Journée mondiale des zones humides ouvrant en France un mois de février fort d’animations pour portéger, aimer la nature

Zones humides, capital primordial pour la survie de la nature et de notre humanité

La Journée mondiale des zones humides se déroule chaque année le 2 février pour célébrer l’adoption de la convention de Ramsar (ville en Iran) en 1971. Elle s’invite pour la première fois aux Nations-Unies, qui soulignent la manne de bienfaits pour la planète et notre humanité que représentent les zones humides. Cette Journée nous rappelle l’immense privilège que nous offrent à chaque instant les zones humides. 

Elles se définissent par des territoires entre terre et eau, des étendues saturées en eau, qui peuvent être inondées au cours de l’année. Les zones humides abritent des écosystèmes extrêmement précieux, riches en biodiversité, où s’exprime toute la liberté de la nature. Les zones humides sont la définition large des lacs, rivières, marais, baies, marais salants, des aquifères souterrains, récifs coralliens, mais également des sites artificiels créés par l’homme, comme les étangs, et tant d’autres sites naturels. Elles forment également des paysages magnifiques et la richesse et la beauté de milieux aquatiques.

Baie de la Somme – @DBerlemont

Il suffit de laisser faire la nature pour que ces étendues mettent en œuvre leurs actions bienfaitrices pour notre environnement. Elles sont ces alliés essentiels pour établir un équilibre luttant efficacement contre le changement climatique.  Un cadeau de la nature qui donne tout son sens à la gratuité et revêt un caractère protecteur et durable. Ce sont plus d’un milliard de personnes dans le monde qui subsistent grâce aux zones humides, souligne l’ONU. Pourtant, les zones humides disparaissent au niveau mondial trois fois plus vite que les forêts, et sont les milieux les plus menacés sur Terre. La surexploitation des ressources naturelles, les activités industrielles , notamment la pêche et l’agriculture intensives, mettent toujours plus en danger notre planète et notre humanité.  

@liberterradaily

Les bienfaits précieux des zones humides 

Les zones humides jouent un rôle primordial pour la préservation de l’eau douce que nous buvons, nous servant quotidiennement pour cuisiner, se laver, laver le linge et qui permet également l’irrigation de cultures. À l’exemple du riz poussant dans les rizières et qui représente l’aliment essentiel pour près de trois milliards de personnes, ainsi que 20 % de l’alimentation mondiale.

De plus, les milieux humides sont des espaces naturels accueillant quelque 145 000 espèces d’eau douce connues, dont 55 % de tous les poissons. Leur survie est directement liée aux zones humides. Ce sont 40 % des espèces végétales et animales qui dépendent des zones humides pour survivre. Une force incroyable alors qu’elles n’occupent que 6 % de la surface de la Terre. Ne comptant pas, les zones humides absorbent également les précipitations et réduisent ainsi l’impact des crues. De plus, l’eau stockée lutte efficacement contre la sécheresse.

La nature établit une alliance avec l’homme et permet le développement d’une économie durable, comme la pêche et l’aquaculture, dont 660 millions de personnes dépendent. Un environnement si précieux qu’il ne cesse de fournir à l’homme de multiples ressources comme des huiles végétales, des plantes médicinales, des matières premières pour le tissage, du fourrage pour les animaux, ainsi que du bois de construction. Puis, ne donnant pas de limite à sa bienfaits, les zones humides ont la capacité de réduire la vitesse et la hauteur des vagues, des ondes de tempêtes et l’impact des ouragans et des tsunamis. La meilleure protectrice de nos côtes, c’est la nature.

@liberterradaily

Les zones humides possèdent également une capacité inégalée pour stocker le carbone, plus que les forêts ne peuvent le faire. Le retenant durant des millénaires, alors que les forêts ne peuvent le contenir que durant quelques siècles. Un exemple de la capacité extraordinaire du stockage de carbone par les zones humides, les herbes de Posidonies, plantes aquatiques présentes en méditerranée. Qualifiées de « merveille écologique », elles possèdent un capital vital sur tous les plans et le carbone stocké en méditerranée par les herbiers de Posidonies serait de l’ordre de 11 à 42 % des émissions de dioxyde de carbone produites en méditerranée depuis le début de la Révolution industrielle, informe le Muséum de Toulouse.

Préserver les zones humides, c’est vital

@liberterradaily
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Le thème de l’édition 2022 est « Agir pour les zones humides, c’est agir pour l’humanité et la nature », ne peut mieux signifier l’appel à protéger notre environnement, à aimer la nature, verbe mis en valeur lors de la Journée mondiale qui ouvre un mois de manifestations à travers les régions pour sensibiliser, découvrir, apprendre et se ressourcer au cœur de la richesse des paysages dessinés par ces espaces pleins de vie, les zones humides.

