Escalade des violences armées au Darfour occidental, l’OMS condamne les attaques contre les civils et deux hôpitaux – L’ONU ouvre une enquête

Ce sont des centaines de civils tués ou blessés par la violence armée sévissant au Darfour occidental, au Soudan alerte de nouveau ce 28 avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui appelle à un cessez-le-feu immédiat, alors qu’il a été le 23 et 24 avril, deux attaques contre deux hôpitaux des villes de Kereneik et El Geneina.

Deux agents de santé sont décédés lors de ces attaques commises par des hommes armés. Des agressions qui, rappelle l’OMS, constituent une violation majeure du droit international. Lors d’un communiqué, l’OMS souligne exiger le respect de la sécurité des soignants, des établissements de santé, et des patients.

Un conflit armé persistant et s’aggravant depuis le 22 avril où de nouveaux affrontements armés dans et aux alentours de la ville de Kreinik, dans le Darfour occidental, auraient fait près de 200 morts et contraints des milliers de civils à fuir la violence et à rechercher un refuge dans l’enceinte militaire de la ville.

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné les meurtres des civils dans le Darfour occidental, ainsi que les agressions sur des installations de santé, et a demandé l’ouverture d’une enquête sur la mort de civils lors de ces affrontements.

De même, le Représentant spécial de l’ONU, Volker Perthes, souhaite une enquête en toute transparence, approfondie et permettant d’identifier les auteurs des violences pour les traduire en justice. Les résultats de l’enquête pourraient être rendus publics.

Par ailleurs, des ONG font part d’un différend qui aurait déclenché les hostilités entre les nomades éleveurs et la communauté Massalit à Kereneik.

Le Dr Ahmed Al-Mandhari, directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, a déclaré, « Nous sommes extrêmement alarmés par les informations faisant état d’une escalade de la violence dans la ville de Kereneik et dans d’autres régions du Darfour occidental ». L’OMS souligne que pendant le mois sacré du Ramadan, ainsi que dans la durée, la paix doit être la solution. Et, exhorte les différentes parties à faire preuve de respect pour les valeurs essentielles de « miséricorde, de respect, de confiance et de solidarité ».

D’autre part, le Dr Al-Mandhari souligne que, « Les travailleurs de la santé qui prodiguent des soins vitaux aux civils blessés sont déjà débordés et ne devraient pas courir le risque d’être intimidés ou attaqués. Alors que les besoins en soins de traumatologie aiguë augmentent à travers le Soudan et que de moins en moins d’acteurs humanitaires internationaux sont en mesure de travailler sur le terrain en raison de problèmes de sûreté et de sécurité, ce sont des civils innocents qui portent le poids de cet accès réduit aux soins de santé ».

En 2019, l’OMS a mis en place un système de surveillance des attaques contre des infrastructures de santé et contre des soignants au Soudan. Depuis, il y a eu un total de 55 attaques contre des établissements de santé, faisant 10 morts et 45 blessés. Des attaques multidimensionnelles contre les services de santé et leur personnel. Ces agressions multiples sont de l’ordre de mesures d’intimidations à l’utilisation d’armes lourdes, aux menaces psychosociales, à la violence physique, contre aussi les ambulances, les patients. Les entrepôts où se trouvent des fournitures pour les soins, sont également visés par des attaques.

Cependant, l’OMS réaffirme sa présence au Soudan pour maintenir différents services de santé, en travaillant avec le ministère fédéral de la Santé du Soudan et les agences partenaires. Il est également dispensé des formations sur les soins d’urgence et de traumatologie aux agents de santé et à des civils, particulièrement dans l’ouest du Darfour.

Les besoins en matériel médical, en médicaments d’urgence, en ambulance pour transporter les blessés vers les hôpitaux, sont assurés par l’OMS et ses partenaires.

Le Comité International de la Croix-Rouge en Afrique, rappelle dans un tweet que « Les personnels de santé ne sont jamais une cible » .