
Le féminicide est cet acte atroce de tuer un être humain car il est une femme, effacer sa vie, imposée cette violence terrifiante contre une femme, un crime qui marque notre mémoire collective.
39ème féminicide – 4 mai 2021 à Mérignac (Gironde)
La victime avait 31 ans, elle est morte en pleine rue à Mérignac (Gironde) dans un quartier résidentiel. Son compagnon lui a tiré dessus en pleine rue la blessant aux jambes ; la victime s’est alors effondrée, et l’homme de 44 ans, l’a aspergé d’essence et a provoqué sa mort de manière atroce, insoutenable, en la brûlant vive. Elle est décédée à la suite de ses blessures.
Elle était mère de trois enfants. La victime avait porté plainte contre son compagnon alors qu’il venait de sortir de prison.
En colère, les associations féministes soulignent qu’encore une fois, une femme alertant la police et la justice n’a pas été écoutée et protégée. Ce crime était évitable et la nécessité d’ôter toutes armes à un conjoint violent doit être une mesure immédiate pour sauver des vies.
Ce féminicide rappelle à des victimes de violences conjugales à quel point elles ne doivent compter que sur elles-mêmes et que les alertes faites auprès des services de police et la justice alertée, ne les a jamais protégées.
Ce douloureux de la mémoire traumatique qui rappelle qu’un être humain ne s’efface pas, ce que fait pourtant un homme prédateur, il efface sa victime.
Combien de larmes faudra-t-il encore versées pour que les femmes victimes de violences conjugales soient écoutées avec compassion , respectées et protégées ?
Nous savons que ces drames qui touchent des millions de femmes à travers le monde s’inscrivent dans une culture infériorisant la femme, lui ôtant sa liberté, celle qui ne peut exister qu’en étant entière et non amputée d’une partie de ses droits.
L’incompréhensible cruauté contre les femmes et nos sociétés dites évoluées persistent à accepter la violence contre des êtres humains, et celle-ci est multidimensionnelle puisqu’il est la pauvreté, le racisme, les discriminations et fortes inégalités qui tuent nos rêves d’une civilisation où notre humanité n’est pas séparée de notre être, qui seul peut donner vie à une société.
Nous sommes dans cet absurde qui cause un mal être profond car nous divisons, séparons l’humain de son humanité, reniant ainsi ce qui la constitue puisqu’œuvrant contre l’humain.
Nous ancrons notre culture dans une négation des femmes et nous oublions que cet endoctrinement qui imprègne des siècles de notre civilisation, se transmet par l’éducation, par le fonctionnement économique et par cette interprétation de notre humanité par le faible et le dominant. On revient toujours à cet esprit destructeur, celui de la guerre, qui continue à s’exprimer d’une manière différente, dans un environnement civil, mais qui finalement reproduit le fait de l’atroce de tuer, de considérer cette possibilité pour former, bâtir nos territoires, nos frontières, notre puissance économique.
L’homme apprend à être celui qui peut faire le sacrifice de sa vie pour son pays, et la femme est exclue des champs de bataille, même si par l’histoire des cultures démontrent qu’il est des femmes guerrières, mais il est surtout ces hommes qui partent au front, et les femmes sont celles qui donnent les fils pour combattre, mener les batailles.
Nous parlons beaucoup de Napoléon en ce moment, oubliant – même si on peut être passionné d’histoire – que nous devons aussi savoir nous libérer d’elle pour construire notre civilisation.
Napoléon disait « La femme est notre propriété, nous ne sommes pas la sienne ; car elle nous donne des enfants, et l’homme ne lui en donne pas. Elle est donc sa propriété comme l’arbre à fruit est celle du jardinier ».
La femme peut si elle le souhaite donner la vie, mais l’homme dans ce culte fou du patriarcat, commande cette vie qui de ce fait lui appartient, donc la femme et les enfants et ce fils qui sera le soldat, le guerrier conquérant.
