
Article et documentaire vidéo
Documentaire : CICR – Comité International de la Croix-Rouge
Le 21ème s’ouvre des défis majeurs pour protéger la Terre, la planète bleue où la vie resplendit
La Terre commence sa fabuleuse aventure, il y a environ 4,5 milliards d’années quand la Terre est un océan de feu dépassant les 1 200°C. Seuls du dioxyde de carbone, de l’azote et de la vapeur d’eau émanent de cette mer en fusion.
Il faudra attendre 3,9 milliards d’années pour que l’eau soit transportée par des pluies de météorites frappant le sol brûlant de la Terre. Celles-ci contiennent en quelque sorte des cristaux de sel qui renferment des minuscules gouttes d’eau.
Ces gouttelettes forment une à une la présence de l’eau sur Terre par une pluie de feu durant 20 millions d’années. Un déluge de feu qui donnera naissance aux premières flaques dans lesquelles aujourd’hui les enfants jouent après une averse mais celle-ci est faite aujourd’hui d’eau.
C’est ce feu né de la formation du système solaire qui transporte l’eau sur Terre. Une eau précieuse, à l’équilibre parfait, qui malgré les bouleversements gigantesques que vivra la terre avant d’arriver jusqu’à nos jours, perdure et permet la naissance de la vie sur Terre. C’est grâce à cette eau venue de l’espace que le monde végétal et animal verra le jour. Un jour au cœur d’une nuit aux profondeurs de l’océan. La Terre unit le feu et l’eau, la nuit et le jour, elle réconcilie tous les éléments pour donner la vie.
Une vie merveilleuse portant en 2021, une eau apparue il y a des millions d’années et dont nous avons la haute responsabilité de protéger. Cette eau issue de la vie, cet élément vivant, celle issue de l’univers est notre présent et notre avenir. Nous buvons aujourd’hui cette eau à l’origine de notre vie sur Terre. Nous lui devons la possibilité de vivre, la possibilité d’avoir des ressources pour survivre. Une eau que la pollution abîme gravement, un écocide qui met notre humanité en péril. Ce sont les populations vulnérables qui en paient le prix fort et les populations des pays riches n’ont pour certaines pas conscience de l’enjeu essentiel qui nous fait face.
L’eau coulant si facilement de nos robinets, alimentant nos cultures, nos loisirs, cette eau pure coulant en abondance est d’ores et déjà en déséquilibre dans nos rivières, nos fleuves et nos mers ayant souffert de vagues importantes de pollution comme les marées noires, mais également par l’utilisation de pesticides et autres produits chimiques de manière régulière durant plusieurs décennies. Des produits toxiques pouvant perdurer au cœur de l’eau plusieurs années, et pour certains durant plusieurs siècles après leur arrêt.
Les peuples autochtones alertent régulièrement sur la pollution de l’eau survenant par l’industrialisation de leurs territoires, par l’exploitation de leurs ressources dans un but de profits sans respect de la nature, de l’humain et donc de la vie. La vie précieuse est le nom fondamental de ce siècle où les progrès technologiques doivent venir en secours de la Terre, et non contribuer à accélérer un processus alarmant d’autodestruction des éléments essentiels à la vie, l’eau et l’air.
Un bouleversement climatique actif provoque des catastrophes naturelles plus virulentes et récurrentes qui mettent en détresse des sols, des sources d’eau, des cultures, la biodiversité et les populations démunies subissant en premier les graves conséquences du bouleversement climatique. Un bouleversement exponentiel tant il est global et interagit avec tous les éléments permettant la vie sur Terre, et impactant directement des populations qui vivent alors d’autant plus de pauvreté, de conflits, de déplacements contraints qui aggravent les fortes inégalités.
Notre souci de nous enrichir appauvrit inévitablement la nature et les populations vulnérables, les peuples autochtones, qui pourtant sont ceux qui consomment le moins et qui ne tirent pas profit d’une industrialisation et consommation massives mettant la biodiversité, ainsi que l’eau vitale à rude épreuve.
