♦️ Notre mémoire construit notre futur
Un futur pour la liberté, 2020 donne conscience d’une envie de paix, de forts changements pour que perdure notre humanité
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Parmi tout ce qui nous entoure aujourd’hui, le flot infernal des infos à la seconde, cette envie d’ oubli de tout parfois pour se défaire de cette société, pour rejoindre un temps un espace de liberté, il y a une évasion, l’équilibre par l’amour celui qui sauve des plus grands drames.
Je traverse le village d’Oradour-sur-Glane, un ciel bleu, ce chant printanier, une rivière s’écoule doucement non loin, un paysage vallonné, des champs cultivés, tout est si paisible, comme ce matin avant que l’horreur de la haine frappe, saccage la vie par l’arme de la cruauté.
Comment des hommes ont pu traverser cette paix, ne pas la ressentir, la vivre, et être dans ce ravage de détruire ?
Le 10 juin 1944, 642 femmes, enfants, hommes perdirent la vie. La Panzer-Division SS « Das Reich » a massacré les villageois-es, a incendié le village. La barbarie nazie laissa à jamais nos cœurs meurtris.
Oradour-sur-Glane, village martyr.
Il était un matin au printemps
La vie est là, s’offre innocente, sans arme, elle ne se défend pas et reste égale à sa paix, au magnifique de sa liberté.
Des enfants, des femmes, des hommes emplis de cette vie et qui seront le symbole de son inoccence. Il me suffit de quelques mots, pas plus que cela pour être une voix de la mémoire de ce passé qui est celui de notre humanité.
Transmettre la mémoire, les respacés témoignent, un seul enfant âgé de neuf ans est parmi eux, sauvé .
L’église est incendiée, les enfants y périssent. Le plus jeune avait 8 jours.
Le chemin de l’école, le chemin de l’amour serré contre leur mère, des bébés, tout fut emporté par la cruauté d’hommes devenus nazis.
Une seule femme, Marguerite Rouffanche, pu s’échapper de l’église par un vitrail cassé. Touchée par 5 balles tirées par les jeunes SS âgés d’à peine 20 ans pour certains, cette femme attendit jusqu’au lendemain les secours. Elle dépassa l’immense chagrin, ses deux filles ont été tuées dans l’église ainsi que le bébé de l’ une d’elle.
La méchanceté froide, de celle qui tue le cœur de l’homme nazi. Le cruel de leur froideur, leurs crimes et ils continuaient à rire, à parler, à manger, à dormir, à vivre dans l’horreur froide de leurs actes sans rien ressentir, sans rien regretter.
Le froid des prédateurs, ils assassinent et partent dans cet élan du néant.
Notre mémoire collective – Une Terre, une histoire humaine
Les habitants de ce village ne seront jamais les inconnus, mais seront toujours ceux de notre famille, ce frère qui a tant souffert et nous serons ceux qui ne l’oublient pas, ceux qui marquent un silence devant sa tombe, lisent son nom, voient une photo de lui, ceux en peine et cette jeune femme ce jour de printemps plus de soixante-dix ans plus tard s’arrêtant à l’entrée du cimetière et ne pouvant aller plus loin, il est trop de peine.
Enfants, enfant ce matin là
À leurs rêves marchant dans les rues, souriant aux passants, jouant, apprenant, pensant aux jeux après l’école, à tous ces enfants en classe, ceux plus jeunes près de leur mère, à celui venant de naître, au berceau qui illumine notre jour, et nous donne l’avenir, à ce cadeau de la vie, naître et il fut cette après midi, 14 heures figées, les aiguilles d’une montre brûlée.
Tous ces enfants, leur vie volée, c’est la haine terrifiante qui habite l’homme qui n’aime pas.
C’est donc cela ne pas aimer, être à cultiver le néant pour éternité, c’est donc cela ne pas s’émouvoir à la vue de la plus simple des fleurs, c’est donc cela l’inhumanité, ne plus être frère.
C’est donc cela le ravage, la fumée qui prend le ciel d’un feu de terreur, c’est donc cela le gouffre de la Terre, celui que l’on nomme enfer, il est durant la vie quand un homme détruit le verbe Aimer.
C’est donc cela croire au magnifique de l’amour, voir la beauté et l’immense blessure qu’elle porte. Il faudrait alors l’immensité de l’amour pour libérer la vie, panser ses plaies, recueillir ses enfants perdus, morts par l’horreur de la guerre, en n’offrant au monde la volonté de la paix.
Une jeune femme assise – Quand il est la peine, avancer n’est plus possible. Il est de vouloir une éclaircie, avancer devient alors l’espoir, la révolution d’inscrire Possible sur le fronton de l’Assemblée
La jeune femme restée à l’entrée du cimetière, me dit « « N’en perdre aucun ». Il est dit cela et ils devaient être fous pour faire cela »
La conscience, avaient-ils conscience de l’horreur qu’ils commettaient ? Conscience, et nous perdons, il nous échappe ce but » N’en perdre aucun ». Nous perdons, ne pouvons retenir la fraternité, des hommes se séparent de notre humanité par le mal qu’ils font. Ils étaient des frères et ils ont tué toute fraternité. Il nous est cette infinie séparation, l’impossible réconciliation. « N’en perdre aucun » serait de penser une société où la guerre, l’arme serait rejetée.
