Un ange Dix-huit ans Dix-huit ans morte dans la rue À Bordeaux Mon cœur en peine Rue Sainte catherine, ce matin J'ai froid Elle a fermé les yeux Dix-huit ans Dix-huit ans morte à la rue À Bordeaux Mon âme cherche l'espoir Une rue se voile de noir Sonne le glas Un ange s'en est allé Elle, si jeune si belle Se pose l'arc-en-ciel Pour donner à ton cœur Ange , le cristal en demeure Ange, repose en paix Je pose une fleur, respect La rue, la rue des convoitises La rue en vitrine de l'argent Baisse le rideau à la nuit Laissant la misère à la porte Mon cœur saigne Elle, seule, s'endort à la fin De nos villes qui se perdent Ce matin, le jour se lève Il dit à nos yeux Ouvre, ouvre ta conscience La misère en désespérance J'ai mal, crie l'enfance Vivre, vivre, entends ce mot Frappe, frappe sur les pavés des rues Marche blanche, un ange s'en est allé Las de nos mondes qui sombrent Trop d'indifférences, l'argent Arrête ton pas, des défilés de mode Arrête tes achats, regard autour de toi La pauvreté sur le chemin Rue Sainte catherine tombe le voile Deuil à la rue, crie le désespoir Sommes-nous tous frères ? Sommes-nous tous nés de cette Terre ? Je ne veux plus traverser vos cités brillantes J'ai besoin de liberté , laisse les enfants rêver Fermer le rideau, la rue en deuil Le ciel pleure pour nous Les larmes retenues dans les salons Je sais que je suis perdue Le cœur brisé parmi vous Bourgeois, riches et rois Dites-moi ce que signifie Ce fleuve qui charie vos fortunes Depuis la nuit des siècles Où la pauvreté sert les tables Et, s'endort des enfants à la rue Dites-moi, je suis perdue parmi vous Pourtant je vois l'arc-en-ciel Le voudrais en pont Unir en fraternité les deux rives Mais je crois que pleure sans fin Le drame, elle, si jeune, si belle Dix-huit ans , morte à la rue Je ne sais pas, ne sais plus Votre monde chavire place de la Bourse J'éteins les lumières, les jolis lampions Je veux offir place des Quinconces Les immeubles en rivière de diamants Des logements à tous les enfants Je voudrais être l'oiseau Me poser en haut de vos fenêtres Ouvre, Ouvre ta conscience Vivre, vivre comprends le sens Apprends par cœur le nom De ceux à la rue Je demande pardon Cette larme, ce sourire en eau Qui exprime l'espèrance Un jour le triangle d'or deviendra un jardin Tous solidaires boire un nouveau vin Une vigne de bonté, une vigne à la rue Mon coeur en peine Dix-haut ans, morte à la rue À Bordeaux Ne chantera plus que la voix des anges Elle sourit l'âme en paix Une rose blanche à la rue Je baptise de ton nom l'allée Elle sera ton arc-en-ciel Des pétales blancs en lumière de toi On se donne la main pour elle Un pont entre les deux rives Adieu à toi, l'ange ©Fédora hélène

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