
« l’air que nous respirons est un bien public fondamental » – Inger Anderson, directrice exécutive du PNUE
Respire, peux-tu imaginer vivre sans air, sans ce courant invisible te permettant de vivre ? Respire un air pur, cette liberté qui exprime la vie, ce droit de vivre que possède la nature, que nous possédons, que la biodiversité possède, et l’eau vibre à l’onde de l’air. Cet air pur pour des ciels bleus se célèbre le 7 septembre en une journée internationale.
« Un air sain, une planète saine » est le thème qui ouvre les portes de cette année 2021 qui est l’alerte, cet espoir avant ce trop tard qui regarde notre humanité former ses embouteillages dans une course sans fin pour une économique qui nous perd, les uns après les arbres, les autres après un air s’échappant par une fenêtre entrouverte et jouant les notes de notre avenir qui se déforme quand les jardins disparaissent pour nos armées de béton se dressant à la place.
Aubervilliers, c’ était le dernier tournesol, ce soleil d’été poussant fier au milieu de la cité, qui vient de s’éteindre en septembre 2021, à coup de pelleteuses pour bâtir un centre aquatique. L’air pur se perd et nous nous perdons, les coups de sommation pour semences au fil des ordres ne feront pas ce fil de l’eau à l’air libre chantant la vie !
Nos sociétés continuent à détruire pour un profit qui se fait ce mur, cet absurde, ce qui ne vit pas et n’existe que par l’orgueil, la cupidité – cette arme qui nous tue, tue nos ruisseaux clairs, tue nos fleurs en soleil se dressant en drapeau sur les champs de bataille et tombent les blés – les pesticides se mêlent à l’eau, aux sols et voici les inondations recouvrant nos systèmes qui se noient et ressuscitent plus puissant, détruisant sans relâche. Croyons-nous vraiment que le temps ne s’écoule pas, que nous pourrons habiter au milieu de douces prairies quand le béton et le verre en miroir feront de notre histoire, une mémoire en sable.
File entre mes doigts les grains légers et les sourires de ces après-midi ensoleillées, si douces, si fragiles qu’elles s’effritent entre nos doigts. Il ne reste rien de cette fleur si fragile, qu’elle s’envole quand le souffle disperse en un air puissant les fines pétales que les abeilles et les papillons, ne viennent plus sublimer.
Puis, ce sont nos ciels désertés par les oiseaux, ce long silence qui nous accable, nous alerte en ligne rouge, il n’est plus le temps d’attendre, il faut changer. Changer nos modes de vies, nos systèmes économiques et pour ce faire, ce n’est pas uniquement les décideurs politiques qui doivent agir, mais chacun d’entre nous. Accepter de changer peut être compris comme faire un sacrifice, alors que ce changement est cet air pur qui nous donne la chance extraordinaire de faire de notre monde celui de sa réalité, la liberté.
Nous pouvons cesser d’œuvrer à l’envers, d’inverser notre monde en le rendant violent par des objectifs qui ne sont pas naturels, qui ne correspondent pas à ce qu’est la nature, à son être profond et par conséquent ne correspondent pas à notre propre nature humaine. Des événements d’actualités nous montrent ce qu’est notre humanité quand elle est dépourvue d’amour, quand la violence prend place, que les ténèbres sont ce gouffre, que la lumière est laissée à l’extérieur des projets de société, ceux économiques et politiques.
Parler d’air pur, c’est parler de l’ensemble de la vie, de l’ensemble de notre société. L’air pur ne concerne pas uniquement un seul domaine, mais tout ce qui constitue notre planète vivante, ainsi que notre civilisation. Cette amplitude de l’air pur nécessaire à la vie sur Terre émet le fait qu’aujourd’hui, nous vivons un choc civilisationnel. Changer, c’est permettre à notre monde de perdurer.
Si un arbre, si l’eau manque cruellement de l’équilibre parfait qui permet la vie, nous en manquons également, et les activités économiques génèrent ce déséquilibre. C’est notre interprétation du monde qui est en cause, l’interprétation que nous faisons de notre propre humanité et qui fait qu’elle se développe en une dualité destructrice, une autodestruction où l’amour ne peut être vainqueur. Nous ne pouvons pas être une société qui s’autodétruit et être en harmonie, en paix pour la rééquilibrer – lui donner les capacités de respecter la nature et notre propre humanité.
Si la violence persiste dans une alarmante augmentation telle qu’aujourd’hui nous aurons toujours face aux progrès humains que nous devons réaliser – des murs que nous dressons nous-mêmes, sans conscience de leur impact sur toute la vie. Si chaque acte compte pour protéger la nature, la liberté – bien chaque acte de violence abîme la Terre. Prendre conscience de cela est certainement important pour lutter pour le bien-être de la nature, pour la biodiversité, pour un monde plus juste, plus équitable, plus sûr, plus durable pour tous.