Rejeter l’économie qui nous interdit de vivre et prononce les milliards d’argent en définition du fait qu’« Il est possible de vivre ». Des milliards de dettes, et si les milliards d’or et d’argent sombrent, il en sera l’impossibilité de vivre, il en sera l’acceptation des dictatures pour accéder de nouveau à la prospérité de l’illusion, du plus terrible des mensonges, l’économie.
« N’en perdre aucun » et chaque jour nous perdons. Les famines, crises humanitaires, les violences armes de la haine s’agitent dans notre monde. L’ accord européen historique en plan de relance, laisse ce persistant de perdre, de renoncer à la liberté, à une fraternité forte qui ne se définit pas en lutte pour conquérir l’accord qui emprisonne les peuples dans le mensonge des dettes, des économies virtuelles qui demeurent à l’incompréhensible.
Tout s’effondre alors de notre humanité si l’argent n’est pas ?
Quel est cet absurde qui nous met sur la corde raide, cet instable où tout peut basculer, être à la fraction de seconde qui transforme la vie en mort implacable, violente, terrifiante. Les forces s’opposent, sont aux conquêtes, au but de la grandeur de leur pays, à la domination d’un dirigeant envers un autre. Tout peut si vite basculer et le peuple est cet enfant qui n’a que quelques mots, ceux prononçant l’essentiel et les larmes du chagrin de savoir des hommes déchirant la beauté de la vie pour cet horrible mensonge de supériorité.
Nous pourrions penser alors, « N’en perdre aucun », qu’il n’y est pas de classement de puissances économiques et guerrières, mais un espoir immense de fraternité. Tout disparaît, les Ouïghours en Chine sont en souffrance. L’homme commet encore l’atroce et revient ce que nous perdons.
Il faut alors sauver, comme il est de sauver ceux emprisonnés par la haine qui tue la vie. Toute cette infinie vie qui demeure en notre mémoire, entendre les rires de jadis, les mots échangés, imaginer un visage, ces gens marchant dans les rues d’Oradour-sur-Glane et tout s’arrête, suspendu dans un cri.
Notre humanité se perd, tournoie dans ce chaos
Oradour-sur-Glane – Un jeune enfant donnant la main à sa mère la regarde silencieux et lui demande, « Que s’est-il passé ?« . Si jeune et cette question pleine de sens et d’innocence. Que c’est-il passé en notre humanité pour que la cruauté brise la vie, pour que des hommes conscients commettent l’horreur.
Drancy, ville où je passais enfant et j’apprenais à l’école qu’avait été le camp de Drancy. Lire des témoignages, ressentir une peine immense, et tout était si disparu dans notre quotidien, dans le défilé de nos rues, du mouvement, du bruit de nos cités et pourtant tout était fortement présent. Les silences, puis les paroles des anciens libérant leur mémoire, les traumatismes. Ils parlent de la faim, du froid ces anciens qui aujourd’hui disparus avaient connu deux guerres mondiales. Disparus et pourtant fortement présents, et le témoignage parle du quotidien, chercher de la nourriture .
« Il n’y avait rien » . Rien que « Les arrestations, je pensais être fusillé. » Puis, le silence, le regard plongé en la mémoire, revivant et revoyant cette nuit. Courir, reprendre son souffle, marcher, se faufiler, être l’ombre pour gagner la lumière.
Résister, toujours résister et notre humanité résiste à ce qui peut la détruire, l’homme lui-même.
Pour cette jeune femme assise sur un muret, il n’est qu’un vœu, la liberté
La rage de la haine continue à parcourir le monde, la puissance de guerre, et les armes sont toujours plus a ce service, la technologie courtise la guerre, nos sociétés n’ont jamais abandonné la cruauté en pouvoir, et des enfants partout dans le monde souffrent, connaissent la rue, la faim, le froid, et le continuel des conflits.
Enfant réfugié sur cette Terre et l’homme refuse qu’elle soit son refuge
Des princes, des chefs d’ État, des Républiques et toujours cette main qui se tend au nom de l’argent, de l’économie vers toutes les dictatures, vers toutes les corruptions, vers l’obsession d’être riche et donc puissant, vers se qui affame la liberté, menace la paix, et les crises économiques ne mettent au monde que le pire.
Notre humanité jamais libre, quand poserons-nous la pierre de la première église de notre humanité, l’universalité du verbe Aimer ?
Nous ne verrons pas ce monde mais il est de le bâtir pour les enfants. Bâtir par le cœur, par ce qui ne met pas en souffrance.
