La pandémie de coronavirus est révélatrice de la dualité qui éreinte notre civilisation. La vie a sauvé de la maladie, notre monde perdu à relever et ceux oubliés en pleine mer, en souffrance . Des mois, plus d’une année loin de leur famille pour certains, cette vie volée par nos systèmes qui s’affrontent entre secourir et détruire, une dualité continuelle et nos espoirs se déchirent, laissant en berne le drapeau de la paix que l’on voudrait pourtant hisser.
Il est en mer durant la pandémie, ceux abandonnés , 400 000 marins subissant un confinement extrême à des milliers de kilomètres de chez eux . On voudrait que les mots puissent tout briser des douleurs, leur donner la liberté, consoler ces marins abandonnés, orphelins, le drame « caché » que provoque une dualité tenace entre secourir des vies tout en oubliant ceux vulnérables. Leur vie en silhouette sur les mers qui attendent des gouvernements, des lobbies, des puissances d’argent et de nous tous que l’on puisse hisser un autre drapeau au dessous du vent qui traverse les mers et leur apporter la liberté.
400 000 marins à travers le monde ne tiennent qu’au courage de revoir ce visage cher, de serrer dans leurs bras leur mère, leurs frères, l’arbre ses racines ancrées en colonne vertébrale de notre humanité.
Confronter aux mesures sanitaires prises et aux mesures de confinement prises par les différents États, ces travailleurs sont dans l’impossibilité de débarquer et pour certains d’entre eux cette situation dramatique dure depuis plus d’un an !
Qu’avons-nous fait de notre fraternité ?
Mardi 6 octobre, trois entités de l’ONU rappellent que ces travailleurs traversent une épreuve épuisant leur santé mentale et physique. Ils soulignent que ces travailleurs sont privés de leurs droits fondamentaux ne pouvant accéder à la liberté de se déplacer, de pouvoir rentrer chez eux, d’être secouru.
Certains d’entre eux sont bloqués en mer depuis 17 mois alors que les normes internationales du travail n’autorisent que 11 mois maximums.
Les marins oubliés en mer se retrouvent dans l’impossibilité de débarquer et ceux se trouvant à terre subissent une angoissante attente sans pouvoir rejoindre leur navire . Ils sont confrontés à « une situation intolérable » très stressante, soulignent le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) , le Pacte mondial des Nations Unies ainsi que le Groupe de travail de l’ONU sur les entreprises et les droits de l’homme. Dans une déclaration commune ces trois entités de l’ONU appellent à « atténuer la crise du Covid en mer »
Les services de transports maritimes représentent près de 90 % du commerce mondiale, précise l’ONU. Les multinationales, lobbies, systèmes économiques, les banques, l’industrie de la pêche, les plateformes pétrolières et gazières, ainsi que les navires commerciaux assurant l’approvisionnement mondial dépendent de tous ces travailleurs oeuvrant chaque jour pour que l’économie progresse et pour que soit une continuité des flux commerciaux, sans rupture dans les échanges internationaux.
Le mondialiste ne repose que sur la force des hommes ayant besoin d’un salaire pour vivre et pour permettre à leur famille de s’en sortir. Un système économique qui use du professionnalisme de tous ces travailleurs, de leur savoir faire sans lequel rien ne pourrait fonctionner et il est de leur donner ce qui est normal, une mobilisation pour que soit le respect de leurs droits humains. Ils doivent pouvoir bénéficier de la liberté de rentrer chez eux, d’être délivrés de la dureté de mois passés en mer, à subir l’attente, un confinement extrême.
L’ONU lance un appel pour « exhorter les gouvernements à mettre en œuvre des protocoles et les mesures élaborées par l’ONU pour permettre le changement d’équipage en toute sécurité ». Les trois entités onusiennes recommandent aux syndicats et associations de se joindre à leur démarche pour « exercer une pression collective » et ainsi répondre au plus vite aux besoins urgents des 400 000 marins à travers le monde bloqués en mer suite aux mesures prises pour freiner la pandémie.
C’est également aux entreprises concernées à « identifier l’impact de la pandémie, et de la réponse des gouvernements à celle-ci , sur les droits humains des marins » précise le site de l’ONU et que celles-ci activent « leur influence pour atténuer ces impacts autant que possible ».
Les trois organismes onusiens demandent aux lobbies, aux infrastructures financières entre autres d’agir pour que ces conditions de vie que subissent les marins, cessent.
Début septembre, le Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder, avait alerté concernant cette situation catastrophique que vivent les marins.
En conclusion
Nous ne pouvons toujours que constater la dualité qui encercle aussi bien les hommes que la vie marine dans toute sa biodiversité. Celle-ci se trouve gravement impactée par nos conceptions économiques. Les fonds marins mis en situation de danger par la pêche intensive, comme le sont les animaux marins telles que les baleines parfois lourdement touchées par les navires commerciaux traversant leurs territoires et pouvant les heurter, les blesser et provoquer leur mort, autant que la pollution produite par ces mêmes empires commerciaux et financiers, ont pour conséquences d’épuiser la résilience essentielle à notre survie.
Il en résulte une instabilité dangereuse nous signifiant dès à présent de changer profondément nos modes de consommations, nos fonctionnements industriels et structures mentales concevant une économie qui participe à provoquer un bouillonnement surgissant des lacunes et violences des systèmes politiques et économiques qui imprègnent notre civilisation.
Ce troublant sans fin que révèle aussi cette pandémie, et qui était en réalité bien avant qu’elle se fasse jour, émane de toutes les considérables failles de ce que nous considérons comme invincible : un mondialiste orchestré de main de maître par un capitalisme reposant sur le pouvoir donné à l’argent et les capacités de rapidité et d’intégration des savoirs utiles à sa progression par la technologie IA et Big Data.
Entre virtualité et réalité, l’économie dévoile son origine entre le mensonge de l’artifice de ses richesses et la vérité de celles de la vie.
© Fédora hélène

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