Nucléaire – Le Chef de l’ONU appelle tous les pays à ratifier « sans délai » le Traité interdisant les essais nucléaires

Lors du Débat général de l’Assemblée générale se déroulant actuellement à l’ONU, le président de la République des Îles Marshall a exprimé la douleur de sa population qui subit l’héritage que laisse les essais nucléaires qui se sont déroulés entre 1946 et 1958, alors que les États-Unis étaient « l’autorité administrante » rappelle M. David Kabua.

Un héritage « que nous ressentons encore aujourd’hui dans nos os, dans nos terres, dans nos corps » affirme-t-il, soulignant qu’il fut « 1,6 essais nucléaires de type Hiroshima chaque jour pendant douze années ». Ce sont des essais nucléaires qui marquent fortement les territoires et la santé de ses habitants qui ont subi cette terrible injustice : les désastres de l’arme nucléaire à la dimension destructrice égale à ce que la cruauté des hommes peut générer de violences contre notre humanité et notre Terre.

Des essais nucléaires, cette tragédie au cœur de la paix, ce drame causant des dégâts colossaux partout où ils se déroulent. En juillet dernier, Emmanuel Macron se rendait en Polynésie française, –  où pendant 30 ans, jusqu’en 1996, année où a été adopté le 10 septembre lors de la 50ème édition de l’Assemblée générale, le Traité d’interdiction complet des essais nucléaires que la France a ratifié le 6 avril 1998, – près de 200 essais nucléaires. Emmanuel Macron a reconnu alors « la dette » de la France à l’égard de la Polynésie française qui porte elle-aussi les graves blessures que ces essais nucléaires provoquent à l’égard des habitants et des territoires où se trouvent leurs moyens de subsistance. 

Une date marqua nos mémoires, le 24 août 1968, où explosa au-dessus de Fangataufa, la première bombe H, thermonucléaire. Celle-ci représente 170 fois la puissance de celle explosant à Hiroshima en 1945.

Une paix universelle, c’est le devoir de ratifier le TICE  

Le Chef de l’ONU, Antonio Guterres appelle les huit pays n’ayant toujours pas rejoint le TICE, soit pour ne pas encore l’avoir signé ou ratifié – à « le faire sans délai ».

Un traité qui rassemble 185 pays signataires dont 170 l’ont ratifié, et qui atteint par cette majorité, pratiquement son objectif d’universalité. Cependant, celui-ci ne peut entrer en vigueur tant que parmi les 44 pays détenant des technologies nucléaires pouvant concevoir un armement spécifique, huit d’entre eux n’ont toujours pas ratifié le TICE. La Chine, les États-Unis, l’Égypte, l’Inde, Israël, la République populaire démocratique de Corée et le Pakistan, ne font toujours pas partie de cette union internationale essentielle pour permettre le désarmement nucléaire.

« Les armes nucléaires posent des dangers croissants et le monde a besoin d’une action urgente pour assurer leur élimination et prévenir les conséquences humaines et environnementales catastrophiques que toute utilisation entraînerait » a souligné en janvier dernier, le porte-parole du Chef de l’ONU dans un communiqué lors de l’entrée en vigueur le 25 octobre dernier, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Des armes nucléaires toujours présentes et nous pouvons redouter la progression de celles-ci par les recherches notamment menées en robotique IA et par envie pour certains pays de posséder des armées toujours plus puissantes. 

En cette 76ème édition de l’Assemblée générale, il est souligné par nombreux dirigeants présents la nécessité de bâtir un monde plus sûr, de s’inspirer de la force de l’espérance, de la volonté de réconciliation et de parvenir au maintien de la paix dans un contexte très complexe où la pandémie demeure au centre des préoccupations, déjà par les conséquences visibles qu’elle impose.

Celles de la violence de la pauvreté qui frappe toujours plus les populations vulnérables, rappelle ce jour, Charles Michel, président du Conseil européen lors du Débat général. Comme il est celle de l’aggravation des violences faites aux femmes dont la vie est toujours plus mise en danger partout dans le monde. De plus, la crise climatique rappelle les décisions impératives que les pays doivent prendre pour s’engager sur la voie de la paix universelle.

« Nous sommes à un moment charnière. Si nous ne changeons pas de cap dans les deux années à venir, nous risquons de perdre le contrôle de la situation. Les changements climatiques vont plus vite que nous » a alerté Antonio Guterres en septembre 2018 à l’ouverture du Débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies. Nous y sommes et nous comprenons que rien des éléments permettant à notre humanité de perdurer ne sont séparés. Dès lors, la ratification pour tous au TICE devient ce fil continue, conducteur menant à l’espérance d’un désarmement commun.