Une économie mise en sommeil lors du premier confinement pour lutter contre la pandémie de Covid 19, où plus de 3 milliards de personnes ont été confinées à travers le monde, a permis à la nature de respirer un peu et nous avons pu également découvrir celle-ci avec des animaux tels que des biches s’aventurant alors dans les villes, où cet aigle volant en plaine.
« La Covid-19 s’est avérée être une expérience non planifiée en matière de qualité d’air et elle a entraîné des améliorations temporaires localisées. Mais une pandémie ne saurait se substituer à une action soutenue et systématique visant à lutter contre les principaux facteurs de pollution et de changement climatique et à préserver ainsi la santé des populations et de la planète » déclare le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas – à la suite de la publication vendredi 3 septembre, du premier Bulletin sur la qualité de l’air et le climat de l’Organisation météorologique mondiale.
Des mesures sanitaires qui ont mis en évidence le déséquilibre qu’imposent nos systèmes économiques, lesquels ont provoqué une aggravation de la pauvreté, des conditions de vie et des conflits durant la pandémie. Une pandémie en révélateur à plus d’un titre et qui a démontré également l’abus de pouvoir de certains gouvernements se servant des mesures sanitaires pour faire subir plus de violences à leur population – ce que des rapports démontrent, tels que celui établit par Amnesty International États-Unis en août 2020.
Donc le repos de la nature durant la pandémie n’a été que de courte durée et laissant en dualité une violence en grave augmentation. Nous ne devons donc pas être dans ce qui est imposé, mais dans ce qui est conçu, consenti pour préserver notre monde, pour protéger la nature, pour sauver des vies et prendre des mesures issues d’une réflexion commune, en solidarité internationale, établissant un réel changement économique, permettant par cette trame tissée avec le même fil, plus de justice. Un air pur fait le ciel bleu et pour cela notre monde a besoin de paix.

« Air pur, planète saine » – Thème de la Journée internationale de sensibilisation pour améliorer la qualité de l’air, essentielle pour la santé humaine
La volonté d’améliorer la qualité de l’air permet de ralentir le changement climatique en réduisant les émissions de polluants atmosphériques provenant des activités humaines, ce qui a été constaté pendant le confinement. Cependant le rapport met en évidence que les extrêmes météorologiques dépendants du changement climatique, ainsi que de la modification de notre environnement, ont provoqué ces derniers temps des évènements climatiques sans précédent tels que d’importantes tempêtes de sable et de poussière, des incendies de forêt qui ont impacté la qualité de l’air. Les incendies de forêt très impressionnants en cet été 2021 et dont les fumées étaient visibles depuis la station ISS ont continué à perturber gravement la qualité de l’air.
Ce sont des évènements climatiques dévastateurs qui se sont produits en 2021 que cela soit en Amérique du Nord par des incendies, en Europe, en Sibérie, et qui ont impacté la qualité de l’air directement pour des millions de personnes et indirectement pour toute l’humanité, puisqu’il est une Terre, un ciel, une eau, un air pur.
Un air pur en souffrance qui nous alerte et que M. Taalas explique que les polluants atmosphériques « se produisent près de la surface, sur des échelles de temps allant de quelques jours à quelques semaines, et sont généralement localisés ». Mais le réchauffement climatique qui s’opère, « causé par l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, se produit sur une échelle de temps de plusieurs décennies à plusieurs siècles et entraîne des modifications de l’environnement dans le monde entier ».
Pour nous donner une chance de sauver l’air pur, il ne faut pas seulement prendre des résolutions localement, mais les gouvernements doivent tous s’impliquer dans un renouvellement de l’équilibre qui ne pourra peut-être pas revenir à la normale en moins de 100 ans, être celui existant auparavant, mais qui peut nous donner l’espoir d’apaiser les évènements climatiques même si le cycle de l’eau est fortement déséquilibré. Nous devons en tout état de cause tout faire pour protéger notre environnement et permettre à la liberté de vivre.
La Terre, c’est mieux que nous ce qu’il faut faire et elle fera tout pour retrouver un équilibre. Actuellement, le mouvement qu’imprime la nature est une révolution en conséquence de nos actes, comme la fonte des glaciers les plus importants – il paraît impossible de l’arrêter, car il émane de la planète, mais nous pouvons véritablement protéger notre environnement, améliorer les conditions climatiques par la prise de résolutions fortes et urgentes en écoutant la science. « Nous avons besoin d’une politique cohérente et intégrée en matière de qualité de l’air et de climat, fondée par les observations de la science » explique le Chef de l’OMM.
Nous ressentons la qualité de l’air et nous constatons tous en ce mois de septembre, la reprise forte d’une économie qui ne tire pas les leçons des alertes faites par les scientifiques. Les embouteillages, cette frénésie économique reprend de plus belle, et les oiseaux quittent le ciel des villes qui donnent un ciel bleu sans air pur. Ce mirage d’un véritable bleu car riche de vie, le ciel devient cela tant la pollution domine.

