
Le suicide, une tragédie que l’on ne peut ignorer, un cri de désespoir, penser ne plus avoir de solution, que la souffrance prend tout l’être et qu’il n’est plus aucune issue. Tout bascule, et les soutiens, les sourires, parfois rien n’apaise, rien ne se fait jour. Une lettre, un appel au secours, une société qui sait malheureusement oublier l’humain, et l’humain qui s’oublie lui-même, celui qui s’échappe, peut mettre fin à tout, sans demander plus aucune réponse, ni en donner. Ne plus rêver d’avenir, ressentir la peine en un long drame que rien ne peut réparer, plus de possibilités et périr au cœur des chagrins, s’évanouir, fuir, penser au dernier voyage celui signant l’adieu. La personne croit n’avoir que ce choix : le désespoir, la peur, l’anxiété, et ne plus rien maîtriser que le verbe partir. Éteindre les souffrances, une vie que l’on ne comprend plus, se croire libérer, penser à une autre vie en dernier espoir, puisque c’est lui qui est aussi recherché en ultime réalité.
La douleur des proches, de ceux qui restent, se dire que l’on aurait pu sauver, apporter les possibilités, montrer que la vie est plus forte que toutes les douleurs, qu’il est possible de réparer, de consoler, de construire quand il est le souffle de la vie. Nous devons oeuvrer pour la prévention du suicide, vouloir que le pire puisse ne pas être et qu’il est d’aider, d’accueillir, d’accompagner une personne ayant des pensées suicidaires, de se soutenir mutuellement. Nous pouvons décider de donner à notre société ce point d’ancrage : accueillir, partager, ne laisser personne sur le côté, dire que chacun d’entre nous est important , qu’il peut être, et décider d’être ce rayon de soleil, la paix.
Des SOS, des bouteilles à la mer, le cri, l’envie de vivre résonnent tout autour de nous, cassent les murs bloquant l’espérance, les possibilités, la chance qui n’est que de se tendre la main, de s’écouter mutuellement, d’écouter la liberté. Être contre la violence qui envahit nos sociétés par le système qui les génèrent et lutter contre ce qui blesse , détruit et ôte tout ciel bleu. Nous devons valoriser les touches de bonheur que l’on peut semer partout sur Terre en prenant soin des uns et des autres, comme on aime sa propre vie, conscient que nous vivons ensemble, que le respect mutuel est un ciment qui nous lie à la paix.
Les volontés de profits, de compétitivités, d’intérêts, sacraliser l’argent, perdent ce qui est notre essence, la solidarité et non la séparation. Retrouver la générosité et la mettre en œuvre, lui donner sa juste place dans nos sociétés, comprendre qu’elle est ce qui nous fait prospérer.
Solidaires, être tous ensemble, « Nous ne pouvons pas – et ne devons pas – ignorer le suicide » a déclaré le Dr Tedros, Directeur général e l’OMS, soulignant que « chaque suicide est une tragédie », alors que l’OMS publie – jeudi 17 juin – les nouvelles recommandations pour lutter contre le suicide.
Vivre sa vie – « LIVE LIFE » – Soutenir les pays dans leurs efforts visant à prévenir le suicide
Nous venons de traverser une longue période soumise aux contraintes des mesures sanitaires du fait de la pandémie de Covid et de nombreuses personnes peuvent ressentir un mal-être, vivre un traumatisme, avoir un état dépressif et des pensées suicidaires. Des personnes ont pu perdre également leur emploi, avoir des difficultés financières, subir un isolement pesant, une absence de lien social par la fermeture d’infrastructures scolaires, culturelles et sportives, ce qui peut former des facteurs de risque du suicide. Un lien social coupé, des difficultés financières qui peuvent persister, les traumatismes provoqués ou aggravés par la pandémie, peuvent être toujours « très présents » souligne l’ONU, qui demande de redoubler d’efforts pour prévenir du suicide et émettre des possibilités positives pour s’en sortir, comme le démontre l’OMS avec le programme « Vivre sa vie » Live Life !