Une crise existentielle apparaît, souligne l’ONU, une crise qui nous rappelle que les souffrances, qu’elles proviennent d’une violence ou d’une autre, sont ce signal d’alarme nous prévenant du risque majeur qu’encourt notre humanité pour sa survie partout dans le monde. Une souffrance, ce que nous ressentons face au  chaos venant, si nous ne prenons pas les décisions conduisant à la paix universelle.

Le Bouleversement que nous traversons est plus rapide que nous, et il nous entraîne dans son accélération et d’autant plus que  les dirigeants n’ont pas encore rendu concret le mouvement de la liberté pour toute notre humanité en harmonie avec la nature. Nous devons atteindre l’harmonie entre les hommes, une solidarité sans faille, pour ne pas prendre le risque d’un avenir que nous ne pourrions pas maîtriser et qui pourrait faire de la violence la force dominant notre monde. Ratifier un Traité pour la paix porte aujourd’hui ce sens de ne pas écrire dans un futur proche « trop tard ».

 L’incertitude de gagner la paix universelle ne doit plus être

Posséder « Un monde plus sûr » comme le nomme le président du Conseil européen, c’est pouvoir tout mettre en œuvre pour que nous ne soyons pas déçus alors que tant d’efforts sont faits pour parvenir à la paix. Des efforts faits en premier par les plus fragiles qui transforment la souffrance en force, par les humanitaires, par les femmes subissant des traumatismes, des viols c’est arme qui tue, cette arme de guerre et qui surmontent toutes les souffrances pour offrir à la vie cette force de vivre, de liberté qui dépasse le pire et qui participe ainsi à la lutte contre les conflits éreintant notre monde et qui touchent les femmes en leur corps.

Puis, pour avoir confiance en une paix durable possible et ne pas laisser la déception se réaliser, il est primordial que les huit pays n’ayant pas ratifié le traité puisse le faire et le Chef de l’ONU déclare « Je réitère mon appel à ces États pour qu’ils signent et ratifient le TICE dès que possible. Je demande également à tous les États qui n’ont pas encore signé ou ratifié le traité de la faire sans délai ».

D’autre part, M. Guterres, félicite la Commission préparatoire qui œuvre pour que soit l’entrée en vigueur du TICE, et pour qu’il puisse être une surveillance « robuste et mondial » en temps réel, des essais nucléaires qui pourraient être dans le monde.

Agir pour la paix universelle

Les conflits à travers le monde se déploient de manière grave quand les droits humains sont affaiblis, comme notre Terre en peine soulève une problématique fondamentale qui est celle de notre survie. Notre futur exige de nous que nous fassions tout ce qui est possible pour établir un cessez-le-feu mondial, pour anéantir la pauvreté, et par ce chemin pris par consentement, mettre fin à tout ce qui blesse le bonheur du monde, la liberté. Les droits humains sont intimement liés aux droits de la nature : les respecter, c’est la solution. 

Nous possédons tous le même sang et nous avons tous besoin de la même eau pour vivre. Nous sommes cette unité parfaite que nos systèmes politiques et économiques qui conçoivent l’armement nucléaire mettent en danger, attirent vers un précipice dont nous ne pourrions peut-être pas nous relever. Cela implique la lourde responsabilité qui incombe aux États de veiller sur la paix et la sécurité pour que les jeunes qui sont la force formidable, celle qui nous hisse vers le haut, puisse avoir le droit de bénéficier d’une Terre accueillante, aussi généreuse qu’ils le sont, que toute la jeunesse l’est.

Pour la première fois de notre humanité, les enfants grandissent en ayant peur de ne pas avoir de Terre leur permettant de survivre, de prospérer, de réaliser leurs rêves. Leurs yeux s’ouvrent sur le magnifique de la nature, de sa richesse ; ils ressentent cette communion avec elle, cette joie de vivre qui les anime, ils voient le ciel bleu et les décideurs politiques voudraient -ils un jour devoir leur dire, « Cette Terre merveilleuse ne sera pas votre avenir, ni celui de vos parents ».

Les adultes peuvent-ils être cette génération qui vivra un monde où leurs enfants seront en souffrance de manière irréversible alors qu’aujourd’hui nous avons l’extraordinaire chance de tout changer, de nous « réveiller » et de « changer de cap », comme l’a déclaré le Chef de l’ONU en s’adressant aux gouvernements.

©Fédora Hélène

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