Au niveau mondial, le 21ème siècle enregistre une perte de 85 % des zones humides présentes en 1 700. En France, près des deux tiers de la superficie des zones humides ont été détruites, depuis le début du XXème siècle. Une évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020, alerte sur le fait que 41 % des 189 sites humides ont subi une dégradation entre 2010 et 2020.

Un constat qui établit qu’en France 69 % de ces sites ne peuvent plus assumer la totalité de leurs fonctions protectrices, du fait des perturbations du milieu physique. D’autre part 57 % d’entre eux subissent une modification de la gestion en eau et 54 % note une altération de la qualité de l’eau, ainsi que des pollutions entre 2010 et 2020, selon le dernier rapport mondial de la Convention de Ramsar.

Pourtant, la nature a ingénieusement inspiré les solutions fondées sur la nature (SFN) qui consiste à agir pour protéger de manière durable, restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés. Réaliser les défis majeurs qui nous font face, cela est possible par l’écoute de la nature, l’apprentissage de son savoir-faire, que nous mettons ensuite au service de nos sociétés pour fonder une alliance avec la nature et permettre à notre monde de perdurer.  Par cette connaissance, c’est instaurer des espaces verts-bleus appelés « îlot de fraîcheur » dans des espaces urbains en opposition aux espaces en surchauffe, nommés « îlot de chaleur urbain », pour permettre une respiration et atteindre une baisse des températures entre 0,5 et 3°C. À Paris, il y a une augmentation moyenne des températures en centre-ville de 2 à 3°C au-dessus de celles dans la campagne aux alentours, selon Les notes de l’Agence de Développement et d’Urbanisme de l’Agglomération Strasbourgeoise (ADEUS).

Nous comprenons l’importance des zones humides et que notre survie ne peut être sans l’eau en élément vivant. Nos villes ne peuvent elle-même survivre qu’en redonnant à la nature sa place légitime, ainsi qu’une priorité donnée aux espaces humides. 

Camargue @BCoïc

D’autre part, sur le plan économique, les zones humides ayant un haut pouvoir d’épuration, lorsqu’elles ne sont pas impactées par des éléments extérieurs tels que la pollution, permettent une économie du traitement de l’eau potable estimée à 2 000 euros par an par hectare et par habitant, selon Zones-humides.org.

 Garantir la survie des zones humides – Convention de Ramsar 

La convention de Ramsar rassemble aujourd’hui 171 pays qui se sont engagés à préserver, à observer une utilisation durable des zones humides. Par cet engagement a été conçue la création d’un réseau mondial de zones humides d’importance sur le plan international et faisant partie des sites Ramsar. Prendre soin de notre monde et établir des politiques respectueuses de l’environnement par aussi le devoir de transmettre celui-ci aux générations futures, l’objectif du développement durable. 

Pour encourager les initiatives locales, la convention de Ramsar a instauré un label international qui met en valeur et récompense les politiques engagées pour rendre notre monde plus durable. Par ailleurs, la conférence des parties se réunit tous les trois ans. La prochaine conférence ayant été reportée en raison du Covid, elle aura lieu à Wuhan en Chine en novembre 2022, et fêtera les 50 ans de la Convention.

 La France engagée pour la préservation des zones humides

2021 – Journée mondiale des zones humides

Les zones humides, qui ont une importance capitale pour la nature et l’humain, ont été fortement impactées par l’exploitation des ressources naturelles par l’industrie, l’urbanisation, l’assèchement de marais, l’utilisation de ces espaces naturels pour diverses activités économiques comme le tourisme, et par la pollution. Elles représentent le milieu naturel le plus abîmé et menacé au monde. En France, près 67 % des zones humides ont disparu depuis le début du XXème siècle , les politiques de préservation de l’environnement sont donc de première importance et non secondaires.

En 2014, la France a initié un 3ème plan national d’action en faveur des zones humides, lequel a pris fin en 2018, laissant place en janvier 2019 à un rapport établi par la mission parlementaire pour la préservation des zones humides. Celui-ci met l’accent sur la méconnaissance des zones humides et recommande de rendre visible le rôle indispensable qu’il joue dans l’équilibre des écosystèmes et la lutte contre le réchauffement climatique.

Les élus locaux, ainsi que l’ensemble des citoyens peuvent s’investir dans la préservation de ces espaces exceptionnels et transmettre la connaissance sur leur importance fondamentale, ce qu’invite à faire un mois d’actions pour la biodiversité. 

Il s’agit également de renforcer la législation en matière de protection de la nature, et la reconnaissance de l’écocide permettrait une prise de conscience essentielle alors que le réchauffement climatique gagne du terrain. Nos actes doivent être à la hauteur des défis et c’est toute une conception de l’économie de profits, de compétitivité féroce qui serait à ralentir, ou arrêter pour laisser place à celle que la nature a établi depuis des millions d’années, et où le sens de la gratuité est le sens de la vie. Puis, l’interaction entre la nature et nous doit être ce lien solidaire entre un élément vivant et un autre, ce qui fonde les écosystèmes.  

