12 juin – Journée mondiale contre le travail des enfants – 2021 toujours plus d’enfants menacés – des progrès « au point mort » alerte l’ONU

Depuis 20 ans, pour la première fois les progrès pour la lutte mondiale contre le travail des enfants est au « point mort », alerte l’ONU après la publication du rapport Travail des enfants : estimations mondiales 2020, tendances et le chemin à suivre.

L’étude affirme qu’il est une augmentation inquiétante d’enfants contraints de travailler –  soit 8,4 millions de plus au cours de ces quatre dernières années – un chiffre malheureux qui risque d’être en hausse en 2022. Ce sont près de 9 millions supplémentaires d’enfants qui pourraient être obligés de travailler faute de ressources fondamentales pour survivre, et étant une source de revenus pour leur famille.

En 2020, le nombre d’enfants travaillant à travers le monde s’élève à 160 millions d’enfants âgé de 5 à 17 ans qui effectuent un travail dangereux nuisant à leur santé, développement moral et physique, à leur sécurité et leur interdisant souvent l’accès à l’école, aux possibilités de pouvoir faire des choix pour construire un avenir meilleur. 

160 millions d’enfants en détresse subissant la réalité d’un système économique et politique dévastateur qui promet un monde meilleur et laisse se réaliser le pire, la souffrance d’un enfant. Les estimations sont à la hausse  et la crise climatique sera un élément déterminant . Elle pourrait considérablement aggraver les conditions de vie des enfants travailleurs qui subissent déjà les conséquences des activités économiques exploitant les ressources naturelles , comme elles exploitent les plus vulnérables.  Dans notre système, l’argent demeure le moyen  pour sauver  les enfants vivant l’extrême pauvreté que notre monde a créé, et non le monde, la vie. Aujourd’hui, Il est nécessaire que l’argent soit utilisé pour sauver les enfants de la misère, des drames de la faim . Un argent manquant comme a alerté  David Beasley, Directeur Exécutif du Plan Alimentaire  Mondial, alors que la fortune des « super-riches »  a atteint un sommet inégalé en avril 2020 et ne cesse d’augmenter ! 

160 millions d’enfants dont 63 millions de filles et 97 millions de garçons, soit près d’un enfant sur dix sont obligés de travailler

C’est l’enfance oubliée et volée par un quotidien qui demande chaque heure de tout faire pour survivre, pour aider sa famille, car ces enfants représentent également des familles totalement démunies , n’ayant pas accès à l’eau potable,  à une alimentation saine, au droit à la santé, au respect de leurs droits humains fondamentaux. 

Le pouvoir donné à l’argent, ainsi qu’à un système industriel  imposant une compétitivité féroce,  efface la fraternité et donne libre cours à la violence économique qui se pare de respectabilité derrière les codes savants, intelligences et décideurs politiques. 

Sans rien savoir de tous les programmes politiques, directives et milliers de pages éditées par la technocratie, sans rien savoir d’un monde technologique à la puissance inégalée, des enjeux mondiaux et cupidités, des intérêts et discours de puissants de ce monde, sans entendre leurs mots et promesses, 160 millions d’enfants vivent les conséquences des activités des pays riches, celles d’un progrès qui tourne le dos à notre humanité car oubliant la liberté qui est ôtée aux enfants pauvres, oubliant leur souffrance, l’immensité de leur courage, la générosité de leur cœur qui n’imagine qu’une chose: être libre et vivre en paix.

Ces enfants n’ont besoin d’autres révoltes que celle de notre humanité n’acceptant plus la cruauté, et donnant le droit à l’éducation à chaque enfant. L’école sauve, l’accès aux droits à la santé sauve, le respect des droits des enfants sauve des vies. Nos sociétés possèdent le savoir, elles ne pourront dire qu’elles ne savaient pas !  Puis, lorsque cette obligation de travailler s’impose aux enfants, c’est la pauvreté, la faim qui en sont la cause, donc la richesse de ceux qui possèdent toujours plus, contre ceux qui n’ont rien.

Le G7 actuellement réuni, apportera-t-il dès demain matin ce qui est primordial pour le développement physique et psychologique des enfants, posera-t-il sur la table une alimentation saine pour tous alors que plus de 3 milliards de personnes n’ont pas la possibilité de manger sainement par manque de moyens financiers. La pauvreté s’aggrave à travers le monde et avec elle le travail des enfants. Il est une urgence d’agir pour trouver des solutions durables et réaliser l’objectif premier de la décennie : Zéro faim.

