Lumière sur – Sans-abri – Notre Terre est notre refuge à tous – La politique a fondé cet atroce de la pauvreté

Le gouvernement annonce le 27 août, 14 000 places d’hébergement pérennisées pour les sans-abri et 10 millions d’euros pour améliorer les hébergements dans un état « extrêmement vétustes » soulignait Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la transition écologique, chargée du logement.

L’urgence est telle que les annonces faites par le gouvernement en soutien aux sans-abri ne peuvent qu’ être accueillies avec espoir par toutes et tous.

Depuis des décennies, ce sont les associations, les collectifs, les ONG, des personnes indépendantes profondément touchées par les conditions de vie inhumaines des sans-abri, par les familles aussi dont un ou une des leurs est parti-e et se trouve être à la rue, qui portent seuls la grande souffrance des personnes de la rue. Qui font le nécessaire pour trouver des solutions, organiser au mieux un accueil, faire des distributions alimentaires, veiller à la santé, à la scolarisation d’enfants, de prendre des risques en ouvrant des squats pour ne pas abandonner des gens à la rue, des familles en détresse.

La rue est ce monde où de multiples histoires se rencontrent. La rue, ce sont ceux qui y vivent quotidiennement, c’est aussi la souffrance de familles qui y perdent une partie d’eux-mêmes, de leur vie quand un frère, une sœur, un père, une fille, un ou une amie, aboutit sur ce chemin de peine.

La violence, l’alcool, la drogue, la perte d’un travail, un divorce, les violences conjugales, la dureté économique, les bas salaires, les exigences demandées pour pouvoir louer, devoir fuir, quitter sa Terre, fuir la misère, la guerre, et il est le drame, la détresse qui conduit à ce lent désespoir, cette main qui ne peut plus se tendre, ces pardons lointains, ces déchirues, ces adieux jamais dits ou trop prononcés ; la peur, l’angoisse des nuits où l’absence de ceux qu’on aime se fait persistance où la mémoire se souvient de ce matin sous un toit et de celui où tout a disparu sans que l’on puisse retenir ce qui échappe, et parfois disparaît pour toujours.

C’était la chaleur de ceux qu’on aime, ce sourire, ce regard, cette voix qu’on ne croisera pas aux jours des rues. Il était ce temps, ce temps fou, ce temps qui ne revient jamais, que les souvenirs, ces images d’un enfant à sa naissance, de la vie si forte et les rêves, l’abandon ne faisait pas parti des vœux, la pauvreté était alors anéantie, le malheur aussi. Puis, il y a ses photos qui s’arrêtent devant un regard, c’était les jours heureux, les jours d’avant où la sérénité avait un sens, avant de tout perdre.

La rue, c’est l’humain, son cœur, ses émotions et secrets au plus profond de lui-même et il tient qu’à cette envie profonde d’amour pour ouvrir les yeux sur ce qui construit tout le beau à venir, toute la solidarité, le sourire et la main aspirant à retrouver notre fraternité en paix et liberté.

Un homme, une femme, un enfant à la rue et se sont ceux nés dans cette crèche posée sur les pavés, sur la réalité de ce que signifie notre société quand les cœurs se ferment, quand les consciences n’ont pas le courage de voir la cruauté en face, quand les politiques oublient qu’ils n’ont pas conçu le droit à un logement pour tous avec toute la force de leur humanité, qu’ils ont oublié et laissé en péril l’accueil, la solidarité , la construction d’une civilisation nouvelle où la pauvreté serait anéantie.

Ouvrir les portes en urgence, c’est non seulement réquisitionner des logements, mais c’est aussi donner le droit à la résilience aux personnes en détresse, aux personnes ayant souffert de la rue.

Un toit est l’urgence première, mais l’humain est d’une richesse infinie et toute notre société à la responsabilité de donner une reconnaissance aux personnes sans-abri, de leur permettre de retrouver une liberté, un épanouissement, une paix , et le droit de réaliser leurs rêves.

Il faut accompagner et non délaisser ceux qui ont vécu ces nuits à avoir froid et faim. La résilience, le long chemin pour avoir le droit à l’espoir devenant une réalité, et prendre alors dans ses bras la souffrance de ceux et celles qui sont invisibles dans les rues, ceux et celles traumatisés-es, ayant subi l’atroce de la violence de la rue. Donner plus qu’un toit, et surtout plus qu’un hébergement qui ne pourra effacer la dureté, qui ne pourra consoler, soigner, donner la force de se reconstruire, d’apaiser une grande souffrance psychique et physique.

Les cauchemars de la rue, croire que plus personne ne voit votre humanité, mais un homme, une femme, un enfant à la rue sont dignes, forts de résistance, forts de se dire qu’il faut tenir et qu’un refuge sera.

Aider à reprendre contact avec les familles pour certains-es qui penseraient cela devenu impossible. Soutenir, écouter pour qu’une lettre puisse s’écrire. Celle qu’on imagine mille fois, dont on prononce chaque mot sans pourtant pouvoir les écrire.

Briser l’isolement, la solitude, l’indifférence, la peur pour réconcilier notre immense famille, notre humanité.

10 millions pour rénover les hébergements qui sont dant un état « extrêmement vétustes » selon Emmanuelle Wargon.

La cruauté de la politique qui a permis que des infrastructures soient aussi dégradées avant d’agir. Les annonces faites ne sont que ce que les gouvernements auraient dû faire en urgence, sans attendre que soit une pandémie pour s’éveiller.

C’est profondément choquant, cette inertie politique laissant des humains en souffrance, laissant des vies être détruites par une telle peine, violence inouïe de notre société qui ne semble plus que compter en pouvoir, argent, mensonges, calculs froids, paroles de communication et publicitaires pour servir les lobbies de la politique et corruptions sans fin tant le cœur est éteint.

