Mozambique – Une pénurie d’eau potable menace la santé de milliers d’enfants

Le 24 mars dernier marque notre mémoire collective à la suite de l’attaque terroriste de grande ampleur touchant la ville de Palma dans le nord de la province de Cabo Delgado. La peur saisit toute une population fuyant notamment dans des zones dépourvues de structures d’accueil pouvant répondre aux besoins humains fondamentaux dont l’eau pure.

Depuis 2017, le Mozambique subit des attaques terroristes, un conflit armé maltraitant les plus vulnérables et qui se configure dans le contexte de la crise climatique. La saison cyclonique de décembre à mars, ainsi que des inondations récurrentes notamment dans les vallées des principaux fleuves : la Zambèze, le Save et le Limpopo aggravent considérablement les risques pour la santé des populations confrontées à des conditions particulièrement éprouvantes.

Des conflits armés plaçant selon le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, la province de Cabo Delgado, en zone rouge et rappelant que le risque d’attentats terroristes au Mozambique reste élevé. En 2020, plusieurs attaques terroristes ont été perpétrées et revendiquées par l’ « État islamique en Afrique centrale » sur les territoires de Mocimboa da Praia, Bilibiza, Quissanga durant le mois de mars 2020, ainsi que dans la zone de Xitaxi en avril et celle de Muidumbe en octobre.

Ce sont 800 000 personnes qui ont été contraintes de fuir leur foyer du fait des violences commises par les groupes armés et trouvant refuge sur des territoires urbains où sur des îles, sachant que les îles d’Ibo et de Quirimbas subissent également des attaques dont certaines ayant eu lieu récemment.

Ibo où par ailleurs, l’hôpital a été fortement endommagé par les conditions climatiques renforçant la violence des cyclones et la fréquence des inondations, souligne le Comité international de la Croix-Rouge qui affirme l’urgence d’agir pour apporter une aide humanitaire aux populations impactées et souffrant de l’absence d’eau pure.

Des phénomènes météorologiques virulents endommagent les infrastructures d’assainissement d’autant dans les quartiers pauvres recevant une population importante de personnes déplacées. Des déplacements massifs, souligne la CICR, mettent à rude épreuve les établissements de santé n’ayant pas les moyens d’accueillir et de soigner un afflux de personnes en détresse souffrant notamment de maladies d’origine hydrique.

Ce sont des enfants de moins de cinq ans qui sont atteints de diarrhée, devenue deuxième cause de décès pour ces enfants en bas âge. L’OMS rappelle la gravité des chiffres : au premier semestre 2021, il y a 28 602 cas de diarrhée dont 40 % des cas se situent sur la zone où le CICR a déployé un travail considérable pour venir en aide aux personnes malades. Le nombre de cas de choléra est également en augmentation et on enregistre 3 400 cas en août 2021, contre 2 200 à la même période un an auparavant.

Les centres de santé ne peuvent répondre face à de telles épidémies touchant de nombreux jeunes enfants. Le CICR explique que 80 % des infrastructures de santé dans les neuf districts du nord fortement impactés par les conflits armés sévissant à Cabo Delgado, ne sont pas en mesure de fonctionner.

Une pénurie de centres de santé alors que 20 à 30 % de demandes supplémentaires se font jour par le déplacement des populations dans les régions du Sud de Cabo Delgado. Des centres de santé qui manquent de tout et n’ont pas la place de recevoir un grand nombre de malades, comme les établissements manquent de matériel médical, de médicaments, de possibilités de faire des analyses performantes en laboratoire et de personnels de santé.

Une eau propre en élément de vie primordial et le CICR œuvre vertueusement pour construire de nouvelles structures d’approvisionnement en eau et travaille pour répondre aux besoins urgents de santé publique pour stopper au plus vite les épidémies évitables.

Le CICR indique construire un nouvel hôpital à Ibo qui pourra recevoir l’ensemble des populations se trouvant sur les 30 îles de l’archipel fragilisées par la crise climatique. Les constructions des infrastructures prennent en compte les conditions climatiques extrêmes pouvant se dérouler pour répondre à l’objectif de résilience, de bâtir de manière durable.

Une eau en élément vivant qui doit parvenir rapidement à une population victime de conflits armés, une population traumatisée et en résilience par le fait d’aller chercher de l’eau en marchant jusqu’à une heure de route au milieu de l’insécurité. La nécessité de boire de l’eau propre pour survivre, ne leur est pas accordée et ces populations se trouvent confrontées aux risques majeurs que représente l’eau insalubre pour la santé.