Un objectif aujourd’hui compromis et c’est tous ensemble que nous pourrons espérer l’atteindre. Lutter contre l’aggravation de la pauvreté, ne pas attendre 2022, où de nombreux enfants subiront toujours plus l’obligation de travailler. « Les nouvelles estimations sont un signal d’alarme. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire quand une nouvelle génération d’enfants est mise en péril » a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder.

Seule la générosité, la solidarité peuvent faire prospérer notre monde, et non l’indifférence, non les discours politiques, non une économie imposant toujours plus de souffrances aux plus fragiles, comme à la nature. La violence économique ne s’arrête pas à un point, elle prend toute la vie, et l’empêche de se développer de manière libre, donc la détruit.

Une protection sociale universelle est essentielle pour que notre avenir soit le sens de vivre ! 

« Une protection sociale inclusive permet aux familles de maintenir leurs enfants à l’école même en cas de difficultés économiques » affirme Guy Ryder qui appelle les investissements à se développer pour le monde rural, l’agriculture. Il est de donner aux plus pauvres la possibilité de cultiver, d’avoir de petites exploitations familiales.

La protection sociale doit être le fort des politiques pour ne laisser personne de côté. Elles doivent donner le droit à la résilience,  les possibilités de vivre, de réaliser ses rêves, de devenir autonome par l’accès pour tous à l’éducation, à un salaire digne permettant de se projeter dans l’avenir sans être arrêté par la violence de la pauvreté qui provoque de graves traumatismes pouvant impacter toute une vie.

L’étude alerte sur le fait que plus de 9 millions supplémentaires d’enfants pourraient être contraints de travailler en 2022, quand une simulation estime que ce chiffre pourrait atteindre 46 millions s’il n’est pas la réponse d’une couverture de protection sociale primordiale. Une protection qui doit être assurée dans le monde entier pour qu’aucun enfant ne souffre de la pauvreté, pour que notre avenir soit serein. « Nous perdons du terrain dans la lutte contre le travail des enfants et l’année qui vient de s’écouler n’a pas rendu ce combat plus facile », a souligné Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF.

Pandémie de Covid-19 révélateur des dramatiques conséquences de nos systèmes économiques 

Pandémie de Covid-19 – Les mesures sanitaires provoquant la fermeture des écoles et un appauvrissement des populations vulnérables, notamment par la fermeture des frontières ne permettant plus de partir travailler à l’étranger pour soutenir la famille restée au pays, et cela sur tous les continents tant la pauvreté marque notre début de 21ème siècle, ont dégradé les conditions de vie de plusieurs millions d’enfants contraints aux pires formes de travail.

Henrietta Fore demande aux gouvernements et aux banques internationales de développement d’ « investir en priorité dans des programmes qui sortent les enfants de la vie active et les remettent à l’école, et dans des programmes de protection sociale qui peuvent aider les familles à éviter de faire ce choix en premier lieu ».

D’autre part, la délinquance touchant les mineurs est majoritairement une conséquence de la pauvreté, d’un système d’exclusion, de discriminations. Elle est un produit d’un système économique ayant pour moteur l’argent et excluant le bien-être et les besoins humains fondamentaux.

Tout doit être mis en œuvre pour anéantir la pauvreté et établir une réconciliation des populations et non leurs divisions sociales et économiques. L’OIT et l’UNICEF préconisent une protection sociale convenable pour tous, et soulignent l’importance d’allocations familiales universelles, ainsi qu’une hausse des dépenses pour une éducation de qualité et gratuite. Une éducation gratuite qui doit l’être d’un bout à l’autre en concevant la gratuité des transports permettant de se rendre à l’école, sur les établissements d’enseignement, ce qui devrait être pour tous les enfants, jeunes en formation et étudiants, comme la cantine doit l’être, si nous voulons respecter le principe de gratuité de l’école pour tous.

Une politique sociale qui ne peut abandonner les adultes, qui doit donner un travail décent pour tous, l’accès aux formations et infrastructures pluridisciplinaires consacrées à la résilience permettant aux familles de se libérer de la souffrance qu’impose l’obligation de survie. Il doit être l’empathie au cœur des volontés pour réaliser sincèrement un monde meilleur. Les familles ont recours au travail des enfants pour obtenir une source de revenus, il est de permettre à tous d’avoir un salaire digne pour ne plus vivre sous le seuil de pauvreté. Construire le monde de demain, c’est en premier lutter contre la pauvreté pour le rendre  possible ! 

