Pierre Hurmic indique à LiberTerra que « la forme même de ce document (mail) peut introduire en erreur » ce qu’on pu ressentir des Bordelais alertant la liste de « Bordeaux Respire » en trouvant « scandaleux ce qui se passe » selon le Directeur de campagne de Pierre Hurmic. Et qu’il est par ailleurs, selon lui, le souci de l’en-tête de ce mail qui « reprend une forme très ressemblante du logo de la ville » ce qui semble être « des éléments assez pernicieux de nature à induire en erreur le destinataire du message»
« Cette procédure a été signifiée à la mairie de Bordeaux vendredi soir » indique-t-il.
Rendez-vous est donné lundi 22 juin à 14 heures pour l’audience de référé dont le Président du Tribunal Judiciaire de Bordeaux a été saisi.
« L’esprit d’une compétition politique, c’est manifeste » indique le Directeur de campagne de Pierre Hurmic
Cet esprit de compétition, ce terme de « compétitivité » que l’on retrouve systématiquement dans les discours économiques d’Emmanuel Macron et de son entourage définit cet attachement à une politique de système, de lobbies, de concurrents, de « profits » mot récurrent des discours économiques, de « marchandisation » dont parlait Philippe Poutou lors d’un entretien avec LiberTerra et en opposition, se différenciant en réponse engagée, sont des alternatives écologiques et solidaires avec la liste de « Bordeaux Respire ».
Ainsi que d’autres alternatives présentes avec une priorité pour les transports gratuits pour tous, une orientation vers les « besoins fondamentaux de la population » comme le rappelait Philippe Pouton avec la liste « Bordeaux en Luttes ».
Une volonté pour une écologie vers des actes concrets et répondant à l’urgence climatique, avec une expérience écologique depuis plusieurs années et face à ces candidatures des structures politiques prenant pour acquis, valeur sûre un capitalisme acharné, qui domine au sein des États.
La commune en communauté, en bien commun à tous où chacun peut y vivre, s’engager, est comprise comme un membre du pouvoir en place, une prolongation du gouvernement au sein des territoires et non indépendante des choix et décissions imposés en tout point par le gouvernement et voulant aller vers une autonomie alimentaire essentielle.
Aller vers une démocratie directe répondant aux besoins primordiaux des habitants, en connaissance du territoire et prenant en compte toutes les catégories sociales, faisant passer en premier une nécessité écologique avant les intérêts politiques et lobbies qui entreprennent une écologie qualifiée de superficielle et où il est de « produire plus » donc l’antithèse de l’écologie au service de la Terre, du respect profond de ses ressources pour que soit possible la seule valeur réelle qui compte, la vie.
La crise économique sera révélatrice du problème de l’alimentation. Les prix sont actuellement catastrophiques et cela a aggravé les conditions de vies des plus vulnérables.
Des Collectifs et associations bordelaises ont constaté comme le Collectif « Les gratuits » – Gironde Solidarité qui déclare à LiberTerra, le fait qu’au début du confinement, il était des étudiants pauvres, des personnes précaires, des SDF, qui avaient faim et qui étaient restés sans manger pendant deux jours.
Cette privation de nourriture est récurrente dans notre pays et le préfet de la Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc, aurait évoqué le 18 avril dans un mail, selon le Canard Enchaîné du mercredi 22 avril, la gravité de la situation en parlant des risques alimentaires et de ce qui pourrait advenir, des « Émeutes de la faim ».
France – Une situation critique se prononce et s’affirme dans le monde.
Nous sommes peut-être plus à la croisée des chemins où deux choix sont proposés mais sur le chemin menant à une seule issue. Si nous sommes sur l’espérance que tout est possible pour reprendre l’élan d’espérance de Nelson Mandela, et qu’il est de sortir du carcan politique enfermant, voulant jouer la carte du capitalisme et du vert et qui au final est toujours dans l’illusion.
Ce qui provoque un mal être, un ressenti négatif, et l’affaire des mails durant la campagne des municipales de Bordeaux, imprime cet état, cette inefficacité pour avencer en confiance vers un monde qui nous sourit.
Qu’est-ce qu’obtiendront les politiques se basant sur des procédés anciens qui n’incluaient pas la dimension écologique et qui étaient sur une volonté de puissance économique, de PIB fort sans conscience des dégâts que cela a commis pour notre environnement, nos possibilités de progresser en toute quiétude.
Croire que l’on peut toujours « Travailler plus pour produire plus » Macron, pensant rattraper un temps qui est passé, rembourser une dette astronomique qui évoque le 19 juin 2020 , le chiffre de 2 458,5 millards d’euros et gagner en puissance économique par une ambition de profits, tout en préservant la nature, paraît être une dangereuse folie.
Le temps n’est plus forcément à pouvoir se permettre de renouveller des erreurs, ni de créer une deuxième pollution par un capitalisme qui se déclinerait en vert.

Une perte de temps précieux, est le sentiment que peut laisser des pratiques électoralistes dépassées allant sur la course à séduire des électeurs.
Le Chef Raoni était venu à Bordeaux invité à l’éco-festival bordelais Climax le 4 septembre 2019 , rencontrant Nicolas Florian et poursuivant par une grande première en sa présence à une conférence publique à Darwin le 7 septembre.
Il avait été l’invité essentiel au G7 le 26 août à Biarritz où il rencontrait Emmanuel Macron.
L’Amazonie subissant des incendies gigantesques et les projets de constructions de barrages hydroélectriques immenses.
Bordeaux, les Bordelais-es peuvent alors se référer à cette mémoire collective et se rassembler autour d’un projet écologique et solidaire mettant en primauté une alliance entre nos sociétés et la Terre.
Qu’il soit en préférence un respect sincère de l’humain, de ceux vulnérables comme la Terre nous démontre sa fragilité et son incroyable énergie de vie en alliance fondamentale avec ceux et celles souffrant d’un système prédateur. La violence politique qui s’impose dans le monde a toujours provoqué les plus grands drames.
© Hélène Carion

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