Protéger son enfant, la prison au bout du chemin. Liberté pour Priscilla Majani !

@liberterradaily

Une mère qui protège son enfant , c’est le sens même de vivre !

Priscilla Majani – 2011 – Elle quitte la France pour la Suisse avec sa fille âgée de cinq ans. Ancienne ingénieure militaire, elle fait le choix de tout quitter pour protéger sa fille Camille.

En 2008, les parents de Camille se séparent de manière conflictuelle. Intervient alors des dépôts de mains courantes, un combat judiciaire et le père de Camille obtient la garde alternée en 2010.

En 2011, Priscilla Majani accuse son ex-compagnon d’agression sexuelle et viol sur Camille. Elle entend sa fille, ne minimise pas sa parole et une plainte est portée contre l’ex-compagnon. Une plainte qui sera classée sans suite.

Puis, viennent les expertises médicales et Priscilla Majani est jugée « instable » par la justice. Un terme que des mères protectrices ont entendu et peuvent toujours entendre en 2022 de la part de services de justice devant normalement protéger les enfants victimes de violences sexuelles. 

Nous pouvons d’ailleurs souhaiter qu’un regard extérieur par des experts indépendants d’organismes onusiens puissent se pencher sur les différentes enquêtes faites par l’ASE. 

Le 26 février 2011, Priscilla Majani quitte la France. Deux mandats d’arrêt sont alors lancés contre elle et elle sera condamnée à trois reprises par la justice française, en son absence.  

Mars 2022 – Priscilla Majani sera arrêtée en Suisse lors d’un contrôle routier dans le canton de Vaud.

En France, Priscilla Majani est poursuivie pour soustraction et non-représentation d’enfant, et elle est accusée de dénonciation mensongère et calomnieuse envers son ex-compagnon.

Extradée, elle arrive en France le 2 août dernier.  Sa fille Camille restée en Suisse est placée dans une famille d’accueil et a porté plainte contre son père auprès de la justice Suisse le 18 novembre 2022. Elle l’accuse de « violences physiques, psychologiques et sexuelles ».

16 septembre 2022 – Priscilla Majani a été condamnée en première instance à 5 ans de prison et 25 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Toulon pour soustraction et non-présentation d’enfant.

Mercredi 23 novembre – L’avocate de Priscilla Majani, Maître Myriam Guedj-Benayoun, ayant fait appel de la condamnation, plaide la relaxe totale de sa cliente devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

L’avocat général Jean-Louis Persico a requis 4 ans de prison ferme et un an de sursis probatoire contre Priscilla Majani. M. Persico a estimé « c’est la négation du père par tous les moyens, y compris la manipulation des enfants pour parvenir à ses fins » et il a évoqué le « syndrome d’aliénation parentale ».

Selon les propos retranscrits dans la presse, le père de Camille a estimé durant l’audience que sa fille « a été détruite par sa mère ». Aujourd’hui âgé de 74 ans, son avocat Me Olivier Ferri a exprimé auprès du Parisien, « Mon client a été bouffé, détruit, l’estomac en vrac et le sommeil fuyant, pollué par cette inquiétude lancinante de penser que sa fille est morte ».

Le Vendredi 16 septembre 2022, la justice ne donnait aucune circonstance atténuante à Priscilla Majani et le procureur a souligné, « Vous avez méticuleusement préparé votre fuite, utilisé des téléphones dédiés, vendu votre voiture et soldé votre crédit immobilier ».

Le jugement de la cour d’appel est en délibéré jusqu’au 4 janvier 2023.

Une campagne de soutien se lève sur les réseau sociaux – « J’aurais fait comme elle »

Dessin de Mélanie Body

Catherine Marchal, ex-compagne du réalisateur Olivier Marchal, soutient Priscilla Majani, et a publié sur son compte Instagram le 18 décembre, sa photo avec #jauraisfaitcommeelle et a écrit, « Nous demandons solennellement, au nom de l’humanité, la relaxe de Priscilla qui n’a fait que protéger son enfant, l’état de nécessité prévu par le code pénal le lui permettant ».

Il est aussi le soutien de l’humoriste Alex Lutz, de l’ancienne chroniqueuse Enora Malagré. Ce sont des anonymes qui publient leur soutien à Priscilla sur les réseaux sociaux comme Instagram, Twitter. Une mobilisation pour le respect des droits humains des enfants, du rapport de la CIVISE et de ses recommandations, pour le respect de la parole de l’enfant, de son témoignage.

C’est également une pétition en ligne pour soutenir Priscilla qui à ce jour a obtenu plus de 5 000 signatures.

Une parole est entendue, celle du père. Une parole doit être au cœur de la justice, celle de l’enfant. Une autre parole doit être écoutée, celle de Priscilla.

La pétition fait état de la parole de Camille, une lettre lue au tribunal de Toulon.

