Paris – Samedi 12 septembre – Au bitume des Champs-Élysées, les sans-abri à la plus belle avenue du monde

Ces corps endormis à terre, ce coup au cœur, ce chagrin qui traverse inlassablement notre vie, il est cet homme, le Pauvre Inconnu, une simple couverture dormant à terre. Il est cela le 21 ème siècle, la misère encore plantant sa lame en notre humanité.

Nous sommes donc cela, êtres humains , ceux qui accablent leur frères sans jamais s’effondrer par tant de souffrances vécues, tant l’égalité, la fraternité, la liberté ne sont qu’aux murs de la République des bourgeois, aux murs d’une justice qu’ils ont façonné à leur image, créant le pauvre et le riche, cette fable du pot de terre.

De quelle matière es-tu né si ce n’est de celle d’une unique Terre pour tous ? De son sable, de son eau, de sa poussière.

Des enfants au palais des ruines de merveilles de richesses gagnées par l’économie, par tous ces hommes qui ne connaissent ni le froid ni la faim ni la peur ni ce court chemin qui mène à la mort.

Nous naissons libres et la politique nous emprisonne, nous dicte ce que doit être notre humanité et nous inflige de croire que la justice n’est pas de ce monde, de ce pavé des pauvres et que la souffrance sera notre attelage courant jusqu’à bout de souffle pour réaliser nos rêves.

Aucun enfant ne désire être pauvre, être à vivre ce traumatisme, être à porter ce lourd drapeau des vies de malchance.

Le bonheur est dans leur yeux car la liberté est vivante en eux. Il est assez des mensonges des riches, des puissants, de leur proclamation de pouvoir.

Tout être humain à cet heureux soleil en lui de savoir sourire, d’aimer vivre, de s’émerveiller en regardant une simple fleur.

Les pauvres savent mieux encore quelle est cette force de la vie et ils apprécient d’autant chaque précieux moments dans cet infiniment petit de ce que représente notre vie dans ce temps, cet Univers que l’on ne maîtrise pas.

Notre civilisation s’est construite aux champs des guerres, nous devons aujourd’hui souhaiter élever celle de la paix.

On accuse les pauvres. Les politiques montrent du doigt les assistés. Mais aucun homme ne désire naître pour être immobile face à un mur durant toute son existence. Nous naissons pour vivre, non pour ne rien réaliser de notre humanité bâtie par en premier la liberté.

L’économie fabrique des « assistés » pour reprendre le terme inventé par la propagande politique. Elle divise les peuples, brise l’égalité et la fraternité.

Chacun doit mériter une somme d’argent lui donnant le droit de manger. Comment peut-on concevoir cette cruauté ?

Ce sordide de nos sociétés où se nourrir est un droit payant où boire de l’eau potable est un privilège.

Quelle est cette humanité capable d’accabler ainsi son propre frère ?

Nous acclamons notre progrès technologique et nous nous croyons supérieur à tout, dominant tout alors qu’on ne sait même pas donner à boire à tous les enfants à travers le monde.

Nos sociétés folles où l’homme contrôle, surveille l’homme sortant drones, caméras, radars qui ne sont en fait que des robots IA classifiant tout sur le support Big Data. Cet harcèlement permanent, traumatisant et instaurant la peur. La punition par l’amende en injustice récurrente, manipulant sans cesse et se faisant l’administration suprême. Les politiques jamais avares pour installer des radars et caméras toujours plus perfectionnées et récoltant l’impôt arbitraire qui condamne la population.

Des gens ne pourront manger à leur faim et devront s’acquitter de l’amende !

Pendant ce temps, les victimes de violences devront, elles faire le deuil de toute justice, de tout droit à la résilience, à la reconnaissance sans avoir à subir des traumatismes supplémentaires qu’imposera la justice.

Mais l’amende tombe de leurs radars, contrôles en punition.

Et, il ne sera pas de moyens pour les hôpitaux, pour soigner des addictions, pour lutter réellement contre la violence.

Plus il y a de violences, plus les politiques sécuritaires s’imposent et les villes prisons se forment sans que les gens ne disent mot !

Plus les cameras s’installent plus la violence augmente et ce cycle infernal ne cesse pas car il n’est pas conçu pour s’arrêter mais s’amplifier. Ce qui permet le déploiement de plus en plus de surveillance en campagne électoraliste où la sécurité devient le vainqueur !

Un monde « perdu » alerte le Secrétaire de L’ONU, mais L’ONU a-t-il encore une existence ?

Nous savons lire l’écriture hiéroglyphique, demain il restera de notre époque un disque dur, une boîte fermée sans aucune inscription et périssant au fond des mers, enfouie sous le sable et qu’aucun être humain ne pourra lire. Seul un ordinateur connecté à une énergie nucléaire pourra faire la lecture d’infinis algorithmes.

L’être humain est en train d’effacer la mémoire de ce 21 ème siècle dont il ne restera rien.

Des tours de béton et de verre qui deviendront du sable parmi des particules de plastique, des traces de pollution, de cet air pur qui n’est plus dans nos villes et campagnes.

Les puissants oubliés et il demeurera la souffrance des pauvres car les générations futures se demanderont quelle est cette catastrophe qui a anéanti une civilisation.

Nous pouvons écrire alors sur le mur qui restera debout, « À nos cœurs de pierre » .

© Fédora Hélène

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