
Ce lundi, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) adresse à la France, alors que Emmanuel Macron occupe la présidence tournante de l’Union européenne durant le premier semestre 2022, ainsi qu’à la République tchèque qui lui succèdera en juillet, des recommandations urgentes pour le respect des droits des réfugiés et migrants.
Dans un communiqué, le HCR rappelle les événements douloureux, dramatiques qu’ont provoqué en 2021, ainsi que les années précédentes, le renvoi violent de réfugiés venus rejoindre en Europe la liberté.
Le droit d’asile bafoué, l’accueil refusé, ces portes fermées émanent de politiques dangereuses pour tous, car c’est la liberté qui ait rejeté, c’est le non-respect des droits humains qu’elles priorisent. Aucune population ne peut vivre sereinement et se sentir protégée par des politiques d’exclusion, de celles mettant en danger des vies, l’innocence d’enfants en souffrance, de femmes, d’hommes ne trouvant refuge dans des bois humides, froids sans aucun respect de leurs droits humains.

Durant la pandémie de Covid, des réfugiés ont demeuré dans le froid glacial de l’hiver et des barbelés fermant les camps aux frontières de la Hongrie. Puis, plus loin dans des forêts de Pologne, le froid a emporté des hommes, ne trouvant pour liberté que la mort.
En France, depuis des années des migrants et réfugiés sont en détresse dans le nord, parfois sans eau ni nourriture, des enfants en grande vulnérabilité, ils errent des jours et des nuits, tentent au péril de leur vie de rejoindre le Royaume-Uni.
Le 24 novembre dernier, dans le littoral Nord, au moins 21 migrants sont morts noyés en tentant de traverser la Manche sur ces embarcations de fortune, celles du désespoir, celles des passeurs quand la politique se fait cette pierre coulant les plus fragiles.

