
Ukraine – Risque d’intervention militaire imminent
L’Ukraine au bleu soleil de son ciel au reflet des cultures de paix fleurissant au cœur des drames, de la guerre et elle pleure toujours ceux disparus sous cet orage des bombardements écroulant des vies. Le 24 janvier dernier, l’Ukraine rendait hommage aux « 31 morts parmi les civils et plus de 100 blessés » lors de l’attaque du 14 janvier 2014 à Marioupol, a rappelé le délégué de l’Ukraine lors de la réunion aux Nations-Unies pour la protection des civils en période de conflit armé.
« Avons-nous le courage » d’agir pour mettre fin aux attaques des parties du conflit dans des zones urbaines, a demandé le délégué du Canada. Le courage de lutter contre la guerre, avant de pleurer le « bain de sang qui continue » au Yémen, a alerté Radhya Al- Mutawakel depuis le Yémen. Les traumatismes de la guerre tiennent notre monde en otage de la civilisation guerrière que nous avons érigée. Des populations blessées, la mémoire traumatique s’éveille en cette année 2022 où les réunions en format Normandie rappellent le douloureux souvenir de la deuxième guerre mondiale. On n’ose prononcer cette crainte d’une troisième guerre mondiale alors que les tensions dans le monde sont élevées, y compris en Europe. Ce 14 février, le Chancelier allemand , Olaf Scholz se rend à Moscou pour poursuivre l’objectif de désescalade engagé depuis plusieurs semaines. Pour le moment, il est à l’échec et les mouvements militaires s’intensifient de part et d’autre des frontières.

Une réunion aux Nations-Unies réunissait le 25 janvier les États membres pour manifester l’importance du droit humanitaire constamment bafoué en tant de conflit. Le délégué de l’Ukraine a souligné la gravité de la guerre en zone urbaine et rappelle les blessures qu’elle laisse durant maintenant près d’une décennie. Un traumatisme ravivé par la menace qui pèse actuellement sur l’Ukraine. Ce souvenir d’ éclats d’obus envahissant les villes, ce brouillard provoqué par les explosions, la destruction qui prend la place des écoles, des marchés, des services de santé, et qui saccage les réseaux d’assainissement privant ainsi les populations d’eau potable. Le risque de maladies est alors élevé et les hôpitaux n’ont pas à ce moment-là la possibilité de traiter les nombreux malades et blessés. Attaquer les zones civiles revient à faire une guerre durable contre un pays. Revient à l’affaiblir durablement par la violence de la pauvreté et des traumatismes. Les trafics se renforçant par la pauvreté peuvent alors être particulièrement entravant pour la liberté et la pérennité de la démocratie.
La guerre signifie des années de souffrance au-delà de la fin des combats qui perdurent de manière lancinante par la violation des Accords de paix. La guerre des territoires toujours d’actualité, comme si posséder la terre était une loi, continue ses ravages à travers le monde. Le délégué de l’Ukraine rappelle lors de la réunion aux Nations Unies que » Depuis le tout début de l’agression russe, les villes résidentielles des villes ukrainiennes dans la zone de conflit, font partie intégrantes des plans militaires de l’agresseur ». Le délégué de l’Ukraine souligne que « Dans la région non contrôlée par le gouvernement ukrainien , ces zones sont ciblées par les bombardements, les attentats terroristes. Ces zones sont utilisées par les occupants pour déployer de l’artillerie dans ces zones densément peuplées, pour utiliser la population locale comme bouclier humain« . De plus, l’Ukraine souligne que selon le HCDH, cette situation a provoqué en 2014, la mort de près de 4000 civils, et 7000 à 9000 personnes ont été blessées dans le Donbass.
Le délégué de l’Ukraine rappelle le « bombardement aveugle dans le Donbass par les forces d’occupation russes » en 2014. Puis, il précise que de nombreuses infrastructures civiles ont été détruites ou endommagées, privant ainsi les populations de l’accès aux besoins humains primordiaux comme celui à l’eau potable. De plus, il ajoute que « La destruction, l’entrave volontaire des travaux de réparation ont souvent un important impact environnemental et épidémiologique« . La crise humanitaire qui en résulte laisse encore la voix des conflits s’exprimer avec force. On ne peut penser la paix véritable et durable quand des populations vulnérables sont en grande souffrance. La pauvreté est le témoin incontestable de la violence qui perdure, du système de destruction qui emprisonne notre monde, piège notre avenir.
