
Négociations pour la paix face à une stratégie russe déterminée
L’Ukraine vit des heures de tensions où les puissants tiennent la paix entre leurs mains. La guerre, le mot est prononcé par Boris Johnson, « La Russie prépare la plus grande guerre d’Europe depuis 1945 » a-t-il déclaré à la BBC dimanche 20 février. Une analyse qu’il confirme en déclarant leur de son interview à la BBC, « Tous les signes montrent que le plan a déjà commencé à certains égards ». Puis, rappelant que « Les gens doivent comprendre le coût en vies humaines que cela pourrait entraîner ».
Des vies humaines menacées, la guerre signifie cela, détruire. Elle ne construit rien et répond aux intérêts que l’homme s’est inventé dans cette autodestruction qui pointe de nouveau son nez et qui menace la paix.
Une recherche de paix universelle est dans l’espérance de la vie, et c’est elle qui doit conduire les négociations et rendre encore possible le respect du cessez-le-feu et des Accords de Minsk. Jamais le format Normandie n’avait eu autant de signification. Notre monde est entré dans une période de fort bouleversement et les périodes de confinements et de couvre-feux, au-delà de répondre à des mesures sanitaires, ont laissé le champ libre des espaces civils à celui militaire.
Nous pouvons penser que cette menace qui pèse sur la paix gronde depuis plusieurs années. La pandémie a été révélatrice de beaucoup de choses, et elle a aussi permis un renforcement des contrôles, une appréhension en surveillance militaire des zones urbaines qui demeurent les premières victimes lors de conflits. Les populations sont alors exposées aux conséquences de la guerre par sa force de destruction.
Le droit international humanitaire se positionne en première ligne et l’ONU a organisé dernièrement une réunion importante avec les délégués des États membres pour évoquer les risques majeurs qu’encourent les civils lors de guerre dans les zones urbaines.
Aujourd’hui, ce sont 50 millions de personnes qui sont menacées par les conflits évoluant en zones urbaines. Le déclenchement d’une guerre entre la Russie et l’Ukraine entraînerait des risques majeurs pour les populations, y compris en Europe.
Il est absolument nécessaire de militer pour la paix et lui donner la chance de vivre à chaque seconde. Aucune n’est perdue quand la paix est menacée. Les efforts de négociations que le président Emmanuel Macron a poursuivis lors d’entretiens téléphoniques le dimanche 20 février avec Vladimir Poutine, Boris Johnson, premier ministre du Royaume-Uni, avec également le chancelier Allemand, ainsi qu’avec Volodymyr Zelensky, le président de l’Ukraine.
Les entretiens téléphoniques avec le Royaume-Uni et l’Allemagne confortent la volonté des négociations. Un maintien ferme des conditions, et également d’une forte pression exercée contre la Russie. L’Élysée a souligné la volonté de « faire prévaloir la voie de la diplomatie ».
Emmanuel Macron s’est également entretenu avec le président de l’Ukraine et l’a de nouveau félicité pour son sang-froid et sa volonté de respecter le cessez-le-feu. Le président Zelensky a par ailleurs confirmé « sa détermination à ne pas réagir aux provocations » des agresseurs, terme employé par de nombreux interlocuteurs ukrainiens pour désigner la Russie. L’Élysée précise que l’OTAN, les alliés et les Européens coordonnent « les moyens de pression et de dissuasion nécessaires ».
Russie – Quand une puissance tient le monde en alerte
Concernant l’entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, il faut être conscient que le président de la Fédération de Russie a élaboré une stratégie et qu’il reste fidèle à ses objectifs. La problématique du gaz et les conflits qui pourraient être concernant le gaz russe et celui en provenance des États-Unis, reste un élément déterminant pour les négociations menant à la désescalade. Le Wall Street Journal a évalué qu’en 2019, 40% des importations de l’Union européenne provenaient de Russie, 22 % de la Norvège, 7,2 % d’Algérie et 4,6 % du Qatar. Aujourd’hui, dans ce commerce de l’énergie, s’invitent les États- Unis qui se positionnent en concurrence directe avec la Russie et tiennent ainsi à l’affaiblir.
Une avancée des États-Unis dans la volonté de domination de l’énergie que cela soit dans le domaine du gaz ou du nucléaire. Ce qui implique la continuité du dollar comme valeur première. Mais la Russie et la Chine ne l’entendent pas de cette oreille et pourraient vouloir détrôner le dollar comme référence monétaire mondiale. La Russie et la Chine voudraient certainement rendre pérenne et dominer un commerce international par le rouble et le Yuan. Le Yuan est devenu une valeur internationale, c’est une monnaie d’échanges internationaux qui tient à faire concurrence à l’Euro et au Dollar et notamment sur le développement économique de l’Afrique.
La Russie a aussi une priorité ne pas être dominée par la Chine, donc la géographie l’emporte et la position de l’Ukraine placerait la Russie aux portes de l’Europe. D’autre part, elle possèderait ainsi les richesses des territoires ukrainiens.
L’Ukraine qui se place sous la protection des États-Unis, qui deviennent un soutien économique fort pour l’Ukraine qui se voit dans une obligation de reconnaissance envers les États-Unis et l’Europe.
C’est une partie des intérêts déployant des rapports de force majeurs, puisqu’il est également la puissance nucléaire, la conquête spatiale et le cyber. Lors d’une conférence de presse, l’attachée de presse Jen Psaki, de la conseillère adjointe à la sécurité nationale pour la cybersécurité, Anne Neuberger, entre autres fonctions, a évoqué « la série de cyberattaques en Ukraine » et ajoutant, « Nous pensons que le gouvernement russe est responsable des cyberattaques à grande échelle contre les banques ukrainiennes », ayant eu lieu la semaine dernière. Le cyber-espionnage paraît également être un contrôle des négociations diplomatiques par le recueil d’informations de hautes importances.