Extrait : « J’ai commencé à parler des choses moins graves, puis des abus sexuels. Ce dont je me souviens particulièrement avoir dit, c’est : « il a mis son zizi dans le trou de mes fesses », car c’est ça que les gens à qui je parlais étaient le plus choqués. J’ai été heureuse de pouvoir être entendue (par le tribunal). Mon père me disait toujours « ne parle à personne, sinon tu vas voir ce qui va arriver à ta mère ».

Concernant le visionnage de l’audition de Camille en 2011, la présidente de la cour Corinne Hermerel a exprimé « Chacun peut y piocher ce qu’il a envie ». (Ici par France Bleu et France 3).

Soutien à Priscilla Majani – J’aurais fait comme elle

photo ©LiberTerra @liberterradaily

Une mère et son enfant, les rires, les joies, l’innocence – vivre. Il n’est demandé que la liberté, celle voyageant de vie en vie, nous donnant naissance, celle au nouveau jour, chaque jour, ce soleil se levant.

Le mot vie s’inscrivant à chaque ligne, repoussant les points, ne se conjugue jamais au final. Les larmes, les pleurs de souffrance et serrer contre son cœur la vie, souffler sur les pétales fragiles, qu’ils s’envolent, éteignent les cauchemars.

Jolie fillette, ton innocence et le souffle du vent, tes cheveux à l’air libre, rien ne retient la vie, le ciel à l’envers quand sur la balançoire tu jettes ton corps en arrière, avant, le drame.

Les violences, et ce père en nuage d’orage, au loin, et s’en va l’espoir, que ne retient l’eau de pluie, et les hivers passants, l’air de rien fuyant la peur. Le quotidien devenant cette chance d’avenir, de ne plus trembler, de ne plus avoir mal. Marcher sans avoir le cœur explosant de chagrin, écouter la liberté fleurir les jardins, le secret du passé, il a été de sauver la vie, une enfant et rien ne pouvait être autrement.

J’aurais fait comme elle serrant mon enfant contre mon corps fragile, mon cœur battant si fort, que j’aurais pu en mourir. La violence, et la nuit fuir, sans rien quelle la vie. « Je te promets », faire une promesse à son enfant – plus jamais la violence d’un homme effondrant la liberté.

Souffler sur la buée, dessiner un cœur sur la vitre, et passer le paysage, renverser la Terre. Trouver une île, y mettre en secret, l’amour. Un refuge, quitter même cette terre, dessiner un nouvel océan, la liberté. Échapper à la violence, aux blessures qui marquent à jamais le corps, ces violences sexuelles qui détruisent la vie.

La justice en don de paix au cœur des mères sauvant leurs enfants, de l’espérance en lumière. Nous savons que jamais la justice de leur palais n’aurait protégé de l’atroce. J’aurais fait comme elle. Partir pour vivre, ne plus trembler à en mourir, la violence, tenace cassant l’âme, lui disant qu’elle n’a qu’à sombrer, s’écrouler.

Une mère ouvre la fenêtre au matin pour écouter le premier chant de l’oiseau, être vivante, poser une couleur d’arc-en-ciel sur un café crème, être une journée en résistance, le silence des souffrances, le secret de la douleur, la peur anéantie. Respirer doucement, c’était ouvrir la fenêtre quand la nuit encore, que l’aube se cache de l’autre côté des murs, ceux invisibles de l’injustice.

Écouter la parole de l’enfant, ce n’est pas piocher ce que l’on veut, c’est écouter la vie parler d’elle, l’enfant. La liberté, la force du témoignage est force de justice. Il n’est que de retenir ce qui est juste, l’innocence.

Tout revient aujourd’hui, et les lois peignent sur nos visages les ombres de la tristesse, réduisent en miette la fraternité, l’espérance à terre, une enfant que la justice abandonne comme hier. Rien ne change, rien n’abat les murs, rien ne porte la liberté, elle est morte d’avance et les prisons se dressent toujours, en barbelés, sans plus de mots que ces fils de fer écorchant notre humanité, que cette goutte de sang d’elle qui pleure.

Tenir son enfant fort contre soi et lui donner la plus belle, la plus grande des promesses, le bonheur de la liberté, l’amour grandissant à la flamme de ce chaque jour, de cette rose au jardin, du rêve devenant réalité, de l’espoir grimpant à l’échelle et plantant au sommet du mur la rose éternelle, celle fissurant l’édifice et tombe la pierre pour laisser éclore la liberté, un nouveau monde réconcilié.

Cette rose gravée dans ma main, dessinant ses racines par ma ligne de vie, et allant d’une main à l’autre, courant à travers la Terre, la libérant des frontières. C’est d’un rayon de l’un à l’autre que l’universalité de la paix verra le jour, au soleil de la fraternité. Un peu de moi, ce cœur qui bat, un peu d’une mère, pour elle, Priscilla Majani.

