« islamo- gauchiste » – L’extrême droite gagne la scène politique
Les thèses d’extrême droite reposant sur l’expression « Islamo gauchiste » sont à leur répétition constante depuis les années 90 où il est pointé du doigt l’insécurité, les quartiers, l’Islam. Les politiques de droite entretiennent un phénomène de peur, de violences, un climat discriminant , et les villes à commencer par Levallois dès le début des années 90 s’équipent de caméras de surveillance et se dotent d’une police municipale pour répondre aux ambitions sécuritaires.
Une volonté de correspondre à des critères de services créant également une valeur marchande pour une clientèle aisée appelée à venir s’installer. À l’image des quartiers résidentiels sécurisés aux États-Unis, les opérations immobilières et de rénovations intègrent d’établir la sécurité en avantage majeur . Les sociétés de sécurité fleurissent et s’imposent jusqu’à être intégrées à la surveillance globale qui apparaît dans de multiples infrastructures. Incontournable , la sécurité prend place partout tout comme le matériel sécuritaire. Les portiques de sécurité anti-fraude apparaissent dans les magasins et s’imposent aujourd’hui dans les grandes gares.
La politique sécuritaire peuple les discours des candidats aux élections et certains français-es sont réceptifs à ce dangereux art des manipulations qui prend sa source dans le racisme , les discriminations, les inégalités et mettant face à face les classes moyennes à modestes qui se trouvent alors fortement divisées.
Les uns contre les autres, la confiance perdue, le refus d’accepter les différences, d’apprendre des autres cultures, puis un colonialisme qui se perpétue différemment, mais qui n’a pas réellement cessé , la volonté de garder le pouvoir coûte que coûte, une certaine méchanceté développe de manière inquiétante le verbe , séparer.
Séparer et en faire l’objet de la communication, c’est ainsi que nous pouvons émettre l’hypothèse que Frédéric Vidal a lancé en calculant les réactions à venir la polémique sur l’islamo-gauchiste en assurant diligenter une enquête faisant du CNRS , le juge. Forte de sa légitimité puisqu’elle est elle-même du monde des universitaires, valorisant de cette manière ses soutiens.
De son intervention sur Cnews, puis à l’Assemblée, puis dans un entretien avec le JDD, elle confirme la réalisation future d’une enquête au sein des universités , qu’elle nomme « étude », en soulignant le but louable de celle-ci, selon elle et précisant son soutien aux étudiants en difficulté financière, en souffrance psychique.
Frédéric Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du sérail universitaire, biochimiste devanant présidente de l’université de Nice-Sophia-Antipolis, ne démissionnera pas malgré la tribune dans le Monde , malgré une pétition en ligne demandant sa démission. Elle appliquera sa décision car la surenchère d’annonce, le besoin d’occuper la scène politique en permanence, la communication à outrance fait partie de la campagne présidentielle comme les animations d’Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à lancer des défis à des youtubers. En Marche a besoin de séduire tout azimut pour penser continuer à posséder les clés de l’Elysées.
L’extrême droite soutenant la ministère de l’enseignement supérieur, Emmanuel Macron peut penser que la politique sécuritaire est loin de s’essouffler bien au contraire.Dans les difficultés économiques, un peuple se concentre généralement pour le maintien des propriétés, et la première est celle de l’argent, de son commerce, des profits , de la propriété à devoir garantir. Le fascisme s’impose pour garantir un pouvoir immuable où tout est fait pour mettre une démocratie véritable en échec. Le système est conçu pour l’exclure d’autorité et concentrer le pouvoir sur ce qui convient à sa progression.
Si la volonté est d’acquérir un tel régime politique, toutes valeurs de démocratie, de réconciliation , de diplomatie seront mises en échec. Il ne sera jamais une réussite d’un plan banlieue après quarante ans de plans variés, ni celle de l’accueil des réfugiés, des mineurs isolés, des plus vulnérables et le pays continuera à se fractionner faisant de la société , une terre d’exclusion. La pandémie ne fait que révéler un système politique, économique pourri qui attise les haines, et met la paix en danger. Il est tout le temps le terme de guerre qui est maintenu et si les conflits ne sont pas sur notre territoire , ils se produisent ailleurs et créent des crises humanitaires qui en 2021 pourraient être la pandémie faisant de notre monde celui « perdu ».
C’est la signification du terme inventé « islamo-gauchiste », tout devient dangereux, et la perversité du langage s’affirme pour devenir l’accusation.