Chaque jour des hommes violentent une femme, des enfants et les emprisonnent, leur interdisant de vivre libre, leur imposant les traumatismes par la cruauté qu’ils exercent. Chaque jour, derrière une porte, une femme, un enfant pleurent, martyrisés par la barbarie d’un homme. Chaque jour, nous devons être en notre mémoire commune, chaque jour à penser qu’un mot de paix, qu’un geste de réconciliation , qu’un acte généreux , qu’un sourire est œuvre de bâtir notre futur de liberté.
La justice ne s’est pas faite au service de la paix. Nos lois n’empreintent ce chemin en toute innocence, la volonté de notre système n’est pas d’aller qu’un pas ferme vers la libération.
Nous sommes à vouloir dominer, à penser notre vie possible uniquement par l’argent, à servir des rois en République, à les gâter par le pouvoir que nous leur accordons, à être certain que nos prisons sont la réponse, à y mettre des mineurs dans l’obscur, à y plonger notre désespoir, la justice ne triomphe pas et les prédateurs sont acquittés ou sont à recevoir le bénéfice du doute. L’enfant, lui, pleure sans cesse de ce chagrin que nous faisons éternel.
Les donneurs d’ordre ne sont pas sur les bancs des accusés. Le pouvoir politique fonde notre économie, décide des guerres. Et se renouvelle cette pensée qu’il nous faut ceux qui dirigent.
Mais, quelle est cette folie de croire que des hommes peuvent en diriger d’autres ?
Des hommes sont au règne, au pouvoir et à leurs manipulations se jouant d’être près du peuple alors que leur idéal est de ne surtout pas l’être et que par cette raison, par ce but, ils se font dirigeants.
Celui qui veut être au peuple, le demeure et n’a que ce titre, que cette vertu et non celle des politiques toutes plus corrompues les unes que les autres et les politiques ne vivant jamais les ordres, décisions qu’ils imposent à des millions de vies humaines.
Les rois ont besoin d’armes pour régner, la liberté n’a besoin que de la vie pour être
Tous les discours politiques se heurteront toujours à leurs mensonges dominants car ils ne peuvent que se prononcer qu’avec l’idée que la paix est maintenue entre leurs mains et que la population est suspendue avec cette épée de la guerre au-dessus de sa tête.
La peur que tout bascule, tout éclate, la peur qui tient toujours le peuple à être en retrait, à obéir, à se soumettre aux politiques et technocrates pensant l’humain en norme, en ordres, profits, en plans, gagnant au passage pouvoir et argent, comme si tout les ramenait à la réalité, leurs mensonges.
Politique, il ne sera que l’illusion, l’infernal qui avance et toujours nos vies en déséquilibre par ces pouvoirs chargeant nos destins du poids des guerres, nos mémoires des blessures, détresses et traumatismes se perpétuant. Le politique maintiendra toujours la pauvreté, la violence, c’est par la peur que les puissants gouvernent et leur justice ne condamne que le peuple, leur police ne sert que leur pouvoir.
Une jeune femme assise en cette journée de printemps et est l’espérance que s’accomplisse « N’en perdre aucun ».
Ce que rend possible la naissance, tous nés d’une femme , tous nés au monde, tous vulnérables et innocents, tous vivants par cet instant suprême de vie que seul l’humain peut rendre naufrage.
Le 21 ème siècle est celui qui doit saisir la clé et rendre possible la fraternité, rendre vivant le verbe Aimer.
Il est ce village martyr, ce terrible chagrin, la cruauté des hommes donne à un jour de printemps, la mort. Je voudrais arrêter notre histoire à cette mémoire , donner à la conscience sa place au centre de note civilisation et donner par l’amour qui est en elle, l’espoir que tous nous pouvons ouvrir la voie pour notre humanité vers une nouvelle civilisation.
Une jeune femme assise se lève dans cette envie de vivre, envie de créer les chemins de la liberté.
Les villages martyrs, le 10 juin, la mort du printemps – Oradour-sur-Glane (Haute Vienne) et Marsoulas, village situé dans le Comminges ( Haute-Garonne) – 27 hommes, femmes et enfants furent tués par une colonne allemande de la division Das Reich.
25 août 1944 – Maillé, village martyr en Touraine ( Indre-et-Loire) – 124 villageois-es dont 44 enfants sont horriblement massacrés. Un bébé est tué d’une balle dans la tête. Le silence, aucune aide sera pour ceux rescapés. Ils sont oubliés, le silence enferme une grande souffrance . Certaines des victimes étaient pauvres et illettrées ne sachant réclamer une réparation, un droit à la reconnaissance . Elles disaient avoir été abandonnées par l’État.
En 2009, un magistrat, Ulrich Maass déclare lors d’une conférence de presse à Maillé que « Le 17 ème bataillon SS basé à Châtellerault participait à ce massacre en représailles ». Il avait été la veille « Huit résistants cachés dans une ferme (qui) ont eu peur à l’approche d’une voiture allemande et ont tiré. »
La mémoire des victimes, avec un courage immense, ils ont transmis la parole pour que soit cet absolu respect d’une volonté « Plus jamais ça »
© Fédora Hélène

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