
Lors d’une conférence de presse le 24 novembre, le Chef de l’OMS, le Dr Tedros rappelle que depuis la semaine dernière plus de 60 % des cas et des décès dus au Covid-19 ont été enregistrés en Europe. Le Chef de l’OMS faisait état lors de la précédente conférence de presse de la différence de moyens de santé entre l’Europe de l’Est aux infrastructures de santé très fragiles comme en Roumanie où en Ukraine, et celles de l’Ouest plus riches, même si toutes deux supportent actuellement une pression impactant les systèmes de santé et le Dr Tedros précise que les personnels soignants sont « à bout de forces ».
Puis, le Dr Tedros revient sur la problématique des vaccins qu’il a déjà évoqué, exhortant les pays riches à « cesser » d’organiser un rappel, la 3 -ème dose, aux personnes en bonne santé. À ce propos, le Chef de l’OMS a déclaré que « ça n’a pas de sens d’administrer des rappels à des adultes en bonne santé ou de vacciner les enfants lorsque les soignants, des personnes vulnérables ailleurs dans le monde sont encore en train d’attendre leur vaccin ».
Le Chef de l’OMS alerte également sur le fait que « les pays à couverture vaccinale élevée continuent à stocker des vaccins alors que les pays à revenus faibles continuent d’en attendre ».
Il est de marquer l’importance des propos du Dr Tedros qui signifient, sans qu’il cite de pays, que des gouvernements organisent « chaque jour » des campagnes de vaccination pour une 3 -ème dose pour des personnes en bonne santé et non vulnérables, ce qui est inutile. Une pratique qu’engage le gouvernement français appelant la population à partir de 18 ans à recevoir ce rappel pour pouvoir bénéficier de la prolongation du passe sanitaire qui entrera en application à partir du 15 janvier 2022 en intégrant la 3ème dose. De la même manière, le Chef de l’OMS et l’Académie de pédiatrie avaient également souligné qu’il n’était pas nécessaire de vacciner les enfants en bonne santé.
La vaccination est précieuse, et elle ne peut pas servir des intérêts et jeux politiques surtout pour ceux entrant en campagne électorale pour les présidentielles.

La crise des vaccins – Soulager la pression sur les hôpitaux
Le Dr Tedros affirme qu’actuellement il y a « Chaque jour, 6 fois plus de vaccins de rappel qui sont administrés mondialement que de premières doses dans les pays à faible revenu », et déclarant, « C’est un scandale et cela doit cesser ».
En tant que citoyennes et citoyens responsables nous pouvons indiquer à Emmanuel Macron que sa politique de vaccination – qu’il a rappelé lors de sa dernière allocution et soulignant que la France faisait partie des pays à forte couverture vaccinale – est car il a omis les recommandations de l’OMS concernant par exemple la vaccination des enfants en bonne santé. L’obligation faite pour l’administration de la 3 -ème dose part du même principe politique utilisé précédemment.
D’autre part, le Dr Tedros a souligné que le dispositif « COVAX fonctionne si les vaccins sont disponibles ». Les pays en voie de développement sont prêts à assumer une campagne de vaccination et ils ne leur manquent que les doses de vaccins. Par ailleurs, Covax a livré à présent près de 500 millions de doses de vaccins à 144 pays et territoires et tous les pays ont commencé leur campagne de vaccination. Les pays sont prêts à administrer les vaccins, mais « ils ont besoin de doses » souligne le Dr Tedros.
L’OMS a souligné lors de la dernière conférence de presse que le vaccin est un outil qui permet d’éviter les cas graves, ainsi que des décès pour le plus grand nombre, mais il n’est pas un outil miracle et la propagation du virus continue. Il est donc nécessaire d’observer, selon l’OMS, les autres mesures barrières tel que le masque et la ventilation des pièces. L’OMS préconise par ailleurs d’éviter les rassemblements et demande aux gouvernements de réajuster les mesures sanitaires en fonction de la progression de la pandémie.
L’OMS indique que les systèmes de santé à bout de souffle doivent être soulagés pour pouvoir accueillir les malades. L’OMS insiste sur le fait qu’il est « absolument vital » que dans tous les pays, les malades puissent être pris en charge, accueillis par les structures de santé dès la première phase de la maladie.
Une priorité – la marche de l’économie
La priorité est mise sur la poursuite de l’économie, le maintien de la production et l’ouverture des sociétés. Mais les loisirs pourraient comme au Pays-Bas, en Roumanie, ainsi que dans d’autres pays, subir des couvre-feux ou confinements partiels ou nationaux.
Les fermetures de frontières pour les personnes provenant de certains pays pourraient également faire leur apparition. La France, la Belgique, les Pays-Bas devraient annoncer ce vendredi des restrictions concernant l’Afrique du Sud. Un nouveau variant affaiblit de 40 % l’effet protecteur du vaccin.
Le Maroc a pris la décision de fermer ses frontières aux personnes provenant de France et Air France effectue ce jour des navettes entre la France et le Maroc pour répondre aux demandes. Le Royaume-Uni a pris la décision de fermer ses frontières à 6 pays d’Afrique dont l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, ou la Namibie. Le variant nommé B1.1.529 possède de nombreuses mutations non maîtrisables qui seraient au moins de dix formes différentes.