Mon corps tremblant, la violence ne gagnera pas, la beauté de la vie, son sourire, une promesse pour elle, le 4 janvier seront les étoiles au ciel en plein jour, la liberté en lettre sur mes paupières s’ouvrant en résistance, le regard d’une mère. La promesse : partir, fuir pour protéger son enfant, l’innocence sauvée, l’amour vivant libre.  J’aurais fait comme elle – partir, fuir, s’échapper des murs de violences.

La justice ne devrait jamais emprisonner l’amour, la liberté, le jour se levant, et peut-elle garder prisonnière l’amour, la liberté, le jour se levant, les mille âmes, mères, femmes, hommes, se levant pour elle, la liberté.

Écouter la parole de l’enfant. Aujourd’hui, âgée de 17 ans, Camille a porté plainte contre son père, contre les violences subies. Aujourd’hui, il faut respecter sa parole. Aujourd’hui, la justice se doit d’aimer, de respecter tous les enfants victimes de violences pour les protéger.

La justice n’est pas un labyrinthe de lois, elle est au cœur de notre humanité, elle se nomme sensibilité, vérité, fraternité et elle n’est vivante que par la force du témoignage, ces paroles de notre humanité, de reconnaissance de la vie, de sa sincérité.

Une nouvelle justice doit naître si nous voulons que notre humanité perdure, si nous voulons donner à nos enfants un avenir en paix. Sortir la justice de son ombre et la placer à la lumière, au respect de la Convention d’Istanbul, du droit international humanitaire qui condamne les violences sexuelles, des droits de l’enfant.

Construire une nouvelle justice par la force de vivre. Si notre humanité connaît le mot liberté, c’est pour le vivre, pour le reconnaître comme étant sien, constituant ce qui nous permet d’avancer, d’avoir une existence, d’avoir un sens, de ne pas être ces orphelins exilés sur Terre dans un univers qui chaque jour nous dépasse, se transforme et balaie nos convictions, nos savoirs et remet l’illusion au cœur de nos systèmes.

Des systèmes portés par des siècles de violences faites aux femmes, faites aux plus vulnérables, plaçant notre humanité en dualité contre elle-même. La justice se condamne elle-même, se donne à l’ignorance, aux injustices, aux lois centenaires jetant la pauvreté sur les chemins, la tristesse dans les yeux, ne secourant pas l’enfant, laissant aux chaînes des femmes, se posant sur une stèle aux pouvoirs absolus jugeant la vie.

Mais, elle l’a tant confisqué en abandonnant des femmes, des enfants à la souffrance, aux violences, à la non-reconnaissance de leur mémoire partant se noyer aux flaques des drames, des yeux qui ne pleurent plus que le sang, la vie perdue.

Nous pouvons écrire de nouvelles pages, donner à la démocratie sa chance, sa naissance. Être chacun ce cœur battant de vie, celui refusant le silence, de mourir avant, celui avançant libre, celui délivrant la parole, lisant à haute voix les souffrances imposées aux plus vulnérables que rien ne secoure de la perversité des lois, de ces prisons qui ne devraient être que pour les crimes et jamais pour une mère protégeant son enfant, sauvant la vie des violences.

Protéger nos vies, protéger la vie de nos enfants, comment ôter ce droit à un être humain ?

Combien de femmes, d’enfants ont vu leur vie être déchirée sous leurs yeux par un homme de violences ?  Leurs témoignages jamais écoutés, leur vie jamais respectée, aimée et n’ayant que leur propre force pour survivre. Chaque jour dépasser une liberté traumatisée pour avancer, tenir à la vie qu’a été tuée dans cet espace de souffrance, de silence que les violences sexuelles imposent et les injustices tenant la vie de victimes suspendues dans le vide de lois, de jugements condamnant a toujours plus de douleur, de chagrins.

Tenir la vie à bout de bras, sauver son enfant, les cours de justice n’ont jamais vécu les épreuves que des victimes dépassent par leur seule force de vivre. Ils jugent, condamnent des victimes sans savoir quelle aurait été leur propre force pour sauver leur enfant, pour échapper à la violence, trouver un refuge de liberté pour survivre.

Il est facile d’emprisonner, il est difficile de libérer, car la liberté se gagne à la force de notre propre vie. Il n’y a rien d’autre de réel que la vie. Les lois sont inventées et peuvent être renversées, mais la vie demeure immuable, au-dessus de tout. Il a été de protéger la vie d’une enfant, de lui donner la chance de grandir en liberté loin des violences, cela suffit pour avoir donné à la vie toute sa beauté, tout son sens.

Le 4 janvier, il n’y aura que la liberté possible pour une mère, une enfant. Aucun autre choix ne portera la justice. Nous le savons au plus profond de nos cœurs.  

La France devra-t-elle pleurer la liberté, poser ce deuil sur ces frontons, marquer son histoire de cette blessure.

Une mère ouvre la fenêtre au matin pour écouter le premier chant de l’oiseau, la liberté, la vie. 

Fédora Hélène

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