
Un signal d’alarme concernant la survie de l’alimentation et de l’agriculture est lancé par M. Qu Dongyu, Directeur de la FAO lors de la publication du nouveau Plan quinquennal 2021-2025 de la FAO (The Food and Agriculture Organization). La résistance aux antimicrobiens est une menace mondiale « silencieuse », exprime le Directeur de la FAO.
Notre environnement souffre des éléments chimiques, médicaments, antibiotiques et antimicrobiens que l’homme a introduit dans l’agriculture et qui impacte durablement l’ensemble de la chaîne alimentaire. Les bactéries, champignons et divers microbes exposés à ces substances de manière récurrente peuvent développer des résistances aux traitements visant à les tuer ou supprimer, et laissant alors à des « superbactéries » la possibilité de se développer sans que nous ayons les moyens scientifiques de lutter contre.
Dans le cadre de la Semaine de sensibilisation pour un bon usage des antimicrobiens, la FAO alerte sur l’impact considérable de la RAM qui peut entraîner, « des pertes économiques, une baisse de la production animale, la pauvreté, la faim et la malnutrition, en particulier pour les pays à revenu faible et intermédiaire » a déclaré M. Qu Dongyu.
La RAM représente une menace mondiale qui telle un virus se propage dans notre environnement en étant invisible, mais s’infiltrant dans le monde végétal, parmi les animaux, l’eau et touchant directement l’être humain qui peut se trouver confronté à la résistance aux antimicrobiens. Ce sont 700 000 décès humains chaque année liés à la RAM et la FAO alerte sur le fait que ce nombre pourrait atteindre 10 millions de personnes d’ici 2050 si aucun effort n’est fait pour contrôler l’utilisation des antimicrobiens.
La RAM est un véritable danger pour l’alimentation et l’agriculture. Le secteur de l’élevage est un des plus importants consommateurs d’antimicrobiens et leur utilisation excessive entraîne une résistance pouvant être fatale et décimer des animaux, causant ainsi une aggravation de la pauvreté en détruisant les moyens de subsistance dont des populations dépendent. On trouve également la présence de ces traitements antimicrobiens dans la culture notamment des tomates et du riz, ainsi que dans le secteur de l’aquaculture. leur utilisation pour maintenir une production constante risque fortement d’obtenir l’inverse par la RAM.
D’autre part, les microbes augmentés par la RAM ne se limitent pas à un territoire, mais traversent les frontières, alerte la FAO. Les pandémies du siècle pourraient se succéder en étant dans un flux continuel par la pollution des sols, de l’eau, de notre environnement en impactant le vivant de manière multidimensionnelle et nous rappelant ainsi que nous sommes tous liés les uns aux autres, ainsi qu’ unis à notre planète. Une absence de contrôle des antimicrobiens peut provoquer des conséquences dramatiques pour tous.
La survie de l’être humain dépend exclusivement de la nature – laquelle nous lance un appel pour que nous protégions la vie. Ce sont des vies qui sont menacées par l’émergence de « superbactéries », il est important que nous puissions tous prendre part aux décisions permettant à notre monde de perdurer – Il est nécessaire que nous soyons tous responsables, acteurs de la protection de notre Terre.
Le Directeur de la FAO souligne que « Un contrôle efficace de la RAM est la responsabilité partagée des producteurs, des consommateurs, des investisseurs et des décideurs politiques à travers les systèmes agroalimentaires par de bons exemples et les meilleures pratiques ». Les élevages intensifs font évoluer notre monde sur une pente dangereuse que la surconsommation plébiscitée dans le but de faire des profits met en valeur en le nommant « sommet » – c’est à dire à l’inverse des conséquences que cette économie provoque : plus elle s’enrichit, plus notre monde décline.
Le bouleversement actuel est planétaire et demande que chaque gouvernement, que les peuples puissent être unis pour traverser cette épreuve et naissance d’une nouvelle civilisation, – non en établissant le langage numérique exclusif en outil de puissance politique des États, mais en apprenant une économie partagée, solidaire comme puissance pour sauvegarder notre monde. L’outil IA devenant dans ce cas un soutien technologique pour l’application de stratégies écologiques et favorisant la construction d’un monde juste et équitable.
En élément constructif, la FAO établit avec ses partenaires, ainsi qu’avec le soutien de centaines de contributions du monde entier – une plateforme de partenariat multipartite AMR, qui sera active en 2022, pour veiller à traiter tous les aspects et niveaux du spectre des menaces AMR.
Freiner le processus RAM avant qu’il soit des problématiques de santé au niveau mondial
C’est la santé humaine, mais également celle végétale, animale, environnementale qui risque de subir de graves dommages si une corrélation pour la survie de notre Terre n’est pas initiée par les États Membres en partenariat avec les organismes onusiens, ONG, la société civile en mettant au cœur des choix : la générosité, les plus vulnérables, l’humain.
