
Iran – Femme, Vie, Liberté !
Le 13 septembre, Mahsa Amani, 22 ans, a été arrêtée car son hijab ne couvrait pas suffisamment ses cheveux. La mort tragique, injuste de Masha Amani a déclenché des manifestations pour la liberté en Iran. Depuis, chaque jour, chaque nuit résonne Femme, Vie, Liberté à travers l’ Iran et au-delà des frontières.
Une répression violente pour réponse à la demande légitime de la population de vibre libre !
« De nombreux Iraniens ont été tués, blessés et détenus au cours des manifestations qui ont éclaté à la suite de la mort en détention de Masha Amini, 22 ans, arrêtée le 13 septembre pour ne pas avoir porté le hijab, conformément aux exigences iraniennes en matière d’habillement des femmes », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme, lors d’une conférence de presse.
Le 16 septembre, des milliers de personnes participent à des manifestations à travers l’Iran. Des Iraniennes et Iraniens, main dans la main, luttent courageusement pour la liberté, pour que toutes les femmes soient libres ! Pour que chaque femme puisse faire ses choix, réaliser ses rêves, puisse vivre en paix et sécurité.
Chaque femme doit pouvoir marcher dans la rue sans risquer d’être arrêtée, sans risquer sa vie pour une tenue vestimentaire se faisant un mur dressé par l’intolérance, l’oppression religieuse en ordre politique, en régime dictatorial.
Un élan pour la liberté traversant les frontières, tentant d’effondrer les murs d’indifférence, celle si puissante qui éteint la justice. Ce sont aussi des journalistes qui transmettent l’information, qui soutiennent le mouvement de liberté, qui soutiennent les manifestations, qui veulent que la mémoire de Masha Amini ne soit pas oubliée.
La liberté de la presse entravée par les forces de répression en Iran, comme le Directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, Farid Vahid, le rappelle sur Twitter. C’est l’arrestation le 31 octobre de la journaliste iranienne, Marzieh Amiri, transférée en isolement à la prison d’Evin. Arrêtée pour la troisième fois par les autorités iraniennes, la journaliste avait été condamnée à 10 ans et 6 mois de prison et à 147 coups de fouet, en 2019. La Coalition pour les femmes dans le journalisme, (CFWIJ), a demandé sa libération immédiate.
Les femmes journalistes Iraniennes ne peuvent réaliser leur métier en paix et sécurité. Elles sont ciblées par le régime, et qu’elles travaillent, fassent des reportages sur les manifestations, ou pas, elles sont menacées par des agents de sécurité iraniens, a indiqué la CFWIJ.
Les journalistes Niloofar Hamedi et Elahe Mohammadi ont été également arrêtées et accusées d’espionnage par le gouvernement iranien. Niloofar Hamedi a révélé au monde l’arrestation brutale de la jeune kurde, Masha Amini, quelques heures avant son décès.
La journaliste a posté sur Twitter une photo des parents s’enlaçant devant l’hôpital où se trouvait la jeune femme grièvement blessée. Ce post bouleverse le cours des choses, circule dans le monde entier. Les réseaux sociaux expriment alors leur puissance en transmettant celle de tout un peuple pour la liberté !
Mais, la journaliste est arrêtée à son domicile, son compte Twitter est suspendu et depuis plus d’un mois, elle se trouve à l’isolement dans la triste prison d’Evin.
La CFWIJ a rappelé sur Twitter, qu’être accusé d’espionnage, cela constituait en Iran un crime puni de la peine de mort. La CFWIJ condamne fermement toutes les accusations portées contre les deux journalistes et exige leur libération immédiate.
De la même manière, la poétesse Mona Borzouei récitant un poème en hommage à Masha Amini, a été arrêtée. Dans cet acharnement contre la liberté, c’est également la poétesse Atefeh Chaharmahalian qui a été arrêtée par les forces de sécurité à Téhéran le 3 octobre. Elle se trouverait à la prison d’Evin depuis le 11 octobre, selon le centre Pen allemand.
48 ème jours de manifestations – Le courage des manifestants et manifestants persiste et signe pour la liberté !
Femme, Vie, Liberté – C’est une voix solidaire prenant sa source en Iran et inondant le monde entier où des millions de femmes subissent des violences multidimensionnelles emprisonnant leur vie dans cet absurde : le patriarcat, la tyrannie exercée par des oppresseurs rejetant la démocratie, l’égalité entre les femmes et les hommes.
La liberté meurtrie se relève chaque jour, fait partie de nous, constitue notre cœur qui bat, est notre possibilité de vivre et combattre pour elle, c’est lutter pour la vie, sa beauté, son sourire. La justice protège le droit de vivre libre. Un pays se privant de ce poumon, est un pays sans égalité, sans paix, sans liberté. Mais, l’amour ne peut être restreint et c’est sa lumière qui aujourd’hui éclaire les contestations, donne la force à des milliers de personnes de lutter pour elle, la liberté.
Une jeunesse, des universités se lèvent, et ce sont 18 universités qui luttent dont l’université des sciences de la médecine de Boushehr (sud) en observant comme le lundi 31 octobre une grève silencieuse, après que 20 étudiants en lutte ont été exclus ou suspendus de la faculté, a rapporté le journaliste Armin Arefi sur Twitter.
Un élan de liberté, « Azedi ! Azadi ! » (Liberté) est scandé en un battement de cœur par les étudiants de l’université Shahid Beheshti de Téhéran. Son écho sera porté dans la nuit par une dame âgée descendue dans la rue sans voile, marchant à l’aide d’un déambulateur, et lançant « Azedi ! Azedi ! Azedi ! ». Émouvant, la liberté est là, forte et belle de vie. Elle dépasse l’âge, les origines, les croyances, les territoires et se pose en un miracle par le courage d’un peuple uni pour vivre en paix.
