
Ouistreham – L’espérance au lever du jour, jeunes Soudanais en souffrance
Leur regard fixe le lever du jour, une nouvelle espérance, y croire, y arriver, pouvoir rejoindre le Royaume-Uni. Près de 45 Soudanais âgés entre 18 et 25 ans, ouvrent leurs yeux chaque jour sur cette chance qui sera peut-être. Saisir la chance de retrouver en Angleterre des personnes de leur famille, de pouvoir y recevoir un accueil de base qui ne laisse pas dans l’errance des rues, des forêts, de la nature pour refuge, pour protection – ce que vivent ces jeunes migrants à Ouistreham.
Ils demeurent ainsi dans la forêt sans eau potable – la peur, l’épuisement, leur vie immobilisée dans la peine et le mouvement d’une ville à l’autre, d’un pays à l’autre, des mers traversées au péril de leur vie, et vivre en survivance sans Terre, être ceux refusés, ceux sans plus rien que leur corps pour trésor, que leur force pour avancer. Démunis de tout, ils ne veulent que la liberté, que vivre unis à notre humanité car ils sont un de nous, que nous sommes par notre humanité, un d’eux.
Cette universalité de la paix, niée par des décideurs politiques, faisant d’êtres humains, les exilés, oubliant que nous sommes tous exilés sur Terre en survivance grâce au ressource de la Terre, dont l’eau est l’élément essentiel à notre survie à tous.
L’eau potable est absente pour près de 45 jeunes Soudanais qui attendent dans la forêt près de Ouistreham, et qui seraient sans aucun secours si les associations humanitaires, les artisans de paix engagés étaient eux aussi absents. Des femmes et des hommes à l’engagement vertueux et l’un d’elle déclare à LiberTerra, secourir « C’est un choix de vie ».
Saisir une chance – Respecter les droits des migrants constitue un progrès incontestable pour nos sociétés
Choisir la vie, c’est le sens des droits humains qui ne veulent qu’une chose que le verbe vivre soit ce droit pour tous, ce droit à la liberté dont aucun de nous ne peut se passer. Séparer ce droit fondamental de nos sociétés, conceptions politiques et économiques s’est effondrer notre chance de vivre en paix, s’est faire reculer les droits humains qui ne peuvent être séparés de la liberté, c’est faire apparaître la violence des discriminations, des préjugés qui exclut l’autre et met un être humain en souffrance. Priver tous ces jeunes Soudanais du respect de leurs droits humains est ce qui met en péril nos sociétés qui accepteraient alors d’abandonner tout progrès pour notre humanité.
La pandémie de Covid a aggravé les conditions de vie des plus vulnérables par notamment la fermeture des frontières. Le droit de se déplacer a été entravé et nous rappelle que nos sociétés ne sont fondées que par les différentes migrations. Notre alphabet, lui-même, est né des migrants, de cette possibilité d’aller vers les autres, d’unir nos cultures, d’être cet enrichissement véritable qui fait perdurer notre humanité.
Les réfugiés démontre l’essentiel qui doit constituer une société : le respect des droits humains
Les réfugiés sont une chance pour nous tous, celle de nous rappeler comment peut perdurer notre monde. Par le partage, l’union des peuples, par la solidarité qui est la solution nous offrant la paix. La pandémie qui est un révélateur, nous montre de manière forte que l’absence de solidarité nous laisse démunis, interdit à nos sociétés de progresser.
Le respect des droits humains est l’incontestable progrès et laisser des jeunes réfugiés dans le plus grand dénuement, l’inquiétude permanente, est risquer de perdre des années de progrès pour le respect des droits humains qui ont été réalisés grâce aux engagements des ONG, associations humanitaires, et organismes onusiens.
Abandonner des jeunes réfugiés dans la forêt n’est pas ce que nous devons vouloir comme signification de nos capacités d’accueillir et de protéger les plus fragiles. Des jeunes Soudanais qui peuvent se reposer un instant dans un squat ouvert près du pont Pegasus et du mémorial – haut symbole de la valeur de la liberté, de celle de secourir, d’être par notre mémoire collective, ensemble – traverser les moments cruciaux de notre histoire, ne pas les oublier pour construire ensemble un avenir en paix.
