
Une rentrée sous le signe des problématiques liées au protocole sanitaire incluant pour la 1ère fois – le pass sanitaire obligatoire
Le monde d’avant reprend sa cadence en ce mois de septembre faisant sa rentrée sous le signe persistant de la pandémie de Covid-19 qui fait apparaître le pass sanitaire obligatoire et de nouvelles mesures sanitaires s’imposant notamment dans les écoles laissant toutefois une certaine souplesse aux chefs d’établissement quant à l’application de celles-ci concernant certaines clauses.
Si des consignes précises ont été à l’égard des établissements scolaires pouvant dès le collège organiser des temps de vaccination anti-Covid auprès des élèves à partir de 12 ans et non vaccinés, il n’en est pas de même pour les conservatoires et associations d’enseignements artistiques qui ne disposent toujours pas à ce jour d’un protocole clair établi par le gouvernement, ni de consignes transmises de manière efficace par notamment la préfecture.
Fin août, à quelques jours de la rentrée pour les élèves des conservatoires, il est la difficulté d’organiser celle-ci en toute sérénité, et répondant à toutes les interrogations que les différents intervenants – enseignants, élèves et leur famille – se posent concernant l’application des nouvelles mesures sanitaires qui intègre pour la première fois le pass sanitaire obligatoire lié à la vaccination anti-Covid.
Les différents directeurs de consevatoire soucieux de respecter la loi et qui précisent ne pas vouloir entrer dans une polémique concernant les nouvelles mesures sanitaires, souhaitent ainsi que nombreux enseignants et élèves des conservatoires et associations, pouvoir se référer à un protocole sanitaire clairement établi de manière équitable entre les différents structures artistiques, ainsi que pour les différents statuts choisis par les élèves.
En effet, les professeurs d’enseignement artistique expliquent que les mesures sanitaires sont comprises comme ne s’appliquant pas de manière identique à tous et ils soulèvent la problématique des élèves choisissant des formations diplômantes et ceux optant pour l’apprentissage d’une discipline artistique en tant que loisir, et qui alors n’auront pas les mêmes consignes sanitaires à respecter. Puis, il est une différenciation faite entre l’enseignement et les manifestations artistiques, qui ne donnent pas lieu là encore à des consignes identiques, ainsi qu’entre les conservatoires municipaux et autres, et les associations.
Plusieurs lectures du décret peuvent être possibles, selon Jean Nicolas Richard, Directeur du conservatoire de Saintes (Charente-Maritime) – ce qui donnent un sentiment d’incohérence, et de complexité d’application.
Un contexte complexe pour commencer une année après avoir vécu des périodes de confinement éprouvant les professions artistiques qui pourtant sont cet essentiel dont nos sociétés ont besoin en tant que lien social, respiration, bien-être au cœur des villes par la présence de l’art exprimant les émotions humaines, donnant un regard libre sur notre environnement.
L’art en équilibre essentiel, des activités artistiques qui se transmettent par l’apprentissage – apporter la connaissance est la vocation des enseignants qui le font avec cœur – souhaitant qu’il soit reconnu la valeur d’enseigner qui est la priorité de leur métier. Pour qu’il soit une reconnaissance plus juste des professions liées à l’éducation artitique, Jean Nicolas Richard, Directeur du conservatoire de Saintes, souligne la nécesité que « l’on reconnaisse que dans enseignement artistique, il y a enseignement ».
Lors de la première année de la pandémie tout le monde a été surpris, et les enseignants des différents domaines artistiques ont su innover, mettre en place des initiatives efficaces pour permettre à leurs élèves la poursuite de leur activité artistique. Toutefois, le chant et la danse ont été particulièrement impactés par les mesures sanitaires. Puis, ce sont des enseignants qui mettent à profit leur expérience durant la pandémie pour réfléchir sur le devenir de l’outil numérique dans les apprentissages, définir ce qui a été positif pour les élèves et leur permettre d’augmenter leurs acquis.
En bémol, cela a également été une période où la coupure avec le lien social, devoir s’adapter dans l’urgence à de nouvelles conditions d’enseignement, à créer un épuisement. Il a été aussi des équipes pédagogiques épuisées par l’enseignement exclusivement à distance. Cependant « La passion » a été plus forte, et a permis aux enseignants et élèves de poursuivre les cours. Toutefois, certains élèves n’arrivaient plus à suivre leur apprentissage, une certaine usure s’est installée, une fatigue psychologique s’est faite ressentir. « L’humain manquait, la distance pesait », précise Jean Nicolas Richard, ajoutant que « les émotions vécues en direct et non derrière un écran » sont plus favorables à un épanouissement artistique et humain.
À la suite de ces événements marquants, les équipes pédagogiques attendaient une rentrée pouvant rétablir un apaisement, et ne pas soumettre les uns et les autres à de nouvelles inquiétudes. Or, il n’est pas les éléments émanant du gouvernement pour répondre aux usagers concernant le pass sanitaire. Alors que le souci des directeurs de conservatoire, des associations et équipes pédagogiques est d’offrir les meilleures conditions d’accueil et d’apprentissage à leurs élèves. De plus, les conservatoires ont éffectué un investissement dans des outils sanitaires comme le gel hydroalcoolique pour garantir la sécurité des élèves et de tous les personnels au sein des structures d’enseignements artistiques.
