Masha Amini – Une femme, une étoile brillante symbole de liberté !

Mahsa Amini – Une jeune femme iranienne de 22 ans, dont le nom, aujourd’hui, porte le symbole de la liberté, de la sororité, du courage pour le respect des droits humains des femmes – son nom est l’espoir se levant pour les femmes en Iran, pour les femmes à travers le monde et se réalisant par les manifestations, le cri de femmes brûlant le voile imposé, se coupant les cheveux en révolte pacifique , le chagrin en un courage immense, ces femmes bravant le régime iranien , et s’élance un mouvement de protestation franchissant les frontières, faisant le tour du monde.

Elle est « partie … partie », les mots de la mère de Masha Amini à un journaliste

Masha Amini est décédée le 16 septembre, à l’hôpital de Téhéran, où elle a été transportée dans le coma, après avoir été arrêtée le 14 septembre par la police des mœurs iranienne pour « hijab inapproprié ». Ses cheveux dévoilés, elle est morte. L’insoutenable, le choc, le monde ne peut plus détourner les yeux sur la terrible violence, cette cruauté, qui détruit la vie de femmes à travers le monde.

Human Rights Watch rappelle qu’il y a eu plusieurs cas de violences envers les femmes, et d’arrestations pour non-respect des lois iraniennes obligatoires sur le port du hijab. Des lois suscitant de nombreuses critiques. En juillet, une femme avait été harcelée, et filmée pour non-conformité et arrêtée et aurait été battue en garde à vue et conduite à l’hôpital pour une hémorragie interne, « avant d’être forcée de s’excuser à la télévision d’État », souligne Human Rights Watch.

Tara Sepehri, chercheuse, Division Moyen-Orient et Afrique du Nord, a exprimé dans une dépêche, « Une femme qui meurt après avoir été arrêtée à cause de la façon dont elle est habillée est la preuve d’une dépravation scandaleuse ».

La voix de Human Rights Watch s’élève pour demander une enquête transparente « absolument nécessaire » pour établir les responsabilités et « tenir les responsables de la mort de Masha pour responsables et d’accorder des réparations à sa famille ».  

La France a exprimé qu’il doit être une enquête transparente et immédiate pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame. Le Président, Emmanuel Macron, a fait part à M. Ebrahim Raïssi, Président de la République islamique d’Iran, du « choc » qu’il a ressenti à l’annonce de la mort de Masha Amini après son arrestation.

Par ailleurs, la France a réaffirmé « son engagement constant et déterminé » pour que soit partout dans le monde l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, ainsi que les engagements de l’ONU inscrivent cette première condition à la réalisation des ODD, qui ne pourront être sans l’égalité entre les femmes et les hommes.

En Iran, un peuple se lève, des manifestations s’étendent désormais dans plusieurs villes d’Iran, et la répression est dramatique – Hadis Najafi, 23 ans, a été tuée par la police alors qu’elle participait à une manifestation. Sa mort brutale, tragique, est devenue le symbole de la révolution qui se lève en Iran.

Actuellement, des portraits de l’ayatollah Khomeiny sont détruits, brûlés, Téhéran se soulève et veut montrer au monde la force du peuple, une jeunesse qui veut vivre, des femmes qui exigent d’être vues, qui veulent mettre fin à des lois discriminantes, à des politiques de violences ne voulant qu’éteindre la lumière des possibles, et réprimant un élan de contestations pour assurer la puissance des pouvoirs décisionnaires, quand la démocratie rejoint la rue et crie, qu’elle demande le respect des droits humains des femmes. L’égalité, et les femmes doivent prendre part aux décisions politiques, aux choix faits et ne plus jamais être exclues, être dissimulées derrière un voile. Puis, elles veulent danser, chanter, rire, étudier, réaliser leurs rêves et projets, elles veulent décider, faire leurs choix et avancer dans l’égalité entre les femmes et les hommes.

La force de vivre, de la liberté, le sens de l’existence, des femmes hissent les droits humains, et partout dans le monde, elles portent à bout de bras : les futurs qui pourront se réaliser si l’humain œuvre avec volonté, pour une réconciliation, pour la reconnaissance des femmes, pour l’élimination de la violence faite aux femmes, maintenant.

La justice devient la question fondamentale, elle accélère son pas à la mesure de l’accélération du bouleversement, pour nous donner une chance, vivre.

