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Il était ce doux matin. Ce matin où la vie reprend ses droits. Ce matin qui ne devrait pas être. Celui d’une chance qui revient de l’enfer. Il était ce matin. Ces mots, en silence depuis des années comme si la vie avait honte, qu’elle ne voulait pas déranger. Il était ce matin du mois de décembre, Noël fragile cette année là, arrivait. Une maman qui préparait Noël. Ces enfants, ses sourires, et ses yeux cachaient sa souffrance et ne voulaient voir que le ciel bleu. Il était ce sapin de Noël, il était la magie, il était de taire la violence pour pouvoir respirer, s’accorder une chance de vivre. Chance, c’est bien toi qui veille sur une femme enceinte ?

Il était tard. Il faisait nuit. Un homme à l’état pur de la cruauté, sa cruauté était près d’elle, prêt de cette maman enceinte, pas près de la chance. Chaque soir, il était violent. Il hurlait, cassait, terrorisait. Il passait ses journées à escroquer, manipuler entre les bars où il faisait ses affaires et buvait. Chaque jour au bar, chaque jour à sa haine, chaque jour à sa méchanceté sans relâche.

Une maman enceinte et une grossesse à risque. La violence domine et elle risquait de perdre son enfant. Ce n’est pas ce qui arrêtera ce prédateur. Il continuait chaque jour et nuit sa lancinante violence. Un soir puis un autre et ce soir où il viola sa femme enceinte. Ce soir où il lui tira les cheveux, lui tordit le poignet.

Cette nuit où il entra dans la chambre à trois heures du matin et souleva le lit où cette maman enceinte dormait et il le renversa.

Je me souviens du petit lit de ma petite fille qui dormait près de moi. Je revois le lit renversé, je revois cette petite maman enceinte fragile à terre, terrorisée.

Cet homme, son ombre gigantesque agressant en pleine nuit sa femme enceinte qui dormait.

Il viole, il terrorise, il sait toujours ce qu’il fait. On appelle ces hommes des psychopathes. Lui, il s’appelle Philippe . Il a un nom, il est un être humain et pourtant il ne l’est plus.

Il viole, il détruit, il tue. Il n’est pas arrêté car nous sommes en France pas dans un pays qui donne le droit à une femme de vivre. C’est au petit bonheur la chance. Tiens, revoilà la chance. La chance d’écrire car la vie résiste, car je suis une survivante.

© Fédora Hélène

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