
Le 19 septembre 2021, quelques jours avant l’évènement de la 76ème édition de l’Assemblée générale, M Guterres, Chef de l’ONU, a lancé un appel aux dirigeants mondiaux pour qu’il soit une union internationale, sous l’égide d’un récent rapport nommé, « Notre programme commun », qui appelle les gouvernements à se rassembler pour réaliser les objectifs du développement durable nécessaires à la poursuite de la vie de l’humanité sur Terre dans de bonnes conditions. Perdurer, c’est retrouver équilibre avec la nature, et non devant affronter le réchauffement climatique en étant isolé, séparé des uns et des autres. Les politiques gouvernementales ne doivent pas être « nombrilistes », ce qui serait préjudiciable au bien commun, comme alerte la Présidente de la Moldavie, Maia Sandu , lors du Débat général de ce jour à l’ONU.
Les graves conséquences du bouleversement planétaire, dont la révolution climatique est le dominateur
Une crise climatique qualifiée par les différents dirigeants et représentants de différents gouvernements participant à l’Assemblée générale 2021, de « menace » pour notre monde. Un véritable cataclysme s’annonce si les mesures ne sont pas prises rapidement et de manière commune. Tout s’accélère et les gouvernements ne voulant pas respecter les Accords de Paris doivent prendre leur responsabilité, selon certains dirigeants.
Un monde instable, soulignent de nombreux dirigeants en évoquant la problématique fondamentale du climat, et celle déterminant également notre avenir, la pauvreté. La pandémie est révélatrice d’une situation existante avant son apparition, mais elle n’a fait que rendre « plus criante les injustices, divisions » souligne Abdulla Shahid, Président de l’Assemblée générale. Des divisions et les pays pourraient être séduits par ne devoir s’occuper que des problèmes impactant leur territoire et ne pas souhaiter s’engager efficacement pour un programme commun bâtisseur d’avenir.
Pourtant, le multilatéralisme est considéré comme le meilleur moyen d’obtenir des résultats favorables pour construire notre monde de manière plus durable, et de pouvoir stabiliser nos sociétés fortement instables après l’épreuve de la pandémie.
Une épreuve qui pourrait se renouveler dans le futur, a alerté l’ONU, tant notre environnement est impacté par une pollution majeure due à nos activités économiques. Une économie qui doit être plus inclusive et mettant l’humain au cœur de ses motivations et là encore nous ne pouvons pas répondre à un problème planétaire par des solutions divisées et partielles, qui ne représentent pas une équation résolue pour l’avenir de notre humanité.
Des facteurs graves perturbent la réalisation du développement durable, tels que l’insécurité, les trafics criminels, la corruption qui mettent en danger la démocratie, rappelle la Présidente de la Moldavie, intervenant en ce 22 septembre lors du Débat général.
Nous ne pourrons pas avancer dans un monde en conflit, et la violence terroriste demeure ce risque permanent pour la stabilité du monde, comme le régime des Talibans ruinant leurs promesses de maintenir les droits humains et en valeur primordiale, les droits des femmes, peuvent le faire.
L’Assemblée générale est intervenue en urgence concernant la mise en danger des droits humains en Afghanistan dans le contexte dramatique d’une crise humanitaire sans précédent. Jean-Yves Le Drian a souligné à cette occasion la mise en danger des droits des femmes en Afghanistan.
La violence est ce que nous devons redouter car elle met directement en péril la paix mondiale, et inscrit également un danger pour notre planète. Les initiatives pour lutter contre une aggravation du réchauffement climatique seraient alors fortement comprises dans un monde affrontant une grave pauvreté, qui pourrait être le déclencheur de conflits complexes et multidimensionnels.
Les gouvernements ne peuvent pas dire lutter contre le réchauffement climatique, s’ils ne luttent pas contre la pauvreté. La voix des plus vulnérables est le chemin de la paix, sans elle, rien ne sera possible. Ce n’est pas à remettre à plus tard, comme le souligne le président de Madagascar, « Dirigeants, il est de notre devoir de protéger nos populations » dans le temps présent. Les dirigeants rappellent l’importance du respect des droits humains fondamentaux, ainsi que d’affirmer vouloir la paix. Le Président de la République du Sierra Leone indique que, « Nous réaffirmons qu’il existe un lien entre la paix et le développement et nous réaffirmons notre appel conjoint à un cessez-le-feu mondial et à une quête de paix grâce à un dialogue national et à la réconciliation. »
Une réconciliation qui est la clé de la réussite, car c’est tous ensemble que nous devons lutter pour apaiser, ralentir le bouleversement planétaire actif. Il est une condition, l’harmonisation des décisions communes, nécessaire pour obtenir des résultats concrets démontrant que la vie est protégée.
Une envie de paix universelle, d’un droit à la santé universel, cela doit être notre socle commun. Les populations doivent prendre part à ces choix, chacun de nous peut s’engager. C’est cela l’inédit de tenir notre promesse de faire naître un monde réconcilié, solidaire, plus équitable, plus juste, plus durable. Un effort « robuste », souligne le Président des Îles Marshall, doit être entrepris par tous les gouvernements.
