Adriana est acquittée ! La légitime défense est reconnue. Une belle victoire porteuse d’avenir pour toutes les victimes de violences conjugales et sexuelles
Les faits
Adriana Sampaio avait été condamnée en première instance à 7 ans de prison après avoir protégé sa fille âgée de 18 ans brutalisée et menacée de viol par le mari d’Adriana qui portait cette menace également envers sa conjointe.
Adriana après avoir tout tenté pour calmer cet homme violent a saisi un couteau, en état de légitime défense, pour sauver son enfant. Le drame de la violence conjugale qui martyrise des êtres humains car elles sont des femmes, des filles, sans oublier que des garçons en sont victimes par ces pères prédateurs, a conduit au décès du mari d’Adriana qui en état de légitime défense porta un deuxième coup de couteau à son conjoint en train de commettre des violences.
Le 3 novembre dernier s’ouvrait l’audience en appel et la mobilisation d’associations féministes, de la communauté Les Effrontées, de collectifs, de la création d’une tribune #LibertéPourAdriana où figurent nombreux politiques et personnalités du monde culturel, cimentent la lutte pour la liberté pour Adriana dans le cadre du respect des Droits humains, du respect des Droits des femmes.
Le 5 novembre à 21 heures le tribunal rendait sa décision , Adriana est libre et innocentée !
Aujourd’hui, la victoire est là, Adriana est acquittée !
La bonne nouvelle est un baume au cœur pour Adriana, ses enfants, la lutte féministe, les Effrontées et leur vertueux combat, mais également pour toutes les victimes de violences conjugales et sexuelles.
Un signal fort est envoyé aux prédateurs – Les victimes de violences conjugales et sexuelles sont reconnues !
Une justice qui doit continuer à s’améliorer
Nous savons que les procédures judiciaires suite aux plaintes portées par les victimes de violences conjugales sont difficiles et éprouvantes surtout quand elles sont vécues par des victimes vulnérables, parfois en détresse et souffrant de traumatismes, de stress-post-traumatique. Nous savons également que les victimes se trouvent à devoir dépasser chaque jour une douleur, ne plus être libre de vivre sans à devoir surmonter les traumatismes pour survivre, et que les situations d’isolement, de précarité, souvent mères isolées, demandent à ces femmes beaucoup de courage, de dépasser encore un épuisement, d’avoir la force de témoigner , et de continuer à avancer dans la vie.
Aujourd’hui, un espoir grandi pour toutes les femmes est grâce à la lutte féministe
La justice vient de se faire témoin de justice et cela est un espoir important pour toutes les victimes qui ont vécu des violences, et sans oublier les enfants qui en ont souffert et qui ont vu leur mère souffrir.
Il est souvent une plainte portée par une victime alors que derrière elle, il est des victimes d’un prédateur. Il est de reconnaitre qu’ une femme victime de violences conjugales et sexuelles par ces viols conjugaux abjects, criminels, vit une souffrance en tant que femme mais également en tant que mère; et qu’il est également les enfants victimes de ces hommes violents qui menacent toutes les personnes vivant au domicile. Le prédateur se considère « chez lui » et comprend tous les membres de la famille vivant « chez lui » comme étant sa protiété.
Il n’est d’oublier que ces femmes victimes subissent une violence inouïe et cruelle par l’ampleur et la gravité de leur impact dans la vie d’un être humain. Des violences qui sont de celles capables d’anéantir un être humain tant elles prennent tout l’être : l’esprit, le corps, la vie entière et la prive de ses droits humains fondamentaux.
Des prédateurs qui aggravent souvent leurs actes lorsque leur conjointe est enceinte en situation d’extrême vulnérabilité et la justice doit véritablement prendre en compte que la vie de toutes les victimes est précieuse comme celle de tout être humain, mais qu’elles ont en elle cette force de vie, cette énergie d’avoir échappé à la mort.
Car, il s’agit bien de cela, un prédateur inflige une angoisse de mort à sa proie dans ce sadisme de lui envoyer ce message, « Je te tue cette fois ou pas » , de décider de la vie ou de la mort d’un être humain croyant que sa vie lui appartient et étant conforté dans sa criminalité par le patriarcat. Ce qui fait que les victimes n’ont aucune issue si ce n’est leur force de vivre, leur force d’aimer leurs enfants, la vie.
Les féminicides sont cet acte de négation de la vie d’une femme. Pour un prédateur , elle n’a pas le droit de vivre, et il est ce long processus de violences que subit une victime qui en réalité est toujours en danger car le prédateur maintient cette emprise de «Je peux te tuer et je te tue » car il est deux morts, celle psychique et celle physique. Et c’est là que le terme de victime prend tout son sens de courage, de se reconnaître victime pour sortir de l’emprise d’un prédateur même si la victime tente de se libérer en permanence, à chaque seconde des violences qu’elle subit, mais retenue prisonnière par l’état de choc, la peur, la privation de liberté, la précarité, l’isolement, tous les paramètres qu’un prédateur-pervers va mettre en place sans oublier que le prédateur va odieusement manipuler sa proie, se victimiser, va devenir la victime, celui qu’il faut aider et la véritable victime est niée, effacée.
Face à nos systèmes dans lesquels se développe le caractère toxique des hommes violents, l’acquittement de Adriana est une avancée très importante non seulement en matière de droit mais aussi en matière d’humanité.
La justice doit poursuivre son soutien aux victimes, leur apporter toute sa protection. Être aujourd’hui par cette métaphore, à « Prendre dans ses bras les victimes » de violences conjugales et sexuelles, de les protéger, de leur permettre d’avoir le droit à la résilience, d’avoir confiance en la justice, d’être entendues quand elles alertent et d’obtenir le droit à la justice par la reconnaissance.
Nous savons que la reconnaissance, c’est la vie qui la donne mais nous ne pouvons grandir, construire un monde meilleur en acceptant qu’un homme puisse martyriser une femme, un enfant. Et la justice est là pour affirmer qu’un prédateur ne peut demeurer impuni car il le conçoit comme une permission à recommencer, un droit, et que sa violence est toujours exponentielle, devenant de pire en pire et qu’il est dangereux pour l’ensemble de la société.
Être ensemble pour anéantir le patriarcat
Nous devons anéantir le patriarcat et pour cela nous avons besoin d’être ensemble pour aller plus loin, plus fort et rendre possible pour 2030, l’engagement de l’ONU – Zéro violence faite aux femmes.
Pour Adriana, un nouvel avenir est là !
Pour Adriana , il est maintenant le temps d’obtenir des dommages et intérêts pour les deux ans de détentions provisoires effectués. La justice ne peut s’accomplir que totalement en respect de la vie.
Longue et belle route à Adriana.
© Fédora Hélène


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