En France, il n’est pas encore d’étude sur l’impact de la pandémie de Covid sur le taux de suicide, mais on peut d’ores et déjà estimer une augmentation des cas, notamment chez les jeunes de 12 à 24 ans, par le nombre d’appel passé aux centres antipoison pour intoxication volontaire.
Il est plus que jamais nécessaire de renforcer les actions en faveur de la prévention du suicide, d’aider les pays à mettre en œuvre les infrastructures et programmes luttant contre cette tragédie qui est une des premières causes de mortalité dans le monde. Un plus grand nombre de personnes meurent par suicide que du VIH, du paludisme, du cancer du sein, ou encore des guerres et homicides, alerte l’OMS.
Le suicide – Une des principale cause de décès dans le monde
En 2019, l’OMS rendait son rapport mondial sur le suicide qui établit que le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans, après les accidents de la route avec une inquiètant augmentation chez les jeunes filles et alertait sur la nécessité de la prévention du suicide. Dans le monde, toutes les 40 secondes une personne met fin à ses jours . « Malgré les progrès réalisés, on compte toujours un décès par suicide toutes les 40 secondes » rappelait alors le Dr Tedros, Directeur général de l’OMS. Un drame évitable et pourtant en 2019, à peine 38 pays possèdent une politique de prévention du suicide. « On peut éviter les suicides. Nous appelons tous les pays à intégrer, de manière durable, les stratégies de prévention du suicide qui ont fait leurs preuves dans leurs programmes nationaux de santé et d’éducation » soulignanit alors le Dr Tedros.
De plus ,l’OMS précise que les données de qualité concernant le suivi des suicides au niveau national sont primordiales pour élaborer des actions d’information, de prévention, des stratégies de prise en charge et de suivi des personnes en situation de détresse. Pourtant , là encore seuls 80 pays sur 183 étant États Membres de l’OMS « pour lesquels des estimations ont été établies en 2016 disposaient de données d’état civil de bonne qualité« . Le manque de moyens financiers des pays à revenu faible ne permet pas un investissement dans les politiques de prévention qui sont directement liées aux politiques de santé élaborant la qualité des stratégies d’information, de prévention permettant une prise en charge immédiate évitant l’aggravation de l’état de santé des personnes en détresse.
La tragédie du suicide : 700 000 personnes sont décédées par suicide en 2019
700 000 personnes à travers le monde ont mis fin à leurs jours en 2019, soit 1 décès sur 100, un chiffre alarmant qui fait réagir l’OMS qui élabore alors des orientations nouvelles pour renforcer la prévention du suicide, en établissant des solutions concrètes qui peuvent sauver des vies.
Les jeunes sont les plus vulnérables
Des pensées suicidaires touchent de manière inquiétante des jeunes âgés de 15 à 29 ans, se faisant en 2021, la quatrième cause de décès après les accidents de la route, la tuberculose et la violence interpersonnelle.
Les violences intrafamiliales, le harcèlement scolaire sont des facteurs risques importants pouvant conduire au suicide. La violence est un fléau et une victime peut penser mettre fin à ses jours pour échapper aux violences subies. L’OMS estime qu’une femme sur 4 a subi la violence d’un partenaire au cours de sa vie, et 1 enfant sur 3 est exposé à une forme de violence interpersonnelle par ses parents, d’autres personnes de sa famille, de son entourage ou par ses camarades.
L’OMS souligne que la consommation nocive d’alcool, le non-respect des droits des femmes et des enfants qui s’aggrave, permettent des abus de pouvoir et ont des effets dévastateurs dans la vie des victimes. Le terrifiant des violences peut mener une victime à avoir des pensées suicidaires, à commettre une tentative de suicide, et il est primordial de lutter contre les violences, pour avoir une politique de prévention du suicide de haute qualité, ne laissant plus les facteurs risques dûs à la violence persister. C’est en donnant une valeur forte aux droits humains que le taux de suicide peut reculer de manière significative, ce qui signifie : sauver des vies.