Séparer , la raison première du pouvoir pour exister
C’est ce que s’appliquera à faire Macron en annonçant l’aide de 100 euros par enfant sous conditions lors du confinement et non une aide donnée à tous les enfants. En réalité, le gouvernement accorde près de 30 centimes par jour durant un an à chaque enfant recevant l’aide. Laquelle ne pouvait que fondre comme neige au soleil puisque les prix de l’alimentaire ont augmenté. De ce fait les enfants n’ont pas vu une amélioration de leur quotidien mais le maintien d’un seuil de pauvreté avant que celui-ci chute une fois les 100 dépensés pour quelques produits alimentaires et d’hygiène.
Pourtant cette aide fera polémique car elle n’a pas été accordée à tous ceux qui sont en difficulté. L’art de diviser et non celui de la solidarité. Les inégalités de plus en plus fortes éloignent l’espoir de la paix.
Le pouvoir à droite en dominance
Les universités pour certaines seraient le terreau des gauchistes , tandis que d’autres s’afficheront comme de droite. Une division constante qui puise ses fondements dans les temps révolutionnaires où la France quitte la monarchie pour revêtir un nouveau pouvoir qui commence par un acte, diviser.
La gauche marquant l’humanisme et la droite l’intérêt du pouvoir, c’est-à-dire l’hypocrisie de crier à l’ordre pour ne maintenir qu’ un enrichissement perpétuel car après tout la politique est un commerce comme un autre.
Dans le dictionnaire politique, Encyclopédie du langage et de la sciences politiques (1842), on peut lire, « Depuis le commencement de la Révolution jusqu’à ces derniers temps, les hommes qui siégeaient sur les bancs de la Gauche se sont montrés les défenseurs vigilants du principe de liberté, tandis qu’à l’extrémité opposée, les membres de la droite défendaient plus particulièrement le principe de pouvoir ». Le doute s’ôte alors concernant les macronistes et Emmanuel Macron se situe résolument à droite . De plus les propos de Frédérique Vidal salués par l’extrême droite semble révéler une volonté d’acquérir une droite qui pourrait finalement se rallier sous une bannière commune donnant l’impression d’un modernisme sous Emmanuel Macron d’autant plus dans le contexte d’une campagne présidentielle qui commence sous l’égide du sécuritaire, le plus facile du monde politique pour celui confronté à un choc démocratique qui devrait se confirmer dans les années à venir.
En démocratie par le pouvoir de la guerre
Le propre du pouvoir est la guerre, c’ est sa raison de vivre, il ne faut que cette loi des querelles, conflits pour que le pouvoir s’impose et plus celui-ci est fragilisé plus il a intérêt à provoquer les conflits, divisions et graves séparations.
Il suffit de manipuler les éléments qui ont fait leur preuve et le terme « islamo- gauchiste » a fait siennes. Les politiques bourgeoises le tiennent en alerte permanente , en menace constante pour maintenir son pouvoir qui depuis des siècles assure les gouvernements de leur pérennité.
On ne gouverne pas la France sans la droite traditionnelle, bourgeoise sans ses influences de pouvoir, ses réseaux d’héritages et de fortunes et ceux s’invitant à sa table comme certains socialistes qu’on appelle « la gauche caviar ». Celle convenable qui se marie avec l’argent, occupe les salons et discute avec la bourgeoisie qu’elle rejoint tout en gardant un statut de gauche pour plaire aux élections. Bien sûr , il y a les militants socialistes qui restent fidèles à l’humanisme. Il faut tenir compte des nuances et noter que le pouvoir chasse l’humanisme réel pour ne laisser place qu’aux manipulations politiques.
Les enjeux politiques sont gigantesques, et c’est toute une classe d’élite, de milliardaires, de lobbies, d’intérêts hors normes qui servent ceux gravitant autour du pouvoir, autour de la force de l’État, de son administration dirigeante, des gouvernements de technocrates et de l’armée en fleuron qui fait la puissance des États.
Si les milliardaires s’offraient une armée, ils pourraient créer leur propre État, mais il est certainement préférable pour eux de tenir une influence auprès de politiques qui dépendent de l’économie, de la puissance de l’argent pour augmenter ce qui les tient debout, l’armée.
La paix serait alors entre les mains des politiques, celle qui ne vit que par les rapports de force d’un pouvoir à un autre se résumant à la même quête de puissance dans un éternel recommencement.