Quand la paix souffle à l’oreille de la guerre
Ce monde où « la guerre change rapidement de nos jours » a souligné Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et « Nous peinons à suivre leur rythme » a-t-il ajouté. Ce mouvement destructeur de la guerre qui aujourd’hui met 50 millions de personnes en danger à travers le monde. Des conflits armés sur tous les continents et les réunions, accords pour la paix dans ce symbole formant le concept Normandie pour réconcilier l’Ukraine et la Russie, pourraient s’évanouir dans une escalade de la guerre en Europe.
Les forces armées russes qui pourraient intervenir de manière imminente mettraient alors la paix au chaos. Il serait alors la paix brisée et des vies tuées. Ce drame de notre humanité ternit le bleu soleil inondant nos territoires où des enfants ne veulent que grandir en paix. En mars 2020, les Nations-Unies ont appelé à un cessez-le-feu mondial, et la Chine souligne le nouvel appel des Nations Unies pour que soit une trêve lors des Jeux olympiques d’hiver à Pékin.
Des Jeux qui seront clôturés le 20 février prochain, ce qui donne à la Russie à quelques jours de cette fin de la trêve, la possibilité d’augmenter la pression internationale en maintenant sa position de victime des « provocations de l’Ukraine », selon le délégué de la Russie, qui le 25 janvier dernier a déclaré que, « Dans le contexte d’une soi-disant menace artificielle gonflée venant de la Russie, les pays occidentaux continuent de fournir à l’Ukraine, beaucoup d’armes et envoi de conseillers qui dans l’ensemble suivent les provocations de l’Ukraine, au lieu de respecter les accords de Minsk ».
Le représentant de l’Ukraine a souligné que l’anniversaire des attaques des forces russes de 2014, met encore au jour le triste chiffre de 4 000 morts et des milliers de blessés dans la région du Donbass. Une célébration qui, en janvier 2022, accuse « Plus de 1000 armadas russes aux frontières », précise le délégué de l’Ukraine. Lequel souligne que cette mobilisation des forces armées russes aux frontières est un « Ultimatum inacceptable de la Russie ». Puis, il affirme que concernant les territoires « temporairement occupés » par la Russie, « L’Ukraine n’a absolument pas l’intention de mener des opérations militaires dans les zones occupées de son territoire souverain et elle n’a pas l’intention non plus que cela se fasse le long de la frontière ».
Le délégué de l’Ukraine souligne que son pays cherche « Toute solution viable pour parvenir à la paix » et note qu’il est essentiel que soit « La désescalade de la situation sécuritaire de la Russie le long des frontières », ainsi que le retrait des troupes du Donbass et de la Crimée. Au contraire de cette demande, la Russie voudrait que soit la reconnaissance internationale de ces territoires annexés comme faisant partie officiellement de la Russie. Une volonté que ni l’Ukraine, ni l’OTAN ne pourraient accepter.
Emmanuel Macron ayant le 12 février dernier au téléphone le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky, l’a félicité pour son sang-froid dans ce contexte « particulièrement volatil » et a réaffirmé son attachement à une Ukraine libre et souveraine. Un objectif commun avec les Etats-Unis et l’Allemagne. Il demeure la volonté de poursuivre le dialogue en format Normandie pour le respect des Accords de Minsk et « une solution durable dans le Donbass », a précisé l’Élysée.
Un entretien téléphonique sur cette ambition commune avec le Chancelier d’Allemagne Olaf Scholz, qui doit se rendre ce 14 février à Moscou et ensuite en Ukraine. De la même manière Emmanuel Macron s’est entretenu avec le Président Poutine sur la stabilité de l’Europe dans ce contexte où la paix est fortement menacée et où la sécurité de l’Europe se trouverait dépendante d’actions militaires. L’escalade incompatible avec le maintien de la paix, Emmanuel Macron souligne la nécessité de la désescalade pour que soit un discours sincère.
Les Accords de paix peuvent à tout moment être rompus. La Russie a souligné que les sanctions sont si nombreuses contre la Russie depuis plusieurs années, qu’elle ne craint pas de nouvelles entraves à son développement. Cette position affirme la volonté de Poutine, qui demeure intacte. Acharné, la possession de l’Ukraine est un enjeu majeur pour la Russie et elle commence par la reconnaissance officielle de la Crimée comme possession russe, selon les hypothèses sur la stratégie de Poutine . Que ce soit par des rapports de force comme actuellement, par la guerre de l’usure, par le mouvement accéléré des conflits armés à travers le monde et blessant gravement les droits humains. Les crises humanitaires, la famine en arme de guerre, les attaques contre les personnels humanitaires sur le terrain, les « témoignages éprouvants » des populations déplacées, a souligné la déléguée de l’Irlande et ceux faisant « froids dans le dos » tant est la gravité des violations du droit humanitaire international en zones de guerre urbaine.