Une réponse pour soutenir les adolescents
L’adolescence est une période où une personne peut être particulièrement vulnérable. Les traumatismes, la violence interpersonnelle, l’acquisition des compétences socio-émotionnelles fragilisent d’autant plus les adolescents et peuvent conduire à des crises suicidaires. D’autre part, les problèmes de santé mentale apparaissent souvent avant l’âge de 14 ans , souligne l’OMS et une réponse adaptée doit être donnée dans les meilleures conditions.
L’Organisation mondiale de la santé souhaite apporter le soutien nécessaire aux stratégies de prévention grâce à Live Life, établissant des « protocoles clairs » à l’intention des personnels travaillant auprès des adolescents, dans les établissements scolaires et universitaires. Promouvoir la santé mentale, lutter contre l’intimidation, mettre en lien vers des services de soutien sont des stratégies que propose Live Life.
L’impact de l’environnement
Un environnement stressant, des conditions de vie éprouvantes, des fortes inégalités, discriminations, l’impact des violences peuvent changer le cours d’une vie et provoquer une anxiété, une peur, une impossibilité de se projeter dans l’avenir et imposer un mal-être profond qui conjugué à une politique de santé affaiblie, des infrastructures manquantes, des préjugés sur la santé mentale – mettent en danger des personnes vulnérables qui pourraient ressentir alors un sentiment d’abandon, un épuisement physique et moral, faire une dépression et risquer d’être confronté à des crises suicidaires.
Les facteurs environnementaux ont donc une influence sur le taux de suicide, et celui-ci varie d’un pays à l’autre, d’une région à une autre. L’OMS indique que pour l’année 2019, l’Afrique enregistre un taux de suicide de 11,2 pour 100 000. Quant à l’Europe, elle demeure une région où le taux de suicide est élévé: 10,5 pour 100 000 – un taux supérieur à la moyenne mondiale fixée à 9,0 pour 100 000, ainsi qu’en Asie du Sud-Est avec 10,2 pour 100 000. La Méditerranée orientale enregistre le taux de suicide le plus bas : 6,4 pour 100 000.
La France enregistre toujours un des taux de suicide les plus élevés d’Europe avec 9 000 décès par an, ainsi que 100 000 hospitalisations pour tentative de suicide de 2008 à 2017, et des récidives s’élevant à 100 000 par an sur l’année de référence 2017.
Cependant, il est une bonne nouvelle grâce à la mise en place de politiques de prévention, ainsi qu’au travail formidable réalisé par les associations et par les travailleurs de santé, qui ont permis une baisse du taux de suicide de 2000 à 2019, soit une diminution du taux mondial de 36 %.
Pour que tous ces efforts soient maintenus et en progrès, alors que la pandémie de Covid a provoqué une augmentation des crises suicidaires, il est nécessaire que les pays donnent les moyens aux travailleurs de santé et aux associations de mettre en œuvre les orientations nouvelles de Live Life.
Lutter contre l’accès aux produits toxiques
Une des actions des politiques de prévention doit-être d’interdire les pesticides les plus dangereux qui nuisent à la nature et donc à l’homme, mais pas uniquement par l’alimentation, l’eau et l’air que nous respirons, ils sont aussi la cause d’environ 20 % de tous les suicides par empoisonnement. L’interdiction des pesticides dangereux à toxicité aiguë est bénéfique à tous les niveaux.
La limitation de l’accès aux armes à feu, permet également de réduire le nombre de suicide, comme celui des violences commises avec une arme. L’OMS recommande également de limiter la taille des conditionnements de médicaments et l’installation de barrière sur les sites où il est possible de sauter. Des stratégies ayant fait leurs preuves dans les pays qui les ont appliquées.
