
Loin des polémiques contre les vaccins surgissant sur les réseaux sociaux, comme celle se diffusant après la conférence de presse de l’OMS à Genève le 20 décembre dernier sur la Covid, par suite d’une erreur de prononciation faite par le Chef de l’OMS, le Dr Tedros, qui a été traduite par « kill children » (tuer les enfants) en parlant des vaccins contre la pandémie de Covid – erreur corrigée et le porte-parole de l’OMS a réagi sur la BBC confirmant que le Chef de l’OMS ne voulait pas dire « kill » , mais uniquement « chil », soulignant que « tout autre interprétation de ceci est 100 % incorrecte » – il est de souligner l’iniquité de l’accès à la vaccination dont souffrent les pays pauvres.
L’OMS ne s’oppose pas à la vaccination des enfants, ni aux rappels, mais indique que les programmes de rappels pourraient faire perdurer la pandémie en laissant de côté les populations démunies dans les pays en développement.
Le Chef de l’OMS rappelle lors de la conférence de presse du 22 décembre dernier, l’injustice qui saisit notre monde et qui se fait l’arme utilisée par certains gouvernements de pays riches, imposant des campagnes de rappels pour des personnes en bonne santé, des doses « booster » pour des enfants, adolescents en bonne santé, et non vulnérables, alors que les populations pauvres et vulnérables des pays en développement n’ont pas accès à la vaccination.
Une attitude de décideurs politiques empreinte de pouvoir politique, électoraliste et économique. Le vaccin devenant un marché à valeur politique et marchande et s’éloignant de son but, être un outil pour aider à lutter contre la pandémie de Covid. Mais le vaccin n’est pas la solution miracle, comme l’ONU l’a indiqué au début des premières campagnes de vaccination. Un outil qui ne peut pas effacer la première des solutions, le respect véritable des droits humains.
Il doit être une prise de conscience des populations des pays riches qui ne doivent plus obéir sans conscience aux ordres politiques usant des peurs et profits servant la virtualité de la croissance économique.
Pouvons-nous, raisonnablement, avec un esprit d’injustice lutter contre la pandémie de Covid ? Non, et nous le savons alors que les enfants d’Afghanistan, du Soudan, du Yémen, de l’Ethiopie, des enfants sur tous les continents souffrent de la faim.
Pouvons-nous croire qu’un vaccin sauvera notre humanité des fléaux du nouveau siècle si les populations aisées n’ont pas le courage de s’opposer aux décisions de gouvernements oubliant plus de la moitié de notre humanité, laissant des enfants être vendus, être pris par les trafics humains, tant leur famille est en détresse alimentaire, et que pour survivre à l’extrême pauvreté, ce n’est pas la paix qui est présente, mais la violence.
Pouvons-nous penser à la réconciliation de notre humanité si primordiale quand les pays riches n’ont pas la force d’être juste, de respecter les plus fragiles, d’aimer secourir sur leurs propres territoires les enfants et les femmes victimes de violences, victimes d’oppresseurs, puisqu’ils se font eux-mêmes les oppresseurs comptant sur les ventes d’armes pour confirmer leur pouvoir international et penser assurer la sécurité du monde.
Nos sociétés sont noyées par les mensonges destructeurs que les politiques font mais ne subissent pas. Ce sont les plus fragiles qui paient les conséquences, qui ont leur santé qui sombre, leur avenir qui se perd et des enfants meurent de faim.
C’est ainsi que le Chef de l’OMS pourrait rappeler que des doses de rappel sont non essentielles pour des enfants et adolescents en bonne santé et elles ne doivent pas être pour que des politiques affichent un record de vaccination dans leur pays. Des pays qui pourraient porter la responsabilité d’oublier les plus vulnérables, des enfants qui ne reçoivent aucun respect de leurs droits humains, des populations fragiles qui n’ont toujours pas accès au vaccin anti-Covid.
Dans cet oubli des plus pauvres, ce ne sont pas les mesures prises par le gouvernement Castex qui changeront la donne, ni le fait que le gouvernement peut penser à un futur confinement, à des élections présidentielles en distanciel comme il se murmure dans les milieux politiques, ni d’afficher les chiffres de la vaccination en programme de rappels en 3ème dose pour des personnes en bonne santé et non vulnérables.
Notre monde a besoin d’une paix véritable pour perdurer et d’un réveil majeur des populations prises au piège des intérêts économiques.
C’est ainsi que lors de la conférence de presse du 22 décembre, le Dr Tedros affirme que, « Il ne fait aucun doute que le partage inéquitable de ces vaccins a coûté de nombreuses vies »
Le Chef de l’ONU rappelle que 2021 fait le dramatique bilan de 3,5 millions de décès dus au Covid, soit plus que la tuberculose, le VIH et le paludisme combinés en 2020. La Covid 19 fait actuellement 50 000 victimes chaque semaine, alerte le Chef de l’ONU.