1990, il y a trentre ans le droit au logement mis en œuvre

La volonté politique doit être sans faille pour lutter contre la pauvreté, contre ce qui ne peut être, des êtres humains à la rue. Ce qui ne peut être le choix politique d’abandonner à la rue, le choix qui ne peut être de diviser les hommes en ceux qui auraient de la chance et d’autres pas, ceux qui auraient un toit et d’autres pas. Notre société ne peut perdurer dans ce recommencement perpétuel de ce qui détruit, juge, domine, ordonne la vie d’autrui et fait le sacrifice de ceux et celles vulnérables, pour garder la fortune, l’esprit de richesse et de pouvoir au-dessus de tout.

En 1990, il est sous le gouvernement de Michel Rocard, la conception de la loi n° 90-449 visant à la mise en œuvre du droit au logement et consolidée le 02 novembre 2009. Une loi qui stipule que « Le droit au logement constitue un devoir de solidarité pour l’ensemble de la nation » et précise que le maintient dans le logement est une priorité. La personne ou la famille, qu’elle soit locataire, sous-locataire ou propriétaire doit avoir la garantie que l’État veille au respect que soit un logement pour tous . Il est souligné que « Toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières, en raison notamment de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’existence, a droit à une aide de la collectivité, dans des conditions fixées par la présente loi, pour accéder à un logement décent et indépendant ou s’y maintenir ».

1992 – Il est la création d’un Haut Comité pour le logement des personnes dévaforisées sous le gouvernement de Pierre Bérégovoy.

Une volonté de suivre l’évolution de l’accès au droit au logement pour tous et qu’il soit un rapport fait chaque année et remis au Président de la République. Il est ce comité qui a aussi pour mission « de faire toute proposition utile sur l’ensemble des questions relatives au logement des personnes défavorisées »

2020 – Une crise sanitaire sans précédent sévit du fait de la pandémie de Covid-19, qui révèle la grave responsabilité de politiques qui durant toutes ces années passées ont fait qu’il soit aujourd’hui des conditions de vies inhumaines pour les sans-abri. Cetains et certaines SDF se trouvant à refuser les foyers d’hébergement pour souvent fuir la violence, la promiscuité, l’anxiété extrême qui alors saisit . Ils, elles ne trouvent qu’une solution dans l’espace de la rue ; un porche, un escalier, un jardin, l’errance, un campement de fortune. L’état de survie permenant est imposé à des êtres humains.

Des hébergements « extrêmement vétustes » que les puissants aveugles n’ont jamais vus, artisants d’injustice, de cruauté.

Ils ont attendu, attendu que la souffrance soit épuisée . Épuisée comme l’est notre Terre par la même indifférence, épuisée comme pourra l’être notre humanité à force de drames que la politique, l’économie créent.

2020 – Il est la forte inquiétude du rapporteur spécial de l’ONU, M. Rajagopal et il sonne le signal d’alarme à Genève pour que ne soit pas un « Tsunami d’expulsions » en pleine pandémie de Covid-19 et rappelle « Les expulsions forcées sont une violation sacandaleuse des droits de l’homme ».

Les avancées pour le droit au logement pour tous que souhaitent entreprendre le gouvernement ne sont que le minimum dû aux sans-abris, dû à notre humanité, dû à nous tous par ce lien profond d’être une famille, car la peur de tomber, de se retrouver à la rue ne doit plus être vécue tant elle est une douleur extrême.

Des mères isolées à la rue, des femmes avec leurs enfants, toutes victimes de violences. La violence, violence conjugales, violence de la faim, violence de devoir fuir la guerre, la famine, partir pour combattre le désespoir ; il n’y a pas de pire dans la violence, il n’y a pas de différence, il y a la violence. Celle qui entrave la vie, veut la condamner, celle qui tue.

Il est en 2020, au moins 220 personnes vivant dans la rue qui sont mortes à l’âge de 49,6 ans en moyenne, liste non exhaustive selon Collectif Les Morts de la Rue .

Le 31 mars 2020, le collectif Les Morts de la Rue rendait un hommage virtuel aux 569 morts de la rue en 2019

Le rapport de la Fondation Abbé-Pierre en janvier 2020 établit qu’il est au moins 250 000 personnes sans-abri en France.

L’ Onu précise qu’il est 1,8 millions de personnes sans-abri dans le monde

Nous savons qu’il est les sans-abri qui ne souhaitent pas être dans les centres d’hébergement, qu’il est une grande pauvreté dans le monde et que les chiffres ne représentent pas la réalité. Malheureusement, le nombre de personnes sans refuge, sans toit, sans logement décent et vivant dans des conditions catastrophiques pourrait être bien plus élevé à travers le monde.

Il est une volonté de chacun de nous de lutter pour que la pauvreté ne soit plus. Changer profondément nos manières de consommer, de ne pas fixer toute une vie sur une valeur d’argent, sur cet enfermement gigantesque qui contraint notre civilisation à renouveler année après année, la violence et sa cruauté.

L’homme est capable de mettre d’autres hommes en esclavage, cette culture est une blessure vive et permanente. La pauvreté est une mise en esclavage, c’est emprisonner un être humain innocent dès sa naissance, c’est condamner la vie de millions de gens, c’est faire de notre Terre cet enfer, alors qu’elle porte la vie, c’est la trahir, lui voler son sens, ce qu’elle est fondamentalement, la liberté.

Il sera peut-être un jour contre les politiques et économies, le crime de mise en appauvrissement des peuples.

© Fédora hélène

Pour aller plus loin :

L’ONU alerte sur le risque d’un « Tsunami d’expulsions » en pleine pandémie de Covid-19

Article : https://liberterrajournal.com/2020/08/25/6377/

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