Les zones humides sont la zone « mère » qui permet un partage des bienfaits, la valeur de protéger pour perdurer. Un partage qui au départ se fait sans l’humain, lequel comprend et utilise cette économie salvatrice, qui lui permet de se développer, de perdurer et de transmettre aux futures générations ce capital « Terre et eau ».

@liberterradaily

Nous devons simplement créer cette harmonie vitale, laisser faire la nature. Plus nos activités économiques impactent l’expression libre de la nature, entravent son développement, lui imposent des évènements extérieurs tels que la pollution, la surexploitation de l’environnement, – plus les sols seront fragilisés, la sécheresse persistante et le manque d’eau douce récurrent au niveau mondial.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) souligne l’importance majeure de préserver les sols pour ne pas atteindre un point de rupture alimentaire au niveau mondial, et les sols sont directement liés aux zones humides. Protéger doit être l’ambition des politiques écologiques, et la France enregistre 23,5 % du territoire national et des eaux sous juridiction en surface totale des aires protégées.

Camargue @BCoïc

Aires protégées, un ballon d’oxygène 

@liberterradaily

Emmanuel Macron a porté cette ambition de protection des zones naturelles dans une nouvelle stratégie nationale pour les aires protégées. Le défi est d’ atteindre dès 2022, 30 % de notre territoire national et des espaces maritimes, dont un tiers sous protection forte, selon le ministère de la Transition écologique. Un défi s’inscrivant dans la protection de la biodiversité et ambitionnant de « limiter ou supprimer les pressions engendrées par les activités humaines ».

La nature ayant créé un lien solidaire entre tous les éléments vivants, on ne peut envisager de protéger l’un sans l’autre et il est donc nécessaire de respecter tous les espaces naturels, y compris de ne plus mettre au centre le développement des villes, mais celui de la nature. Nous devons nous adapter et non envahir la nature qui devient aujourd’hui domestiquée, urbanisée de manière industrielle et non pas naturelle par ses interactions avec l’Humain. L’industrie en valeur première impose une consommation disproportionnée par rapport aux besoins réels de notre humanité. Et, de ce fait, provoque un déséquilibre majeur, ainsi que la destruction de milieux naturels essentiels. 

La stratégie nationale pour les aires protégées marines et terrestres s’inscrit dans l’objectif 2030 du développement durable, ainsi que dans le cadre des engagements internationaux et européens, accords régionaux et programmes multilatéraux. On ne peut pas penser uniquement en termes de territoire national, si nous voulons disposer de tous les outils efficaces pour ralentir le réchauffement climatique. Il s’agit d’une démarche universelle de protection de la nature et de notre humanité qui partage une Terre.

Une action de protection en corrélation avec la Convention sur la diversité biologique (CDB), convention de Ramsar sur les zones humides, convention alpine; tous contribuent à la préservation de la biodiversité. On ne peut pas séparer la terre de l’eau, et c’est ainsi que les zones humides sont vitales.

Un mois d’activités au plus près des zones humides

Journée mondiale des zones humides – 2020

Une Journée mondiale s’ouvrant sur un mois d’activités avec un programme de plus de 450 animations proposées et se déroulant en février, programme accessible en ligne. À la fin du mois de février, il est attendu près de 650 animations au total dans toute la France. Un bilan positif depuis 2010, où les initiatives sont en constante augmentation. En 2020, une belle réussite a été enregistrée avec 789 animations pour mettre en valeur les zones humides. Un intérêt grandissant pour la préservation de la nature qui se confirme en 2021, avec 556 manifestations bien que les mesures sanitaires aient restreint les possibilités d’activités. Au 3 février de cette édition 2022, il était en France le bilan de 590 animations en faveur de la protection des zones humides.

 Annonce du 4ème plan national en faveur des milieux humides

À l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, Bérangère Abba, Secrétaire d’État chargée de la biodiversité, a annoncé le 4ème plan national en faveur des milieux humides, ainsi que les premiers résultats de la mission de préfiguration d’un projet de 12ème parc national en France pour protéger les zones humides. Il s’agit de la création de la Réserve naturelle nationale de la tourbière alcaline de Marchiennes dans le Nord, située dans le Parc naturel régional Scarpe-Escaut, reconnue comme zone humide d’importance internationale.

Ce sont 34 hectares protégés qui constituent l’un des dernières tourbières alcalines du Nord.  Elle a été placée sous protection forte dans le cadre du programme de protection 2020-2030. Un patrimoine défini comme étant une zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF).

Des aires protégées pour les transmettre aux enfants et générations futures, une nature dont la richesse est une perpétuelle découverte, et toute les actions efficaces et concrètes pour protéger notre Terre et notre humanité émanent d’un verbe, aimer !

© Fédora Hélène 

@liberterradaily

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