Omicron est aujourd’hui le variant dominant et l’OMS constate que des personnels soignants n’ont toujours pas accès à des équipements protecteurs comme les masques FFP2. Des masques que les personnels de santé doivent porter en plus d’un équipement de protection quand ils rentrent dans une pièce où il est un malade du Covid, ou susceptible d’être positif, indique le Chef de l’OMS.
L’OMS demande également que la fabrication, les achats et la diffusion des matériels de santé soient intensifiés, ainsi que les formations permettant aux personnels soignants de travailler dans de meilleures conditions. De plus, des hôpitaux demeurent particulièrement vétustes, y compris en Europe. De plus, des formations spécifiques manquent pour répondre à l’urgence Covid, qui continue de fragiliser des structures de santé victimes de décisions politiques catastrophiques pour l’accès au droit à la santé et pour les conditions de travail des personnels soignants.
Des personnels soignants qui attendent également des doses de vaccins pour leurs patients qui n’ont toujours pas eu accès à une 1ère dose, ainsi que pour eux-mêmes. Actuellement, un an après le début des campagnes de vaccination, 3 agents de santé sur 4 en Afrique ne sont toujours pas vaccinés, alerte le Chef de l’OMS.
L’OMS rappelle que l’objectif de 40 % de la population vaccinée dans chaque pays pour septembre 2021, aurait pu être atteint si encore une fois les gouvernements de certains pays avaient respecté les droits humains, dont la vaccination pour tous, sans laisser les plus fragiles de côté.
Cependant, le dispositif COVAX commence à s’améliorer et a pu envoyer le 22 décembre sa 800 millionième dose de vaccin anti-Covid, souligne l’OMS. La moitié des doses ont pu être expédiées au cours des trois derniers mois. Mais, il faudra certainement attendre le deuxième semestre de 2022 pour qu’il y ait une vaccination généralisée. Un nombre de vaccination qui peut être faussé par le fait de fausses vaccinations augmentant avec l’obligation du passe sanitaire mis en place dans certains pays.
Une vaccination qui aujourd’hui rencontre le problème des rappels généralisés dans les pays riches. Une politique qui pourrait retarder d’autant la vaccination pour tous et faire croître les fortes inégalités.
« Les programmes de rappels généralisés risquent de prolonger la pandémie plutôt que d’y mettre un terme en détournant l’approvisionnement vers des pays qui ont déjà des niveaux de couverture vaccinale élevée » déclare le Dr Tedros. Un programme qui « donne plus de chance au virus de se propager et de muter ». On pourrait alors entrer dans un cercle infernal de la pandémie, issu de l’iniquité, de l’égocentrisme et de la cupidité d’un monde riche creusant les divisions et nous éloignant toujours plus de la réconciliation de notre humanité. Tout semble laisser insensibles les puissants.
L’OMS rappelle que la majorité des hospitalisations et des décès est chez les personnes non vaccinées. L’objectif d’atteindre 40 % de la population mondiale vaccinée demeure à réaliser et il sera ensuite d’atteindre 70 % de la couverture vaccinale dans chaque pays pour le deuxième semestre 2022.
« Aucun pays ne peut accélérer sa sortie de la pandémie à coup de rappels, et les rappels, ne peuvent pas être considérés comme un ticket qui permet de célébrer, de faire la fête sans prendre de précautions », souligne le Chef de l’OMS.
Nouvelle génération de vaccins en programmation
L’OMS souligne qu’il est la mise en œuvre d’une deuxième nouvelle génération de vaccins anti-Covid qui pourraient être plus efficaces et administrés sans aiguille. Des vaccins qui font l’objet d’essais par des équipes de scientifiques et d’experts de premier plan, indique le Chef de l’OMS.
Les recherches effectuées en Colombie, aux Philippines et au Mali ont commencé à recruter des volontaires dès la fin du mois de septembre et jusqu’ici ce sont près de 11 500 personnes qui ont été choisies de manière aléatoire. L’OMS encourage tous les pays à participer aux essais « solidarité » pour la nouvelle deuxième génération de vaccins.
Bénéfices en milliards de dollars pour les sociétés fabriquant les vaccins anti-Covid
L’Oxfam alerte dans un communiqué de presse du 21 novembre dernier, les bénéfices réalisés par les sociétés de vaccins anti-covid, Pfizer, BioNTech et Moderna. Les chiffres de la People’s Vaccine Alliance révèlent que les bénéfices combinés des trois sociétés sont évalués à 65 000 dollars par minute. Une publication de ses chiffres alors que se tient le sommet annuel STAT du 16 au 18 novembre.