Le Plan d’action de la FAO sur la résistance aux antimicrobiens 2021 – 2025 est ce plan de route à suivre pour éviter le drame de millions de personnes supplémentaires basculant dans l’extrême pauvreté. Une condition : agir maintenant. La Fao rappelle qu’il est nécessaire que soient des efforts mondiaux pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture.
La lutte contre les antimicrobiens passe en priorité par prendre soin de la santé et du bien être humain, ainsi que du bien être animal et par le respect de notre environnement. Le plan d’action de la FAO souligne qu’il est essentiel de permettre un accès une alimentation saine, à la nutrition et à la santé pour les personnes, comme il est de prendre soin du bien être animal, à une alimentation naturelle et équilibrée pour les animaux d’élevage. La vaccination a son rôle protecteur à jouer et les vaccins doivent-être accessibles à tous pour éviter des traitements antimicrobiens lourds, ainsi que nombreux décès dus à des épidémies évitables. Les animaux doivent également bénéficier de campagnes de vaccination pour ne pas propager des épidémies. Il doit être également garanti un assainissement sûr et un accès à l’hygiène pour les populations vulnérables, qui en plus n’ont aucun accès à la santé, à des médicaments sûrs et efficaces.
La pauvreté, le manque d’accès à une alimentation saine, à la nutrition et à la santé pour les êtres humains et les animaux favorisent une mauvaise gestion des antimicrobiens et mettent d’autant plus les plus vulnérables face au danger de la RAM.
De plus, il a été remarqué que les traitements antimicrobiens se trouvaient également dans divers déchets rejetés tels que ceux émanant des abattoirs, ainsi que des hôpitaux. Le plan d’action émet de ce fait l’objectif d’une bonne gestion des déchets pour préserver notre environnement , la biodiversité.
De nouveaux antimicrobiens en secours
Il est de permettre à la science de trouver des traitements antimicrobiens nouveaux permettant de lutter contre des microbes, « superbactéries » « incontrôlables », indique la FAO, pour préserver la santé. Il est également essentiel de ne plus les utiliser de manière disproportionnée, ni dans un but exclusif de production-profits.
La FAO rappelle qu’au cours des 30 prochaines années, la quantité de nourriture produite sera identique à celle produite au cours des 10 000 dernières années combinées. Il est donc plus qu’urgent d’agir maintenant pour préserver l’alimentation et l’agriculture.
Les antimicrobiens en chiffre – FAO
+ de 700 000 personnes décèdent chaque année de causes liées à la résistance aux antimicrobiens
+ 27 classes d’antimicrobiens différentes utilisées chez les animaux
+ 22 milliards de dollars → marché total de la santé animale en 2011(OCDE)
+ 118 pays ont communiqué des données quantitatives sur l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux entre 2015 et 2017, soit une augmentation de 89 pays par rapport à 2015.
Guerre de la faim – Agir manitenant
En 2021, environ 811 millions de personnes souffrent de la faim au niveau mondial, un chiffre en hausse permanente depuis cinq années consécutives, souligne Action contre la Faim – qui précise qu’en 2020 , une augmentation de 161 millions de personnes a été constatée. Les femmes étant les premières victimes des inégalités et de l’extrême pauvreté, alors qu’elles représentent une économie majeure au niveau mondial.
Chaque jour compte quand la vie d’en enfant est en danger
Les enfants victimes de la faim ont un système immunitaire très fragile les rendant très vulnérables, rappelle Action contre la Faim. En septembre 2018, l’UNICEF souligne le chiffre terrifiant de quelque 6, 3 millions d’enfants de moins de 15 ans décédés en 2017 de causes évitables, telles que la faim, les épidémies. Les estimations sur la mortalité juvénile publiées par l’UNICEF, l’OMS, la Division de la population des Nations Unies et le Groupe de la Banque Mondiale, établissent qu’un enfant meurt de causes évitables toutes les cinq secondes. La majorité des décès , soit 5,4 millions, touche des enfants de moins de cinq ans.
Laurence Chandy, Directrice de la division des données, de la recherche et des politiques de l’UNICEF, déclarait alors, « Si nous n’agissons pas immédiatement, 56 millions d’enfants de moins de 5 ans , dont la moitié seront des nouveaux-nés, mourront d’ici 2030 ».
Des effots importants ont permis des progrès pour faire reculer la faim dans le monde depuis 1990, mais la pandémie de Covid-19, le réchauffement climatique, les différents conflits, ainsi qu’une économie ne cherchant que la puissance, l’enrichissement de pays riches pour maintenir leur pouvoir et dominations, mettent en danger la survie de toute notre humanité. Rien n’est séparé, mais tout est uni et ce lien entre la nature et l’humain est indéfectible. Protéger l’environnement, le monde végétal et animal, l’eau du danger de la RAM, c’est préserver notre surive à tous. Quand un enfant meurt de faim, de maladies évitables, de pauvreté, c’est une chance de survie pour toute notre humanité qui s’éteint.
© Fédora Hélène

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