Les migrants démunis, vulnérables près de Ouistreham, sont cette force de résistance et d’espérance. Ils ne peuvent être qu’une chance pour nous tous, et il serait louable que les décideurs politiques soient à cette dimension d’accueillir, de respecter les droits humains de tous.
Réussir à rejoindre l’Angleterre, c’est l’assurance d’arriver à bon port
La chance, les migrants Soudanais veulent tenter la leur et enfin arriver à bon port, en Angleterre. C’est l’assurance d’être pris en charge, de ne plus être à la rue, abandonné dans la nature et de subir des conditions de vie inhumaines. Au Royaume-Uni la vie restera certes difficile, notamment pour bénéficier d’un travail, trouver un logement pérenne, mais il sera aussi l’essentiel d’être pris en charge, de pouvoir retrouver les siens, sa famille et se dire que l’on peut enfin construire son avenir après des années d’attente, de déplacements éprouvants.
Une attente qui est une souffrance permanente, qui immobilise la vie de ces jeunes venus chercher la liberté. Une vie qui évolue sans que soit la possibilité de faire des choix, qui est contrainte par de nombreux déplacements conduisant les jeunes Soudanais d’une ville à une autre, d’un pays à un autre cherchant désespérément un endroit pour être accueilli dignement.
Des jeunes migrants totalement démunis qui tiennent le coup par leurs propres forces, leur espérance, et qui soulignent le soutien vertueux de celles et ceux s’engageant pour leur porter secours en leur permettant d’avoir de l’eau, des produits alimentaires, d’hygiène, des couvertures, un refuge ainsi qu’un soutien moral, humain est primordial.
Une attente insupportable pouvant durer plusieurs années dans une grande pauvreté avant de savoir en sécurité car accueilli pour première étape.
Une étape douloureuse à atteindre et entre 15 à 20 Soudanais ont fait une demande de demandeur d’asile en France craignant du fait de la pandémie de Covid 19, entre autres barrages à la réalisation de leurs rêves, ne pouvoir rejoindre l’Angleterre, dont le Soudan est une ancienne colonie. Les jeunes Soudanais maîtrisent parfaitement l’anglais et l’arabe, ce qui pour eux facilite l’accès à un emploi au Royaume-Uni.
Avoir accès aux soins et à un abri pendant la pandémie est un droit humain
Le 18 août 2020, M. Rajagopal, Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit au logement rappelait que « Lorsque les gens sont privés d’abri, ils deviennent plus vulnérables à la Covid-19 et cela augmente le risque de contagion généralisée. », ajoutant « J’appelle tous les États à respecter leurs obligations en matière de droits de l’homme et à veiller à ce que personne ne soit laissé dans une position de vulnérabilité accrue à la Covid-19 ».
Un appel qui ne fut pas entendu par les décideurs politiques laissant des jeunes Soudanais sans possibilité d’être mis à l’abri. Il est toutefois, à Caen (Calvados) un hébergement d’urgence à l’espace Vanier disposant de cinq places. Lesquelles peuvent être attribuées durant deux mois maximum, indiquent les aidants. Cependant les migrants refusent en général pour éviter d’être séparés, et car il est également un règlement les contraignant à des horaires précises. De plus, cet hébergement ne présente pas un caractère pérenne. En situation d’urgence, deux mois passent très vite et laissent de toutes les manières la personne démunie.
Par ailleurs, un squat a ouvert près du lieu symbolique du pont Pegasus et du Mémorial – nous rappelant le précieux héritage de la liberté, de la solidarité et de la nécessité d’accueillir des migrants et réfugiés fuyant les conflits, crises humanitaires et climatiques graves.