Plusieurs représentants des États membres soulignent les violences sexuelles et sexistes que subissent les femmes, première victime civile de guerre avec les enfants dont les droits sont bafoués lors de conflit armé. Les populations vulnérables, comme les personnes âgées, les handicapés, voient leurs droits humains également réduits à néant. La guerre éclatant dans les zones urbaines signifie pour des milliers de civils le non-accès aux services essentiels de santé, à l’école et la destruction des infrastructures civiles privant les populations d’eau potable, d’électricité, ainsi que la possibilité d’accéder en sécurité aux centres hospitaliers, qui par ailleurs se trouvent en grande difficulté pour traiter les malades et blessés.
Les populations servant pour des parties du conflit à travers le monde de bouclier humain, et demeurant sous le feu des bombes, attaques et attentats sans respect du droit international humanitaire. Le non-respect des droits humains pourrait être le déclencheur d’une guerre au cœur de notre monde, comme elle nous menace actuellement aux portes de l’Europe.

L’OTAN renforce les bases militaires près des frontières de l’Ukraine
Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l’OTAN, s’est rendu le vendredi 11 février à la base militaire de Mihail Kogalniceanu (MK) en Roumanie et a participé à une conférence de presse avec le président roumain Klaus Iohannis réaffirmant l’Alliance. « C’est une puissante démonstration de l’unité transatlantique », a déclaré Jens Stoltenberg, affirmant « l’engagement à toute épreuve de l’Amérique du Nord dans la défense de l’Europe ».
Les forces alliées ont récemment déployé de nouvelles forces et moyens sur le flanc oriental de l’Alliance, de la Baltique à la région de la mer Noire. Un renforcement militaire qui devrait se poursuivre cette semaine et le Secrétaire général de l’OTAN félicite à ce propos la France de « diriger un groupement tactique multinational en Roumanie ». La Roumanie étant pour la Russie une des frontières avec l’Ukraine qui la rapprocherait toujours plus de l’Europe si elle devenait maître de l’Ukraine dans cette ambition de devenir la Grande Russie. Cette volonté trouvant ses racines dans l’Histoire de notre humanité. La Russie estime que l’Occident lui a volé sa grandeur par sa domination sur l’Europe et par le mondialisme où domine l’Occident. Un continent européen commun sans frontières politiques, et qui pourrait s’affronter pour établir les puissances politiques de demain.
La Russie rappelle par la voix de son président Poutine, qu’elle est une puissance nucléaire et que l’Occident devra compter sur la présence de la Russie pour élaborer un avenir en civilisation numérique, spatiale et nucléaire. La Russie, comme la Chine n’ont pas l’attention dans leur stratégie politique et géopolitique de rester à l’arrière-plan de l’avenir des puissances du monde.
La guerre étant le moyen ancestral d’imposer une puissance par notamment la possession d’un empire. Le président Poutine voit en l’Ukraine la proclamation officielle de la puissance de la Russie comme valeur déterminante dans l’équilibre des dominants. Ou plus exactement dans l’instabilité vers laquelle les puissants entraînent les peuples. Le Chef de l’État allemand, Frank- Walker Steinmeier, a déclaré le 13 février, « Nous sommes au beau milieu d’un risque de conflit militaire, de guerre en Europe orientale et c’est la Russie qui en porte la responsabilité ». Le président de l’Ukraine quant à lui s’est entretenu dimanche 13 février avec le président des États-Unis, Joe Biden, lors d’un entretien téléphonique d’une heure pour parler de « sécurité, d’économie, de risques existants, de sanctions et d’agression russe », a annoncé le président de l’Ukraine sur Twitter.
Dans un communiqué, le président de l’Ukraine a noté le soutien des Etats-Unis lors de l’entretien téléphonique, et a déclaré, « Nous le sentons. Et nous espérons qu’entre autres, cela contribuera à empêcher la propagation de la panique ». Volodymyr Zemlinsky a souligné les risques actuels qui menacent la paix et a rappelé que « Nous arrêterons toute escalade vers l’Ukraine. La capitale de l’Ukraine, Kiev, et d’autres villes de notre État – Kharkiv et Lviv, Dnipro et Odessa – sont sûres et sous protection fiable ».
Le président de l’Ukraine a affirmé que l’Ukraine « défendait exclusivement un règlement pacifique du conflit ». Les négociations pour la paix sont la solution pour éviter une guerre qui fragiliserait la paix au-delà des frontières de l’Ukraine. Le président de l’Ukraine a salué la « coopération active avec les États-Unis dans les domaines de la sécurité et de la défense« .