Quand nous regardons notre civilisation, nous voyons que la violence, la cruauté s’inscrivent dans ce recommencement où l’on pense bâtir un empire invincible, traversant le temps, l’histoire par l’arme de la guerre.
Un pays qui ne combat pas, n’a pas de richesses, ne domine pas et devient dépendant des autres, car la guerre est une économie, elle est directement liée à une volonté de pouvoirs et de cupidité insatiable.
La femme est l’outil pour faire la guerre, et le viol est une arme de guerre contre les femmes. Il est ce crime, cette volonté de tuer que des hommes conçoivent comme normale et devenant celui abandonnant son humanité pour satisfaire son bien être prédateur qui s’accomplit dans des actes cruels. Ceux qui ne cessent pas à travers le monde, ceux qui tuent, traumatisent des femmes et l’injustice qui permet à l’atroce de perdurer, de nier une vie car elle est celle d’une femme.
Un système qui ne peut entendre la parole des femmes, aimé et respecté leur vie, et participe à cet infernal recommencement. Puis, en France, il est une lourde culture du patriarcat. Des hommes et des femmes misogynes freinent tout pas fait par les féministes dont l’image est en permanence interprétée négativement, comme un danger à l’équilibre de la société.
Puis, on voit actuellement pour donner suite à la polémique sur le baiser forcé dans le film de Blanche Neige, fleurir sur les réseaux sociaux, des publications riant en mettant le mot viol et des femmes se moquer, adhérant totalement à la culture du viol, au patriarcat. Mais, il ne sera pas un mot de leur part de compassion pour la victime brûlée vive le 4 mai dernier, comme il n’est aucun mot en soutien aux femmes et enfants victimes d’hommes violents, bien au contraire.
La fin de l’histoire de Blanche Neige pose une réflexion sur le prince charmant sauveur, celui que l’on croit être l’âme sœur, et qui est finalement celui qui conçoit que la femme lui appartient. Aujourd’hui la parole se libère et l’on comprend le fonctionnement mental des pervers narcissiques et cette image fausse du prince charmant qui est en fait celui qui impose un baiser forcé, un poison similaire à la pomme. Les pervers narcissiques usent toujours d’une fragilité chez leur proie, d’un traumatisme vécu pour imposer leur emprise par l’incarnation de la violence et du mensonge qu’ils sont.
Finalement, ce conte démontre la mort de la liberté des femmes d’une manière ou d’une autre, et la société est dans l’acceptation du fait que des femmes aient leur vie détruite par une criminalité masculine, des hommes toxiques alimentant leur haine des femmes ; et qui d’ailleurs trouvent un soutien auprès de femmes misogynes, ne contrariant pas leur perversité, leur choix conscient et responsable d’être cet ennemi de notre humanité, et non plus un artisan de paix.
D’autre part, Il est souligné que la femme de 31 ans tuée par son conjoint, avait porté plainte et qu’il ne fut pas de protection pour elle et ses enfants. Le manque de moyens ne peut pas tout justifier, il serait plus honnête de parler du système d’impunité qui enferme les femmes dans ce labyrinthe sans issu et usant de l’ancestrale honte, culpabilisation que les femmes vivent.
Le manque de moyens est effectivement car la vie des femmes n’est pas respectée.
C’est un système d’impunité conçu et voulu depuis des décennies.
Un prédateur humilie sa victime, il ne respecte aucunement son humanité et ne pense qu’à la détruire, lui enlever tous droits, toute liberté, dans ce silence effroyable qu’impose notre société.
Survivre à la violence
Comment survivre à de telles violences, pourtant les victimes donnent toutes leurs forces pour survivre et sont continuellement accusées quoiqu’elles fassent. La justice ne regarde pas le fait d’un homme détruit un être humain car il est une femme, il interroge la victime en lui faisant le procès de pourquoi elle est là, en fait pourquoi elle est vivante, pourquoi sa vie résiste et qu’elle vient porter plainte.