Une justice en don de paix, d’égalité, de liberté que la répression condamne déjà, et l’ONG Human Rights Watch a alerté dès le 19 septembre de répression s’exerçant contre les manifestants demandant que toute la lumière soit faite sur la mort de Masha Amini.

Des vidéos postées sur les réseaux sociaux  montrent les autorités iraniennes répondre aux questions légitimes de la population par des gaz lacrymogènes et l’usage d’armes létales a été apparemment dans la province du Kurdistan. Ce sont également des témoignages.

« Réprimer avec des gaz lacrymogènes et une force létale contre les manifestants exigeant des comptes pour la mort d’une femme en garde à vue renforce la nature systématique des violations des droits et de l’impunité du gouvernement. Masha Amini n’aurait jamais dû être arrêtée. La police de la moralité abusive de l’Iran devrait être abolie et les lois obligatoires sur le hijab et autres qui violent les droits des femmes devraient être abrogées immédiatement », a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse principale sur l’Iran à Human Rights Watch.

Violence au voile retenant la liberté prisonnière

La violence politique et religieuse qui s’attaque aux femmes partout dans le monde, depuis ces siècles, où les femmes sont brisées, leurs rêves envolés vers la mort avant de naître. Un homme au pouvoir, un homme blessant l’humanité et la liberté aux chaînes fait des larmes de sang, cette goutte s’échappant des barbelés qui enferment la vie de femmes, trop de temps en souffrance.

La liberté au prix de la vie, les femmes iraniennes manifestent, et le silence, la mort s’oppose à leur envol, ce voile noir partant en fumée et se lève un avenir radieux. Cet espoir, des femmes courageuses, audacieuses expriment leur liberté. Elles renversent les interdits; c’est parce que c’est impossible, que cela est possible de le faire.

La liberté impossible à travers le monde pour des millions de femmes, ces vies que certains politiques, que la  puissance économique, font tomber dans l’extrême pauvreté, dans l’extrême chagrin, sous les balles de la police. Un monde de violences, ce feu chassant le printemps et emportant les possibles, pendant que les murs s’abattent pour franchir le pas, et donner à notre monde cette promesse des possibles.

Mon corps effondré, mon corps maltraité, mon corps violé, mon corps éteint sous le voile, je suis une femme qui disparait, dont la vie s’efface, dont la mémoire périt, et ainsi, on m’enterre, ma voix ne résonne plus sur les places, la révolte ne vit plus et elle rejoint aux cimetières les femmes tuées par la main d’un homme.

Je suis une femme, un être humain. Je ne suis pas une femme maltraitée, violée, battue, tuée, je suis une femme libre et la liberté, je l’ai payée au prix de ma vie sacrifiée, mon regard allant, franchissant l’horizon, dépassant les blessures, je serai une voix en sororité, être celles qui debout manifestent, d’Afghanistan, d’Iran, de France, aux foulards verts jetés et dansant l’espérance, la liberté, en Argentine.

Je voudrais donner aux enfants, aux filles cet avenir possible, et ne plus vivre la violence, ne plus voir la vie à terre, piétinée, mourante sous le pas d’hommes de haine, de violences saccageant, sans relâche, notre unité, notre humanité.

Je voudrais voir à travers le monde, ce matin, où la transparence des voiles en nuages dessinant les ailes de colombes sera le symbole de justice quand au-dessus de nous, par-dessus les toits, les palais, les cercles de pouvoir, il est cette peine qui pleure sur nos civilisations. Nos sociétés ont oublié ces femmes ne comptant que sur elles-mêmes pour protéger leur vie, leur enfants, pour résister aux injustices, aux drames qui ferment leurs yeux par cet orage de coups, leur vie anéantie par l’indifférence, par la violence, par le voile que l’on pose sur elle, quand leurs  yeux ne sont plus que les paupières closes à la blancheur du lys.

Des féminicides et tout meurt, la paix du monde s’en va. Elles, femmes au silence d’une société qui oublie la soie fine tissant le linceul de la liberté, cet étrange des droits de l’Homme qui s’enfuient, et par la fenêtre, nul cri aux slogans de femmes couvrant les rues et avenues de ce voile en page blanche se posant en drapeau sur le rebord de toutes les fenêtres en symbole de résistance, ces jours luttant pour la liberté des femmes, leur dignité, leurs rêves, leur joie de vivre, et ce sourire se donnant en cadeau à la vie. 

© Fédora Hélène

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