Volodymyr Zelensky a invité Joe Biden à se rendre en Ukraine et a déclaré, « Je suis convaincu que votre arrivée à Kiev dans les prochains jours, cruciaux pour stabiliser la situation, sera un signal fort et contribuera à la désescalade. »
De son côté, le Centre d’opérations aériennes combinées Uedem (CAOCUE), a souligné par la voix du Général de division Harold Van Pee, commandant du CAOC, que « Le CAOC Uedem est chargé de maintenir une veille constante sur l’Europe du Nord et veille 24/24 et 7j/7 à la sauvegarde de l’espace aérien allié ». Un espace aérien en alerte face notamment aux chasseurs Su 35 russes.
Des processus militaires en alerte et la France recommande par un communiqué le 12 février à ceux voulant se rendre en Ukraine d’observer une « vigilance renforcée » et qu’il est « formellement déconseillé de se rendre dans les zones frontalières du nord et de l’est du pays ».
Les prochains jours seront décisifs pour la paix. La crise humanitaire en Ukraine touche quelque 3, 4 millions de personnes depuis le conflit qui établit selon l’ONU, « la plus vieille » crise humanitaire au monde. Un conflit aggraverait considérablement les conditions de vie des plus vulnérables, dont près d’un tiers sont des personnes âgées. Il est également la problématique des personnes déplacées et résidents sur les territoires hors du contrôle du gouvernement ukrainien et pour lesquels peu d’organisations humanitaires ont véritablement accès. L’ONU souligne que la liberté de se déplacer et l’accès à l’aide humanitaire y sont limités.
À la crise humanitaire s’ajoute à l’est de l’Ukraine des débris d’explosifs, la présence de mines, qui place cette région au 5 -ème rang mondial des zones enregistrant le plus de victimes des mines terrestres et autres engins explosifs, débris de guerre.
Une aide humanitaire cruciale pour garantir la paix
Depuis 2014, la Commission européenne est venue en aide à l’Ukraine à hauteur de 193,7 millions d’aide financière d’urgence, dont 28,9 millions d’euros en 2021. Quant aux États-Unis, ils ont déployé plus de 5,4 milliards de dollars d’aide totale à l’Ukraine. À cela s’ajoutent trois garanties de prêts souverains accordés par les États-Unis pour un montant de 3 milliards de dollars.
Le Secrétaire d’État, Antony J. Blinken, a déclaré « Nous sommes convaincus qu’une Ukraine démocratique, prospère et en sécurité est dans l’intérêt non seulement du peuple ukrainien, mais aussi des États- Unis ».
Pour les États-Unis et l’Europe, il est inconcevable que le pouvoir de Poutine s’étende jusqu’aux portes de l’Europe. Les conflits armés en zones urbaines entraînent des conséquences désastreuses à court et long terme pour les populations. Il est un besoin urgent de reconstruction ou de réhabilitation des infrastructures civiles, comme les écoles, les hôpitaux, les infrastructures d’assainissement. En 2014, l’Union européenne et les États membres ont débloqué plus d’un milliard d’euros pour l’aide humanitaire et rétablir des services d’urgence.
La liberté est au cœur de notre humanité. Elle est aujourd’hui hautement fragilisée sur le plan mondial et la lutte contre les crises humanitaires doit être une priorité absolue si nous voulons garantir la paix au niveau international. Antony J. Blinken déclarant, « Nous ne sommes pas vraiment en sécurité tant que nous ne nous entendons pas pour respecter à la fois la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays et les droits humains et les libertés fondamentales de tous les peuples ».
Aujourd’hui les droits humains ne sont pas véritablement respectés, les fortes inégalités et discriminations mettent la paix en péril. La souffrance des plus vulnérables témoigne de la dangerosité des systèmes politiques et économiques. Leur volonté de domination par l’appauvrissement et la violence qui s’impose dans toutes les sphères de la société, peut abattre les 75 ans de paix qui nous séparent de la deuxième guerre mondiale.
Tous les discours politiques attisant la haine, le jugement à l’égard d’une population, l’abandon des plus fragiles, comme les gouvernements ne donnant pas tous les moyens possibles pour la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, utilisées notamment en arme de guerre, tant est leur caractère destructeur, portent une responsabilité sur l’aggravation des souffrances et ainsi que le souligne Peter Maurer, président du CICR, au sujet des plus fragiles, des civils victimes de guerre, « On ne peut les abandonner, il en va de leur avenir, de notre avenir ». Aucun pays ne pourra être prospère sur un champ de ruines.
© Fédora Hélène

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