Une maison ouverte où les jeunes réfugiés peuvent venir prendre un peu de repos, cuisiner, rencontrer les aidants avant de rejoindre des campements de fortune situés à quelques kilomètres de là.
Un squat qui est un refuge essentiel et qui est appelé à être expulsé pour le 28 août, laissant encore une fois près de 45 jeunes dans le plus grand désarroi.
Vaccination anti-Covid
Les aidants nous informent que les tests Covid ont été fournis aux jeunes Soudanais par la seule initiative des associations et concernant la question de l’accès aux vaccins anti-Covid, posée par LiberTerra, il est indiqué que les associations, dont Médecins du monde, sont en train de mettre en place en lien avec l’ARS un accès à la vaccination pour les jeunes Soudanais.
Le scandale – le non-accès à l’eau potable
France – L’eau qui coule si facilement de nos robinets est interdite d’accès aux jeunes Soudanais ayant traversé mille dangers, qui vivent depuis leur enfance des conditions de vie difficile par la crise humanitaire qui sévit notamment au Soudan du Sud. L’UNICEF alerte le 6 juillet 2021, sur le fait qu’un rapport établit l’impact de la crise humanitaire sur les enfants pour qui l’indépendance de ce jeune pays né le 9 juillet 2011, n’a pas été la réalisation des vœux de paix et d’espérance par notamment un conflit intercommunautaire qui en 2013 allait imposer des conditions de vies très difficiles aux civils et provoquer de « nombreux morts » comme le souligne un jeune soudanais à LiberTerra.
Un crise humanitaire grave et complexe s’impose au Soudan, avec des besoins humanitaires aiguës, souligne l’ONU dans la région du Darfour, dans les États du Nil Bleu et du Kordofan méridional, dans l’est du Soudan et bien d’autres régions.
Une crise humanitaire majeure provoquée par des violences multidimensionnelles s’unissant les unes aux autres et renfermant des millions de personnes dans la pauvreté extrême, provoquant le déplacement de 2 millions de personnes sur l’année de référence 2018.
Les conflits, affrontements intercommunautaires, une crise climatique active, une impossibilité de développement, de construction d’infrastructures nécessaires à la santé, à l’éducation et capables de répondre aux besoins essentiels de la population , ainsi que de protéger celle-ci des conséquences dramatiques du bouleversement climatique provoquant notamment des inondations majeures – ces violences multidimensionnelles contraignent une population vulnérable à des déplacements, à subir l’insécurité alimentaire, et exposent ces populations très fragilisées à des maladies évitables liées notamment à l’eau insalubre et à la malnutrition.
Grandir au cœur d’une crise humanitaire grave et subir encore des conditions de vies très éprouvantes en France

Eau secours !
Des militants portant secours aux migrants, expliquent à LiberTerra que leurs courriers adressés à la mairie de Ouistreham mentionnant particulièrement le besoin fondamental de pouvoir accéder à l’eau potable pour ces jeunes vulnérables, demeurent sans réponse.
Un jeune Soudanais explique à LiberTerra qu’il est difficile de vivre dans ces conditions rudimentaires, et que grâce au soutien des associations, il peut reprendre confiance et espérer qu’une solution pérenne sera bientôt après avoir passé la période des confinements, des vagues successives de la pandémie dans cet isolement, bloqué par la fermeture des frontières. Les associations nous précisant que les migrants sont particulièrement démunis et que « strictement rien ne leur est proposé » pour répondre aux besoins humains fondamentaux et qui sont ceux essentiels au quotidien comme pour s’alimenter de manière saine et équilibrée, de pouvoir accéder à l’eau potable et d’avoir le droit à un toit.
Le devoir de la police est de protéger
Un jeune Soudanais nous confie avoir à plusieurs reprises subi des gaz lacrymogènes ce que confirment les aidants, précisant qu’il est également des termes déplacés qui sont tenus à l’égard des migrants. Les associations soulignant que ces faits sont depuis quelque temps moins récurrents, ce qui ne signifie pas leur totale disparition.