Les actions se multiplient grâce au courage des manifestants risquant leur vie pour la liberté
Des ballons s’envolent et transportent avec eux un message de paix, de vie libérée.
Des jeunes ont lancé un jeu de protestation : faire tomber le turban des mollahs.
La grève silencieuse dans des universités, comme au sein de l’université pour filles Al Zahra de Téhéran, au 45 ème jour de révolte en Iran. Des étudiantes et étudiants sont assis dans le silence et lèvent une feuille blanche où s’inscrivent les lettres défendant la liberté, « Grève jusqu’à la liberté ».
La liberté combattue par le régime en place qui, pour réponse au mouvement courageux, aux demandes légitimes de la population, n’a que la violence pour expression.
Le chiffre dramatique du nombre de victimes de la répression – Des manifestants ont été tués dans 22 provinces, dont Téhéran, Sistan et Balouchistan. Il est au moins à ce jour depuis le 16 septembre, 277 personnes qui ont été tuées, dont 40 enfants, et des manifestants risquent la peine de mort, alerte l’ONG Iran Human Rights. Le 27 octobre a été le jour le plus dramatique de la semaine dernière avec le décès de 12 personnes.
Un bilan qui ne cesse de s’alourdir – au 2 novembre, 48 enfants ont été tués en Iran, selon des ONG .

Le nombre de décès publiés est évalué au minimum du fait des coupures d’internet interdisant la circulation des informations. L’ONU a demandé à Téhéran de rétablir entièrement l’accès à internet et de respecter pleinement les droits à la liberté d’expression, d’opinion, de réunion pacifique et d’association.
Le directeur d’ IHR , Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré « Au lieu d’accepter les demandes légales du peuple, la République islamique sévit avec des mesures répressives et des procès-spectacles. Les accusations et les peines n’ont aucune validité juridique et leur but est de commettre plus de violence et de créer la peur de la société».
Le régime applique une répression très violence, l’ONU souligne qu’il a été des tirs à balles réelles contre les manifestants.
D’autre part, IHR a alerté sur le fait que les forces de sécurité en civil sont entrées sur des campus. Des étudiants ont été arrêtés. De plus, à Sanandaj, les forces de sécurité ont pénétré dans 22 dortoirs du Golan de l’Université des sciences médicales du Kurdistan et ont tiré des gaz lacrymogènes, ainsi qu’à balles réelles, selon IHR.
Le porte-parole du HCDH a souligné que « les forces de sécurité ont parfois répondu par des tirs à balles réelles ». Il a rappelé « ces décès récurrents de manifestants dus à l’utilisation présumée de la force meurtrière par les forces de sécurité » en novembre 2019, juillet 2021 et mai 2022.
Par ailleurs, il est actuellement de très nombreuses arrestations. Le chef de police de Gilan a déclaré pour cette seule province, 739 personnes arrêtées, dont 60 femmes sur une période de trois jours de manifestations. L’ONU a appelé les autorités à libérer les personnes détenues de manière arbitraire.
Régner par la terreur, le régime tente de ralentir sa chute en marquant l’histoire de sa domination par le sang versé, l’emprisonnement arbitraire, des vies innocentes accusées, blessées, tuées.
Sur la pierre tombale de Javad Heydari, un manifestant iranien tué par les forces de sécurité, il est inscrit « Femme, Vie, Liberté».
Résistance en écrit dans les villes – la liberté prend l’espace
La résistance est présente dans l’espace public par différentes façons de manifester en utilisant plusieurs supports. Ce sont ces draps blancs gravés de lettres noires exprimant «Nous jurons par le sang de nos camarades que nous lutterons jusqu’à la fin !». Sur les murs, les graffitis tracent le slogan : Femme, Vie, Liberté. Puis, plus loin, sur une poubelle est un tag indiquant, « Voici la place des mollahs ».
C’est la chute de l’ayatollah Khomeyni, des doctrines sectaires, des oppresseurs par le courage d’une jeunesse consciente de la valeur précieuse de la liberté, consciente de la biodiversité en danger, de la nécessité de la liberté pour protéger la nature, pour réaliser un avenir en paix, durable dans un monde où l’amour sera le cœur.
Une équipe de football populaire soutient le mouvement pour la liberté
L’équipe de football – Esteghal Téhéran FC, un des clubs les plus populaires du pays, a décidé de ne pas célébrer son titre de vainqueur de la surcoupe d’Iran, en soutien aux victimes de la répression.
L’art en soutien pour expression de la liberté, c’est le Collectif 50/50, qui a chanté « Barayé » pour porter la voix des Iraniennes et Iraniens au-delà des frontières car il est une lutte universelle pour la liberté. Un clip réalisé par Marjane Satrapi sur un arrangement musical de Benjamin Biolay.
Mercredi 2 novembre, les manifestations se poursuivent. La nuit tombée, les rues et les places vivent à la lumière des voix pour la liberté. Des feuilles blanches aux inscriptions pour la liberté s’élèvent pour affirmer que le combat ne cèdera pas à la répression violente cherchant à dissuader les gens de participer aux manifestations. Faire peur pour que le moins de monde possible vienne manifester.
À Tabriz, quartier Chehel Meter, la nuit laisse place à une marche en soutien à la révolution du peuple Iranien. Tous les jours des manifestants répondent présents et occupent les places et les murs pour intensifier le mouvement pour la liberté et appeler toute la population à les rejoindre.
Iran, chaque jour et chaque nuit, le courage des manifestants.es se fait cette étoile d’espoir pour la liberté qui va se réaliser par la lutte solidaire et pacifique, être ensemble.
Fédora Hélène

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