Il est une urgence – un besoin de reconnaissance des professions artistiques que ressentent nombre de ses travailleurs . Ils leur semble qu’il est « une méconnaissance » de leur profession de la part des décideurs politiques. Il est un besoin de respect pour les enseignants, les élèves et leur famille, et non de ce qui semble être un « désintérêt » à l’égard du secteur artistique. Pour que soit une reprise porteuse d’un avenir serein pour la culture, il faut qu’il puisse être une considération plus juste, plus équitable du monde de l’art.
Cette période difficile de la pandémie et les conditions dans lesquelles se fait la rentrée 2021, semble montrer que le gouvernement a une méconnaissance de terrain, de la réalité qu’affronte les différentes disciplines artistiques et leurs enseignants. Pour le moment beaucoup « d’énergie » est perdue dans un questionnement important quant à l’organisation de la mise en place du pass sanitaire, des obligations, impossibilités qui peuvent en résulter, ainsi qu’à faire du juridique, ce qui n’est pas la mission première des établissements d’éducation artistique, souligne à ce propos Jean Nicolas Richard.
Ces imprécisions de la part du gouvernement maintiennent également des « craintes » concernant la Covid-19, sur les obligations du pass sanitaire, ainsi qu’auprès des familles. La solution de « l’équité » dans l’application des mesures sanitaires permettrait une compréhension de celles-ci de manière plus aisée, expriment des enseignants. Un sentiment d’égalité, serait un moyen « d’apaiser » les situations et de permettre à tous de se retrouver. D’autre part, toute cette énergie déployée pour que se soit l’interprétation la plus juste des mesures sanitaires,et leur application dans le cadre du pass sanitaire, serait plus profitable pour s’occuper de « la pédagogie, de l’artistique, des actions culturelles », selon Jean Nicolas Richard.
Les professeurs d’éducation artistique attendent en réponse à leurs différents courriers adressés au gouvernement , dont au Premier ministre : un protocole clair, un résultat concret leur permettant de travailler en toute sérénité. LiberTerra a contacté la préfecture de la Charente-Maritime afin de prendre connaissance des différents éléments afférents au protocole sanitaire, nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse des services compétents.
Les enseignements artistiques riches d’émotions, de lien social – mais pas d’argent
Un enseignement artistique qui n’est pas mis en valeur alors qu’il s’agit d’une discipline qui a des exigences pour apprendre dans de bonnes conditions et les professeurs accomplissent plusieurs années d’études, acquièrent une expérience artistique pour pouvoir enseigner. Cependant, un professeur diplômé d’état – ce qui équivaut à bac + 3 – commence sa carrière à 1 300 net/mois en subissant une précarité, car il est souvent un manque d’emplois, ainsi que des contrats de contractuels qui ne sont pas sur des temps complets . Des statuts de contractuel à temps partiel, un manque de stabilité ne jouent pas en la faveur d’investissements dans des projets artistiques – d’autant qu’ il est nécéssaire de pouvoir les financer au départ, même si des aides peuvent intervenir par la suite. Les initiatives artistiques construisent une société plus ouverte sur la culture, un espace occupé par l’art, nous en avons tous besoin.
L’absence de considération, de volonté de fédérer les différentes structures d’enseignements artistiques, de développer les possibilités , laisser à penser que les métiers artistiques ne sont pas importants , des personnes peuvent en ressentir un mal-être, voir des rêves ne pouvoir se réaliser.
L’éducation artistique – une valeur reconnue par l’UNESCO
L’éducation artistique favorise l’expression de notre imagination, la liberté de création, notre pensée critique et participe à notre résilience émotionnelle. L’art permet un équilibre indispensable à chacun d’entre nous, répond aux droits au bien-être et à l’égalité, car nous possédons tous une âme d’artiste qui s’exprime de différentes manières. Cette sensibilité établit également les valeurs de tolérance, de solidarité entre les différentes cultures et permet des rencontres culturelles. Faire alliance par le moyen de l’art, est un moyen efficace d’enrichir la paix et de la rendre durable. L’UNESCO célèbre la Semaine internationale de l’éducation artistique, mettant en valeur tous les bienfaits que celle-ci apporte à notre société.
La pandémie, est révélatrice des besoins de l’éducation artistique en France – être à l’écoute des travailleurs artistiques permet de fonder ce qui rassemble autour de l’art, de vivre ensemble de manière apaisée, et de multiplier les innovations ne laissant personne de côté. Il est nécessaire de diffuser ce message : l’éducation artistique est possible pour tous. La valeur d’équité que met en évidence Jean-Nicolas Richard doit être le lien conducteur des efforts à faire pour rendre l’enseignement artistique accessible par cette dominante : chacun de nous est important.

Se retrouver autour de l’art pour de bons moments à vivre ensemble
L’art rassemble de manière sincère, spontannée. L’art permet une liberté d’expression , de guérir les blessures en faisant passer un message de paix, il fait partie de notre humanité et prend toute sa force dans le partage. C’est le sens du langage artistique, il est universel ! L’universalité de la paix, on commence par la rêver comme un tableau, un mouvement, un son qui au fur et à mesure prend toutes les couleurs de nos émotions , de notre humanité pour se réaliser.
« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité » Antoine de Saint-Exupéry
© Fédora Hélène
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