L’Europe est redevenue l’épicentre de la pandémie
« Le chaos de la pandémie se poursuit » a déclaré le Dr Tedros. Les pays doivent mettre leur capacité pour ralentir la progression des variants immédiatement en œuvre, insiste l’OMS. Et, prévient que les pires conséquences de la maladie doivent être évitées.
Puis, l’Organisation mondiale pour la santé revient sur le fait que l’Afrique ne pourrait pas atteindre l’objectif de 40 % de couverture vaccinale prévue pour tous les pays d’ici la fin de l’année. Les vaccins n’arrivant pas en quantité suffisante, des populations vulnérables sont exposées notamment en Afrique à des formes graves de la maladie et à la mort.
Or pour mettre un terme à l’épreuve Covid, il est impératif que la solidarité internationale soit le lien fondateur commun. Laisser des populations en souffrance revient à faire gagner la maladie. Ainsi qu’indique LiberTerra au cours de différents articles, il est nécessaire que le respect des droits humains soit une priorité car ils sont la solution pour sortir du l’épreuve Covid. D’autant que nous assistons à un enchaînement de vagues composées d’une multitude de variants et qu’il pourrait être à l’avenir cette succession de virus impactant notre monde.
Le bouleversement actuel est en train de modifier considérablement nos conditions de vie et au-delà des mesures sanitaires, il est également essentiel de changer profondément nos systèmes économiques et politiques qui marquent d’autant plus en situation de longues difficultés, les fortes inégalités, discriminations et poursuite de la pollution car celle d’une industrialisation massive prenant les ressources de la Terre.
Nous sommes face à des défis majeurs se présentant pour la première fois dans l’Histoire de l’humanité et nous nous sommes déjà sortis d’évènements complexes et nous devons garder ce cap de l’union pour permettre à notre monde de franchir cette étape et de pouvoir perdurer.
Le danger outre la pandémie, et nous le constatons avec la crise des vaccins touchant les plus vulnérables, est l’accélération de l’extrême pauvreté par différents facteurs se rejoignant tous en un point : une économie destructrice. Le grand pas à faire sera un Accord mondial pour la réconciliation de notre humanité capable d’établir la paix universelle définissant une nouvelle économie de partage.
Selon ce choix de l’union, l’OMS appelle à la solidarité internationale pour lutter contre l’épidémie.
Pour ce faire, les gouvernements doivent cibler les priorités concernant l’administration des vaccins. Il doit être selon l’OMS, en priorité les soignants, les personnes âgées et les personnes vulnérables, ainsi que les pays qui n’ont pas encore reçu de vaccins. Comme il doit être l’accès pour tous aux nouveaux traitements.
L’OMS précise que la technologie access pool permet aux fabricants d’avoir facilement accès à la technologie, au savoir-faire et le partager. Une stratégie permettant de multiplier la diffusion des moyens et informations scientifiques. Une manière transparente d’avancer, de partager par cet échange de données. Cette plateforme permet un accès équitable aux technologies pouvant sauver des vies au niveau mondial. Les traitements et le vaccin doivent être accessibles à tous partout dans le monde. C’est l’objectif de partage qui a été établi le 29 mai 2020 avec Le Dr Tedros et Carlos Alvarado, Président du Costa Rica présentant officiellement le Groupement lançant l’Appel à la solidarité.
Un Traité mondial pour lutter contre les pandémies
L’OMS souhaite qu’il soit la mise en œuvre d’un Accord « qui est de la force du béton » pour qu’il y ait un processus de lutte contre la pandémie qui soit commun aux différents pays. Un Accord qui aura une « valeur générationnelle » indique le Chef de l’OMS et qui sera sur trois axes : Préparation – Prévention – Réponse
« Le monde a des Traités pour d’autres menaces donc pourquoi pas pour des pandémies » expose le Dr Tedros. Un Accord dépassant « le cercle des médias et le cercle des élections », précise le chef de l’OMS. « Il est nécessaire d’arriver à un tel accord » affirme le Dr Tedros. Un Accord international pour établir un monde plus équitable.
Puis, le Chef de l’OMS rappelle que la pandémie n’est pas le seul danger qui menace notre monde. Les antimicrobiens, la résistance aux antibiotiques causent déjà 700 000 morts chaque année et touchent également le monde végétal et animal.
Notre monde a d’importants défis de santé à relever et la crise des vaccins est un des axes majeurs pour la progression des droits humains, d’accès à la santé partout sur la planète.
La démographie faisant face au réchauffement climatique, à des crises humanitaires, conflits, ainsi qu’à une pandémie qui pourrait n’être qu’une parmi d’autres plus virulentes qui pourraient impactées notre avenir.
Une prise de conscience essentielle doit être faite par les décideurs politiques et les élections ainsi que le souligne le Dr Tedros ne doivent pas se baser sur une course de performances sans sens valorisant une ou un candidat auprès de l’électorat. Le droit à la santé est précieux et la valeur de la vaccination est sur le partage et non sur une valeur de concurrence absurde avec les autres pays, ni un moyen de propagande électorale.
La santé est un droit humain, cela définit la politique qui doit être observée.
©Fédora Hélène