La France compte 10 millions de pauvres en 2020 –  donner un salaire digne à tous doit être également une priorité dans notre pays qui doit établir une politique sociale forte, ainsi que des structures permettant au droit à la résilience, au  droit au bien-être d’exister de manière concrète. Les politiques de répression et de fortes inégalités salariales et sociales ne récoltent que l’aggravation de la violence par l’aggravation des conditions de vie pour les plus vulnérables. L’injustice est toujours contre la paix.  Construire l’après -Covid , c’est concevoir une économie de partage, se soutenir mutuellement, donner à tous les moyens  de vivre ! C’est laisser respirer les familles vulnérables et non les assommer par des charges lourdes et l’augmentation des prix de l’alimentaire. 

« Lorsque la pauvreté augmente, que les écoles ferment et que la disponibilité des services sociaux est en recul, un plus grand nombre d’enfants se retrouvent poussés vers le monde du travail. Au moment où nous réinventons ce que sera le monde d’après-COVID, nous devons nous assurer que les enfants et leurs familles disposent des moyens nécessaires pour surmonter des épreuves similaires dans l’avenir. On peut changer la donne grâce à une éducation de qualité, des services de protection sociale et de meilleures opportunités économiques. » Henrietta Fore, Directrice générale de l’ UNICEF. Déclaration juin 2020.

L’Afrique subsaharienne profondément touchée

Le rapport alerte sur le fait que l’Afrique subsaharienne vit une croissance démographique au sein de crises humanitaires récurrentes imposant une pauvreté extrême aux populations vulnérables. Les politiques de protection sociale et de la santé ne répondent pas à l’urgence pour éviter le travail des enfants. Les infrastructures adaptées manquent pour apporter des solutions efficaces et concrètes. Cette absence signifie  16,6 millions supplémentaires d’enfants obligés de travailler au cours des quatre dernières années.

Les régions de l’Asie, du Pacifique et de l’Amérique latine et des Caraïbes qui ont connu un progrès jusqu’en 2016, voient celui-ci être gravement ralenti et pouvant être mis en péril car les conséquences des chocs économiques durant la pandémie de Covid-19.

Les régions rurales plus fortement touchées par le travail des enfants

La prévalence du travail des enfants dans les zones rurales est de 14 %, soit près de trois fois plus élevées que celle des zones urbaines qui s’élève à 5 % , précise le rapport.  

Le rapport indique également que 70 % des enfants astreints au travail des enfants, soit 112 millions sont dans le secteur de l’agriculture, suivi par le secteur des services pour lequel 31,4 millions d’enfants travaillent. Quant au secteur de l’industrie, ce sont 16,5 millions d’enfants qui y travaillent.

En sachant, qu’il y a près de  28% d’ enfants âgés de 5 ans à 11 ans, et 35 % d’enfants âgés de 12 ans à 14 ans qui sont astreints à un travail sans être scolarisés. Ce qui implique des conséquences qui peuvent se révéler graves durant toute leur vie.  De plus, le travail des enfants a des conséquences qui peuvent s’étendre sur plusieurs générations et imposer la pauvreté en cercle vicieux d’une génération à une autre. Il peut être également la transmission d’une mémoire traumatique d’une génération à une autre d’autant plus quand les politiques de résilience sont absentes. La pauvreté en héritage, telle est la cruauté de nos systèmes. Et, plus les fortes inégalités, discriminations et le racisme persisteront, plus la pauvreté sera en constante augmentation et les risques de conflits violents.

Témoigner pour résister  

« Chaque jour, Archie, 11 ans, se réveille à 5 heures du matin, prend son petit- déjeuner avant de se rendre à son travail à pied. Arrivé sur place, il creuse une fosse souterraine profonde, souvent sous l’eau, respirant à travers un tuyau connecté à un compresseur diesel.  Archie travaille en moyenne plus de dix heures par jour. Certains de ses jeunes amis qui travaillent avec lui transportent des sacs de sable et de gravier plus lourds qu’eux, et ce, toute la journée. » UNICEF

Journée mondiale contre le travail des enfants : NON C’EST NON ! Stop à l’exploitation des enfants !

© Fédora Hélène

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