
Ce mardi 30 mars après-midi se déroule à Toulouse un rassemblement à l’appel de la CGT CHU Toulouse avec une action de protestation sur le Pont Neuf.
Un rassemblement de toutes les colères hospitalières rappelant que de nombreux services sont actuellement en grève au CHU de Toulouse, et les agents de la crèche hospitalière ont été une journée en droit de retrait, souligne le communiqué de la CGT CHU Toulouse.
Depuis un an , les hospitaliers affrontent la crise Covid et portent tout leur dévouement , leur attention pour soigner les patients Covid et non Covid , ne comptant pas leurs efforts constants. Ils dépassent l’épuisement physique et moral qui impacte leur quotidien. Les soignants affrontent les angoisses ressenties et sont présents, sont dans le soin auprès des patients.
Des hospitaliers qui ne cessent d’alerter depuis des années sur la mise en danger de l’hôpital public par un système économique faisant de la santé un profit.
Il n’est plus alors possible de garantir des conditions de soins respectueuses de tous, personnels et patients, respectueuses des droits humains à la santé et au bien-être, qui font pourtant partie des engagements pris dans le cadre des objectifs du développement durable que les pays membres de l’ONU doivent réaliser.
L’accès à la santé pour tous doit être la garantie première que le gouvernement se doit d’apporter à chaque citoyen. Ce qui signifie que la santé des soignants doit-être respectée et ne pas subir un épuisement, une fragilité. Des soignants qui vivent une impossibilité de se reposer. Ils doivent toujours être là, répondre présent à chaque instant.
La CGT CHU Toulouse souligne que des soignants alertent sur le fait que durant la 3ème vague actuelle, le manque de lits et de personnels est toujours d’actualité, malgré le Ségur de la santé.
Le syndicat précise que « Depuis des mois, la direction du CHU de Toulouse continue des atteintes aux droits des agents-es du CHU dans le but de réduire encore et encore la sacro-sainte « masse salariale » ». Un constat dramatique alors que la pandémie de Covid fait plus de 94 000 décès, en France et plus de 2 millions de morts dans le monde.
Les hospitaliers soulignent qu’il est un besoin urgent de personnels qualifiés, hors ils constatent qu’au contraire de recruter, des soignants sont « poussés vers la sortie par les pratiques managériales d’un autre temps », selon le communiqué de la CGT CHU.
Impensable en pleine pandémie, accélération des contaminations , 3ème vague active du virus, d’établir un état conflictuel , de fatigue récurrente que subit le personnel hospitalier. La CGT CHU dresse la dramatique liste des doléances : « suppressions d’astreintes, refus de congés » pour précise-t-il « éviter d’embaucher dans la période d’été » s’ajoute à cela selon la CGT CHU, un « refus de primes pourtant légales pour certaines professions », comme les manipulateurs en radiologie, les personnels en Gériatrie, bloc opératoire pour ne citer qu’eux.
Une liste longue qui évoque également qu’il est une « remise en cause ou refus du temps partiels, jours de carence pour les agents ayant eu le Covid ou ayant été malades après la vaccination Astra Zeneca ».
Nous avons l’impression que ce système économique est dans un autre monde où le respect humain ne figure pas en valeur première et universelle. Le communiqué rappelle également que les soignants subissent une « culpabilisation extrême » et qu’il est la situation grave d’une exposition à l’amiante des personnels dans un hôpital n’ayant pas bénéficié d’un désamiantage.
Il est une situation « violente » à l’égard des soignants, souligne le communiqué , précisant que l’encadrement émane de formations en « Business School » et secteur privé. Ces positions ne correspondent pas à ce que doit être l’hôpital dont la racine vient de « hospitalité » qui selon sa définition première, établit que l’hôpital accueille les pauvres et non l’argent en moteur, le profit et compétitivités.
Plus grave encore , alerte la CGT , les secteurs essentiels aux soins des patients Covid sont touchés par une conception de l’économie, du budget que l’on ne peut comprendre quand il est urgent de sauver des vies. Le signal d’alerte lancé par les soignants est édifiant, « les secteurs les plus en pointe dans le combat contre le Covid comme certains infirmiers anesthésistes se voient supprimer jusqu’à 250 euros par mois d’astreinte ». Les conséquences d’une telle conception du management sont directes, « La direction du CHU pousse même dehors des techniciens indispensables dans la maintenance des respirateurs Covid » alerte le communiqué.
Toujours plus grave, il est signalé «des tentatives d’étouffement de situations de harcèlement moral et même de harcèlement sexuel » précise la CGT . Dramatique constat auquel il est nécessaire d’apporter une solution efficace et concrète pour que soit le respecter des droits humains qui sont la solution par la solidarité qu’ils impriment en valeur première, pour sauver des vies, pour lutter contre la pandémie de Covid, ce que rappelle à plusieurs reprises le Secrétaire Général de l’ONU.
Mettre fin au mépris à l’égard des soignants et donc en ricochet à l’égard des patients et de leur famille, la CGT CHU fait part des revendications auxquelles il est nécessaire de répondre de manière urgente.
Des soignants ont été touchés par la Covid et il est demandé que soit la reconnaissance pathologique Covid en accident du travail. Il est aussi de penser à la nécessité que soit la relève, que l’hôpital public puisse perdurer, et pour cela il faut que les étudiants en médecine et dans les métiers paramédicaux puissent finaliser leurs études se déroulant dans des conditions de grandes difficultés par la crise sociale actuelle, par une précarité s’aggravant. Il est alors de leur donner une rémunération juste à hauteur de leurs efforts.
Il est également primordial que soit le recrutement de 1 500 agents pour résoudre le manque de personnels, lequel pèse sur les soignants et impacte leur santé, selon la CGT CHU.
La CGT demande également que soit mis en place un grand plan de désamiantage de l’hôpital de Toulouse pour garantir la santé de tous.
Une augmentation de 300 euros de tous les salaires pour l’attractivité et pouvoir fidéliser le personnel hospitalier est nécessaire, indique la CGT.
Il est également d’avoir la possible d’ ouvrir des infrastructures médicales comme un nouvel hôpital au nord de Toulouse, des maisons médicales pour accueillir des malades dans de bonnes conditions et ce qui permettrait de « désengorger les urgences et d’organiser la prévention » souligne la CGT CHU.
Une grève et un rassemblement ce mardi 30 mars qui commence à l’Hôtel Dieu à Toulouse pour stopper « les destructeurs de l’hôpital public »,selon l’appel des manifestants, et du syndicat CGT CHU Toulouse. Un rassemblement demandant également à voir la direction et rappelant que les services de gériatrie, crèche, hématologie enfants, techniciens biomédicaux de Rangueil sont en grève.
Concevoir l’hôpital dans le respect absolu des droits à la santé et au bien-être pour tous, est primordial si nous voulons qu’il soit une solidarité permettant à notre monde de perdurer; en nous donnant les possibilités de mettre fin aux fortes inégalités qui aggravent la pandémie de Covid. Comment nier le fait que notre humanité fait partie d’un équilibre, d’une intelligence de la vie, qui implique tous, chacun de nous et que personne ne doit rester sur le côté . Se soutenir mutuellement implique qu’une économie destructrice ne soit pas celle qui dirige nos sociétés qui sont que par notre humanité. Le contraire est la séparation avec ce qui la constitue , l’humain en son cœur , et cela signifie qu’il pourrait être alors , un effondrement dont la pandémie de Covid est le révélateur.
© Fédora Hélène

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