L’espérance – le sel qui permet aux jeunes soudanais de tenir le coup
« L’espoir et l’optimisme que les enfants et les familles du Soudan du Sud ont ressenti à la naissance de leur pays en 2011 ont lentement tourné au désespoir et à la détresse », a affirmé la Directrice de l’UNICEF, Henrietta Fore.
Un désespoir que 8,3 millions de personnes au Soudan en 2021 dépassent chaque jour pour survivre. Un niveau record de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire depuis la guerre civile dont le nombre de personnes en détresse oscillait entre 6,1 et 7,5 millions de 2013 à 2018.
Le Soudan qui enregistre un des taux les plus élevés au monde de mortalité infantile avec un enfant sur 10 qui ne pourrait survivre au-delà de l’âge de 5 ans. Un pays où s’impose une grave crise des droits de l’enfant, rappelle l’ONU qui par ailleurs recueille lors d’un point de presse en visioconférence, les observations de Christine Saida, jeune journaliste de l’UNICEF pour le Soudan du Sud qui explique que « les enfants n’ont pas le droit d’aller à l’école, le droit de manger, le droit à la protection, le droit à la sécurité … autant de droits qui ne nous sont pas donnés ».
Les enfants y subissent la violence de la faim, des conflits, des déplacements, des enlèvements, des violences sexistes à l’égard des filles, et sont également confrontés à la crise climatique qui est en cours et non pour demain. Ce sont des inondations qui imposent des conditions de vies toujours plus extrêmes sans qu’il soit un repos, un jour de répit pour des millions d’enfants, ainsi que pour leur famille évoluant dans un environnement où l’accès à tous les besoins fondamentaux essentiels au quotidien comme l’accès à l’eau, est une souffrance, est l’inaccessible et « beaucoup de gens meurent » témoigne auprès de LiberTerra un jeune soudanais en attente à Ouistreham.
Au Soudan du Sud, il est « l’une des pires crises humanitaires au monde et la plus oubliée », selon l’ONU.
Oubliés, ils sont oubliés les jeunes Soudanais cherchant l’espérance qui leur a été volée depuis des années, cherchant la liberté perdue, cherchant le droit de vivre en paix et sécurité sur d’autres continents, dans d’autres pays et qui malgré toutes les souffrances qu’ils ont déjà subies, leur force de les dépasser, d’espérer par leur connaissance exacte de ce que signifie ce verbe, demeurent ceux jamais accueillis avec dignité, et sont ceux abandonnés comme cela se produit en France.
Vivre sans accès à l’eau potable est ce qu’ils supportent, ne pas être accueillis est ce qu’ils vivent dans de nombreux pays traversés comme en Libye, en Italie, en France.
Un jeune soudanais confie à LiberTerra un peu de son histoire
« Au Soudan, on ne peut pas posséder une maison, travailler, et penser à mettre les enfants à l’école. On manque de tout, il n’y a rien. Ce sont des conflits, beaucoup de morts, des gens qui veulent partir pour vivre. » « On quitte le Soudan car on n’a plus rien. C’est très difficile. En France, il ne se passe rien, au Soudan, il se passe tout. » Toutes les violences mettant la vie de millions de personnes en danger.
Soudan – 2 millions de personnes déplacées en 2018
Ce jeune Soudanais ferme quelques secondes les yeux, le silence des grandes souffrances laissent cette voix s’exprimer, celle forte que nombreux oublient, n’entendent pas, laissant au désespoir les droits humains, sans concéder aux jeunes Soudanais le droit de vivre en paix, de réaliser leurs rêves, de bâtir un avenir serein, et l’espérance de pouvoir revenir un jour au Soudan, y vivre en paix.
Puis, il reprend, « Là-bas, les enfants ne peuvent pas aller à l’école. Je suis venu pour avoir du travail, une maison, et pouvoir fonder une famille car en Europe, les enfants vont à l’école ».