Informer positivement
L’influence des médias peut avoir un impact non-négligeable sur le taux de suicide. L’OMS remarque que des reportages exposant des méthodes de suicide à travers un sujet sur une personnalité s’étant suicider, par exemple, peuvent provoquer un système d’imitation et entraîner alors une augmentation du taux de suicide.
L’OMS recommande à l’inverse de favoriser des reportages sur les méthodes de prévention du suicide, de les mettre en avant. Il s’agit également d’évoquer les stratégies de soins qui fonctionnent et donnent des résultats positifs pour de nombreuses personnes. Les médias peuvent également prendre des initiatives en matière de prévention du suicide, et promouvoir des stratégies positives , comme: accompagner des personnes en détresse, devenir bénévoles. Il est également possible de transmettre des témoignages de personnes ayant vécu des épisodes suicidaires, des problèmes de santé mentale et expliquant comment s’en sortir avec succès, retrouver la joie de vivre.
L’OMS recommande de travailler aussi sur les politiques des réseaux sociaux pour retirer les contenus pouvant être préjudiciables, et améliorer la sensibilisation au problème du suicide.
Sauver une vie, c’est aussi lutter contre les récidives
Ne laisser personne de côté signifie aussi accompagner, avoir des structures pluridisciplinaires offrant aux personnes vulnérables les possibilités de la résilience, de prendre le temps de se reconstruire en n’étant pas seules, mais accompagner avec bienveillance.
Pour qu’il ne soit plus le drame des récidives, l’OMS recommande de former les agents de santé à l’identification précoce, à l’évaluation, à la prise en charge et au suivi, ainsi qu’à la prévention au niveau national et local.
Par ailleurs, les gouvernements peuvent mettre en place l’accueil des familles, des personnes endeuillées . Des structures qui peuvent être complétées par des groupes de soutien mis en place par les services de santé. De plus, les décideurs politiques peuvent instaurer des services de crise disponibles et capables de mettre en place immédiatement une aide pour les personnes en situation de détresse aiguë.
L’OMS souligne que les pays ayant réalisé des politiques réussies pour la prévention du suicide et la prise en charge des personnes en souffrance, peuvent inspirer les autres et permettre de partager les bonnes solutions pour sauver des vies, permettre à une personne de reprendre son souffle, et de pouvoir poursuivre sa route sereinement.
L’OMS site les stratégies de prévention du suicide des pays comme l’Australie, le Ghana, l’Inde, l’Iraq, la République de Corée ou encore la Suède et les États-Unis.
Le droit d’être heureux, d’avancer en paix sans peur, est un droit humain que les violences brisent et il est d’assurer aux personnes victimes de violences multidimensionnelles leur droit au bien-être, à un avenir en paix où elles pourront réaliser leurs rêves. Le respect des droits humains est le fondement de la réussite révélant une diminution importante des décès par suicide. Être bienveillant les uns envers les autres, ce n’est pas un simple mot, c’est humain. Les pays s’engageant dans cette volonté de protéger répondent aux engagements du Développement durable, précise l’OMS.
Live Life – une stratégie gagnante
« Même si une stratégie nationale globale de prévention du suicide devrait être l’objectif ultime de tous les gouvernements, s’engager dans la prévention du suicide par des interventions du type LIVE LIFE peut permettre de sauver des vies et de prévenir la détresse qui submerge les personnes endeuillées par le suicide d’un proche » a déclaré la spécialiste en prévention du suicide à l’OMS, Dre Alexandra Fleischmann.
Donner un sourire peut faire beaucoup, il est aussi à chacun d’entre nous de veiller sur la solidarité, d’écouter avec empathie, d’alerter les structures de santé si une personne a des pensées suicidaires, de ne pas la laisser seule. Prendre le temps de protéger une personne en situation de détresse, c’est aussi s’assurer un avenir meilleur en construisant en environnement positif, bienveillant pour tous. L’investissement dans l’entraide, la générosité sera toujours celui gagnant !
© Fédora Hélène