Des doses de vaccins anti-Covid essentiellement vendues aux pays riches. Pfizer et BioNTech ne livrant que moins de 1% aux pays pauvres et Moderna 0,2 % des fournitures totales de vaccins, souligne le communiqué qui indique que Maaza Seyoum de la People’s Vaccine Alliance Africa a déclaré que, « Il est obscène que seules quelques entreprises réalisent des millions de dollars de bénéfices chaque heure, alors que seulement 2 % des habitants des pays les plus pauvres ont été complètement vaccinés contre le coronavirus ».
Les trois sociétés citées, précise Oxfam, ont reçu plus de 8 milliards de dollars de financement public et pourtant la solidarité internationale, le partage des connaissances et technologies n’a pas été en direction de producteurs compétents dans les pays en développement par le lien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un partage qui aurait été essentiel pour permettre une baisse des prix, une multiplication de la production pour les populations vulnérables et pauvres et ainsi sauver des vies.
Rappel – les bénéfices combinés des trois sociétés produisant les vaccins anti-Covid, souligne l’Oxfam, correspondent à : 1 000 dollars / seconde – 65 000 dollars / minute – 93,5 millions de dollars / jour. Dès l’année 2021, il pourrait être 34 milliards de dollars de bénéfices avant impôts – sur la base des états financiers publiés par les laboratoires, estimation faite par le People’s Vaccine Alliance.
Nous pouvons comprendre que des gouvernements pourraient être influencés par les lobbies, et administrations aux ordres de hauts technocrates devenant ministres ou présidents et faisant de la vie, un moyen de profits et de pouvoir.
La lutte contre la pandémie se révèle être la lutte contre les inégalités, contre la pauvreté, contre les épidémies évitables telles que la tuberculose, la poliomyélite, la rougeole qui touchent des enfants subissant le non-respect de leurs droits humains. La pandémie de Covid frappe un monde où la lutte pour anéantir la pauvreté est lente et difficile et où tous les efforts accomplis pourraient être ruinés par l’absence de paix universelle, par l’absence d’une véritable solidarité. L’augmentation des richesses ne sauve pas les plus vulnérables, mais leur prend leurs ressources et assoiffe notre Terre, la nature luttant contre la pollution.
Des êtres humains luttent pour survivre au cœur de l’extrême pauvreté et les populations riches peuvent demeurer dans une indifférence, une passivité redoutables. Se rappeler les propos d’Éléonore Roosevelt, les pays riches n’ayant pas la volonté de lutter sur leur propre territoire contre la violence faite aux femmes et aux femmes, la violence commise au sein des foyers, ne pourra à une échelle plus importante, lutter contre cette même violence attaquant les plus fragiles.
Nos pays riches acceptent que des hommes détruisent leur propre famille, comment pourraient-ils prendre conscience de la nécessité de lutter contre les oppresseurs puisqu’ils font partie du cercle infernal mettant chaque jour des milliers de vies en danger.
Nous pensions que la pandémie nous permettrait de sortir de systèmes destructeurs et de bâtir un monde meilleur. Mais pour le moment, un monde plus juste, plus équitable attend notre volonté de rendre le respect des droits humains, le respect de la liberté sur tous les continents, possibles.
2022 doit être l’année de l’espérance et de la solidarité scientifique ne laissant personne de côté. La science qui élabore des vaccins de nouvelle génération qui pourront être administrés bien différemment par le biais de micro-aiguilles, ou par le biais de vaccins dits « intranasaux » cherchant à neutraliser le virus à son entrée et l’empêchant de se multiplier, doit le faire dans une volonté de solidarité comme les essais Solidarity sont parrainés par l’OMS et ses partenaires.
La science poursuit ses découvertes et leur application
Ce sont des investissements dans la recherche, dans l’industrie de la robotique, et des start-ups. Des découvertes appliquées au quotidien et également issues des recherches dans le domaine spatial.
Et, l’espérance est que les avancées inégalées dans le monde de la science, des technologies n’effacent pas le primordial, au risque de s’annuler elles-mêmes. La vie demande en premier la générosité, le respect des droits humains, des ressources naturelles de la Terre, le respect de la biodiversité. Une forte instabilité nait du décalage disproportionné qui domine entre les possibilités de créer des technologies et l’augmentation de la pauvreté et des inégalités. Un monde injuste ne fera pas de la science un atout pour l’établissement de la paix universelle. Sans elle, notre humanité est en danger. Les nouvelles technologies seront alors peu de choses et réservées aux plus fortunés.
La lumière de la paix ne se fabrique qu’au cœur de l’humain. Nous avons besoin d’elle pour permettre aux progrès scientifiques d’exister pour le bien de tous.
© Fédora Hélène

Copyright © LiberTerra 2021 – Tous droits réservés – Tous droits de production et de diffusion réservés