Il y a une telle négation de la vie des femmes victimes de violences conjugales, de viols conjugaux et l’ONU alerte dans un rapport qu’il est plus de 641 millions de femmes victimes de viols conjugaux à travers le monde. Pourtant en France le témoignage des victimes n’est pas considéré comme cette force de l’humain, cette force de son humanité. Nous sommes devant l’incompréhensible cruauté.
Cela me rappelle ce prédateur jetant de l’alcool dans les yeux de sa conjointe et partant après en rire dans des bars en diffamant gravement la victime, prenant plaisir à la salir et à l’injurier de folle, disant qu’elle ne le comprenait pas, de justifier finalement à sa propre conscience de son bon droit à martyriser une femme qui selon lui, lui appartient.
Un prédateur qui n’est toujours pas face aux horreurs qu’il a commises, à toutes les violences conjugales et sexuelles qu’il a commises. Et, les prescriptions sont cet ignoble qui garantit l’impunité de faits de violences sur un être humain, alors que l’on sait ce que signifie la mémoire traumatique et que la victime n’est jamais véritablement écoutée avec compassion et respectée, selon les recommandations des différents rapports faits par l’ONU, la CEDH et des ONG humanitaires.
Ces hommes n’ont aucune once d’amour en eux. On ne tue pas par amour, on ne viole pas par amour, ils possèdent uniquement cette envie de détruire, ce pouvoir ultime sur un être humain, une femme.
La justice va-t-elle continuer ce drame en humiliant les victimes, en ne les écoutant pas, en ne voulant pas refondre profondément la justice et mettre fin à la perversité des lois comme celle sur le consentement où à la technocratie des procédures sans fin pouvant durer plus de 10 ans ! Et, en 2019, ce sont 1 % des violeurs qui sont condamnés. Cela dit aux femmes, « ne portez pas plainte, ça ne sert à rien ! Faites le deuil de toute justice, de toute façon vous n’existez pas, on vous efface une seconde fois ».
Un prédateur peut tuer psychiquement un être humain par sa violence et c’est la victime qui est coupable d’être restée, où d’être partie brutalement, où d’avoir dit ce qu’elle avait sur le cœur, où de n’avoir rien dit ! Bref, la femme est coupable et le prédateur n’aura qu’à réciter ses horribles et destructeurs mensonges en se victimisant.
Souvent, on entend des policiers, dire qu’il ne faut pas répondre à un agresseur qui vous attaque, où qu’il fallait réagir vivement, alors que le problème est uniquement l’agresseur : celui qui viole, frappe, tue.
Puis, il est l’isolement des victimes, l’absence totale de solidarité qui laisse des prédateurs agir en toute impunité. Ils cassent un être humain, le laissent en détresse tout assumer, disparaissent de manière cruelle et violente, et reviennent sachant que leurs proies sans aucun moyen ni secours, ni droit à la résilience, à pouvoir se reposer un peu, le droit de respirer, de reprendre leur souffle, seront à la même place où ils les ont abandonnés. Puis, ils reviennent toujours pour s’acharner contre leur proie et briser toujours plus leur vie.
Ces hommes violents se vengent également de leurs frustrations sur leur conjointe. En agressant, il se font du bien, savent très bien ce qu’ils font, se défoulent sans aucune dignité ni humanité sur leur compagne, sur leurs enfants.
Les enfants que la justice ne respecte pas plus que leur mère. Puis, il est aussi de dire que ces hommes cruels effondrent une femme, mais également une mère, détruisant alors toute sa vie.
Alors, il est d’affirmer que la lutte pour mettre fin aux violences faites aux femmes est juste et légitime et que la France ne respecte pas véritablement ses engagements auprès de l’ONU et de ses partenaires, quand il est des plaintes en souffrance, des prédateurs jamais inquiétés ni condamnés et qui passent leur vie à narguer leur victime, et à continuer à détruire en usant de cette bombe à retardement que sont leurs odieuses violences.