Les infrastructures d’assainissement sont peu nombreuses dans les pays en développement, et les conflits meurtriers, ainsi que les inondations récurrentes rendent celles-ci inutilisables par suite de graves dommages. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) alerte dans un nouveau rapport publié le 5 octobre dernier, sur le nombre en augmentation de populations souffrant de pénuries d’eau. L’OMM demande qu’il soit des actions urgentes pour protéger l’eau et d’« accroître des investissements dans ce bien précieux ».
L’OMMS sonne l’alarme par son dernier rapport
Le rapport intitulé « The State of Climate Services 2021 : Water » a été établi par une vingtaine d’institutions et il rappelle que le changement climatique impose des événements extrêmes et opposés tels que les inondations et les sécheresses appauvrissant des territoires. Le rapport émet des inquiétudes quant à la croissance démographique et la perte dangereuse de ressources – ce qui provoque un déséquilibre qui s’amplifie.
Il indique clairement que face à un bouleversement climatique de grande ampleur, les investissements faits pour la gestion, la surveillance, les prévisions et alertes dans le domaine de l’eau sont plus que insuffisants et sont faits de manière inadaptée. Il est également mentionné que les financements pour répondre à une action climatique d’envergure mondiale demeurent de même : insuffisants.
2000 – 2021 : Les chiffres nous alertent
Depuis 2000, les inondations ont augmenté de 134 % et à l’opposé, les sécheresses ont augmenté leur durée de 29 %.
Ces chiffres signifient que le nombre de personnes souffrant de ces conditions climatiques se comptent aujourd’hui en millions. Ce sont 800 000 personnes déplacées au Mozambique qui font face à une pénurie d’eau potable. Ce sont 18 millions de personnes en urgence humanitaire en Afghanistan qui subissent une longue sécheresse et qui affrontent actuellement la baisse des températures dans des conditions de vie très éprouvantes.
Il s’agit également des conséquences climatiques au Yémen, en Éthiopie, au Soudan, en RDC, à Haïti où les populations souffrent d’un bouleversement multidimensionnel aggravant la pauvreté qui devient pour les plus fragiles, extrême. Un changement climatique touchant tous les continents, y compris l’Europe.
Nous savons que l’impact du changement climatique sur la santé humaine est très important et que celui-ci est lié à l’impact créé par la pollution . Le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, alerte sur le fait que la hausse des températures entraîne un déséquilibre du cycle de l’eau provoquant des précipitations amplifiées. Les saisons agricoles se trouvent directement perturbées, et la pollution des sols aggrave considérablement ce phénomène présent. Les conséquences sont pour la sécurité alimentaire et pour la santé humaine.
La guerre de la faim et de l’eau pourrait être celle que nous devrons affronter si les politiques économiques ne changent pas d’objectifs et si les investissements pour répondre à l’urgence climatique ne sont pas au rendez-vous. Un bouleversement qui provoque des phénomènes climatiques extrêmes liés à l’eau, à l’équilibre devenu instable. Le Japon, le Népal, la Chine, l’Indonésie sont régulièrement touchés par des inondations entraînant des millions de personnes déplacées sans abri, ainsi que des centaines de morts.
Des inondations touchent aussi l’Europe et nous observons que seuls les pays riches ont les moyens de la reconstruction, contrairement aux populations pauvres souffrant lourdement et dans la durée des conséquences des extrêmes climatiques.
Une pénurie d’eau impacte plus de 2 milliards de personnes
La moitié de notre humanité souffre d’une absence d’accès à l’eau potable, à un assainissement sûr. Une problématique fondamentale que subissent les migrants et réfugiés traversant sur plusieurs années les épreuves pour rencontrer une terre d’accueil.
Une crise de l’eau est à la porte de notre monde et Petteri Taalas insiste sur le devoir de « se réveiller face à la crise de l’eau imminente ». Le rapport démontre les signes de cette crise en rapportant qu’en 2018, 3,6 milliards de personnes ont subi une pénurie d’eau pendant au moins un mois dans l’année.
Au fil des dramatiques constats, il apparaît que si rien n’est entrepris pour limiter notre économie, et pour changer le fonctionnement de nos sociétés, d’ici 2050 ce sont 5 milliards de personnes qui pourraient être touchées par une pénurie d’eau.