LiberTerra indiquait qu’il serait l’échec d’Emmanuel Macron si l’extrême droite se faisait la puissance des discours politiques pour l’élection présidentielle et bien ce sont les perdants qui aujourd’hui veulent écrire notre futur commun. Un futur que vivront des milliards d’êtres humains, dont 3 milliards subissent la pauvreté, ne peuvent manger à leur faim. C’est cela aujourd’hui : la trame de la pauvreté, de ceux laissés de côté et vivant les conséquences de politiques dramatiques qui en plus les chassent, ne veulent d’eux en Europe après avoir abîmé leurs territoires.
Des crises climatiques, des crises humanitaires, les conflits, en état de survie, 90 % des réfugiés viennent des pays pauvres à la main d’œuvre facile, des populations utilisées en pion sur l’échiquier géopolitique qui se dit complexe. Mais l’enfant qui a faim, celui qui traversera les océans pour rejoindre le droit de vivre, les complexités dites intelligentes des politiques internationales, il les vit dans sa chair.
La complexité de la géopolitique est celle de mettre des êtres humains en souffrance, car elle a pour première pierre, la puissance commerciale pour objectif. Les ventes d’armes ne porteront jamais la vertu de la paix, ce qui la porte, ce sont des politiques d’accueil, du respect des droits humains, du partage car c’est de la bonté que la véritable paix est issue.
Emmanuel Macron parle de vouloir un futur paisible et en paix, il ne pourra être en conduisant une machine de guerre pour l’atteindre.
Le droit d’asile est fondamental, nous vivons tous sur la même planète et nos frontières érigent le perpétuel mensonge de posséder la Terre. La Terre n’appartient qu’à elle-même et à l’univers dont elle fait partie. Nous oublions souvent cette dimension, mais la Terre accueille notre vie, et sans elle l’univers qui nous entoure, nous émerveille, nous interroge, ne serait plus que le tombeau de l’humanité. Nous ne devons jamais oublier que nous sommes tous accueillis sur Terre, que nous sommes des exilés et qu’il tient qu’à notre naissance l’endroit qui sera nôtre. Non définitivement, mais pour un instant incertain car nous croyons trop souvent tout pouvoir décider, alors que le bouleversement climatique planétaire nous prouve le contraire. La Terre dépasse notre temps, et établit une équation de vie indépendamment de nous. Tout peut basculer en un claquement de doigt et nous n’avons pas encore compris que la chose que nous devons faire, est d’accueillir comme nous sommes accueillis.
Par cette conscience, nous ne comblerons pas son absence. Le vide qu’elle laisse, est comblé par la haine.
Ce n’est pas à M. Darmanin, ni à Emmanuel Macron, ni à un autre décideur politique de décider de celui qui doit être demandeur d’asile, celui qui doit obtenir des papiers ou celui qui restera sans rien. Tout simplement car eux-mêmes pourraient être cet homme sans terre, sans refuge, allant au hasard de la faim et du froid.
L’important aujourd’hui est à l’opposé des discours politiques sur l’immigration en fer de lance. Il faut que les pays riches investissent dans l’objectif d’anéantir la pauvreté.
La politique européenne se tient encore aux ordres des commerces et finances, elle se fait place des bourses, des enjeux de profits, et aussi celle des problématiques sécuritaires. Le ton se durcit, les populations se divisent, l’empathie quitte des cœurs, nous irons ainsi vers une perte grave de la liberté pour tous, vers une explosion des haines, du racisme et en face ceux s’opposant. Une guerre civile qui avance pas à pas aux États-Unis, une France de plus en plus divisée, la pauvreté en augmentation en Europe, si cela continue la paix ne sera pas demain.
Les migrations pourraient être en augmentation durant la décennie du fait de la crise climatiques et de la faim. La pandémie de Covid a considérablement aggravé les conditions de vie des plus fragiles, et ce sont des milliers de réfugiés qui ont fui l’extrême misère, une violence plongeant les plus vulnérables en survie.
Une augmentation des trafics humains touchent principalement des femmes et des enfants, comme les mariages forcés, la vente d’enfants par des familles en détresse alimentaire.
Des pays pauvres loin de nos territoires où des millions d’euros sont dépensés pour des campagnes électorales en artifice de communication, de shows télévisés, de candidats fabriqués par les médias devenus un pouvoir politique servant des intérêts, et oubliant des enfants en souffrance, qui ne reçoivent aucun respect de leurs droits humains, sur tous les continents, y compris en Europe.
Nous ne pourrons bâtir un avenir prospère, capable de nous accueillir si l’indifférence persiste, si les discours politiques se nourrissent de propos xénophobes, si l’IA sert à ériger des barbelés en politiques sécuritaires.
Ces politiques qui impactent déjà le quotidien de nombreux citoyens, et le sens de la vie privée s’efface peu à peu, comme la pandémie sert aussi la bonne conscience aux abus de pouvoir.
Des politiques ont mis des vies en danger, des migrants sont morts et elles font des mers une tombe.
Le HCR rappelle que « Le droit de demander l’asile est un droit humain fondamental. Il doit être préservé, en particulier dans des situations extraordinaires ou en cas d’urgence », a déclaré Gonzalo Vargas Llosa, représentant du HCR pour les affaires européennes.
L’HCR inquiète de la généralisation des propos xénophobes dans les discours politiques et des barrières, murs s’élevant toujours plus nombreux pour créer des obstacles législatifs et physiques à l’accès au territoire pour trouver un accueil, le droit à l’asile, rappelle que, « L’UE est une Union fondée sur l’État de droit, mais nous avons trop souvent vu des positions et des pratiques politisées et clivantes qui cherchent à se soustraire aux obligations d’asile. Les mouvements mixtes de réfugiés et migrants et leur instrumentalisation posent des défis aux systèmes d’asile. Cependant, ces défis ne sauraient justifier des réponses allant à l’encontre du droit international et ignorant des obligations en matière d’asile ».
La lutte contre le terrorisme, ne doit être la lutte contre l’humain. Les moyens d’informations que possèdent les services de l’État sont là pour répondre à une sécurité pour tous, mais ne peuvent justifier ce que des mineurs isolés, des enfants migrants subissent.
Le HCR souligne que le Pacte des migrations et l’asile proposé et présenté par la Commission européenne en septembre 2020, doivent « passer d’une approche ad hoc en matière d’asile et de migration dans l’UE à une approche commune globale, bien gérée et prévisible, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Union. »
Il est fondamental de protéger les migrants, et le HCR demande que soit mis fin aux renvois aux frontières, que soit la création d’un organisme indépendant pouvant enquêter sur les renvois arbitraires, ainsi que l’urgence de mettre en place des mesures efficaces de recherche et de sauvetage en mer et d’accueil des personnes secourues. Il est de prévoir un débarquement de personnes secourues et de les recevoir dignement.
Le HCR exhorte la France et la République tchèque à établir une réforme durable de l’asile et que des progrès concrets puissent réaliser la solidarité intra-UE sur les questions primordiales telles que les réfugiés, les procédures d’asile qui doivent être équitables et rapides, précise le HCR.
De la même manière, souligne le HCR, il est demandé que les personnes pour qui une protection internationale ne se justifie pas, soient respectées. « Des retours dignes dans leur pays d’origine » et non la violence de certains centres de rétention et expulsions du territoire.
La protection des migrants doit être totale si nous voulons qu’elle soit « efficace » et « crédible », comme le souligne le HCR.
Le HCR déclare que le respect de la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés et du Pacte mondial sur les réfugiés, doit être au cœur des politiques de l’Europe. Le contraire provoquerait la dramatique « augmentation de pratiques préjudiciables », telles que se décharger de ses obligations en matière d’asile en délocalisant celles-ci vers des pays tiers.
L’humain doit être le cœur des politiques européennes. Emmanuel Macron porte aujourd’hui la responsabilité de participer à rendre possible un monde plus juste, plus tolérant, plus équitable et ce sera cela la véritable sécurité pour tous.
Cette sécurité naîtra de la générosité, et d’une solution : le respect des droits humains.
« Au moment où le nombre de personnes déplacées de force dans le monde atteint un niveau record, où les besoins humanitaires augmentent et, surtout, où le nombre d’arrivées dans l’UE reste gérable, il est essentiel pour l’UE et ses États membres de se réengager dans la solidarité envers les réfugiés, entre les États Membres eux-mêmes et avec les pays qui accueillent la majorité des réfugiés dans le monde », a souligné Gonzalo Vargas Llosa.
Puis, n’oublions pas que nous pourrions être ce migrant à l’avenir et comprendre que « Peu importe la hauteur des barrières, les personnes désespérées chercheront toujours les moyens de se mettre en sécurité. Gérer les frontières, partager les responsabilités et respecter les droits humains ne sont pas incompatibles » a ajouté Gonzalo Vargas Llosa.
Se soutenir mutuellement, fonder une solidarité internationale, aider les pays pauvres, les territoires en grande difficulté, c’est cela protéger, par la création d’une harmonie, d’un équilibre qui demandent énormément d’efforts, mais nous savons que c’est en empruntant ce chemin que notre monde pourra perdurer.
© Fédora Hélène

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