Puis, on oublie les femmes qui épuisées se sont suicidées, celles dépassant chaque jour pour survivre, tenir le coup et leur vie qui ne tient plus qu’à un fil.
La justice et le gouvernement doivent être face à leurs responsabilités et respecter également les policiers- ères, gendarmes, magistrats-es qui ne veulent plus constater ces drames, ces vies brisées, et qui peuvent avoir également vécu ces violences durant leur enfance, leur vie. C’est nous tous en réalité, nous sommes tous concernés et ainsi que l’affirmait le collectif les colleuses en Israël, toute personne connait au moins deux agresseurs tant la criminalité masculine met en danger des femmes.
Les droits des femmes qui sont des droits humains doivent être enseignés à l’école. Les droits humains doivent être le socle sur lequel on souhaite bâtir notre société, celle d’aujourd’hui et non d’hier.
Les larmes coulent à Bordeaux
Puis, il est de rappeler qu’à Bordeaux – Mérignac se situant dans la métropole bordelaise – un ex-conjoint connu de la justice et multirécidiviste a menacé l’école de ses enfants à Bordeaux en 2015. Un lourd dispositif policier a alors été déployé pour sécuriser l’école et les enfants ont été confinés dans leur classe. L’homme auteur des menaces a été arrêté à plus de 500 kms de Bordeaux et celui-ci paraissant en comparution immédiate à simuler une dépression en manipulant en professionnel qu’il est depuis ses 16 ans, date de sa première condamnation, et a été condamné à une simple amende pour ces faits.
Son ex-conjointe a témoigné des violences conjugales qu’elle subissait et des menaces de mort avec un couteau que celui-ci a faites à plusieurs reprises et devant les enfants – pourtant ce témoignage a été oublié et depuis 2015, cet homme violent n’a jamais été face à ces actes, et aucune plainte pour menaces de mort avec un couteau et autres violences n’a été prise en cette année 2015.
Pourquoi la justice ne met pas cet homme violent face à sa criminalité ?
Puis, il était à harceler, agresser, à déposer une tête de mouton pourrie avec le nom de son ex-conjointe écrit dessus devant la porte de celle-ci. Le commissariat ne prenant alors qu’une main courante pour ce fait.
En réalité, on disait sans le dire aux victimes, que leur vie n’existe pas et que ce prédateur pouvait les anéantir coups après coups malveillants qu’il fait calculant si facilement son impunité.

À ce jour, il est depuis 20 mois, une plainte contre cet homme pour viols et violences, entre autres.
Un homme violent (56 ans) qui n’hésite pas à manipuler notamment à Bordeaux, où il a escroqué maints hôteliers, et un syndicat hôtelier a lancé une alerte le concernant, ce qui ne l’empêche en rien de continuer ses manipulations. Il continue également à diffamer toujours et encore ses victimes, à les effacer, à s’alcooliser et le pire ce sont des femmes bourgeoises misogynes sans humanité qui en toute connaissance de cause le trouvent charmant, ce mythe. C’est toute une culture des violences faites aux femmes qui ne choque pas, une indifférence terrifiante qui invisibilise et humilie les femmes victimes de ces hommes toxiques et en 2021, ces hommes savent qu’ils peuvent perdurer dans leur haine et violence, souvent en toute impunité. Rappeler à ceux et celles qui l’ont oublié leur conscience.
Donnons une chance à la paix de vire – « Cela semble toujours impossible avant qu’on le fasse » Nelson Mandela. Des fleurs, des mots, des bougies sont déposés à Mérignac en hommage à la victime brûlée vive. Nous ne devons jamais oublier sa mémoire, et rendre possible, l’impossible en réalisant l’objectif mondial – Zéro violence faite aux femmes. Engagement pris par l’ONU et ses partenaires que le gouvernement se doit de respecter.
Elle avait 31 ans, elle était mère de trois enfants. On n’oubliera jamais. Toutes ses larmes sont les nôtres. Ces torrents de peine seront la terre qui bâtira les chemins de paix.

© Fédora Hélène

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