Dans le mental du pouvoir sur le podium des élections, Frédérique Vidal fait un habituel effet d’annonce, spécialité des gouvernements sous Macron. D’une annonce à une autre , rendant l’article officiel à l’Assemblée nationale , la ministre charge le fardeau de la division par la querelle supposant vouloir sécuriser la paix en luttant contre l’islamo- gauchiste, cet ennemi au désert que le soldat gardant le fort ne voit jamais venir.
Seules les oppositions se dressent et demandent la démission de la ministre qui n’en fera rien, le pouvoir reste à l’État.
Frédérique Vidal savait la réaction qui serait après son annonce d’autant plus au moment choisi où des étudiants sont en souffrance, qu’il est une aggravation de leurs conditions de vie. Des mesures sanitaires prises qui ont cette forte contradiction de vouloir protéger la vie en mettant celles des plus vulnérables en danger. Les politiques sont pris au piège de la folie du pouvoir, et Emmanuel Macron fait comme le mondialiste, il avance coûte que coûte.
Macron se calque sur ce système et concentre toutes les énergies pour que soit une progression du système de manière importante. L’emballement de la machine qui suit le mouvement exponentiel du bouleversement que le système économique aggrave. Il y a une sorte de simultané entre l’un et l’autre puisque le bouleversement est déclenché par notamment les activités industrielles . Il y a une corrélation , un rythme similaire. Plus le mondialiste gagne en puissance, plus la pandémie perdure, et les variants dont la majorité d’entre eux nous sont inconnus , paraissent comme des effets multiplicateurs s’accordant avec cette valeur haute d’une économie destructrice.
L’absurde est par évidence puisque le mondialisme peut mettre en péril notre monde. Donc vouloir lutter contre une pandémie en favorisant dans le même temps un enrichissement des lobbies et fortunes, c’est confronter en permanence la vie avec la mort de manière active.
Les contraintes sanitaires affaiblissant les libertés ne peuvent lutter contre la pandémie et dans le raisonnement des politiques corrompus par le pouvoir, le nécessaire débat sur « Pandémie et liberté » est impossible mais émettre coup sur coup des pierres sur le chemin reste dans leurs cordes et ainsi est élaboré Surveillance globale et dans la logique l’invention de « Islamo-gauchiste » reprend du service.
Et l’argent dans tout ça ?
Le rapport annuel d’ Oxfam publié lundi 25 janvier révèle que les milliardaires ont placé l’argent à un nouveau sommet en gagnant entre le 18 mars et le 31 décembre 2020, une augmentation de leur fortune de 3 900 milliards de dollars. Bernard Arnault , troisième fortune mondiale, voit quant à lui celle-ci être valorisée de 44 milliards entre mars et décembre dernier.
L’Islamo-gauchiste, la belle aubaine, au moment où les plus vulnérables subissent une aggravation de la pauvreté à travers le monde, y compris en France pendant que les milliardaires hissent de fortes inégalités qui se traduisent par la faim. Ceux en détresse affrontent la pandémie avec leur seule force, avec l’aide des associations et collectifs humanitaires et cela forme l’avenir. Ce présent est la formation de l’avenir et il signifie également que les familles des jeunes en grande difficulté n’ont pas les moyens financiers de répondre aux exigences de nos sociétés riches qui ne le sont que par l’appauvrissement des plus fragiles.
De plus , les enfants subissant de fortes inégalités seront les étudiants pauvres de demain, où ne pourront devenir étudiants. Nous ne sommes pas sur un instant mais sur une durée si les gouvernements ne donnent pas les moyens de mettre fin à la pauvreté.
Semer les querelles dans un moment où le choix que nous ferons portera ses conséquences pour des décennies, est un acte grave.
Jusqu’où peut aller l’ignoble ?
On ne bâtit pas un avenir dans la pauvreté ni avec deux repas par jour à un euro et les associations , collectifs humanitaires voient les files d’attente grossir tant il est de plus en plus d’étudiants ayant besoin d’une aide alimentaire pour survivre.
La décision du gouvernement par la voix de sa ministre est grave car elle vient surajouter comme le fait la loi surveillance globale , des traumatismes aux traumatismes, des inquiétudes , une peine aux souffrances vécues par les plus fragiles , ce qui est le signe d’une liberté menacée. Une liberté en peine depuis des mois et les répressions, mesures absurdes pourraient correspondre à cet ordre des choses quand la paix est menacée et que les politiques sont avec force et fracas à aggraver un déséquilibre déjà dangereux.
La liberté a-t-elle besoin d’être défendue où est-ce notre humanité qui a besoin d’être sauvée ?
© Fédora Hélène

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