Yémen – Escalade du conflit armé, les premières victimes sont plus de 12 millions d’enfants ayant besoin d’une aide urgente

Le Yémen est de nouveau frappé par l’aggravation du conflit qui oppose les rebelles Houthis aux loyalistes soutenus par l’Arabie saoudite. Depuis 2015, le conflit ne cesse de perdurer après avoir commencé dans le nord du Yémen où en 2009, l’Arabie saoudite soutenant les loyalistes effectuait des bombardements contre les rebelles Houthis.

La population civile fut la première victime du conflit qui plonge le Yémen dans une des pires crises humanitaires au monde qui en 2021 continue à sévir. Ce sont 30 millions d’habitants, soit 80 % de la population qui dépend de l’aide humanitaire pour survivre, alerte l’ONU. Ce sont plus de 12 millions d’enfants qui sont en détresse et qui ont besoin en 2021 d’une aide d’urgence – dont près de 2, 3 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë en 2021, soit une augmentation de 16 % par rapport à 2020, alerte l’UNICEF.

Une urgence humanitaire qui est confrontée elle-même à la violence économique et le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies alerte le 22 décembre dernier qu’il est un manque de fonds essentiels pour apporter une aide alimentaire à près de 13 millions de personnes au Yémen. Le PAM précisant que « À partir de janvier, huit millions de personnes recevront une ration alimentaire réduite, tandis que cinq millions de personnes risquant de sombrer immédiatement dans la famine continueront à recevoir une ration complète ».

Le PAM souligne que « Le traitement de la malnutrition et l’alimentation scolaire des enfants pourraient également être réduits » et indique que les stocks alimentaires au Yémen « sont particulièrement bas, à un moment où les budgets consacrés aux crises humanitaires dans le monde sont réduits à leur plus simple expression».

Un conflit en haut risque d’escalade

Le conflit opposant les rebelles Houthis et les loyalistes soutenus par l’Arabie saoudite reprend avec violence durant la pandémie, bien que l’ONU en novembre 2021, demande un cessez-le-feu à l’échelle nationale et un arrêt immédiat de l’offensive de Marib.  L’ONU estimant que les combats provoqueraient près de 450 000 personnes supplémentaires déplacées, alors qu’au mois de septembre dernier, il était déjà 40 000 personnes obligées de fuir à Marib. L’ONU souligne également que le conflit pourrait directement et indirectement, à la fin de l’année 2021 après 7 ans de guerre, faire 377 000 morts.

L’escalade du conflit croissant ces dernières semaines met toujours plus la vie de civils en danger, et l’Envoyé spécial du Secrétaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, alerte mardi 28 décembre dans un communiqué que la poursuite de l’offensive sur Marib, ainsi que les attaques continuelles de missiles sur le gouvernorat font « des victimes civiles, endommageant des biens civiles et provoquant des déplacements massifs »

Une aggravation du conflit entraînant une augmentation des violations des droits humains

Amnesty International alerte sur les manquements graves mettant les droits humains en danger, et souligne l’arrestation de journalistes, de procès aux graves irrégularités, d’actes de tortures et de mauvais traitements.

Sur Twitter, le bureau de Grundberg a annoncé en novembre dernier l’assassinat de la journaliste Rasha Abdullah à Aden par ce message : « L’envoyé de l’ONU au Yémen, Hans condamne le meurtre de la journaliste Rasha Abdullah à Aden, qui était enceinte, et la tentative d’assassinat de son mari, le journaliste Mahmoud al-Atmi ».

Le Yémen occupe la 169ème place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2021.

Le conflit s’intensifiant est d’autant plus préoccupant pour les civils, le respect des droits humains, le maintien d’infrastructures civiles, le respect de la liberté et des membres et bénévoles humanitaires au plus près de la population.

Détention de deux collaborateurs des organismes onusiens 

Lors d’une Déclaration conjointe du 28 décembre, l’HCDH et l’UNESCO alertent sur la détention de deux collaborateurs détenus depuis novembre à Sanaa, capitale du Yémen.  

Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, ainsi que Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des nations-Unies aux droits de l’homme, expriment leur forte inquiétude sur les conditions de détention des deux membres du personnel, dont l’ONU n’a reçu aucune information sur les motifs ou la base légale de leur détention, ni sur leur statut actuel, informe le communiqué.

L’HCDC et l’UNESCO indiquent que l’absence d’informations survient alors qu’il a été « les assurances antérieures du mouvement Ansar Allah (également appelé Houthis) de leur libération immédiate ».

Par ailleurs, l’HCDH et l’UNESCO, rappellent que « les privilèges et immunités accordés au personnel du système des Nations Unies en vertu du droit international, qui sont essentiels au bon exercice de leurs fonctions officielles, et demandent la libération immédiate des membres du personnel ».

Une situation humanitaire toujours plus accablante pour la population, l’ONU demande la « désescalade immédiate » du conflit qui vit une des pires aggravation depuis des années, souligne l’ONU . L’envoyé spécial de l’ONU au Yémen, soulignant que « L’année 2021 se termine sur une note tragique pour les Yéménites, dont des millions sont aux prises avec la pauvreté, la faim et de sévères restrictions à leur liberté de mouvement ». D’autre part, Hans Grundberg, appelle à « l’ouverture de l’aéroport de Sanaa et à la suppression des obstacles qui empêchent les Yéménites de se déplacer à l’intérieur du pays ou entre les gouvernorats ».

Yémen – 2022 en espérance

La faim terrifiante, les plus vulnérables, leur admirable résilience qui signifie survivre, être là, debout, chaque jour, est la réalité de notre humanité, de sa force de survivre alors que les conflits, complexités de la géopolitique, des intérêts des puissants oppriment des millions d’enfants, de femmes enceintes, de mères qui voient leurs droits humains, leur vie sombrer.

C’est pour mettre fin à l’injustice partout dans le monde, que la mission première des pays riches et ne subissant pas de conflits sur leurs territoires, est de tout faire pour établir la paix universelle. Cela doit être le premier objectif des gouvernements, alors que la pandémie de Covid a augmenté les graves conséquences du non-respect des droits humains. La puissance économique, le but unique de croissance économique enfermé sur un territoire n’a aucun sens, quand il est jusqu’à l’absence de moyens financiers pour secourir en urgence des enfants subissant la malnutrition, l’extrême pauvreté.

La guerre saccage, détruit des vies et encore une fois, les ventes d’armes n’établiront jamais par le rapport de force qu’elles imposent, une quelconque sécurité et paix. Aujourd’hui la population Yéménite en paie le prix.

L’espérance pour des millions d’enfants victimes de la guerre, est la paix. Tout doit œuvrer pour elle, pour la liberté, pour le respect des droits humains.

© Fédora Hélène 

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