La santé humaine est déjà victime de la pollution de l’air
Une pollution qui attaque la santé humaine et les dernières estimations de la mortalité mondiale due à la qualité de l’air établissent qu’en 1990, il était 2,3 millions de décès – 91 % dus aux particules et 9 % à l’ozone, passant à 4,5 millions en 2019, avec 92 % dus aux particules et 8 % à l’ozone – démontre le Bulletin de l’OMM. Les activités humaines provoquent à la fois des gaz à effet de serre se dissipant sur une longue durée de vie dans l’atmosphère, lesquels augmentent également les concentrations d’ozone et de particules à courte durée de vie dans l’atmosphère.
L’OMM indique également que les activités agricoles vont de même en émettant de l’ammoniac, qui forme en conséquence des aérosols d’ammonium. Nos activités économiques continuelles, en accélération constante, alimentent l’air que nous respirons en de multiples infimes particules toxiques qui sont en suspension dans l’atmosphère. Il y a celles persistant sur une courte durée et celles se diffusant continuellement, même après qu’un pesticide ait été arrêté depuis plusieurs années.
L’air pur est aussi vital pour le cycle de l’eau, ainsi que pour toutes nos cultures. Nous mangeons ce que nous respirons. C’est la santé humaine qui est directement impactée par la pollution qui intervient sur l’ensemble de ce qui est indispensable à notre survie. Les politiques ont une lourde responsabilité entre les mains et les décisions prises entraîneront des conséquences pendant des siècles.
Le rapport récent du GIEC alerte en expliquant que tous les signaux sont au rouge. La valeur exponentielle du bouleversement actuel est ce mouvement qui provoquera dans la durée une répétition accélérée des événements climatiques extrêmes. Ce qui est établi, nous pourrions penser que nous ne pouvons pas le stopper, mais nous pouvons le ralentir, lui donner moins de force, en arrêtant en premier la violence de nos systèmes économiques et politiques. C’est aussi réfléchir sur les nouvelles formes de travail, sur la façon de travailler, de réduire l’intensité de nos activités qui s’enchaînent jour et nuit durant toute l’année, et qui épuisent la nature, comme elles épuisent la santé humaine.
Ce que nous savons – nous devons améliorer la qualité de l’air pour perdurer. Levons nos yeux vers l’espérance pour contempler un ciel bleu et celle-ci aura un avenir que par nos actes donnant à la liberté toute sa force. « La guerre de l’humanité contre la nature est suicidaire » a déclaré en janvier 2020, le Chef de l’ONU, M. Guterres. L’année en cours et celle qui vient sont essentielles, décisives et nous devons faire le choix de la vie. Actuellement , les activités économiques ne prennent pas le bon chemin et épuisent toujours plus les ressources essentielles à notre survie et notre planète que nous souhaitons domestiquer, reprend tout simplement sa liberté. Nous devons nous inscrire dans cet appel de liberté, devenir son allié et non son ennemi. Ce n’est pas la nature qui mène une guerre contre l’humanité, c’est l’humanité contre elle-même.
« La guerre de l’humanité contre la nature est suicidaire » Antonio Guterres

Nous devons faire des choix et nous poser par exemple, la question sur la nécessité des jeux Olympiques en 2024. C’est une question importante, car aujourd’hui, nous devons concentrer tous nos efforts pour la sauvegarde de notre humanité, et non sur ce qui pourrait entraîner une pollution supplémentaire. L’argent nécessaire pour établir des infrastructures sportives de haut niveau, demande à notre économie de le générer et donc de créer ce qui peut mettre en péril notre avenir. Il faut réfléchir ensemble et comprendre que les évènements climatiques de cette année ont déjà provoqué des chocs irrémédiables pour notre humanité. La Terre se rééquilibre seule sans l’intervention de l’humain, et c’est notre humanité qui est la première en danger. Antonio Guterres l’exprime en disant que la planète « continuera à tourner autour du soleil pendant des millions d’années« , mais aujourd’hui, c’est l’humanité qui se « détruit elle-même ainsi que sa possibilité de pouvoir vivre sur la planète« .
Lorsque des jeunes s’opposent à la destruction de potagers à Aubervilliers, ils ont raison. Il fallait les écouter, écouter leur choix car c’ est le bon. Des jeunes qui à travers le monde exigent « une volonté politique », rappelle le Chef de l’ONU, qui est cruciale pour transformer notre économie destructrice en une économie de paix , de partage. C’est notre défi à tous. C’est ce qui sera notre véritable enrichissement et ça commence par prendre soin des plus fragiles, de la nature, des jardins potagers, de ce tournesol regardant en premier le soleil demeurant dans notre cœur. C’est lui qu’il faut éveiller.
© Fédora Hélène

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