C’est un espoir qui est lancé lors de l’Assemblée générale et le Chef de l’ONU, déclare, « Je suis là pour sonner l’alarme : le monde doit se réveiller. Maintenant, il est temps de restaurer la confiance. Et, maintenant, il est temps d’inspirer de l’espoir »
Une confiance que les populations peuvent perdre en leur gouvernement du fait d’une pauvreté s’aggravant, et 2021 porte les séquelles des mesures sanitaires prises pour lutter contre la pandémie. Une des conséquences grave en 2021 : ce sont plus de 70 millions de personnes qui sont en situation d’extrême pauvreté. Ce sont des crises humanitaires et climatiques qui mettent en souffrance des millions de personnes. La crise économique actuelle qui touche les plus fragiles, risque de perdurer et d’être alors en 2022 : la nouvelle crise économique touchant plus de la moitié de notre humanité qui subit déjà la pauvreté. Ce serait sans précédent et dépassant l’enjeu considérable qui était en 1945 pour bâtir un nouveau monde plus respectueux des droits humains. La création alors des Nations Unies a été l’aboutissement d’un message de paix que nous devons hisser vers le haut dès maintenant. Le Président de Madagascar appelle à « la solidarité des hommes, à l’unité des Nations et à l’espoir commun pour notre monde ».
L’espérance doit être notre étoile commune, ce but à atteindre : protéger la biodiversité, protéger les plus vulnérables, les femmes premières victimes des violences et de la pauvreté, en faisant des investissements importants pour protéger la vie.
Pour la première fois de notre humanité, notre Terre est en danger, et nous devons cesser la guerre contre la nature, tel que le dit Antonio Guterres, et nous réveiller pour bâtir la paix, la lutte contre la pauvreté, contre les violences. Concevoir un monde libre, c’est en premier l’aimer. Pour la première fois, la liberté déploie son immensité sous nos yeux et nous demande de réaliser des efforts pour permettre à notre humanité d’être réconciliée, c’est le cœur des actions que nous devons entreprendre.
Joe Biden a déclaré, « Nous sommes de retour à cette table dans les forums internationaux, en particulier les Nations Unies pour attirer l’attention et pour stimuler l’action mondiale sur des défis communs ». Un appel pour le bien commun, pour la paix universelle que le Chef de l’ONU a prononcé le 19 septembre, « Réveillez-vous, changez de cap, unissez-vous ». Une demande adressée aux dirigeants à travers le monde, mais que nous pouvons également comprendre comme étant adressée à tous, à toutes les populations.
Combattre les fortes inégalités aux conséquences dramatiques, c’est ce que souligne le Chef de l’ONU, comme le fait le Président des Îles Marshall en affirmant que « les belles paroles ne servent plus à rien », il est d’agir efficacement et sans attendre pour « honorer les promesses de l’Accord de Paris et revoir nos ambitions à la hausse ». Mais, « nous ne pouvons pas agir seul », précise-t-il. Il est primordial de s’engager ensemble pour le respect des droits humains ouvrant la porte à une espérance de stabilisation du climat.
Revoir à la hausse les mesures pour lutter contre le réchauffement et établir un partage permettant de n’oublier personne, « les plus vulnérables, le monde ne peuvent pas se permettre une élévation des températures qui va au-delà des 1,5°c ». Puis il précise que « les promesses d’un financement climatique plus robuste restent lettres mortes et même si ces promesses venaient à être une réalité, ces financements doivent être plus accessibles pour les personnes qui sont le plus dans le besoin. »
L’espoir est là, mais rien n’est gagné, tout est à conquérir
« Le récent rapport du GIEC était une alerte rouge pour l’humanité. Mais il est également clairement indiqué qu’il n’était pas trop tard pour atteindre l’objectif de 1,5 degré de l’Accord de Paris. Nous avons les outils pour atteindre cet objectif. Mais nous manquons de temps » a souligné le Chef de l’ONU le 17 septembre dernier. Il était alors souligné que si les pays riches ne doublent pas leurs efforts, nous étions sur une « voie catastrophique » menant à une augmentation des températures de 2,7°C d’ici la fin du siècle.
Les dirigeants présents ce jour au Débat général, soulignent que le réchauffement climatique se fait déjà ressentir et la Présidente de la Moldavie explique les sécheresses successives, les inondations que subit son pays.
Aucun pays n’est épargné par le réchauffement climatique, c’est donc ensemble que nous devons bâtir une économie nouvelle. Une énergie nouvelle n’est pas le miracle, nous devons en premier ne plus agresser la Terre, ni prendre ses ressources de manière suicidaire. Ce calme s’obtient en respectant les plus fragiles, en respectant les droits humains fondamentaux pour pouvoir respecter notre Terre.
©Fédora Hélène
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