Des facteurs multidimensionnels peuvent conduire à la crainte du déclenchement d’une guerre technologique au danger majeur par la puissance nucléaire.
Par ailleurs, Poutine veut-il aussi tenir le pouvoir des États-Unis en respect et faire comprendre que l’avenir ne se fera pas sans une Russie forte et indépendante. La Chine en ombre qui depuis plusieurs années suit une stratégie de conquête, de déstabilisation économique de l’Europe et des États-Unis.
En France, la présidentielle de 2022 se joue dans un contexte international très préoccupant, le choix d’une ou un candidat se fait aussi avec l’objectif d’une politique internationale. Emmanuel Macron se positionne en porte-parole de 1er plan entre la Russie et les États-Unis, l’Europe et l’Ukraine, conjointement avec Joe Biden qui demeure celui avec qui Poutine veut traiter en direct. Poutine comprend sa position de force, puisque c’est le président américain qui est en attente de la décision Russe, même si les États-Unis maintiennent une forte pression et une mobilisation conséquente des troupes. L’OTAN continue de mobiliser des soldats, notamment en Roumanie où se situent des bases stratégiques.
Les jours de tension – dimanche 20 et lundi 21 février
Ce lundi , Jean-Yves Le Drian en entretien téléphonique avec Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, garde le cap des négociations dans le Format Normandie.
Dimanche 20 février, Emmanuel Macron s’est de nouveau entretenu avec Vladimir Poutine et a rappelé par un communiqué de presse que, les négociations déterminantes des prochaines heures se feront sur la base des propositions de l’Ukraine et dans l’objectif d’une réunion du groupe trilatéral de contact qui devrait avoir lieu ce jour. Une réunion visant à établir la garantie d’un cessez-le-feu après les nombreuses violations de celui en Ukraine de l’Est et les essais de tirs de missiles balistiques lancés par la Russie.
Les tensions sont à un point culminant et l’Elysée souligne « La nécessité de privilégier une solution diplomatique à la crise actuelle ». Un « travail diplomatique intense » va se dérouler cette semaine, et il est de savoir si diplomatie sera synonyme de paix. « Préserver la paix » est l’objectif mentionné par l’Élysée et l’engagement des deux chefs d’État, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.
Est-ce que Sergueï Lavrov se fera ce jour le porte-parole de concessions que la Russie serait prête à engager ? Selon Vladimir Poutine en ce lundi 21 février, le processus de paix n’a « aucune perspective ».
OTAN – États-Unis : l’engagement d’une force commune
La Maison Blanche indique « réaffirmer que la Russie pouvait lancer une attaque à tout moment ». Dimanche 20 février, le président Joe Biden a convoqué une réunion du Conseil de sécurité nationale concernant la situation en Ukraine. Un dimanche diplomatique intense qui marque un tournant dans le conflit Russo-Ukrainien, qui pourrait devenir international, engager l’avenir de l‘Europe et au-delà de ses frontières. Un bouleversement économique est en cours, nous vivons actuellement le début de celui-ci et son engagement se fait par la menace d’une guerre mondiale. Une menace qui prend un nouveau sens avec l’armée de l’Air et de l’Espace qui s’impose dans différents pays comme en France. La capacité de capter des informations sur les différentes stratégies politiques et militaires de pays par le biais de l’espace, est ce qui domine aussi dans le conflit actuel qui se dessine. La Russie démontre ses capacités technologiques et d’espionnage et tient à se positionner à l’égal des grandes puissances. Un défi lancé à l’Europe et aux États-Unis.
21 février en tension
Ce lundi, Vladimir Poutine a convoqué son Conseil de sécurité. Le président Poutine doit se prononcer sur la reconnaissance ou non des séparatistes pro-russes en Ukraine. Une reconnaissance qui appellerait à mettre en œuvre une « coopération en matière de défense », selon le chef séparatiste pro-russe de Donetsk réclamant il y a deux jours, « la mobilisation générale » et l’évacuation des civils vers la Russie, comme Léonid Passetchnik, leader pro-russe de la République populaire de Lougansk qui adopte une position identique. Il y aurait environ 70 000 civils évacués vers la Russie.
Autre point, cette après-midi, l’armée russe a indiqué avoir tué cinq « saboteurs » qui seraient venus d’Ukraine sur le territoire russe, selon les agences russes. Par ailleurs, Vladimir Poutine doit ce lundi s’exprimer à la télévision russe.
Les tensions se multiplient et la Russie maintient son argumentation en niant toute volonté d’envahir l’Ukraine, contrairement aux craintes énoncées par les Occidentaux qui pensent que les plus de 150 000 soldats russes se situant près de la frontière ukrainienne pourraient envahir très prochainement l’Ukraine. Par ailleurs, des images satellites démontreraient un renfocement des effectifs russes aux frontières ukrainiennes.
21 février – 17h30, Emmanuel Macron s’est entretenu avec Olaf Scholz, Chancelier allemand, tandis que lors d’une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères, avec leur homologue ukrainien, l’Union européenne a alerté être « prête » à prendre des sanctions majeures contre la Russie s’il est une attaque contre l’Ukraine.
L’étau se resserre, la paix est toujours plus menacée. Un Sommet réunissant les différentes parties comme le souhaite l’Élysée sera-t-il possible ?
© Fédora Hélène
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