Boire pour survivre et en mourir, cela ne devrait pas être au cours d’un 21ème siècle portant des pays riches et milliardaires qui n’ont jamais été aussi fortunés. Une extrême pauvreté touche en premier les femmes et des enfants dans le monde, quand les 22 hommes les plus riches au monde possèdent plus que l’ensemble de la population féminine d’Afrique, alerte l’Oxfam. En sachant que 42 % des femmes sur tous les continents, y compris en Europe, ne peuvent avoir un travail rémunéré à cause de la lourde charge qu’elles portent dans le cadre privé et familial. Pourtant, ces femmes non rémunérées représentent par leur travail une valeur de bénéfice égale à 10 800 milliards de dollars chaque année.

Des femmes qui avec force et abnégation apportent les soins essentiels aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes malades sans posséder aucun droit. Ce dévouement est celui des femmes au Mozambique qui souffrent de l’horrible injustice leur imposant des conditions de vies inhumaines, et la douleur de ne pouvoir garantir une bonne santé à leurs enfants par les conditions de vie imposées aux plus pauvres.

Des populations sont contraintes de boire de l’eau insalubre mettant leur vie en danger, dépendent de l’aide humanitaire pour survivre et ne peuvent accéder aux droits à la santé faute de moyens financiers et d’infrastructures de santé quand le rapport d’Oxfam 2020 établit que 1 % des plus riches possèdent plus de deux fois les richesses de 6,9 milliards de personnes.  

Le vertige de l’enrichissement appauvrit notre monde

Un monde en déséquilibre par les fortes inégalités, quand la bonté a le pouvoir d’apporter une réelle prospérité pour toutes et tous.

Les enfants au Mozambique sont confrontés actuellement à une pénurie « préoccupante » d’eau potable, alerte le CICR, qui constitue une menace imminente pour la santé des populations démunies. Il est urgent que les gouvernements comprennent la haute importance d’agir pour soutenir les actions humanitaires du CICR sur place, auprès des plus pauvres.

Dominik Stillhart, directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge, a effectué une mission de trois jours au Mozambique et il déclare à Cabo Delgado, « Je pense qu’il est très important de prêter une attention très sérieuse à ce qui se passe ici, en particulier dans le nord du Mozambique ».

Des populations déplacées à l’intérieur du pays doivent marcher jusqu’à une heure pour pouvoir puiser de l’eau sur l’unique source d’eau disponible. Des sources non protégées qui servent au lavage, et à boire. Des zones qui étaient déjà en grande difficulté pour les populations résidentes souffrant de pénuries. Aujourd’hui, s’impose une situation dramatique pour des millions de personnes qui peuvent être déplacées plusieurs fois sur différents territoires.

La pauvreté impacte la totalité de la vie des plus démunis et l’insécurité est permanente et multidimensionnelle au Mozambique. Les populations affrontent un conflit armé s’aggravant et créant des drames humains, dont l’enlèvement d’enfants par des groupes armés, alerte l’UNICEF – une crise climatique, une pénurie d’eau potable, ainsi qu’une insécurité alimentaire touchant une population déplacée sans foyer, sans refuge.

Une économie de partage doit être instaurée par des réflexions, initiatives inédites et concrètes pour réparer les drames causés par l’enrichissement et rétablir un équilibre primordial pour la survie de notre humanité, pour concevoir un monde plus juste, plus équitable ne provoquant pas l’intense souffrance de la pauvreté brisant des vies. Celles des plus généreux, celles de ceux appelant la paix, celles de ceux mourant faute d’eau propre, celles de ceux se levant chaque jour pour l’espérance d’un monde meilleur sans violences.

Il est également en protégeant les populations les plus impactées par le bouleversement de lutter contre le terrorisme qui s’attaque aux plus fragiles et sème l’horreur des attaques terroristes à travers le monde.

En soutenant les plus démunis, on soutient fortement la paix et combat alors le terrorisme qui depuis plus de 30 ans est cette ombre meurtrière sur notre monde. Sauver des enfants de l’extrême pauvreté, c’est également les protéger d’enlèvement par les groupes armés pour qu’ils servent de soldats.

Ne plongeons pas notre monde dans l’infini drame et partageons les richesses pour obtenir la plus grande fortune de l’humanité, la paix universelle.

© Fédora Hélène 

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