L’école, ce jeune soudanais âgé de 25 ans, insiste sur l’importance pour un enfant d’y accéder. Pouvoir aller à l’école, c’est considéré comme un bien précieux par ces jeunes soudanais. Le droit à l’éducation offre la promesse de devenir autonome, de réaliser ses rêves, d’avoir la porte grande ouverte pour construire un futur heureux échappant à la pauvreté, en ayant la possibilité de faire ses choix, ne plus subir la faim et cette douleur d’être séparé des siens.
Les trafics touchant particulièrement les enfants comme le sont les enlèvements, puis ces déplacements déstabilisant continuellement tous repères, ne donnent aucune possibilité à un enfant de se construire. Les enfants ont besoin d’ un environnement stable et sûr. Des déplacements qui peuvent signifier tout quitter dans des conditions extrêmes en étant souvent victime de passeurs pour espérer trouver la liberté.
Le périple de tous les dangers pour espérer la liberté
LiberTerra – Rencontre avec un jeune Soudanais
« Je suis parti du Soudan en 2015. Là-bas, c’était difficile à cause des affrontements. Il y a beaucoup de morts. Il n’y a rien pour vivre, pas d’école, pas de maison, ni de travail. Les enfants n’ont rien.
Je suis arrivé en Libye où j’ai dû travailler sans être payé. C’est comme ça là-bas. La police vous dit de travailler et c’est tout. Je travaillais pour les récoltes et quand ils ont plus besoin de vous, vous devez partir. Je suis resté en Libye pendant 8 mois et ensuite, j’étais obligé de partir. On pouvait manger deux fois par jour – une fois le matin et une fois le soir, mais on ne recevait jamais de salaire. Je suis parti de Libye sans rien. J’ai traversé la mer sur un grand bateau où on était au moins 50 personnes pour rejoindre l’Italie. En Italie, il n’y a pas d’accueil pour nous, rien. Ce n’est pas bien, on rencontre des problèmes partout.
En 2017, je suis arrivé en France. Je n’avais rien. On est toujours démuni. Je suis allé à Dijon, puis dans d’autres villes et villages avant de retourner en Italie. C’est comme ça ! On doit toujours bouger, partir pour essayer d’avoir quelque chose, pour trouver du travail, une maison. Mais, on attend sans rien. Cela étant, je suis revenu en France à Paris. C’était toujours pareil, toujours des problèmes. Puis, je suis arrivé à Ouistreham pour espérer rejoindre l’Angleterre. C’est mieux pour avoir une maison.
Ici, en France, les habitants ont tout. il y a tout, pas de problèmes. Les gens possèdent une maison, les enfants vont à l’école. Il n’y a pas de violences. Au Soudan, il y a beaucoup de violences et les enfants n’ont rien, pas d’école. »
Ce jeune Soudanais est très touché par le fait que les enfants au Soudan n’ont pas la possibilité de vivre en paix et sécurité, que les droits des enfants ne sont pas respectés. L’école, il y est attaché. C’est une chance qu’il veut donner à ses futurs enfants. Il souhaite construire une famille et ne veut pas de violences pour elle. Il ne veut pas que ses enfants connaissent la pauvreté, l’absence d’éducation, la peur, et la possibilité de perdre ses parents.
Le jeune soudanais se confiant à LiberTerra souligne qu’il n’a aucune nouvelle de ses parents, qu’il ne sait pas où ils se trouvent, s’ils vont bien. « Je ne sais pas où ils sont, ce qui se passe pour eux ». « Il y a beaucoup de morts » rappelle-t-il. Son visage devient grave, et le silence parle à nouveau, révèle derrière ses yeux qu’il ferme un instant ce pays qu’il revoit, les peines qui défilent dans sa mémoire.
Revenir un jour vivre au Soudan, il le souhaite. Il espère qu’un jour son pays sera en paix. Parler du Soudan, c’est difficile. Les violences subies se sont ce présent douloureux par les traumatismes. Il avait 19 ans quand il a quitté le Soudan, depuis six ans, il n’a pu revoir ses parents et ignore s’ils seront tous réunis, un jour. Saisir sa chance et rejoindre l’Angleterre, c’est construire la change de revoir les siens ayant par un travail des moyens financiers, une stabilité, et alors envisager des possibilités l’amenant à retrouver ses parents.