Solution – Respecter les objectifs du développement durable, c’est respecter les droits humains
ODD 6 – Eau pure et assainissement pour tous d’ici 2030 ne peut être réalisé que s’il est une volonté de lutter contre la pauvreté, contre les fortes inégalités. Certains États investissent en premier pour la guerre et non pour la paix. Il est pensé que posséder une armée puissante, un armement massif permet de tenir des rapports de force et d’établir le maintien de la paix par des alliances finalement guerrières comme l’histoire de notre humanité en possède la science.
Il devrait être aujourd’hui une nouvelle interprétation de notre monde, et c’est en cela que s’exprime le choc civilisationnel, si notre monde devait penser la paix par la paix et non par la guerre. Les investissements dans un monde où l’économie est devenue une pièce maîtresse de l’équation, doivent se diriger pour construire les droits humains en acquis universels pour établir la paix universelle. Or au sein même de l’Europe règne de fortes inégalités comme elles s’imposent dans chaque pays. La France compte une aggravation de la pauvreté depuis 2017 et atteint le chiffre de 10 millions de pauvres.
La crise Covid 19 fragilise la santé humaine, les populations pauvres et en opposé fabrique une augmentation des fortunes des plus riches. Nous pensions à un monde meilleur car ayant pris conscience, pourtant les plans de relance pourraient aggraver le déséquilibre s’ils ne sont pas conçus pour soutenir les plus vulnérables, dont les femmes isolées et les enfants, et s’ils ne sont pas dirigés pour changer la donne et garantir la paix par des investissements répondant à la crise climatique et existentielle majeure qui fait notre présent.Une paix demeure au cœur de la vie pour qu’elle puisse perdurer sans de graves tourments. Il ne tient qu’à nous de la préserver.

Eau secours – le SOS de la décennie
Notre planète a déjà perdu 1 cm de la quantité d’eau provenant de l’humidité des sols par la neige, la glace. Les principales pertes ont été enregistrées au Groenland et en Antarctique. Mais le pire est que l’OMMS révèle que seulement 0,5 % de l’eau sur Terre est fraîche et pure pour être directement consommée.
Nous comprenons que 2030 arrive à grand pas par des annonces alertant sur une crise majeure de l’eau et qu’il est plus qu’urgent que les gouvernements en prennent conscience ainsi que chacun d’entre nous. La jeunesse est l’espérance et elle se lève courageusement pour demander aux puissants d’agir sans délai et de cesser tout orgueil et cupidité.
Les objectifs du développement durable ne sont pas encore en voie d’être réalisés, pourtant les États Membres doivent tenir leurs engagements et au-delà d’eux, ce sont les pays du monde entier qui sont concernés par le bouleversement actuel. Notre humanité prend du retard, une absence qui ne pourra se réparer si elle continue à perdurer.
2020 – 3,6 milliards de personnes ne bénéficient pas d’un assainissement sûr. De même en pleine pandémie de Covid-19, plus de la moitié de notre humanité n’a pas eu accès à de l’eau potable et à du savon, ce qui ne peut résoudre une pandémie et les épidémies évitables qui sévissent par les maladies d’origine hydrique comme le choléra. Pouvoir se laver les mains régulièrement, plusieurs fois par jour est réservé aux populations aisées, comme le besoin vital de boire de l’eau propre.
2020 – se sont également plus de 2 milliards de personnes vivant dans un pays subissant un stress hydrique et n’ayant pas accès à de l’eau potable. L’impact est sur la santé humaine et plus particulièrement pour les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que pour les personnes fragiles.
Le rapport émet des recommandations à l’égard des gouvernements pour activer des investissements pour préserver l’eau et particulièrement dans les pays les moins développés et les plus touchés par la crise de l’eau. Agir maintenant, c’est sauver des vies aujourd’hui, ainsi que notre monde. L’humanité se trouve pour la première fois de son histoire face à un défi gigantesque. La vie est plus que jamais au cœur de notre humanité, plus que jamais ce cœur qui bat en nous pour nous donner vie est pour l’aimer.
© Fédora Hélène

Documentaire CICR – Mozambique pénurie d’eau
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