Cela fait six ans que ses parents n’ont plus de nouvelles de leur fils. Ils ne savent pas s’il va bien, s’il a pu réussir à regagner l’Europe, si un jour ils le reverront.
Séparer l’humain de notre humanité, c’est ce que signifie une société étant dans le refus d’accueillir, de protéger, de sécuriser les plus vulnérables. Des migrants et réfugiés attendent des années en étant démunis de tout, en vivant dans la rue, dans des campements de fortune en ville ou en pleine nature. Ils subissent des conditions de vie très éprouvantes qui pourraient provoquer des traumatismes supplémentaires et impacter toute leur vie.
Des crises humanitaires, une crise climatique dont ceux innocents en subissent toutes les dramatiques conséquences, alors qu’ils sont ceux ayant le courage d’alerter en venant trouver la liberté au péril de leur vie. Ils ont le courage de témoigner et sont ceux refusés, abandonnés, humiliés.
Nos pays riches ont une grave responsabilité. Les populations de consommateurs aisés bénéficiant d’une liberté de confort, du respect des droits à la santé, à l’éducation, ayant la possibilité d’acquérir des biens, doivent veiller sur les droits humains qui sont menacés et dont l’absence mettrait notre monde en péril. Ne faisons pas de notre monde celui « perdu » comme a alerté le Chef de l’ONU, Antonio Guterres, lors du 75ème anniversaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Un monde perdu si nous restons indifférents alors que « c’est le moment de se réveiller » ainsi que le signifie Antonio Guterres qui demande aux États membres de prendre des engagements ambitieux pour lutter contre la crise climatique qui est en cours et non avenir. Elle ne sera qu’ une valeur exponentielle et le Soudan est victime de la révolution climatique provoquant de graves inondations sur tous les continents.
Un système politique et économique mondialiste qui ne doit pas interdire à notre humanité de perdurer car elle aura la possibilité de bâtir un avenir serein.
Un avenir de paix qui ne pourrait pas être si les plus vulnérables, ceux démunis sont laissés de côté, sur le bas de la route sans être accueilli au sein de ce qui leur appartient, nos communautés, notre humanité.
Être citoyen du monde serait ce qui permettrait aux droits humains d’accéder à un progrès incontestable qui est en souffrance depuis des décennies. Ces conséquences : des crises humanitaires s’aggravant de manière alarmante et laissant des enfants sans aucun droit, sans celui premier de vivre heureux et en paix.
Les jeunes Soudanais doivent bénéficier de l’accueil qui leur est dû car ils font partie de nous. Pour certains décideurs politiques cela est inconcevable, alors qu’il s’agit de droits humains qui sont la chance pour notre humanité de choisir un chemin de paix, de choisir ces objectifs de vie pour réaliser ceux du développement durable, dont le premier : Pas de pauvreté.
Il est alors rappelé avec force Nelson Mandela : « Cela semble toujours impossible avant qu’on le fasse ». Un message que porte les associations humanitaires, leurs membres et bénévoles, les artisans de paix.
Les peuples se sont libérés et la Normandie porte en sa mémoire ce fleuve jaillissant pour la liberté, et Nelson Mandela nous confie cet autre message : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».
Pouvons-nous être libres et laisser des jeunes Soudanais démunis, en souffrance, sans respect de leur liberté ?
© Fédora Hélène
Appel aux dons –
Vous pouvez apporter des dons – dont des dons de produits alimentaires, des produits d’hygiène, des produits de premier secours : Doliprane, pansements, trousse de premiers soins, ainsi que du linge dont des draps, couvertures, serviettes de toilette, et autres dons
les dons sont à déposer à la maison se situant entre le pont Pegasus et le Mémorial sur Ranville, le samedi vers 11h30.
Merci à toutes et tous

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